Le lendemain de Yom Kippour – Rav Michaël Smadja
Le travail du lendemain de Yom Kippour
Traduit et adapté par Rav Michael Smadja
« On ne se présente devant Hachem pour prier qu’avec concentration. Les premiers h’assidim attendaient une heure pour prier afin de concentrer leur cœur vers leur père qui se trouve dans les cieux (michna brak’ot) »
Et la Guémara rajoute: » Rabbi Yéhochoua ben laquich dit: » celui qui prie doit attendre une heure après sa Téphila »
Le Rav shah’ demande: » je peux comprendre cette attente d’1 heure avant de commencer à prier ceci afin de concentrer son esprit mais quelle est la raison de cette attente après avoir fini de prier? Puisque ces h’assisdim pendant la Téphila atteignaient des niveaux d’élévation dans la proximité d’Hachem très hauts, il fallait pour revenir à un niveau de perception du monde basique, un certain temps, et donc afin de redescendre degré par degré, cela leur prenait 1heure ».
Mais que faisaient exactement ces h’assidim pendant cette heure « d’atterrissage » après la Téphila? de la même manière, que faisaient-ils avant la Téphila? L’heure d’avant la prière, ils la passaient à se concentrer dans les versets du roi David et les brak’ot du shéma afin de construire cette échelle échelon après échelon pour s’élever le plus haut possible, mais l’heure d’après, il est vrai qu’ils l’utilisaient pour redescendre de cette échelle, mais comment? Il faut comprendre ainsi: puisque au moment de la Téphila, ils se tenaient devant Hachem et donc leur conscience étant dépouillée de toute matérialité, le travail de cette heure d’après était de faire réintégrer leur conscience séparée dans un habit matériel qui est le corps. C’est-à-dire comment gérer de nouveau la vie quotidienne selon l’appréhension du divin que nous avons saisie pendant la Téphila. Notre conscience par cette nouvelle dimension, perçoit le monde à ce moment complètement illusoire et donc, doit de nouveau réinitialiser ses coordonnées afin d’accomplir son service divin dans ce monde matériel tout en sachant qu’il n’est que mensonge mais source d’une énergie éternelle formidable enfouie en lui.
C’est notre travail aussi au sortir de Yom Kippour. Ce jour saint, nous étions dans un niveau égal aux anges, séparés des contingences matérielles (sans manger ni boire). Le lendemain, nous avons l’obligation de nous occuper des mitsvot activement (souka- 4 minim) qui sont des injonctions spirituelles détachées de ce monde et de les sanctifier en les scrutant d’un regard angélique enveloppé d’un manteau matériel afin que tous nos actes matériels soient emprunts d’une touche de spiritualité. Comme ces h’assidim qui au moment de la séparation de leur proximité d’avec Hachem, attendaient 1heure en méditant afin de ré-habiller leur conscience pure d’un manteau matériel afin de pouvoir faire leur service divin dans ce monde de l’action. Ainsi, ces jours qui viennent sont emprunts de spiritualité extrême, habillés de matérialité telle que la construction de la Soucca, l’acquisition des 4 minim. A nous de redescendre de notre « nuage », tout en y restant, c’est-à-dire adapter notre conscience à gérer le stress de la fête qui arrive, ne pas se laisser dominer de nouveau par notre conscient purement matériel issus de l’âme animale, et au contraire habiller notre conscience pure d’un habit matériel, gérer d’une manière consciente tous nos faits et gestes en essayant de ne pas se laisser submerger par notre inconscient qui ne va pas s’empêcher de nous envoyer des signaux de stress qui vont essayer d’endormir notre véritable conscience.