Le saviez-vous Paracha Nitsavim – Roch Hachana ?
Le saviez-vous Nitsavim
Rav Michael Smadja
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Le saviez-vous Paracha Nitsavim – Roch Hachana ?
Roch Hachana est le principe même du renouvellement de la création, le jour où le monde a été créé comme le verset le dit: « c’est le jour du commencement de toutes tes œuvres« .
Comment comprendre cette vérité puisque le monde n’a pas été créé le premier Tichri mais le 25 Eloul ? Le sixième jour de la création étant le premier Tichri qui est en fait le jour de la création de l’homme!
En vérité l’homme est un microcosme et contient toutes les forces et les énergies de la création en lui. En jugeant l’homme, D-ieu juge Sa création entière d’une manière globale et particulière.
De même l’homme en se perfectionnant, en s’arrangeant, arrange toute la création en même temps. Mais pour cela, il ne faut pas qu’il est l’impression et l’illusion d’être la pierre angulaire de ce monde car celui-ci ne lui appartient. Il doit le jour de Roch Hachana prendre conscience qu’il fait partie d’un tout au même titre qu’une pierre ou un être angélique qui n’ont pas de conscience spécifique.
L’homme doit prendre conscience de sa place dans la création, c’est cela le travail de Roch Hachana.
Le saviez-vous Paracha Nitsavim ?
Tout le temps qu’un homme sert D-ieu et franchit, gravit les paliers de la sainteté, IL est dans un état de « progression » « הולך » provoquant un état énergétique de mouvement. Mais lorsqu’il atteint un état de perfection de vérité, se collant à la providence supérieure, état suprême de réalité, il est alors appelé « עומד » « se tenant« .
Nous trouvons cet état de perfection total au sujet de Moshé Rabbénou. D-ieu lui disant: » et tiens-toi avec …moi » et ainsi Moshé disait lui-même « et je me suis tenu sur la montagne ».
Pour cela, la Torah écrit: « vous vous tenez aujourd’hui vous tous » c’est à dire qu’aujourd’hui vous vous trouvez dans un état de perfection tel que la progression n’a plus lieu d’être car vous vous tenez devant « Hachem Élokim ». Il n’y a pas plus grand niveau de perception que de ressentir Hachem dans Élokim. C’est-à-dire perception de la conduite divine de l’unité dans la conduite divine du jugement et de la dualité.
MALBIM
Le saviez-vous Paracha Netsavim ?
« Pour te faire passer dans l’alliance de Hachem ton D-ieu…et pas seulement avec vous….mais aussi avec ceux qui ne sont pas ici aujourd’hui«
De ce verset nous apprenons que même les générations futures se trouvaient ici. (Rachi)…
toutes les âmes d’Israël étaient au mont Sinaï pour recevoir la Torah et ont juré de l’accomplir.
Il faut comprendre car il y a une condition à tout serment prononcé. Il faut qu’un homme soit conscient de son serment. Et une âme sans corps ne rentre pas dans la définition d’homme dans sa conscience.
Comment alors le serment au moment du don de la Torah puisse être avéré et accepté pour les générations futures? Il n’y avait que leurs âmes sans corps !
Cependant au mont Sinaï, au moment du don de la Torah, s’est arrêtée l’impureté de la mort. Les enfants d’Israël étaient devenus éternels c’est-à-dire que la force énergétique de la matière de leurs corps était complètement éthérée et donc leurs corps n’étaient que pure énergie. Au moment du don de la Torah, l’âme était dans un corps de lumière et donc même les âmes des générations futures étaient dans un état de « un homme dans sa conscience » et ainsi ont pu recevoir le serment en toute conscience.
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Le saviez-vous vraiment?
L’homme à la faculté d’appréhender toute création. Ce simple fait prouve qu’il est une création et que l’objet aussi est une création car accessible à un entendement humain par le moyen de ses facultés sensitives et cognitives. Il nous est impossible d’accéder à la compréhension d’une chose qui n’a pas de lien avec nous. Le fait d’être créé est une connexion très forte entre moi et le monde. Cette connexion se fait par le désir. (Désir divin de faire… le bien sans jamais recevoir qui par une altération énergétique se transforme en désir de posséder. Ce que l’homme ne peut percevoir est de l’ordre de l’incréé. La divinité qui est tapie dans la création ne peut être perçue par les sens qui sont eux-mêmes de l’ordre de la création.
