Eloul : Le service d’Hachem spécifique au mois d’Eloul. Rav Yoshiahou Yossef Pinto Shalita
Service d’Hachem spécifique Eloul
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Que la diffusion de ce livre contribue :
A la réfoua chéléma de : Yonathan Haïm ben Ruthy Sabbah, Messaouda Bismuth bat Rahel
A la bonne santé, la longue vie, la réussite matérielle et spirituelle, au bonheur de la famille Hadjadj Yossef Joseph ben Jema
Ainsi qu’à nos enfants et petits-enfants
Amen.
Par Joseph et Myriam Hadjadj.
ברכה והצלחה
Extrait du livre Hazon Yoshiahou – Le code de la vie Tome 1 de Rav Yoshiahou Yossef Pinto Shlita (Chapitre 14)
Pour la Réfoua Chéléma du Rav Yoshiahou Yossef Pinto Shlita ben Zahrie.
Pour un Zivoug Yaffé pour Léa bat Dina Routh
Nous vous suggérons d’étudier d’autres articles issus du livre sus-mentionné (du tome 1):
- Chapitre 1 : L’amour inconditionnel
- Chapitre 13 : Eloul : parvenir à être le plus près possible de la perfection spirituelle
- Chapitre 22 : Les jours entre les oppressions : s’éloigner de la colère
- Chapitre 23 : Les jours entre les oppressions : avec lui je suis en détresse
Nous vous suggérons d’étudier d’autres articles issus du livre sus-mentionné (du tome 2):
- Chapitre 1 : Chacun est dans l’obligation d’influencer et de rapprocher les cœurs
- Chapitre 2 : Efforcez-vous de tous vos moyens, de sorte que Hachem vous soutienne
- Chapitre 3 : Appréciation – où allez vous ?
- Chapitre 4 : Appréciation – une pensée juste avant le passage à l’acte
- Chapitre 5 : Grâce à l’appréciation, la mitsva est réalisée dans la perfection
- Chapitre 22 : Tu aimeras ton prochain comme toi même
- Chapitre 54 : Le mois d’av – le mois où l’on amoindrit la joie
- Chapitre 55 : Destruction. Des pleurs pour des générations
- Chapitre 56 : Souvenir de la destruction du Beth Hamikdach
- Chapitre 76 : Tou Béav la force de la joie
- Chapitre 77 : Il n’y a pas eu de jours heureux pour Israël comme Tou Beav.
- Chapitre 117 : Juger favorablement – rendre méritant de l’intérieur et faire des remontrances de l’extérieur.
- Chapitre 121 : Le Saint Rabbi Its’hak Louria – Le Ari Hakadoch
- Chapitre 123 : Rabénou Yossef Haïm – le Ben Ich Haï
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Le service d’Hachem spécifique au mois d’Eloul
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Eloul : Le service d’Hachem spécifique au mois d’Eloul
אלול : עבודת חודש אלול
Ce qui est propre au mois de Eloul dans notre service d’Hachem, est de parfaire notre être (c’est à dire nos traits de caractères) et nos actes (à travers la pratique des Mitsvot faites le plus parfaitement possible). (c’est le service d’Hachem spécifique au mois d’Eloul)
Nous devons être durant cette période de remise en questions et de bonifications, à l’image de l’homme en vue de l’hiver. En effet, lorsque la saison hivernale approche, chaque individu veille à ce que la pluie ne pénètre pas dans sa demeure. Il vérifie par exemple l’étanchéité de sa toiture, et colmate si nécessaire les ouvertures qui s’y trouveraient. Ainsi en est-il pour chaque ben Israël durant le mois de Eloul.
S’évertuer à arranger, réparer, parfaire notre personnalité qui connaît malheureusement bien souvent de nombreux manques et failles dans sa relation à l’Eternel et à autrui.
Il faut avoir conscience qu’il existe trois stations durant la période des Yamim Noraïm, (jours redoutables à travers lesquels nous devons nous sentir remplis de crainte de Dieu).
1- La première station étant tout le mois de Eloul, constituant le début de notre réparation spirituelle.
2- La deuxième station allant de Roch Hachana à la vielle du jour de Kippour (ce qu’on appelle donc les עשרת ימי תשובה : les 10 jours de Téchouva, de retour vers Hachem).
