Israël un peuple invincible – Parachat Vaychla’h – Réouven Carceles
Israël un peuple invincible
Dans la Paracha de la semaine, Vaychla’h, la torah nous dit : « Ya’akov resta lui seul. Un homme lutta avec lui, jusqu’au lever du matin. » Plus loin, la Torah nous dit qu’il vit qu’il ne pouvait l’emporter sur lui. Il le toucha au creux de la cuisse. Le creux de la cuisse de Ya’akov se luxa dans sa lutte avec lui. Il dit : renvoie-moi car le jour se lève ! Ya’akov dit : je ne te renverrai pas, tant que tu ne m’auras pas béni. Il lui dit : ton nom est désormais Israël car tu as lutté avec des anges et des hommes et tu l’as emporté…Ya’akov était boiteux de sa cuisse. C’est pourquoi les enfants d’Israël ne mangent pas le nerf sciatique, jusqu’à ce jour (Genèse Chap 32,25…33).
La torah nous décrit ce combat entre Ya’akov et l’ange du mal qui est aussi l’ange d’Essav. Nous pouvons remarquer que la Mitsva de ne pas consommer le nerf sciatique est mentionnée dans la Paracha de cette semaine pour tout le klal Israel, bien qu’il ne soit pas encore formé ! Pourquoi le fait que Ya’akov ait combattu et ait été touché par l’ange au niveau du nerf sciatique mérite-t-il de fixer un interdit de cacherout du nerf sciatique ? A priori il n’y a pas de rapport entre cet épisode et les interdits alimentaires de la torah !
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Israël un peuple invincible
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Le Sefer haH’inoukh écrit que les racines de la Mitsva de cette interdit sont une allusion pour Israël que bien qu’ils devront supporter de nombreuses souffrances dans leur exil à côté d’Essav et des nations, qu’ils soient sûrs qu’ils ne disparaîtront pas. Pour l’éternité ils persisteront et viendra le libérateur qui les apaisera…La plupart des commentateurs s’accordent pour affirmer que cet ange était le représentant céleste d’Essav qui a voulu déraciner Ya’akov et lui a même fait mal à la hanche… mais Ya’akov a guéri, de même que la guéoula viendra. Il y a une allusion, dit le H’inoukh, dans cette Mitsva au côté éternel du klal Israël qui ne sera pas vaincu par les nations. Le Yaavets explique dans l’introduction de son Sidour, en ce qui concerne cette précieuse qualité d’Israël d’être éternel à l’image d’Hachem :
- « Celui qui n’a pas confiance dans la Hachgaha (supervision) d’Hakadoch Baroukh Hou devrait avoir honte. En effet, s’il réfléchit à l’histoire de notre peuple, il en aura des preuves éclatantes. Ce dernier a été exilé en subissant tourments, souffrances pendant des milliers d’années, aucun peuple n’a été poursuivi comme le nôtre. Combien de souffrances, combien d’ennemis se sont levés pour nous tuer, nous déraciner (Paro, Titus, Nabuchodonosor, Haman…) Ils n’ont pas réussi malgré tout à nous détruire et à nous anéantir. Tous les autres peuples qui étaient forts et puissants, leur souvenir est effacé et nous nous sommes tous debout bien vivants aujourd’hui. Rien n’a ébranlé notre peuple et même un seul tag (couronne) d’une seule lettre de la torah n’a pas été effacé. De plus, toutes les paroles de nos sages transmises depuis Har Sinaï nous éclairent toujours jusqu’à ce jour. Il rajoute, par ma vie, lorsque je réfléchis à ce prodige extraordinaire cela apparaît à mes yeux comme le plus grand des miracles qu’Hachem a fait pour nous. Malgré toute cette Galout (Exil) nous sommes encore tous debout, il y a de quoi trembler et en frémir. » Il écrit qu’un non juif peut-être un très bon homme mais il appartient à une dimension de Olam Hazé. Sa vie est limitée à ce monde ci et il n’a pas d’obligation de s’attacher aux valeurs d’éternité qu’il ne perçoit pas. La dimension du ben Israël, de par sa Néchama (étincelle) d’Hachem, est celle qu’on appelle Netsa’h : éternité. Toutes ses aspirations doivent être inscrites dans ce but, tous ses actes peuvent et doivent avoir un impact éternel, toute la difficulté étant que la différence visible et matérielle, entre un juif et un non juif est très fine. Il nous appartient donc de nous séparer et de nous différencier des goyim sans avoir honte de cette différence afin que nous puissions vivre chaque jour, cette dimension de Netsa’h.