Celui qui veut s’unir au divin de la création, à la royauté, à l’illimité qui se trouve dans la limite doit au préalable annuler sa spécificité de n’être qu’un être créée, en occultant justement cette faculté de percevoir soit de manière sensitive ou cognitive.
Comment ? En devenant un canal parfait où l’énergie divine pourra se diffuser sans altération aucune. Donner comme D-ieu donne sans espérer autre chose que de donner. Toute volonté propre aussi pure soit-elle n’est qu’une déformation de cette lumière divine qui va faire écran et qui va donner a possibilité à la création d’être perçue telle que nous la percevons.
Le saviez-vous vraiment ?
Nous pouvons comprendre maintenant ce verset « et tu diras dans ton cœur « c’est ma force et la puissance de ma main qui a fait cette guerre » et alors tu te rappelleras que seul D-ieu donne la force de faire la guerre ».
Le seul fait de ressentir que nous sommes une créature nous lie à la création et nous en devenons le principe générateur. La seule manière de se détacher de cette impression est de se souvenir que seule l’énergie divine génère la création, c’est-à-dire retourner à la source de l’incréé par le fait d’arrêter de vouloir ressentir cette énergie par nos sens.
C’est cela « faire régner D-ieu sur sa création » à Roch Hachana.
Rabbénou Yerouham
Je ne pense pas que vous le saviez
Lorsque nous lisons une lettre qui nous est adressée nous percevons derrière les mots, en vérité l’auteur de la lettre. Ses ressentis ses humeurs sa colère son inquiétude sa joie sa sérénité. La personne qui a écrit la lettre se trouve devant nos yeux.
Ainsi en est-il de la création ! Elle transpire la volonté divine et celui qui comprendra que la création n’est qu’un livre ouvert que son auteur transmet à ses créatures, verra apparaître à… ses yeux la volonté de son créateur et par cela ressentira que le créateur est omniprésent
(Maintenant vous le savez)
Nous pouvons maintenant percevoir le niveau de perception de Moshé Rabbénou lorsqu’il dit à
D-ieu: « efface moi je t’en prie du livre que tu as écrit« .
Il ne faut pas comprendre que ce livre est le livre de la Torah (car en fait Moshé demande qu’il soit effacé de la création) mais bien la création elle-même qui était pour lui un livre ouvert, ressentant chaque événement comme un message divin, et par cela ressentant la présence divine sur terre.
Rabbénou Yérouham.
Le saviez-vous Paracha Nitsavim ?
« Et vous verrez leurs abominations et leurs excréments (les idoles) faits de bois de pierre d’argent et d’or qu’ils servent de peur qu’il y ai parmi vous un homme…dont le cœur tend (vers l’idolâtrie)«
Pourquoi nommer les idoles des abominations ? Car elles sont répugnantes. Pourquoi les appeler des « excréments? Car elles sont dégoûtantes comme des excréments.
Question: comment pourrait-il y avoir alors des hommes dont le cœur serait attiré par elles?
Nous voyons de ce verset que les extrêmes ne sont pas bien. Au départ l’idolâtrie est attirante. C’est le summum de la dualité. Le service en fait de l’ego. Moi et la création. Et toute ma vie n’est axée, centrée que sur MOI. Après un travail de qualités intérieures, nous découvrons que l’orgueil est la pire des abominations, le pire des excréments. Alors on fait tout pour l’annuler, l’éliminer. On fait des jeûnes, on s’enferme dans des cavernes, on s’exclut de toute vie sociale car étant source d’impuretés et d’orgueil. Mais on se trompe car on tombe dans l’autre excès qui lui aussi est un engendrement de l’ego.
C’est ce que le verset nous dit: « de peur qu’il y ait parmi vous un homme….dont le coeur (l’ego) tend vers l’idolâtrie« .
Tant que j’existe, D-ieu ne peut se révéler. C’est cela la véritable idolâtrie. Le culte de Soi qui ne se trouve que dans la dualité. Dans le mal et aussi dans le bien. Dans l’accomplissement de la Mitsva et aussi dans la perception de la faute.
