Le mérite de la pudeur apporte la rédemption (Guéoula) – Paracha Pin’has – Réouven Carceles
la pudeur apporte la rédemption
Pin’has est devenu un ange
Dans la Paracha de la semaine, Pin’has, la Torah nous dit : « Pinh’as fils d’Elazar fils de Aaron le Cohen a détourné mon courroux de sur les fils d’Israel, en jalousant ma jalousie au milieu d’eux… c’est pourquoi dis : « Me voici qui lui donne mon alliance de paix » (Nombres Ch. 25 v. 11-12).
Le Targoum Yonathan explique que l’alliance de paix qu’Hachem a donnée à Pinh’as c’est aussi la vie éternelle : voici que je fais de lui un ange vivant qui sera là pour l’éternité et annoncera la guéoula (délivrance, rédemption) à la fin des temps. Nous savons que Pinh’as vécut beaucoup plus longtemps que tous ses contemporains, et à ce titre, le Zohar nous apprend que celui qui montre du zèle pour D. à l’instar de Pinh’as, ne peut être atteint par l’ange de la mort. De plus nous savons que Pinh’as est Eliyahou Hanavi, ce qui nous explique pourquoi il n’est pas mort, Il faudrait cependant comprendre comment l’intervention de Pinh’as a-t-elle pu lui conférer une vie éternelle et lui permettre de devenir un ange vivant sur terre : Eliahou Hanavi ? Certains expliquent qu’il s’agit d’une promesse que non seulement il sera Cohen lui et ses enfants, mais aussi, la Guemara (Zévahim 101), explique au nom des Tossafot que Pinh’as a donné naissance à trois cent quatre-vingts grands prêtres en tout : quatre-vingt qui servaient au premier temple, et trois cents au deuxième temple. Comment est-ce possible ?
La tsniout
Il est possible d’amener un élément de réponse, d’après une bénédiction que les femmes récitent chaque matin : « Tu es source de bénédictions Hachem…qui m’a faite selon ta volonté » (Chéassani Kirtsono), pourtant toutes les créatures ont été créées selon la volonté d’Hachem. Le Rabbi Falk chalita pose la question : « pourquoi cette bénédiction est-elle spécifique à la femme » ? En fait, Hachem leur a donné toutes les prédispositions nécessaires à l’accomplissement de Sa volonté. C’est-à-dire que cette bénédiction signifie qu’elle est dotée de toutes les aptitudes requises, à la condition bien sûr qu’elle se garde de les salir ou d’être endommagée par des influences extérieures.
Cholomo Hamélekh connaissait bien ce principe d’être « selon ta volonté », c’est-à-dire que le rôle de la Tsniout vestimentaire et comportementale de la femme, est justement de protéger cette pureté d’origine et cette aptitude à être comme sa volonté (Kirtsono). L’épreuve de la femme est donc que cette nature innée est influençable et endommageable, Une fille d’Israël doit donc être à l’image de l’éducation reçue chez ses parents, ou de son séminaire d’après le H’azon Ich, parce que sa nature est assez influençable. Nos sages nous disent qu’une femme Tsanoua (pudique) du Klal Israel apporte à sa famille et à tout le peuple une expiation par sa pudeur. Pourquoi ? Parce que la Torah nous révèle explicitement que la nudité a le pouvoir de faire partir la Chékhina. Inversement sachant qu’Hachem récompense plus qu’il ne punit, nous pouvons en déduire que le fait de cacher la nudité peut amener une grande abondance (chéfa) de présence divine qui aura comme effet, de nous protéger et de nous sauver de nos ennemis ou de tout autre problème, comme le précise la torah (devarim 23,15) : « car Hachem marche dans ton camp pour te protéger et te sauver de tes ennemis et ton camp sera saint et l’on ne verra pas en toi une quelconque nudité car Hachem s’en irait ».
C’est dans ce sens que Le Maharal explique dans ses commentaires (Hidouché Aggadot) que la Chekhina repose dans les endroits où il n’y a pas de nudité, d’ailleurs, le roi David, nous dit que la pudeur de la femme apporte aussi l’expiation de nos fautes car elle entraîne des grands flux de Chékhina dans nos maisons, dans notre peuple ce qui crée un rapprochement entre nous et Hachem.