3- La troisième station représentée par le jour solennel de Kippour où notre créateur nous pardonne nos fautes.
Chacune de ces stations, de ces moments possède bien sûr un service différent, bien spécifique à sa période.
A propos de ces 3 rendez-vous avec le maître du monde, nous devons veiller à ne pas être à l’image du renard cité par le Midrash que nous nous proposons d’exposer :
Un beau jour, le renard vit tous les animaux sauvages pleuraient devant lui. “Pourquoi pleurez-vous ?” questionna le renard attendri.
Les animaux lui répondirent : “Nous souffrons terriblement car nous avons un problème qui nous paraît impossible à résoudre. Personne au monde ne pourra nous venir en aide. Il ne sert donc à rien de perdre notre temps à te le raconter”.
Le renard leur dit alors : “ Vous n’êtes pas censés ignorer que je suis très intelligent et très rusé, et que je solutionne ainsi tous les problèmes. Faîtes-moi part de votre souci, et vous verrez que je vous apporterai à coup sûr la solution que vous attendez tous impatiemment.”
Les animaux racontèrent alors au renard que le lion roi de la jungle s’était mis en colère contre eux, tant et si bien que ces derniers se trouvaient dans une grande souffrance, exposés à une situation dangereuse et problématique. Le renard leur déclara alors d’un ton des plus rassurants : “N’ayez crainte, je vous accompagnerai chez le roi lion. Une fois arrivés à sa tanière, je lui raconterai trois cent paraboles magnifiques qui le captiveront et réjouiront son cœur. C’est alors que le voyant heureux et serein, profitant ainsi de son humeur joyeuse, je lui demanderai de vous pardonner”. En entendant ce discours rassurant, les animaux furent heureux et tranquillisés, si bien qu’ils décidèrent de suivre le renard jusqu’à la tanière du lion.
Après avoir parcouru 1 km, le renard s’arrêta et annonça tristement aux animaux qui l’accompagnaient :
“ Malheur à moi ! J’ai oublié 100 paraboles à raconter au lion. Je n’ose plus continuer ma route avec vous jusqu’à sa tanière, j’ai trop peur du roi de la jungle”. C’est alors, qu’entendant les paroles confuses du renard, le lion apparut, se tenant majestueusement au seuil de sa tanière ; que pourraient alors bien faire le renard et tous les animaux de la jungle devant le roi des félins.
A travers cette parabole, nous apprenons que nous devons, nous aussi nous préparer à nous présenter devant Hachem, le roi des rois à Roch Hachana.
Contrairement à ce renard ayant oublié et perdu petit à petit à 3 reprises son capital de 300 paraboles qu’il détenait, nous tacherons de veiller depuis Roch Hodesh Eloul et ce jusqu’au jour de Kippour, à ne pas oublier et à ne pas perdre l’important patrimoine spirituel que nous avons, ainsi que toutes les opportunités qu’Hachem nous offre pour le servir.
Prenons donc le soin de faire en cette période de retour vers notre créateur, l’inventaire de nos actions. Que manque-t-il à nos actes pour qu’ils soient les plus parfaits possibles ? Peut-être n’avons-nous pas suffisamment d’actes de bienfaisance. Peut-être n’avons-nous pas consacré suffisamment de temps à l’étude de la Torah ? Nous avons certes fait de bonnes choses, des Mitsvot, or peut-être que ces dernières ont été incomplètes, ou mal faites, accomplies dans un esprit non conforme à la volonté d’Hachem (il faut alors procéder au משמוש de ses actions, c’est à dire les examiner de plus prêt et les tâter littéralement, comme on tâterait l’étoffe d’un tissu pour voir si elle est ou non de bonne qualité). Ainsi, par le biais de cette auto-analyse et de ce bilan spirituel, on réparera, complétera et tachera de modifier notre relation avec Hachem ou envers autrui du mieux possible.
Méfions-nous de notre mauvais penchant prêchant le faux pour le vrai. Citons pour expliquer cela, l’exemple d’un homme d’un appétit féroce, mangeant chaque jour un mouton à son repas. Après que tous les moutons eurent vent de cette terrible nouvelle, ces derniers, conscients du danger qu’ils les guettaient, cherchèrent refuge dans la forêt, tentant de toutes leurs forces d’échapper au bien triste sort que leur cruel berger leur réservait.
