Le saviez vous Paracha Vaet’hanane ? Rav Michaël Smadja
saviez vous Vaet’hanane
Rav Michael Smadja
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Le saviez vous Paracha Vaet’hanane
Oh comme c’est bizarre!!!
Les versets
ואהבת לרעך כמוך אני י–ה–ו–ה
Tu aimeras ton prochain comme toi-même, je suis Hachem » et
« ואהבת את י–ה–ו–ה אלהיך«
Tu aimeras Hachem ton D-ieu »
ont la même valeur numérique de 907. Comment arriver à expliquer ce « Hasard » ?…
Ce n’est donc que par l’amour de son prochain que l’on pourra aimer D-ieu et de même que par l’amour de D-ieu on pourra aimer son prochain. Mais deux questions qui ne sont en fait qu’une seule, viennent à notre esprit automatiquement ! Comment aimer D-ieu et comment aimer son prochain comme soi-même ?
L’amour de D-ieu ne peut se développer en nous que lorsque nous arrêtons de nous aimer. Cela est une évidence car si je ressens une existence personnelle et indépendante dans mon monde, D-ieu n’a pas de place dans ce monde et donc impossibilité de l’aimer. (Comme l’expression populaire « loin des yeux loin du coeur). Donc tout le travail pour arriver à aimer D-ieu n’est pas un travail « actif » mais plutôt « passif ».
Le travail consistant à annuler l’ego qui naît à chaque instant en nous et qui nous limite créant un monde où justement D-ieu se « retire » ou plutôt laisse à la création la possibilité de se dévoiler et d’exister. Ainsi lorsque l’ego disparaît, apparaît automatiquement l’amour de D-ieu et donc l’amour de son prochain car nos limites disparaissent et par cela, notre « prochain » devient nous-mêmes car sans limites superficielles.
Nous voyons aussi que les deux tables des dix paroles une decrivant les obligations envers D-ieu et une décrivant les obligations envers son prochain étaient jumelées et indissociables car l’un ne pouvant aller sans l’autre. De même nous pouvons comprendre pourquoi lorsque Moshé a vu le peuple d’Israël adorer le veau d’or, il a voulu casser les « deux » tables. … Car ainsi lui a reproché Aharon en voulant l’empêcher de les casser en prétextant que le peuple a profané les lois envers D-ieu mais pas celle envers son prochain.
Moshé lui répondit que les deux sortes de lois sont indissociables et que si les lois envers D-ieu sont profanées c’est qu’automatiquement l’ego est présent entre D-ieu et ses créatures et donc il est impossible de pouvoir accomplir de manière parfaite les lois envers son prochain.
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Le saviez vous Paracha Vaet’hanane
Comment comprendre en ce jour du quinze Av cet enseignement: « celui qui porte le deuil de Yérouchalaïm, devient méritant et voit la joie de sa reconstruction » ?
Comment le fait de porter le deuil peut être en soit une joie ?
À propos de Yaacov avinou, il est enseigné que pendant dix huit ans, il ne s’est jamais consolé de la disparition de Yossef son fils car en vérité il n’était pas mort. Comment comprendre ce Midrash?
En vérité, D-IEU a créé en l’homme l’oubli, car sinon il ne pourrait survivre. Imaginons nous que chaque petite souffrance que nous avons eue depuis notre venue au monde restait gravée en nous, nous accumulerions tant de peines que nous en mourrions !
À propos de la disparition d’un proche, D-IEU a créé l’oubli uniquement lorsque ce proche est réellement mort.
Donc du fait que Yossef n’était pas mort, alors le souvenir de sa présence ne s’est jamais estompé dans l’esprit de Yaacov son père. Pour cette raison, son manque était présent jusqu’au jour de ses retrouvailles.
Ainsi à propos de la destruction du temple, celui qui ne s’endeuille pas sur sa disparition montre que celui-ci est « réellement » disparu pour lui car il n’a plus aucune peine.
L’oubli étant le signe de la disparition. Donc le fait d’avoir toujours (réellement) de la peine pour la disparition du temple après près de 2000 ans, est une preuve que celui-ci est toujours construit et qu’il n’a jamais disparu. Le fait de ne pas le percevoir n’est dû au fait que je n’ai pas le niveau spirituel pour l’atteindre. Il est présent, uniquement caché de mes perceptions. (Comme un objet que je ne retrouve pas car j’ai oublié où il est mais il est là où il est).
Donc nous comprenons que celui qui s’endeuille sur Yérouchalaïm est un être méritant (car il ressent toujours sa perte) et donc elle est présente « réellement« . Par ma peine je construis pierre par pierre le temple.
Et nous pouvons comprendre maintenant l’enseignement du Traité »Makot » lorsque Rabbi Akiba et ses maîtres se sont retrouvés sur l’emplacement du temple détruit, ses maitres pleurant et lui riant. Ses maîtres étaient toujours dans le passé alors que Rabbi Akiba était déjà dans le »futur » et percevant la reconstruction du temple car il était arrivé à un niveau de perception où le temple était dévoilé, niveau où le temps tel que nous le percevons n’existe pas, le temps d’après la faute du premier homme mais plutôt dans un temps d’avant la faute, le temps n’étant qu’une impulsion énergétique qui nous transporte dans des niveaux de perception incroyables où la matière est à un état de puissance non encore révélée.