La pudeur apporte la rédemption
D’après ce qui vient d’être dit, il est juste de comprendre que ce manque de Tsnioute (pudeur), a entrainé toute cette débauche, et, est l’une des raisons de la destruction du Beth Hamikdache que nous pleurons aujourd’hui. En effet, le Beth Hamikdache a pour but de faire résider la présence divine sur terre. Or, la Torah nous dit que la Chekhina s’en va en présence d’impudeur et de nudité, c’est donc ce qui se passa à cette époque. Il faut savoir que les conséquences sont lourdes et en prendre conscience. De même, pour la délivrance finale et la reconstruction du troisième temple, nos sages nous dévoilent (Yakout Chimouni) que c’est par le mérite de la Tsnioute que nous mériterons de voir ces événements, grâce à la sainteté et à la pureté des femmes et d’ailleurs nous savons d’après le Midrach (vayikra raba), que les Bné Israel ont été libérés d’Egypte par le mérite qu’ils ont gardé les mêmes vêtements (la même façon de s’habiller), qu’ils n’ont pas changé de langue et étaient pudiques en Egypte. Aucun d’entre eux ne fauta avec un égyptien ou une égyptienne. Et nos sages nous disent que la délivrance finale ressemblera à la délivrance de mitsraim c’est-à-dire qu’elle sera provoquée par le mérite de la Tsnioute. Le sefer Beit Itshaq explique que sans la Tsnioute, les femmes n’enfanteraient pas des enfants capables d’étudier la Torah et d’être des tsadikim, mais c’est seulement lorsque les mamans sont pudiques et réservées et des femmes nobles, qui ont des valeurs que les enfants peuvent s’élever et mériter d’accéder à l’étude de la Torah.
L’acte de Pinh’as a donc renforcé la pudeur dans le klal Israel, les juifs s’oubliaient, se mélangeaient, Pinh’as est venu faire que les Bné Israel s’attachent aux chemins d’Hachem, pour avoir le mérite de rester vivants. La barrière qu’ils avaient piétinée était cette précieuse pudeur (Tsnioute) qui nous sépare des nations et de leurs mœurs, il a mis sa vie en péril pour sauver tous les Bné Israel qui allaient être punis de mort par Hachem s’il n’était pas intervenu. Nos sages racontent que lorsqu’un homme dépasse sa nature et fait fi du regard des autres pour intervenir selon la volonté d’Hachem, il mérite qu’Hachem dépasse également les lois de la nature et fasse des miracles. Lorsque Pinh’as est rentré dans la tribu de Chimon pour tuer son prince Zimri ben Salou, douze miracles se sont produits pour lui, puisqu’il a dépassé sa nature pour sauver la Tsnioute et a permis, par son acte, le retour de la présence divine dans le klal Israel et donc de la spiritualité de tous les Bné Israel. C’est en ce sens qu’Hachem lui a dit : « tu mérites de devenir un ange qui aura une vie spirituelle éternelle, tu t’es sacrifié pour sauver la spiritualité des bné Israel, tu auras donc un miracle mesure pour mesure, ton acte était du domaine de la Tsnioute, alors tu annonceras la libération finale qui viendra grâce à la Tsnioute » (La pudeur apporte la rédemption).
Chaque foyer doit faire attention à cela, la Guemara (Sota 2a) explique, que Hachem réserve pour chaque tsadik une épouse qui sera pudique, car la pudeur est la seule mida qui est capable de faire s’épanouir dans le foyer un mari et des enfants attachés à la Torah, le Rav Chakh raconte que si les femmes (épouses et nos mères) cessaient d’observer leur Tsnioute comme il se doit, nous pourrions fermer toutes les yechivot et kollelim.
Pinh’as a fait un travail très grand, on comprend qu’il ait mérité que tous ses enfants soient des cohanim, et guedolim. Car cette mida est nécessaire pour la grandeur dans la Torah de nos enfants.
Chabbat shalom
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