Ainsi, voyant la difficulté à attraper les moutons, notre homme avide de bonne chair, adopta à l’égard de chacun de ces ovins, une stratégie fort malicieuse.
En effet, il raconta à chaque mouton une histoire différente. A l’un il dit : “Sache que tu n’es pas du tout un mouton mais un parfait lion !” ; si bien que par sa force de persuasion, l’ovin finit par être complètement convaincu qu’il était bel et bien un lion et non un mouton. A l’autre, il expliqua : “Sache que tu es une puissante panthère et non un mouton chétif !”. Là aussi, le mouton eut foi en ces paroles flatteuses qui surent le séduire.
C’est ainsi qu’il procéda vis à vis de toutes les bêtes de son troupeau, racontant à chacune d’entre elles, une histoire différente et très attrayante. L’émissaire du berger n’eut par conséquent aucun mal à conduire chaque mouton à l’abattoir, compte tenu du fait que chacun d’entre eux était persuadé être soit un lion, une panthère ou un ours, bref, être n’importe quel animal, excepté un mouton.
Tous ces moutons allèrent donc ainsi fièrement et avec la plus grande assurance jusqu’au couteau du cho’het (sacrificateur rituel). De cette parabole nous apprenons parfaitement les manières par lesquelles notre mauvais penchant a le pouvoir de nous conduit à la faute.
En effet, chaque homme a conscience et observe ce qui se déroule sous ses yeux dans sa vie. Nous connaissons tous notre fin dans ce monde, les conséquences et la finalité d’un mauvais comportement. Malgré tout, cela ne nous empêche guère à reproduire régulièrement nos fautes et poursuivre dans la voie du mal.
Comment et pourquoi ?
La raison est simple : le mauvais penchant nous tient le discours suivant et argumente avec beaucoup d’aplomb et de conviction :
“Cette chose ne te concerne pas (“c’est à dire que cette Mitsva ne te concerne pas, elle ne s’applique pas à toi”. Ou bien : ce n’est pas ce que tu penses, c’est bien autre chose”.) Bref, le Yester Hara nous berne constamment, c’est un parfait illusionniste et un très grand “marchand de sable”.
Les jours du mois de Eloul nous ont été donnés pour nous amener à réfléchir sur notre condition humaine, à “ouvrir les yeux” pour comprendre les artifices et les ruses de notre mauvais penchant et les déjouer ; comme nous le rapporte Akavia ben Méhalalel dans les Pirkei avot ( Michna 1-chapitre 3) :
דע מאין באת ולאן אתה הולך ולפני מי אתה עתיד לתן דין וחשבון ואין אתה בא לידי עבירה“
“Sache d’où tu viens, où tu vas, et devant qui tu devras un jour rendre des comptes, ainsi tu n’en viendras pas à fauté”.
De plus, Hillel nous enseigne dans la michna 14-chapitre 1 des maximes des pères :
אם אין אני לי מי לי ?
“ Si je ne m’occupe pas de moi, qui le fera ?”.
En effet, si l’homme ne place pas face à lui l’attribut de אני הי (“je suis l’Eternel” : Comme le commente Rachi dans Chemot : Chapitre 6 -verset 2 :
יה ינא וילא רמאיו השמ לא ם’קולא רבדיו
Cette expression est interprétée tantôt dans le sens : je suis Hachem fidèle pour punir si on suit son mauvais penchant et qu’on faute, comme il est rapporté dans vayikra chapitre 19 verset 12 : וחללת את שם אלוקיך אני הי “et tu profanerais le nom de ton Dieu, je suis l’Eternel, tantôt pour l’accomplissement des Mitsvot, comme dans vayikra chapitre 22 -verset 31 :
ושמרתם מצותי ועשיתם אתם אני הי ” vous garderez mes commandements et vous les ferez, je suis l’Eternel”. Cela signifie ici : “je suis fidèle pour rétribuer”), alors “ יל ימ ” (“qui le fera pour moi ?”) en d’autres termes : “qui donc me protégera de la faute ?”).
