La Mitsva de résider en terre d’Israël – Paracha Ekev – Réouven Carceles
Mitsva résider en terre d’Israël
Dans la Paracha de la semaine, Ekev, la torah nous dit : « Un pays dont l’Eternel ton D, prend soin, les « yeux » de l’Eternel ton D. sont fixés constamment sur lui, depuis le début de l’année jusqu’à la fin de l’année. » (Dévarim – Deutéronome chapitre 11, v12)
Sur place Rachi pose une question et y répond : « Est-ce que l’Eternel ne s’occupe pas de tous les pays ? En fait, il ne se soucie que du pays d’Israël et, à cause de ce souci, il se soucie également de tous les autres pays ».
Nous voyons ici, que du pays d’Israël, qui est en permanence sous le regard de D qui veille sur lui, émane donc une Kédoucha (sainteté) qui a une influence positive sur ses habitants. Cependant, il est évident que cette influence ne peut s’exercer que sur ceux qui se sentent liés à cette terre en lui reconnaissant ses qualités, son importance et sa Kédoucha. Par ce sentiment qu’il ressent, l’homme qui habite le pays pénètre donc sous l’influence de la terre d’Israël. Il est important de comprendre, la grandeur de la sainteté de la terre d’Israël, la responsabilité qui repose sur nous d’y habiter, et, enfin, comment comprendre cette notion de se sentir lié à elle, en lui reconnaissant ses qualités, et recevoir sa Kédoucha ?
Mitsva de la Torah de résider en terre d’Israël
Tout d’abord, il faut savoir, que la Mitsva de résider en terre d’Israël est aussi importante que toutes les Mitsvot de la torah. Le Ramban tranche que c’est une Mitsva positive de la torah pour toutes les générations, et toute personne se doit de l’accomplir. Le Rav Ovadia Yossef (Yé’havé Daat 5,57) prouve, que la Mitsva d’habiter la terre d’Israël relève de la torah, cette Mitsva est d’une telle importance, que la Guémara (guitin 8), explique que nous avons le droit (même le Chabbat) d’acheter notre maison en Israël si elle appartient à un non juif (choulkhan Aroukh, Ora’h Haim 306,11). J’ai dans ce cas le droit de demander directement à un non-juif de signer à ma place (le juif ne pourra pas signer lui-même), d’effectuer toute les démarches nécessaires pour devenir propriétaire de ma maison durant le Chabbat. Pourquoi ? Parce que l’importance d’habiter la terre d’Israël est capitale et nos sages ont donc annulé cet interdit rabbinique. Mais dans quel but ? Rachi (11,18) écrit que même en exil, nous devons nous distinguer par l’accomplissement des Mitsvot, en mettant les Téfiline, en plaçant les Mézouzot, étudiant la torah etc….alors quel différence ? Le Ramban explique, que l’accomplissement de la torah en dehors d’Israël est un exercice pour ne pas l’oublier lorsqu’on reviendra sur notre terre, mais, il rajoute, que l’essentiel de la Torah n’est qu’en terre d’Israël, car, bien que l’accomplissement de la torah en dehors de la terre soit très important et obligatoire, son but est autre, il n’est qu’une préparation a son application en terre d’Israël. Au point que nos sages nous ont interdit d’en sortir, sauf dans certains cas : L’étude de la torah, la recherche d’un conjoint, la subsistance, certains ajoutent une quatrième raison : pour honorer ses parents résidant à l’étranger.
La halakha selon le Rambam
Le Rambam va plus loin et explique de manière choquante, qu’un homme doit toujours habiter la terre d’Israël, même dans une ville composée majoritairement par des non-juifs. Mais il ne doit pas habiter en dehors d’Israël, même dans une ville composée majoritairement de juifs. Car celui qui habite en dehors d’Israël, c’est comme s’il pratiquait l’idolâtrie. Comment peut-on comparer le fait d’habiter en dehors de la terre d’Israël avec la pratique de l’Idolâtrie ? D’autant plus que ces propos sont tirés du talmud (ketouvot 110b) ? Comment est-ce possible ?
La réponse se trouve dans le Zohar, qui nous révèle qu’à l’étranger, D délègue des anges pour être ses émissaires. Sur la terre d’Israël par contre, D est le seul régisseur. Le Ran explique, que toutes les nations, sauf Israël, sont soumises aux étoiles (aux astres) et à leur Mazal, c’est pourquoi, nos sages assimilent une personne qui vit à l’étranger a une personne qui n’a pas de D. puisque les nations sont soumises à l’autorité des anges.
