La rédemption ne vient que par la prière et le repentir. Paracha Chémot – Réouven Carceles
Rédemption par Prière et repentir
La Torah nous dit (Exode Ch. 2 v. 23 et 24) :
« Ce fut, dans ces nombreux jours-là, que mourut le roi d’Égypte, les fils d’Israël gémirent depuis la servitude, ils crièrent, leur plainte monta vers ha-Eloqim (D.ieu) depuis la servitude ».
« Eloqim entendit leur gémissement, Eloqim se rappela son alliance, avec Avraham, avec Yits’haq, et avec Ya’akov ».
Dans notre Paracha, il faut comprendre que l’esclavage du peuple juif en Egypte avait était décrété par Hachem, et il avait promis aux patriarches que le peuple d’Israël sortirait au bout de 400 ans d’exil la main haute, le bras étendu, et dans une grande richesse.
Il y a lieu de se poser la question de savoir pourquoi la Torah, dans notre verset, vient nous préciser qu’il a fallu qu’ils prient et se lamentent ? En fait, les enfants d’Israël, n’auraient-il pas été sauvés sans la prière ? Nous savons que la sortie d’Égypte faisait pourtant partie de l’alliance conclue entre D. et les patriarches ! Donc, d’après cela et le plan divin, la délivrance devait de toute façon suivre l’esclavage, sans dépendre d’une quelconque condition comme la prière. Alors, pourquoi la Torah vient-elle préciser que D.ieu a entendu le gémissement et la plainte du peuple d’Israël, et que seulement alors, il a accepté de les sauver ?
Tout d’abord, il faut essayer de comprendre le sens de la prière. Le Ram’hal, dans Derekh Hachem, explique que dans son infinie bonté, D.ieu a laissé à l’homme une occasion de se rapprocher de lui. Aussi loin que ce dernier puisse être de la source de lumière, Hachem a donné la permission d’implorer Son nom, afin de pouvoir s’élever. Ce moment-là, privilégié, est d’ailleurs essentiel pour vivre une certaine proximité avec D.ieu, c’est-à- dire que l’homme, afin de recevoir ce flux divin, et créer un lien avec lui, devra implorer Sa face.
Le Pélé Yoets nous dit au nom de la Guemara (Berakhot 32b), que la prière est même plus importante que le sacrifice, que ce soit pour prévenir ou à la suite de tous malheurs, qu’ils soient financiers, corporels ou spirituels. Il est nécessaire de crier et supplier, car celui qui crie en pleurant, le cœur brisé et affligé, tel le Tsadik, comparé à la fourche, est capable de retourner le décret divin et être sauvé de toute peine et tourment.
Le verset de notre Paracha, ici, nous explique, que le but de la délivrance, était en réalité de créer un lien entre le peuple d’Israël et son créateur, lien sans lequel la libération n’aurait eu ni but, ni aucun sens. C’est-à-dire, que c’est ce cri du cœur dans la détresse, qui a permis d’établir une communication entre eux et Hachem, cela veut dire, que c’est en implorant Hachem, que le peuple d’Israël a mérité d’être délivré même si cela faisait partie du plan divin, de toute façon. Mais en s’unissant à D.ieu et en lui appartenant, c’est la prière, elle seule, qui a fourni le contenu et la signification de leur libération. Sans cette supplication, ils n’auraient pas mérité de recevoir la Torah.
Le Malbim explique que les traces de tortures et les malheurs peuvent se voir par les marques sur le corps d’un homme maltraité. Mais la dépression et le tourment enfouis au fond de l’âme, il est impossible de les voir de l’extérieur. Seul D.ieu, qui sonde les reins et connaît toutes les pensées, les voit, et les larmes sont bien le signe de ce qui se cache au fond de nous, Hachem ne peut donc rester indifférent. D’ailleurs le Zohar nous rapporte, que l’une des raisons du difficile exil que nous vivons actuellement est à cause des larmes que versa Essav lorsqu’il perdit le droit d’aînesse, et nous devons donc pleurer suffisamment nous aussi pour laver ces larmes. C’est pourquoi Rachi nous dit (Ch. 2 v. 24) qu’il fallait cette prière-là, cette étape, en plus du cœur brisé et affligé : « en pleurant », pour atteindre cette proximité. Le Zohar rajoute, que l’ange gardien de l’Egypte, qui jusqu’alors, ne laissait pas les prières des Israélites atteindre D.ieu, fut lui aussi évincé, c’est ce qui a permis une délivrance parfaite, empreinte du sentiment, que tout provient de Lui. Et c’est pourquoi la Torah, a pris la peine d’évoquer la plainte du peuple d’Israël avant la libération, pour nous montrer, que c’est cela qui a donné un sens, et du poids à l’alliance avec les patriarches, c’est un enseignement pour nous tous et un principe à ne pas oublier, que la force du peuple juif, est dans la parole, et nous ne devons jamais nous abstenir d’implorer la miséricorde divine, quelle que soit la situation ou le moment dans lesquels nous nous trouvons.
Le Meam Loez nous explique, que la rédemption finale ne viendra que par notre repentir et notre prière, elle sera semblable à la première rédemption d’Egypte, qui ne se produisit que grâce au repentir et à la prière.
Fin de l’article « La rédemption ne vient que par la prière et le repentir »
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Cet article « La rédemption ne vient que par la prière et le repentir. Paracha Chémot – Réouven Carceles » a été mis en ligne le 24 décembre 2018 et mis à jour le 6 janvier 2021