Le Saviez-vous Retour sur Roch Hachana ?
Le saviez-vous Roch Hachana
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Le saviez-vous Roch Hachana ?
Nous voyons que la lecture de la Torah du premier jour concerne Ishmaël et la lecture du deuxième jour, la Akédat Itshak.
Pourquoi avoir fait précéder l’événement qui parle de Ishmaël avant ce qui est le principe même de Roch hachana qui est la Akédat Itshak ?
Le Rav Lévinstein donne la réponse suivante: le sujet qui est évoqué sur Ishmaël est sur le fait que Avraham a été au-dessus de ses convictions pour chasser celui-ci car il était un danger pour son fils Itshak. En faisant précéder la paracha de Ishmaël, nous apprenons une des bases de l’éducation. Pour que nos enfants grandissent dans le chemin de la Torah, il faut tout d’abord nettoyer et éliminer tout ce qui peut empêcher son éveil spirituel. Car si Avraham n’avait pas chassé Ishmaël de devant Itshak, celui-ci n’aurait jamais pu réussir l’épreuve de la Akéda.
Nous pouvons aussi rajouter que l’épreuve de Ishmaël était aussi pour Avraham une préparation à l’acceptation de la Akéda. Car toute sa vie, il l’a consacrée à développer la qualité du Hessed jusqu’au plus haut point (le troisième jour de la mila, il recherchait des invités afin d’accomplir la mitsva de la charité jusqu’à se mettre en danger) et Hachem lui demande de chasser la servante de sa femme et son propre fils malade ! Il a réussi à combattre son mauvais penchant (en pensant que ce qu’il faisait dans ce monde était d’une pureté totale). Alors à ce moment, il était apte à sacrifier Itshak sur l’autel pour Hachem car aucune idéologie, aucune qualité, aucune pensée issue de l’esprit de l’homme, ne peut se tenir devant l’unité divine et sa volonté.
Et comment Avraham et Itshak ont pu franchir cette terrible épreuve de la Akéda ?
Par ce principe qui est enseigné dans l’épreuve de Yshmaël: Hachem ne juge l’homme que sur le moment présent « באשר הוא שם ». C’est-à-dire que seul le moment présent est vrai. Si une personne est dans le moment présent C’est-à-dire son esprit libéré de toute pensée issue de l’ego qui le projette vers le passé et vers le futur, c’est le signe vrai qu’il est en parfaite adhésion avec D-ieu. Alors Avraham qui était encore limité par son idéologie, par un ego si transparent soit-il, ne pouvait pas encore passer l’épreuve de la Akéda. Mais lorsqu’il a compris d’une manière concrète que Yshmaël a été sauvé car il était dans le moment présent, alors il a compris que toute pensée aussi pure soit-elle n’est qu’un habit du mauvais penchant, cet habit se matérialisant par un ego qui cache la volonté divine.
Alors Avraham et aussi Itshak ont pu aller au sacrifice car à ce moment, la volonté divine était ainsi même si cela pouvait détruire toute une idéologie basé sur un passé et sur un futur car il était en train de sacrifier son futur. De même Itshak a sacrifié sa vie car chaque moment n’est qu’une mort et une resurrection.
Le saviez-vous Roch Hachana ?
« Le Talmud enseigne que « Le juste ne peut se tenir devant le baal techuva, devant le repenti » אין צדיק עומד בפני בעל תשובה
Comment comprendre cet enseignement? Quelqu’un qui a toujours été dans le bien toute sa vie, qui n’a jamais fauté, ne pourrait atteindre les limites de la perception de la vérité qu’un repenti puisse atteindre, quelqu’un qui a goûté à la faute donc au mal, au mensonge et à l’illusion de ce monde matériel ?
Qu’est-ce qu’un juste en vérité? C’est une personne qui s’est parfaite toute sa vie en s’écartant du mal et en ne recherchant à faire que le bien. Pour lui, les frontières sont bien définies. Il y a le bien d’un côté et le mal de l’autre et en aucun cas, il ne franchira la ligne jaune et donc le mal restera toujours le mal.
Mais qu’est-ce que le mal en vérité ?
Le livre du Ramhal « קלח פתחי חכמה » explique que le mal ne peut exister si ce n’est que la lumière divine est enfouie en lui car sinon, le mal n’a pas d’existence indépendante et propre. Celui qui n’a jamais goûté au mal, est parfait mais dans une conduite dite dualiste où le mal et le bien sont dissociés et séparés donc, la proximité divine ne peut se révéler car elle n’est que pure unité où le bien et le mal ne sont que révélation de la volonté divine.
Qu’est-ce qu’un baal téshouva, un repenti? C’est quelqu’un qui a goûté au mal, à la faute, qui a eu une attirance, une envie pour la matière et qui après avoir goûté à la faute, a ressenti toute la vanité de la matière. Cette envie, cette attirance pour la matière était complètement illusoire. Il a perçu la vacuité de la matière. Alors à ce moment, il comprend que sa situation dans ce monde n’est que vanité et que seule, la volonté divine qui est dans la matière, est vraie. Et par cette prise de conscience, il révèle à lui-même que le mal n’est en fait que bonté qui ne sert qu’à m’éveiller et à accomplir le but pour lequel je suis sur terre: révéler la présence divine. Et par cela, le mal et le bien vont se confondre car tous les événements de la vie, bien ou mal, ne sont là que pour me parfaire dans ma conduite et faire ce que je dois faire. Et à la fin tout n’est que bonté où le jugement n’a plus de place car la volonté divine se dévoile clairement aux yeux de celui qui se repenti.
Il entre alors dans la conduite de l’unité divine où le juste ne peut s’introduire.
Celui qui a la chance de faire téchuva (car n’oublions jamais cet axiome: tout est décrété à Roch Hachana, même les fautes et même la techuva) a des mérites extraordinaires. Faire téchuva entre dans un programme de révélation divine déjà prévue avant même la révélation de la restriction divine. Nous sommes tous voués à faire téchuva. Alors remercions Hachem dès maintenant et prenons conscience de l’extrême bonté qu’il révèle dans la création en nous associant dans son programme. Notre fonction étant de révéler la présence divine dans tous les recoins de la création, le bien et le mal faisant partie de cette construction parfaite qui va bientôt et de nos jours se révéler.