La consolation d’Aharon – Paracha Béaalotékha – Réouven Carceles
La consolation d’Aharon
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Cette publication est Léilouy Nichmat / Lélévation de l’âme de Hanna Bat Rivka (Laure-Anna Teboul) et de Zahrie bat Zerda et Avraham (Chlouch)
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La consolation d’Aharon
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Dans la paracha de la semaine, Béaalotékha, la torah nous dit : « Parle à Aharon, tu lui diras : Quand tu feras monter les lumières, vers le vis-a-vis de la face de la menorah, alors éclaireront les sept lumières. » (Bamidbar Chap 8,2)
Sur place, Rachi rapporte au nom du midrach : Pourquoi le chapitre relatif à la Menora fait-il immédiatement suite à celui relatif aux princes ? Parce qu’Aharon a assisté à l’inauguration du Michkan par les princes d’Israël, et il s’est affligé de ne pas avoir été avec eux, ni lui, ni sa tribu. Hakadoch Baroukh Hou a donc déclaré : « Par ta vie ! Ta part est plus grande que la leur ! Car c’est toi qui allumeras et entretiendras les lumières »
Il faudra comprendre pourquoi Aharon HaCohen, l’homme le plus grand du Klal Israel s’est affligé lorsqu’il a vu les korbanot (sacrifices) des 12 princes. Comment, en effet, expliquer une telle réaction de sa part ? Et de plus, la réponse d’Hakadoch Baroukh Hou qui, apparemment, aurait-dû apaiser Aharon, ne l’a pas empêché de se sentir déprimé lorsqu’il a vu les autres tribus apporter les Korbanot d’inauguration décrits dans la Paracha de la semaine dernière (Nasso) ?
Il est possible de répondre, selon ce qui est rapporté dans le Sefer Haredim (mitsva 31) qui explique : une autre Mitsva positive perpétuelle et qui dépend du cœur : c’est de toujours justifier les guézérot (décrets) d’Hachem et tout ce qu’il décide pour nous, que cela concerne notre physique, notre argent ou nos enfants. Ainsi, lorsqu’un homme reçoit une épreuve : qu’il baisse la tête et se taise, qu’il ne cherche pas à se plaindre auprès d’Hachem et ne dise pas non plus : cela est arrivé par hasard. Il faut au contraire qu’il fasse Téchouva. La torah nous enjoint d’aimer hachem avec tous nos moyens, comme l’explique la Guémara dans bérakhot : « tu aimeras Hachem dans toute situation qu’Il décide pour toi, qu’elle soit bonne ou amère. Nos sages ont déclaré dans Chabbat (83b) : ceux qui souffrent et ne font pas souffrir, ceux qui voient leur honte et leur peine mais ne répondent pas, ceux qui agissent par amour et sont heureux dans leurs épreuves s’appellent ceux qui aiment Hachem, ils sont puissants comme le soleil. Hachem les aime et eux aiment Hachem.
Il faut savoir, qu’accepter l’épreuve qu’Hachem nous envoie constitue une Mitsva extraordinaire, comme l’explique le Rav Matatiahou Salomon : c’est même le but de l’épreuve et de la souffrance, qu’un homme l’accepte avec joie. Le Michna Broura explique même qu’un homme doit se réjouir, que ses fautes sont effacées par le mérite des souffrances. C’est peut-être ce que veut dire David Hamélekh (le Roi David) dans ses Tehillim : servons Hachem dans la joie, allons devant lui en chantant. Le Rav Ben Tsion Aba Chaoul explique qu’il s’agit ici d’un sentiment très élevé qui vient de la conscience de ce qu’est servir Hachem et de la chance de pouvoir côtoyer la vérité la plus pure qui soit au monde : LA TORAH. En effet, il faut savoir se réjouir de la chance de faire des Mitsvot dans la mesure où nous ressemblons alors de véritables anges dont le but est d’accomplir les ordres divins. Il faut être conscient de cela, qu’il n’y a pas de plus grande joie que d’être dans les quatre coudées de la Halakha. Un homme devrait sauter de joie à chaque fois qu’il a l’occasion de faire une Mitsva ou la chance d’étudier, explique le Rav ben Tsion car c’est la parole divine qu’il accomplit. Il ajoute : s’il n’a pas compris ce qu’il est en train d’étudier ou même s’il n’a pas étudié autant qu’il le souhaitait, même s’il n’a fait que lire quelques Tehillim…Il doit quand même se réjouir car il s’agit de la Torah d’Hachem et il est en train de « toucher au divin ».
