Les spécificités de la prière lors des quatre jeûnes – Anénou – Torat Hamoadim Ch. 3 (16 §)
prière des quatre jeûnes
Ci après la Table des matières complète du livre
La prière des quatre jeûnes
1) [2-ג-א] Nous avons l’habitude de multiplier les Séli’hoth (pardons) et les supplications lors des jeûnes publics après la répétition de la Âmida[1] עמידה. Au moment où on récite les « Séli’hoth » (pardons), deux personnes doivent se tenir aux côtés de l’officiant, un à sa droite et un à sa gauche; ils récitent avec lui les « Séli’hoth ».
De nos jours, comme chacun récite les « Séli’hoth » (pardons) en même temps que l’officiant, il n’est pas nécessaire d’adjoindre deux personnes aux côtés de l’officiant (les lois concernant la récitation des « Séli’hoth », lors d’un jeûne public, en présence d’un jeune marié ou d’un des « maîtres de l’alliance » seront examinées au §16 du présent chapitre).
Certains ont l’habitude, en lieu et place du Psaume spécifique au jour [il y a un psaume différent selon le jour de la semaine] de réciter le psaume 83 שִׁירמִזְמוֹרלְאָסָף. אֱלקִיםאַל-דֳּמִי-לָךְ le jour du jeûne du 10 Téveth ou lors du jeûne de Guédalia et le Psaume 79 מִזְמוֹר, לְאָסָף:אֱלֹקִים, בָּאוּגוֹיִם בְּנַחֲלָתֶךָ le 17 Tamouz. D’autres ont l’usage de réciter le psaume du jour [comme d’habitude] puis de réciter le psaume spécifique au jeûne [comme indiqué précédemment].
PRECISION : je ramène ici le livre Halikhoth Ôlam de Maran Rav Ôvadia Yossef (le père de Rav David Yossef) Tome 1 page 245 [très légèrement adapté]:
Certains ont l’habitude, les jours où il y a un psaume spécifique, comme à Rosh ‘Hodesh (où on dit « Barékhi Nafshi ») ou à ‘Hanoukka (où on dit « Mizmor Shir ‘Hanoukkat Habbayth Lédawidh ») ou à Pourim (où on dit « Lamnaçéya’h âl Ayéleth Hasha’har) etc., de dire le psaume du jour de la semaine et également le psaume spécifique (Pourim, Hanoukka …). Ils disent « voici le psaume du jour.. » (du dimanche par exemple) avant de dire le psaume de la journée (du dimanche par exemple) mais ne disent pas « psaume que disaient les Léviym sur l’estrade » [dans le Beth Hammiqdash].
D’autres ont l’habitude de ne pas dire le psaume du jour (celui du dimanche par exemple) ces jours-là (Pourim, Hanoukka …) et disent à sa place le psaume spécifique à la circonstance. Chaque endroit fera comme son habitude.
PS : ce dernier Minhagh est très ancien (voir les notes en bas du livre Halikhoth Ôlam) et tel est le Minhagh Marocain (rapporté Par Rav Sha-lom Messas dans Shemesh Oumaghen T4 Ora’h Haym §23) ; cependant on trouve également l’autre Minhagh dans le livre קריתחנהדוד de Ribbi David Cohen Sqali (Debdou[Maroc] puis Oran). Comme quoi rien n’est simple !!! On fera donc comme le Minhagh de sa synagogue.
2) [2-ג-ב] On procède à la bénédiction des Cohanim בּרכּת כּהנים à Sha’harith [prière du matin] et à Min’ha [prière de l’après-midi] lors des jours de jeûne. A priori, il faut fixer la prière de l’après midi environ une demi-heure ou quarante minutes avant le coucher du soleil[2] afin que la bénédiction des Cohanim puisse avoir lieu dans la demi-heure qui précède le coucher du soleil.
Si on procède à la prière de l’après midi en plein jour, alors a priori il ne faudra pas faire la prière des Cohanim avant la demi-heure qui précède le coucher du soleil. Cependant si on fait la prière de l’après-midi après le Pélagh-Hamin’ha[3], bien qu’a priori les Cohanim ne doivent pas faire la bénédiction qui leur est propre, s’ils montent sur l’estrade (a postériori) ils n’ont pas à en descendre (et procèdent donc à la bénédiction des Cohanim).
