Kaddish: « Yéhé Chémé rabba Mévarakh »: jusqu’où faut-il répondre ?
Halakha yomit
Traduction et adaptation par Rav F. Elbaze
Cette publication de « Halakha Yomit » traite des lois relatives aux « restrictions alimentaires » dans la période précédent le jeûne du 9 Av. Les articles de « Halakha Yomit » sont traduits et adaptés par le Rav Freddy Elbaze. Les articles originaux sont issus du site Halacha Yomit
Cette publication est dédicacée à l’élévation de l’âme de Mordékhay ben Sarah (Albin).
Tout d’abord, il est nécessaire d’éclaircir la pensée de Maran le Choulhan Aroukh dans le Chap.56 : en effet Maran dit que celui qui répond « Yéhé Chémé Rabba » jusqu’à « Almaya », se trompe car on ne peut pas dissocier le Almaya du mot « Ythbarakh » qui le suit. Cette Halakha est basée sur le Midrash suivant : Rabbi Eléazar Ben Rabbi Yossi a dit: « Un jour j’étais en chemin, et je rencontrais Elyahou Hanavi, qui marchait avec 400 ânes chargés, je lui dis, que signifie ces ânes chargés? Il répondit en disant qu’il s’agit d’ânes chargés de colère ou de courroux, pour punir ceux qui parlent entre Kaddich et Barékhou (le matin), entre deux Berakhot du Chema, entre deux chapitres du Chema, entre Yéhé Chémé Rabba et Ythbarakh ». De là on déduit qu’il n’est pas permis de parler entre Almaya et Ythbarakh, il ne faut donc pas dissocier ces 2 mots. Ainsi a tranché Rabbi Yossef Guikatiliaז״ל et plus tard Maran le Choulhan Aroukh.
Cependant, puisque plusieurs Posskim sont en désaccord avec Maran en disant que l’on doit répondre jusqu’à Almaya (le Gaon de Vilna), c’est pourquoi si l’on doit interrompre notre passage pour répondre au Kaddich, il ne sera pas possible de répondre jusqu’à Ythbarakh, mais uniquement jusqu’à Almaya. Mais Notre Maître Rav Ovadia Yosseph Chlita a tranché que la Halakha étant tranchée pour les Sepharadim comme Maran le Choulhan Aroukh, il faudra répondre que jusqu’à Ythbarakh (lorsque l’on se trouve par exemple dans Kriyat Chema).
Dans le Traité Chabbat (119), il est rapporté que quiconque répond « Yéhé Chémé Rabba… » de toutes ses forces (Bekol Kokho= Koa’h= valeur numérique de 28), on lui déchirera tous ses mauvais décrets.
Maran le Beth Yosseph, pense qu’il s’agit 28 mots; il faudra répondre jusqu’à Bealma; D’autres pensent qu’il faut répondre 28 lettres : jusqu’a Almaya Ythbarakh. Ainsi le Minhag chez les Sepharadim, est de répondre au Kaddich jusqu’à 28 mots : « Bealma »; Le Minhag chez les Ashkénazim est de répondre 28 lettres, jusqu’à Almaya Ythbarakh; Selon le Gaon de Vilna jusqu’à Almaya.
Maran Rav Ovadia Yosseph Chlita dit que si l’on se trouve dans le Chema, on ne répondra que jusqu’à Ythbarakh ; mais si l’on se trouve dans les Psouké Dézimra (Achré, Hallelouy-a…), on pourra s’interrompre et répondre jusqu’à Bealma.
En conclusion, l’usage chez les Ashkénazim est de répondre toujours jusqu’à Almaya Ythbarakh, ou bien suivant le Gaon de Vilna jusqu’à Almaya (en réalité les 28 lettres vont jusqu’à Almaya). L’usage chez les Sepharadim est de suivre l’opinion de Maran Choulhan Aroukh et de répondre jusqu’à Bealma; sauf si l’on se trouve dans le Chema ou dans ses Berakhot, on ne répondra que jusqu’à Ythbarakh.