La Paracha de la semaine, s’ouvre sur le fait qu’Hachem a consolé Aharon à la suite de sa plainte relative à sa non-participation aux 12 Korbanot (sacrifices) d’inauguration du Michkan. Le Midrach Raba explique une grande chose au sujet de cette offrande de chaque prince des 12 tribus. En effet, si la Torah a été pointilleuse de réécrire leur sacrifices 12 fois et en détails, c’est parce que chacun d’eux a apporté ses offrandes avec une Kavana (intention) différente et en harmonie avec l’essence et l’avenir de la tribu. C’est sur cela qu’Aharon s’est attristé, que sa tribu (Lévi) ne participe pas à ces Korbanot et il s’est même inquiété de l’avenir de celle-ci puisqu’ils n’ont pas eu la chance d’apporter ces Korbanot qui incarnaient ce qu’Hachem réserve à chaque tribu d’Israël. On peut comprendre Aharon, ici, mais Hachem lui a répondu comme expliqué plus haut : sache que l’allumage de la Menora est éternel.
Mais Comment pouvait-il être consolé par l’allumage des lampes du candélabre (Ménorah) qui est une obligation ?
En vérité, comme l’expliquent de nombreux commentateur, comme par exemple le Ramban ou le Haamek Davar, on trouve ici une allusion à l’inauguration (Hanouka) du candélabre à l’époque du second temple par l’intermédiaire du grand prêtre asmonéen (Matityahou) et ses fils. Dans son Meguilat Sétarim, Rabbénou Nissim Gaon explique, d’après un Midrach, qu’Hachem chargea Moché de dire à Aharon qu’après les sacrifices offerts par les douze tribus, il y aura une autre inauguration au cours de laquelle on allumera des lampes, et qu’Aharon n’aie aucune inquiétude, un plus grand privilège lui est réservé : les lampes de Hanoukka, qui continuent à être allumées même en exil, après la destruction du temple et dont les lumières ont le même effet que celles de la Ménorah, allusion à la pureté par son huile d’olive très pure et qui incarne donc le fait que c’est de la tribu de Lévi que vient la pureté dans le Klal Israel (la communauté d’Israël).
Nous pouvons donc remarquer que la plainte d’Aharon était quelque part basée sur le fait qu’il avait vu la grandeur des Korbanot des douze tribus qui représentaient leur rôle et leur avenir et avait oublié de voir la grandeur de la Mitsva qu’Hachem lui avait donnée, car la Menorah incarnait aussi le rôle et l’avenir de la tribu de Lévi. Sa plainte venait donc d’un manque d’évaluation des Mitsvot qu’Hachem lui avait données. Il faut faire attention à cela, Aharon avait d’abord regardé les Mitsvot des autres tribus avant de voir les siennes, ce qui a engendré « une faille » dans son jugement, preuve en est, c’est qu’au-delà de ce que nous venons de dire, nous voyons aussi, d’après l’explication de Rachi, qu’il existe aussi dans l’allumage et l’entretien de la Ménorah un plus grand honneur et une spécificité que l’on ne retrouve pas dans l’offrande des encens et dans le service du temple, qu’en est-il ?
Le Gaon Rabi Haim Chmoulevitch rapporte au nom du Midrach Raba que Hachem est le Clairvoyant et Israël est l’aveugle. En effet, D. guidait et éclairait Israël dans le désert comme il est dit : « L’Eternel les guidait le jour par une colonne de nuée… » Ainsi le Rav explique, que D. a tenu à réconforter Aharon en lui confiant la Mitsva de l’allumage de la Ménora qui tire son importance du fait qu’elle vient acquitter une partie de la dette due à Hachem, qui a guidé et éclairé le peuple d’Israël durant quarante ans dans le désert, c’est ce que D dit à Aharon : Ta part est plus grande que la leur, c’est-à-dire qu’en allumant les lampes du candélabre cela traduit la gratitude des enfants d’Israël envers Hachem, dont ils reconnaissent les bienfaits reçus, et grâce à Aharon, cette allumage, vient acquitter une partie cette dette due à Hachem, qui a guidé et éclairé le Klal Israel pendant ces quarante ans. Ils viennent lui rendre chaque jour une partie de la lumière reçue. Et ce pour toujours.
Chabbat Chalom
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Fin de l’article « La consolation d’Aharon – Paracha Béaalotékha – Réouven Carceles » a été mis en ligne le 3 Juin 2020.
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