Certaines communautés ont l’habitude de faire la bénédiction des Cohanim, a priori, après le Pélagh Hamin’ha (mais pas le plus tard possible); ils ont des décisionnaires sur qui s’appuyer.
Cependant, avant le Pélagh Hamin’ha il est interdit de faire la bénédiction des Cohanim. Même dans le cas où une communauté aurait l’usage de faire la bénédiction des Cohanim avant le Pélagh Hamin’ha, il faudra lui montrer que cet usage est à abolir et ne plus procéder à la bénédiction des Cohanim avant le Pélagh Hamin’ha comme pour la prière de Min’ha du jour de Kippour (où on ne fait pas la bénédiction des Cohanim pour cette raison – par contre on la fait dans la Néîlah, la dernière des cinq prières du jour de Kippour, qui est proche de la nuit).
3) [2-ג-ג] Lorsqu’on fait la prière de l’après midi (Min’ha) alors qu’il fait encore plein jour, dans des conditions où les Cohanim ne font pas la bénédiction qui leur est spécifique comme vu au § précédent, l’officiant n’a pas à dire dans la répétition de la prière (Âmida) אֱלֹקינוּ וֵאלֹקֵי אֲבוֹתֵינוּ, בָּרְכֵנוּ בַּבְּרָכָה הַמְשֻׁלֶּשֶת בַּתּוֹרָה
« D.ieu et D.ieu de nos pères, accorde nous la bénédiction, triplée dans la Torah », qu’il y ait des Cohanim présents ou non. En effet, on ne dit ce texte que si, en présence de Cohanim, on aurait été dans les conditions dans lesquelles on fait la bénédiction spécifique aux Cohanim.
Il existe certaines communautés de rite Ashkénaze qui ont l’habitude de dire אֱלֹקינוּ וֵאלֹקֵי אֲבוֹתֵינוּ, בָּרְכֵנוּ בַּבְּרָכָההַמְשֻׁלֶּשֶת בַּתּוֹרָה même lorsqu’ils prient Min’ha alors qu’il fait encore grand jour et que les Cohanim (ne peuvent pas faire) ne font pas la bénédiction qui leur est spécifique.
4) [2-ג-ד] Un Cohen qui ne jeûne pas ne doit pas faire la bénédiction des Cohanim בּרכּתכּהנים pendant la prière de l’après-midi car on ne peut faire la bénédiction des Cohanim que lorsqu’on est à jeun (c’est d’ailleurs pour cette raison qu’on ne fait pas la bénédiction des Cohanim à Min’ha chaque jour mais seulement lors de la prière du matin, Sha’harith). S’il y a dans la synagogue d’autres Cohanim qui jeûnent et qui procèdent à la bénédiction des Cohanim, les Cohanim qui ne jeûnent pas devront sortir de la synagogue pendant cette bénédiction.
5) [2-ג-ה] Si la prière de l’après midi se poursuit jusqu’après la tombée de la nuit (Shéquiâh), on a le droit de procéder à la bénédiction des Cohanim pendant la période de Ben Hashémashoth (entre la Shéquiâh et la sortie des étoiles) qui est une période de doute s’il fait encore jour ou s’il fait déjà nuit. Par contre, si la prière de Min’ha se poursuit jusqu’à la sortie des étoiles, alors qu’il fait déjà nuit, on ne fera plus la bénédiction des Cohanim.
Anénou
6) [2-ג-ו] Celui qui jeûne lors d’un jeûne public doit dire עננו (« Répond-nous »[4]) [dans la Âmida]. L’habitude de la majorité des communautés de rite Séfarade et Oriental est de dire עננו pendant la prière du matin (Sha’harith) et lors de la prière de l’après-midi (Min’ha) du jour de jeûne. Par contre lors de la prière du soir (Ârvith de la veille au soir du jeûne), on ne dit pas עננו car l’obligation de jeûner ne débute qu’au lever du jour. Le 9 Av pour lequel le jeûne démarre à la tombée de la nuit, on dit עננו à la prière de Ârvith.
Les juifs d’origine Yéménite disent עננו lors des quatre jeûnes publics même à la prière de Ârvith, car même si l’obligation de jeûner n’a pas encore pris effet, le « jour » est un jour de jeûne. C’est également l’habitude de certaines communautés Séfarades et c’est une bonne habitude.