Exemple: un homme laïc a tendance à détester le religieux. Une fois qu’il fait téshouva, il se met à détester le laïc car en fait bien qu’il avance dans la spiritualité, il reste néanmoins dans la dualité de la perception du bien et du mal et il est toujours le centre, l’axe principal de la création.
Le saviez-vous ? Spécial Roch Hachana
La Mishna enseigne que la corne de taureau n’est pas Kasher pour la sonnerie du shofar car le taureau fait rappeler le veau qui fait rappeler la faute du veau d’or. Et il y a une règle qui dit: « l’accusateur ne peut être le défenseur ». Le shofar étant le moyen de changer de conduite divine. De la conduite de la dualité du jugement à la conduite de l’unité, de la clémence. Donc ce qui rappelle la faute (la dualité) ne peut en aucun cas réveiller la clémence, le retour à l’unité.
Le Talmud se pose la même question à propos du service de Yom Kippour. Le grand prêtre doit s’introduire dans le saint des saints en habits blancs et non en habits d’apparat tissés de fils d’or car l’accusateur (l’or de ses vêtements rappelle la faute du veau d’or) ne peut être le défenseur.
Le Talmud demande alors: pourquoi le grand prêtre est-il habillé de ses habits tissés en or dans la cour du temple ? Le Talmud répond car ce principe « un accusateur ne peut être le défenseur » ne s’applique que sur les services dans le saint des saints à Yom Kippour et non aux services qui sont faits en dehors du saint des saints en ce jour. Le Talmud se demande alors: « s’il en est ainsi, la sonnerie du shofar à Roch Hachana se fait dans la cour du temple et donc, le principe « l’accusateur ne peut être le défenseur » ne devrait pas s’appliquer sur la corne de taureau ? »
Le Talmud répond: » la sonnerie du shofar a le même pouvoir que l’entrée du grand prêtre dans le saint des saints ».
Que représente le saint des saints ?
L’entrée dans le saint des saints est un changement de niveau de perception de la réalité. D’une réalité où règne la dualité, le grand prêtre entre dans une réalité où règne l’unité divine. Il se transporte en scrutant et en concentrant son regard sur l’arche sainte entre les deux chérubins qui représentent en fait les deux anges qui gardent la porte du jardin d’Eden d’où le premier homme a été chassé. À ce moment le grand prêtre doit être d’une pureté étincelante sans aucune aspérité, donc il doit ôter ses vêtements qui rappellent la dualité de la faute.
Ainsi, lorsque nous nous concentrons pour écouter la sonnerie du shofar, nous nous préparons à changer de niveau de réalité, de la dualité à l’unité divine. Nous entrons dans une dimension où toute faute, toute impureté est rédhibitoire. Et donc la téshouva est obligatoire au moment de la sonnerie du shofar afin de pouvoir changer de niveau de perception.
Hidouch! Hidouch ! Le saviez-vous ?
Spécial Roch Hachana
Qu’est-ce que le jugement de Roch Hachana ?
Il ne faut pas croire que le jugement est axé et centré sur nos actes car sinon peu importerait de savoir quel est le jour du jugement ou même si le jugement est chaque jour où à chaque moment comme le Talmud nous l’enseigne. L’acte étant déjà fait, on ne peut revenir en arrière.
En vérité le jour même engendre un jugement comme une sorte de mouvement astral. Comme l’influence de la lune sur les marées.
Le jugement se fera sur l’homme de ce jour précis. Ses mouvements, ses pensées ses humeurs sa proximité ou son éloignement d’avec D-ieu, c’est cela qui sera jugé ce jour précisément.
L’homme n’est pas jugé sur ses actes passés car ils n’existent plus ni sur ses actes futurs car n’existant pas encore mais sur le moment présent qui seul existe.
En vérité nous sommes jugés sur notre état spirituel du moment. Si nous sommes en contact avec D-ieu ou pas ce jour. Si nous sommes remplis de pensées matérielles c’est le signe que nous sommes déconnectés de D-ieu.