Le Hida ajoute que D offrit aux 70 anges des nations, les 70 royaumes du monde. Chaque ange fut nommé responsable d’une nation. Cependant, en terre d’Israël, aucun intermédiaire n’est chargé de la gérer ! C’est Hachem lui-même, directement, qui dirige la terre d’Israël. L’ange du mal représentant la nation dans laquelle nous vivons se nourrit de sainteté, et en réalisant la torah à l’étranger, nous lui permettons de devenir plus fort. D’ailleurs, nous savons tous, que lorsque les juifs quittent un pays, ce pays se dégrade rapidement. C’est normal, car les énergies de sainteté nécessaires à cet ange ne sont plus disponibles, comme l’étude de la torah par exemple.
Dans la même veine, nos sages enseignent dans le Midrach, que la terre d’Israël est le centre du monde, avec Jérusalem au centre, au centre de Jérusalem s’érigeait le temple, au centre du temple, se trouvait le Saint des Saints, et l’arche d’alliance contenant les tables de la loi se trouvait au centre de celui-ci. Nous voyons donc que la terre d’Israël représente le moyen pour le peuple juif d’atteindre un niveau de perception maximal, afin d’être influencé par ce flux de Kédoucha, dû au regard permanent de D qui s’y trouve. Mais nous devons répondre à notre question, de savoir, en quoi cette terre est-elle indispensable à notre existence ? Comment se sentir lié à elle et profiter de l’influence divine ? Nous savons que le but de la sortie d’Egypte était le don de la torah, la terre d’Israël était-il donc un cadeau pour mieux accomplir la torah ?
Le Rav Frielander explique que le peuple juif n’a pas reçu sa terre en tant que territoire comme les autres nations. Notre peuple est né dans le désert, y a reçu la Torah, nous étions déjà un peuple, après la sortie d’Egypte. Cette terre n’est donc pas indispensable à notre existence physique, mais à notre perfectionnement spirituel. Le Rav Dessler rapporte au nom du Zohar, que ce pays correspond au Erets Israël céleste, c’est donc qu’on peut accéder plus directement aux idéaux de torah liés à ce pays. Nous y percevons mieux que n’importe où, la providence direct d’Hachem, ce qui nous rapproche d’un service pur et désintéressé. La sainteté, ici, pénètre différemment la pensée des personnes, c’est-à-dire que celui qui se concentre sur la torah qu’il étudie en terre d’Israël jouit d’un afflux d’idées bien plus profond et abondant qu’il n’en aurait eu ailleurs avec le même effort. Mais il faut savoir que la sainteté de la terre d’Israël n’est pas réservée exclusivement au peuple juif, mais doit rayonner sur les autres nations. Rabbi Yéhouda Halévi explique que la finalité de cette terre est de réparer le monde entier, en effet, lorsque nous réparons le centre, nous réparons le monde. Mais nous devons être un exemple pour le monde, un peuple saint sur une terre sainte, le Rav explique, que la sainteté de cette terre est tellement grande, que même les nations reconnaissent qu’elle est le lieu de la présence divine, il suffit d’observer le nombre de non juifs qui viennent prier au Kotel.
Pour terminer, nous nous sommes posés la question de la responsabilité de chacun de vivre ici en Israël et se sentir lié à cette terre ? Le Rav Haïm de Vologine, dans son commentaire du Pirké Avot (chapitre 5, michna 2), pose la question : comment après 2000 ans d’exil, peut-on décider un jour de tout quitter pour aller vivre en Etz Israël ? la réponse est que l’amour que nous portons a ce pays prend sa racine et sa sainteté, du fait qu’Avraham a quitté son pays natal pour partir vers ce pays, sur ordre divin, il a fait hériter l’amour de ce pays a ses descendants, qui seront, à notre époque, attirés naturellement vers cette Kédoucha de source divine Baroukh Hachem.
Chabbat Shalom
Pour retrouver tous les cours de Réouven Carceles sur notre site
*
Le texte complet de la Paracha Ekev, en français, peut se trouver sur le site sefarim.fr
Cet article vous à plu ? Notre site vous apporte les connaissances qui vous sont utiles ? Peut être souhaiteriez vous contribuer un peu à la vie de notre site. Quelques euros pour le Jardin, en contribuant à notre cagnotte Paypal
*
*
Merci d’avance !!
L’image (modifiée par un titre) associée à cet article provient su site Wikipédia. La licence d’utilisation est :
Conditions d’utilisation
Vous avez la permission de copier, distribuer et modifier ce document selon les termes de la GNU Free Documentation License version 1.2 ou toute version ultérieure publiée par la Free Software Foundation, sans sections inaltérables, sans texte de première page de couverture et sans texte de dernière page de couverture. Un exemplaire de la licence est inclus dans la section intitulée GNU Free Documentation License. |
Ce fichier est disponible selon les termes de la licence Creative Commons Attribution – Partage dans les Mêmes Conditions 3.0 (non transposée). | ||
|
||
Ce bandeau de relicenciement a été ajouté à ce fichier dans le cadre de la procédure de relicenciement des images sous GFDL. |
One Comment
Pingback: Erets Israël le palais du Roi. Paracha Réé. Réouven Carceles