Les communautés de rite Ashkénaze ont l’usage de ne dire עננו lors des quatre jeûnes publics qu’à la prière de l’après-midi (Min’ha) par crainte que pour une raison de force majeure une personne ne puisse finir le jeûne et n’ait ainsi pas dit la vérité lors de sa prière (en disant qu’il jeûne) [Alors qu’à Min’ha il est quasi-certain que la personne finira le jeûne]. Dans ce Minhagh, seul l’officiant dit עננו lors de la répétition de la Âmida de la prière du matin.
Dans tous les cas, on ne dit pas עננו lors de la prière du soir à l’issue du jeûne même si on prie alors qu’on est encore à jeun.
Nota Bene : le Minhagh Marocain et Jerbien est de dire עננו aux trois prières ; tel est d’ailleurs l’avis de Maran Ribbi Yossef Qaro l’auteur du Shoul’han Âroukh (Cf. Nahagou Haâm [Maroc] page 115 §24 – Guéoulé Kéhouna [Jerba] page 593). Le Minhagh Tunisois est de ne dire עננו qu’aux prières du matin et de l’après-midi.
7) [2-ג-ז] Un particulier (pas l’officiant) qui jeûne lors d’un des quatre jeûnes et dit עננו dans sa prière doit le dire au milieu de la bénédiction קולנו שמע (écoute notre voix) et termine la bénédiction comme d’habitude בָּרוּךְ אַתָּה ה׳, שׁוֹמֵעַ תְּפִלָּה.et ne termine pas la bénédiction par הָעוֹנֶה לְעַמּוֹ יִשְׂרָאֵל בְּעֵת צָרָה. En effet, cette fin de bénédiction n’a été instituée que pour l’officiant lorsqu’il fait la répétition de la Âmida pendant laquelle עננו est dit dans une bénédiction à part entière et pas au milieu de קולנו שמע.
Les sages ont institué cette bénédiction spécifique (lors de la répétition de la Âmida) entre la bénédiction ישראל גואל (sauveur d’Israël) et la bénédiction רפאנו (guéris-nous)
La raison pour laquelle cette bénédiction a été instituée entre la bénédiction ישראל גואל et la bénédiction רפאנו est qu’après le verset des Psaumes 19 v15 (c’est le dernier verset de ce psaume)
יִהְיוּ לְרָצוֹן אִמְרֵי-פִי, וְהֶגְיוֹן לִבִּי לְפָנֶיךָ: ה״,צוּרִי וְגֹאֲלִי.
il est dit (Psaume 20 v 2)
יַעַנְךָ יְהוָה, בְּיוֹם צָרָה;יְשַׂגֶּבְךָ, שֵׁם אֱלֹקֵי יַעֲקֹב.
en conséquence les sages ont juxtaposé la bénédiction ישראל גואל et celle de
הָעוֹנֶה לְעַמּוֹ יִשְׂרָאֵל בְּעֵת צָרָה
8) [2-ג-ח] L’officiant, lors de la répétition de la Âmida dit une bénédiction à part entière (une supplémentaire par rapport à d’habitude) et lorsqu’il dit עננו clôturera ce passage en disant הָעוֹנֶה לְעַמּוֹ יִשְׂרָאֵל בְּעֵת צָרָה(qui répond à Son peuple Israël au moment de détresse). Certains Ashkénazim ont l’usage de terminer cette bénédiction par הָעוֹנֶה בְּעֵתצָרָה (qui répond au moment de détresse); tel est également l’usage des juifs d’origine Yéménite. Chaque communauté conservera son usage.
9) [2-ג-ט] Si l’officiant oublie de dire עננו en tant que bénédiction à part entière entre la bénédiction ישראל גואל et la bénédiction רפאנו.
- S’il s’en rend compte au milieu de la bénédiction רפאנו il reprend et dit עננו ; il poursuit ensuite avec la bénédiction רפאנו.
- S’il s’en rend compte après avoir fini la bénédiction
בָּרוּךְ אַתָּה ה׳ֹ, רוֹפֵא חוֹלֵי עַמּוֹ יִשְׂרָאֵל
il ne dit plus עננו en tant que bénédiction à part entière et il dira עננו au milieu de קולנו שמע comme lors de la prière d’un particulier. Il conclura cette dernière bénédiction par בָּרוּךְ אַתָּה ה׳, שׁוֹמֵעַ תְּפִלָּה comme le fait un particulier.