Cela étant en réalité la résultante de nos actes antérieurs et des envies que nous avons pour le futur. L’acte en lui-même, l’envie en elle-même déclenche une dislocation d’avec l’unité divine ou bien une restructuration de notre être primordiale.
Le principe de Roch Hachana est d’être en pure conscience et par cela, notre proximité d’avec l’unité divine se révélera automatiquement. C’est cela la pureté du jugement divin de Roch Hachana. Imparable.
Le saviez-vous ?
« קלח פתחי חכמה«
Il n’y a pas de réparation du mal tant que l’on n’est pas dans l’unité divine. Uniquement dans la dualité nous pouvons dominer le mal l’endormir mais jamais le réparer. La conduite de la dualité étant la conduite du mérite et de la punition. Et plus on se renforce dans les Mitsvot, dans les Midot alors on peut maîtriser le mal.
Mais la transformation du mal en bien qui est la véritable réparation finale, ne peut se faire que dans la conduite de l’unité. La raison du mal étant d’arriver à la perfection de l’unité divine
Rav mordékhaï Chriqui
Qu’est-ce que le bonheur ?
Tout le monde vous dira que c’est de pouvoir assouvir tous nos désirs (d’argent, de matérialité, la réussite des enfants, la santé, les vacances…). Mais est-ce vraiment le bonheur, vu que ce bonheur est aléatoire et impermanent ?
Dans ce monde, le monde de la dualité, il est vrai que la définition du bonheur découle de la perception de ce monde imparfait. Une complétude des manques qui se révèlent dans ce monde. Une envie étant la perception que notre vie est manquante. J’ai faim j’assouvie mon désir de manger. Je me sens malheureux, je fais tout pour combler ce manque et par cela le bonheur apparaîtra. Soit par l’argent les enfants la réussite sociale.
Mais en vérité le véritable bonheur est de ressentir que ma vie n’est pas manquante et par cela l’envie se dissipe. Le bonheur ne peut naître d’un manque. Car le manque n’est qu’un voile de la lumière divine qui est le bonheur suprême.
Le bonheur étant dans le fait de faire taire cette envie de courir après ce que je n’ai pas. Car l’homme dans son monde est créé de façon parfaite. Le désir du bonheur n’est qu’illusion. Le bonheur ne peut venir que dans le désengagement ». Ressentir l’impermanence de ce monde est le début du véritable bonheur. C’est dans la conscience de l’impermanence que l’éternité apparaîtra et par cela l’éternité du bonheur.
Le saviez-vous? À quatre moments le monde est jugé:
1/ à Pessah sur les fruits de la terre
2/ à Shavouot sur les fruits de l’arbre
3/ à Roch Hachana tous les gens passent devant leur juge comme des brebis dans un enclos un par un.
4/ À Soukkot sur les eaux.
A priori à Roch Machana, la mishna aurait dû dire que le jugement se fait sur l’homme pour la vie ou la mort. Que veulent dire « les gens passent un par un devant le tribunal ? »
La Mishna demande pourquoi l’homme a été créé unique et seul? Jusqu’au point que la femme soit sortie de sa hanche ! Le Talmud répond pour enseigner que la création n’a été créée que pour lui, dans son unité. La création n’étant que l’engendrement de l’homme.
L’homme en réalité se suffit à lui-même. Il influe sur la création mais en aucun cas la création ne doit influencer sur lui et sa conscience. C’est sur cela que l’homme est jugé à Roch Hachana. Un par un, les hommes sont jugés en même temps. C’est à dire que chaque âme est un monde, est le monde. Celui qui est perturbé par les événements, altéré, se sentant perdu, n’est pas unique dans son monde. Il est influencé au contraire par le monde extérieur qui traduit une non-conscience de sa réalité vraie et devient un être multiple. C’est à dire qu’en potentialité, l’être influe sur son monde mais si au contraire, il se disperse et n’est qu’une association d’agrégats créés par le monde extérieur, il ne devient pas ce pour quoi il a été créé et est venu dans son monde.
C’est sur cela que l’homme est jugé. Est-il celui pour quoi il a été créé, un être unique étant l’unité parfaite dans son monde où bien n’est-il qu’une association de multiples personnalités créées au fil du temps et des événements ?
Rav moshé Shapira