Le Dérekh Erets devance la Torah – Pirké Avot (Chapitre 3 – Michna 21)
Le Dérekh Erets devance la Torah
Il est enseigné dans les Pirké Avot (chap.3 Michna 21):« Rabbi El’azar Ben ‘Azarya dit : Sans Torah, il n’y a pas de Derekh Erets. Sans Derekh Erets, il n’y a pas de Torah. »
Le terme « Derekh Erets » s’explique – au sens simple – par le commerce ou autres activités qui font parties de la vie des gens dans le monde.
Selon cette explication, il faut interpréter notre Mishna ainsi: S’il n’étudie pas la Torah, tous les efforts que l’homme fournira dans son commerce pour les besoins de sa subsistance matérielle, ne lui permettront pas de pratiquer un commerce honnête avec les gens, selon les lois de la Torah, comme nos ‘Ha’hamim l’enseignent dans la Guémara Bava Kama (30a): Celui qui désire être un ‘Hassid (un homme d’une grande piété), doit étudier les lois des Nezikin, c’est-à-dire, les lois concernant les dommages matériels et financiers, contenues dans les traités de l’ordre talmudique Nezikin, afin que son commerce soit honnête.
Or, si l’homme n’étudie pas, comme pourra t-il mettre en application?
De même, s’il n’y a pas de Derekh Erets – s’il n’y a pas la pratique d’un métier dans l’honnêteté – il n’y a pas de Torah, car toute étude de la Torah qui n’est pas accompagnée d’un métier, est appelée à disparaître, entraîne la faute, et l’homme en arrivera à oublier ce qu’il étudie. Telle est l’explication de cette Mishna selon Rabbenou Ovadia Mi-Bartenoura.
Cependant, d’autres commentateurs expliquent que le terme « Derekh Erets » désigne les bonnes qualités humaines, les vertus exceptionnelles et la moralité. Si l’homme ne possède pas de Derekh Erets – de bonnes qualités – il n’y a pas de Torah, car sa Torah n’est pas complète puisque les gens ne l’apprécient pas. De même, s’il n’a pas de Torah, il est impossible – de façon générale – qu’il possède un véritable Derekh Erets dans toute situation.
Il est rapporté dans le Midrash: Rabbi Chémouel Bar Na’hmani dit: le Derekh Erets est grand car il a précédé la Torah de 26 générations, comme il est dit : « Afin de préserver le Chemin vers l’arbre de la Vie ». Le chemin, c’est le Derekh Erets (« Derekh » signifie « chemin »), et la Vie, c’est la Torah.
Il est dit dans Mishlé: « Le souci abat le cœur de l’homme; mais une bonne parole y ramène la joie. »
Le Gaon de Vilna explique ce verset en disant que la « bonne parole » dont il s’agit ici, c’est la Torah, puisque celui qui accepte sur lui le joug de la Torah, se verra soulagé de toutes sortes de soucis. Comme il est enseigné dans Avot DeRabbi Natan:
Celui qui place les paroles de la Torah en son cœur, se verra épargné des peurs de l’épée, et des peurs de la famine…
On rapporte aussi au non de Rabbi Na’houm de Tchernobil: Tous les soucis sont interdits, excepté le souci d’avoir des soucis…
Article du site Halakha Yomit , que nous remercions pour son autorisation à publier ; traduction en français par Rav David Pitoun.
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