Dans la Paracha de la semaine, après qu’Essav se soit calmé, Ya’akov fit tout ce qu’il put pour se séparer de lui et lorsqu’Essav lui demanda de l’accompagner et de faire le chemin avec lui, Ya’akov prétexta toutes sortes de raisons matérielles pour le fuir et prendre une autre route, bien qu’aucun autre danger de guerre ou de meurtre ne subsistait de la part d’Essav. Ya’akov avait compris que notre place n’est pas d’être à côté des nations, lorsque cela est possible, il fit donc le maximum d’effort pour s’éloigner d’Essav.
Il est bon de rappeler qu’au début de la Paracha Ya’akov demanda à Hachem de le sauver d’Essav, comme l’explique le Beth Halévi : sauve moi d’Essav lorsqu’il veut me tuer, sauve moi d’Essav aussi lorsqu’il veut la fraternité. C’est peut-être aussi ce qu’explique Rabbi Aquiva Eiger, dans la Guemara Berakhot (5a) : que lorsque quelqu’un nous veut du mal, nous pouvons le voir facilement et à ce moment-là, nous nous séparons de lui et nous nous éloignons afin qu’il ne nous endommage pas. Mais lorsqu’un homme de mauvaise influence (à l’instar d’Essav) veut nous aider, il arrive que nous ne percevions pas les dangers qu’il représente vu que, par ailleurs, il nous propose de l’aide. C’est là, que nous devons être prudent et gérer le contact avec les goyim combien même ils nous apportent une certaine aide financière ou d’une autre nature.
Il est enfin possible de donner un élément de réponse à notre question, à savoir que l’interdit de manger le Guid haNaché (nerf sciatique) peut être vu de deux manières : une loi de Cacherout concernant cette partie de l’animal, ou alors une institution d’Hachem due à l’épisode vécu par Ya’akov. Puisque cette loi n’a pas été dite au Sinaï mais cette semaine dans notre Paracha, nous pouvons déduire que la deuxième explication est la bonne. Comme nous venons de l’expliquer tout le danger de l’influence Goy vient du fait que nous les côtoyons, qu’ils nous aident parfois, et souvent qu’ils nous attirent par leur proposition ou inventions…
La cacherout est justement la loi qui nous met une barrière dans la Taava (envie) de manger, mais en nous laissant la possibilité de consommer tous les autres aliments qui sont permis. Lors de cette rencontre entre Ya’akov et Essav, ce dernier a réussi à le toucher près de la hanche, partie qui fait aussi allusion aux Taavot basses du corps. Face à cette fragilité du Klal Israël devant l’influence goy, incarné par Ya’akov touché par Essav à la hanche, Hachem a senti le besoin d’instaurer depuis cette époque une loi qui vise à nous rappeler que nous devons mettre un frein aux penchants qui nous attirent vers les goyim. Même si, à l’image de la cacherout qui n’interdit pas tous les aliments, travailler avec les goyim n’est pas interdit, sachons que le danger est bien présent, Ya’akov Avinou et le nerf sciatique que nous ne mangeons pas jusqu’à aujourd’hui en sont la preuve.
CHABBAT SHALOM !
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Cet article « Israël un peuple invincible – Parachat Vaychla’h – Réouven Carceles » a été mis en ligne le 2 décembre 2020