Ainsi, tous ceux qui ne s’inscriraient pas dans la logique de ces maximes des pères, seraient inéluctablement victimes des plans perfides et mensongers du Yétser Hara (le penchant au mal), qui n’a en vérité aucune substance. Ces soit disant conseils renferment tout sauf une chose : “ la vérité”.
C’est à travers cela, que l’on peut saisir que l’un des nombreux noms du mauvais penchant est : “ חמסין ”, terme s’apparentant au mot “ חמישית ” (un 5ème), dans la mesure où ce dernier dissimule tant que faire se peut la vérité, ne permettant pas à l’homme d’observer les choses de manière entière et parfaite (en effet le Yester Hara ne nous permet de voir qu’un 5ème d’une situation ou d’une chose ; la plus grosse partie de “ l’iceberg ” étant ainsi bien dissimulée).
On comprend par-là que l’homme à souvent et plus facilement tendance à voir tout le mal résidant chez son prochain, alors qu’il s’abstient de le faire vis-à-vis de lui-même.
Nous pouvons rapporter à ce propos, l’histoire de 10 aveugles qui, voyageant ensemble en chemin, arrivèrent à un grand fleuve difficile à traverser. Ces derniers prirent peur et se dirent l’un à l’autre : “Comment franchirons-nous ce fleuve aux eaux tumultueuses, peut être que l’un d’entre nous sera emporté par le puissant courant et se noiera ?”.
C’est alors qu’ils prirent la décision de se tenir tous fortement par la main, créant ainsi une véritable chaine humaine, espérant traverser de cette manière le fleuve.
Aussitôt dit aussitôt fait, or lorsqu’ils parvinrent de l’autre côté de la berge, ils furent animés d’un sentiment de crainte qu’ils exprimèrent en ces termes : “Peut être manque-t-il quelqu’un parmi nous, mais nous ne le remarquons pas ; en effet il se pourrait qu’un de nos camarades ait été emporté par le courant et se soit noyé ?!”. C’est alors, que pour vérifier si tous étaient bien présents, ils décidèrent que leur chef compterait un à un les membres de leur groupe.
Le leader de la bande s’exécuta, quand à la fin du compte il s’exclama avec effroi : “Il n’y a que neuf personnes mes braves !”. Néanmoins, pour bien confirmer cette situation et enlever de leur esprit le moindre doute, ils conclurent qu’un autre membre du groupe compterait de nouveau chaque individu. L’un des aveugles compta donc une nouvelle fois et déclara lui aussi avec tristesse : “ Il n’y a bien que neuf personnes mes amis !”. C’est alors que tous les aveugles s’affligèrent et pleurèrent amèrement.
Cependant, un homme ayant observait de loin toute la scène, s’approcha des aveugles et leur annonça : “ Je vais moi aussi procéder à votre dénombrement, or, je vais tout d’abord administrer à tour de rôle à chacun d’entre vous un coup, et vous compterez alors avec moi chaque cri que vous aurez entendu.”
Ainsi fit-il, si bien que les aveugles constatèrent avec stupéfaction qu’ils étaient dix. Ils questionnèrent alors leur interlocuteur qui les avait frappés : “ Comment est-il possible que nous ayons compté à deux reprises neuf individus et que toi, tu sois parvenus dès le premier dénombrement à compter dix personnes ?!”
Il leur répondit alors avec assurance : “La vie est ainsi faite : L’homme a tendance à voir et à juger objectivement et très clairement les actions ou les situations concernant les autres, alors que pour lui, il n’en est pas ainsi, excepté lorsqu’il en est lui aussi directement concerné.”
Que chacun d’entre nous, prenne donc sur lui la décision de se “regarder d’abord et avant tout soi-même dans la glace”, de réparer ce qui incombe à lui de réparer, de faire le bien, et pas seulement de voir chez les autres ce qu’ils font, et qu’il leur reste à faire et à transformer en eux, pour parvenir à être meilleur.
Extrait du livre Hazon Yoshiahou (Tome 2) – Le code de la vie. Il s’agit du chapitre 13: Eloul : Le service d’Hachem spécifique au mois d’Eloul
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