Le neuf Av: destruction du temple de Jérusalem (6) Rav Moché Shapira
destruction du temple de Jérusalem
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Traduit et adapté par Rav Michael Smadja
Destruction du temple de Jérusalem – une vision selon la Kabbala
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Après ces deux dimensions: le « Kav » le « trait » représentant la hauteur et le « Shétah' » » le plan » représentant la largeur, il y a une troisième dimension le « omek » la « profondeur » qui est le passage à la matérialisation de la création et qui est représenté par la lettre « ה » qui est formée des deux « ו » qui forment le plan et d’un autre « ו » qui va permettre à la profondeur de se matérialiser (le big-bang, restriction proprement dite)
Cette matérialisation, ce passage du monde de la pensée au monde de l’action est caractérisée par la lettre « ה״א » »Hé » comme à propos de ce qu’a dit Yossef aux égyptiens: « voici (Hé) pour vous de l’engrais et semez la terre« . Le mot « Hé » signifie « prend » c’est-à-dire cette notion de transfert, de passage à la matérialité même qui est une dissociation d’avec l’unité de l’immatérialité. Le passage à la dualité qui crée alors la subjectivité. L’essence de la forme se trouve dans le « א » le »aleph »de la lettre « ה״א » c’est-à-dire la manière comment la chose va se percevoir. Le « יו״ד » et le « ה״א » étant la première partie du nom divin.
Toute existence tire sa réalité du point, de la Nékouda, qui est l’essence même de la matière, du »Youd ».
Le trait, le Kav, si l’on veut utiliser le vocabulaire d’Euclide, lorsque le point se met en mouvement, il crée le trait et lorsque le trait se met en mouvement, il crée le plan (d’où son nom » plan euclidien »), qui lui-même grâce au mouvement va créer la profondeur le omek. Cette même profondeur va donner la possibilité à cette chose de se matérialiser et de devenir un objet qui pourra se transmettre de main en main. Cette transmission est l’énergie qui se trouve dans le « ה״א » dans le »Hé ».
Lorsque le point se déplace, il crée le trait et le trait en se déplaçant de côté crée le plan qui lui va se déplacer dans une direction qui n’existe pas encore, vers la profondeur. Cette même profondeur va donner la possibilité à la matière de se transmettre de main à main.
Lorsque nous affirmons que le point crée le trait, cela veut dire que le point est l’essence même de la création. Le trait qui est créé (toute création dans le monde n’est pas créée pour être ce qu’elle est, mais pour un but précis. Ainsi le point engendre le trait obligatoirement car la Nékouda oblige le mouvement).
Pour celui qui comprend c’est en fait la dimension du temps dans toute chose. C’est la première chose qui est sortie du point.
Le Gaon de Vilna explique les paroles du traité « Rosh Hachana » qui sont: « le premier verset de la Torah: « au commencement, D-ieu créa le ciel et la terre » est aussi une parole de création (bien qu’il n’est pas écrit le mot »et il a dit »). Qu’a-t-il été créé dans cette parole? La notion de temps. Le point de commencement qui a une continuation qui perdure dans un cheminement. Le temps étant une impulsion dynamique avant la faute du premier homme.
C’est la première chose qui est sortie du point qui est l’essence même de l’existence. Comme si nous disions que le point qui se trouve dans le « ב » du mot « בראשית » (au commencement) a créé le « ראשית » (le commencement). La Nékouda créant le commencement c’est-à-dire le temps, énergie dynamique qui crée l’espace.
Le Kav, le trait est la continuation du temps, c’est-à-dire le mouvement dans la durée.
Le créateur du monde est appelé « celui qui prolonge du début vers la fin« . Le mot « Maguid » veut dire mettre une notion de mouvement dans la création comme dans l’expression « le courant (guida) du fleuve ». Un flux qui se projette du début à la fin de la création. Il projette le commencement vers la fin. Le temps est une création de la Nékouda, du point afin que celui-ci aille vers son but qui est le kav, le trait.
Le Shétah’, le plan est l’espace. La chose s’étend, et doit s’étendre. La notion d’espace est en fait la notion de plan. Le Kav est la notion de déplacement, de mouvement, de temps, le Shétah’ est la notion d’espace.
Le temps et l’espace sont les deux notions qui sont liées à toute réalité physique. Le continuum espace-temps.
La troisième dimension étant déjà la transmission. C’est déjà la réalité physique qui est donnée à la matière de se transmettre de main à la main.
Comment cette action de transmission se matérialise-t-elle ? Il y a deux manières de voir de même qu’il y a deux mains. La main droite et la main gauche. La main droite agit, crée le mouvement et la main gauche préserve, garde. La main gauche aidant, préserve afin que l’objet ne tombe. La gauche n’est pas elle-même l’action. La droite oui.
Ici nous touchons aux deux manières de préhension. Une avec la droite qui est la préhension par l’action et l’autre avec la gauche qui est la préhension par la prévention. La gauche repousse tout celui qui veut prendre ce qui ne lui revient pas alors que la droite rapproche, agit.
La création elle-même, la dimension du temps et la dimension de l’espace n’existent que d’un point de vue intellectuel. Ce n’est qu’une vue d’esprit.
La perfection de cette création se transformant en matière physique, devenant un objet de transmission, se fait de deux manières: la main droite et la main gauche, l’action est la perfection dans le monde physique représentée par la main droite. La main gauche représentant la garde de ce qui a déjà été créé dans ce monde physique. La droite invente, c’est le domaine de l’action. La gauche c’est le domaine de la retenue. La droite correspond aux Mitsvot positives et la gauche aux Mitsvot négatives.
Le point, la Nékouda qui a amené à la destruction du temple a été la brisure des tables de la loi qui a été le point, la Nékouda, qui a engendré la destruction du don de la Torah.
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