- Si l’officiant se rend compte qu’il n’a pas dit עננו en tant que bénédiction à part entière alors qu’il est dans la bénédiction רפאנו après avoir dit בָּרוּךְאַתָּהה׳et avant d’avoir fini ישראל עמו חולי רופא, il n’aura pas le droit de dire חוקיך למדני mais terminera comme d’habitude ישראל עמו חולי רופא et poursuivra avec la bénédiction suivante (comme d’habitude). Il dira עננו dans קולנו שמע (écoute notre prière) comme le fait un particulier. Il terminera cette dernière bénédiction comme tous les jours de la même manière que le fait un particulier [il y aura donc une bénédiction en moins dans la répétition de l’officiant par rapport à ce qui aurait dû être].
- Si l’officiant se rend compte qu’il n’a pas dit עננו même dans קולנו שמע (qui est le rattrapage) et s’en rend compte après avoir dit תפלה שומע בָּרוּךְאַתָּהה׳ il ne reviendra pas en arrière dans la prière et poursuivra normalement. De même s’il se rend compte qu’il n’a pas dit עננו après avoir dit בָּרוּךְאַתָּההmais avant d’avoir dit תפלה שומע il n’aura pas le droit de dire חוקיך למדני afin de pouvoir dire עננו. Il conclura la bénédiction par תפלה שומע, comme d’habitude, et poursuivra par רצה (comme d’habitude) et ne reviendra pas en arrière dans le cours de la prière (afin de dire עננו). Cependant il est bien qu’il dise עננו à la fin de la Âmida après le verset יִהְיוּ לְרָצוֹןאִמְרֵי-פִי et il conclura עננו par תפלה שומע בָּרוּךְאַתָּהsans évoquer le nom divin.
10) [2-ג-י] Si un particulier oublie de dire עננו dans la bénédiction קולנו שמע et s’en rend compte alors qu’il a déjà fini la bénédiction par תפלה שומע בָּרוּךְ אַתָּה ה׳, ne doit pas reprendre et recommencer pour corriger son oubli. Cependant il dira עננו à la fin de נצור אלוקי après le verset יִהְיוּ לְרָצוֹן אִמְרֵי-פִי qui est après נצור אלוקי et il conclura עננו par תפלה שומע אַתָּה בָּרוּךְ sans évoquer le nom divin. Il n’a pas le droit de dire עננו après תפלה שומע et avant d’avoir dit רצה.
De même, si cette personne se rend compte qu’elle n’a pas dit עננו après avoir dit בָּרוּךְ אַתָּה ה׳ et avant d’avoir fini תפלה שומע, il n’aura pas la possibilité de dire חוקיך למדני (afin de pouvoir dire עננו). Il conclura la bénédiction par תפלה שומע comme d’habitude. Il dira alors עננו à la fin de נצור אלוהי sans évoquer le nom divin (il dira alors תפלה שומע בָּרוּךְ אַתָּה).
11) [2-ג-יא] Si un particulier prie la Âmida en même temps que l’officiant, bien qu’il doive dire la prière mot à mot avec l’officiant, y compris toute la Quéddousha, il n’aura tout de même pas la possibilité de dire עננו en tant que bénédiction à part entière. Il dira (comme tout particulier) עננו dans la bénédiction קולנו שמע, bien qu’en conséquence il n’aura pas la possibilité matérielle de dire מודים en même temps que l’officiant, cela n’a pas d’importance.
Cependant, il se courbera un peu lorsque la communauté dira מודים (sauf s’il est en train de dire une bénédiction בָּרוּךְ אַתָּה ה׳).
12) [2-ג-יב] Lors d’un jeûne public décrété par le tribunal rabbinique afin d’éviter un malheur qui se présage (par exemple épidémie, sécheresse, pogrom …), l’officiant n’a la possibilité de dire עננו en tant que bénédiction à part entière que s’il y a dans la synagogue dix personnes qui jeûnent, l’officiant faisant partie des dix personnes.
Par contre, lors d’un des quatre jeûnes publics mentionnés dans le verset (voir Chapitre I §1), l’officiant devra dire עננו en tant que bénédiction à part entière dès qu’il y a six personnes qui jeûnent (l’officiant faisant partie des six personnes). S’il n’y a pas six personnes qui jeûnent (ou dix personnes lors d’un jeûne décrété par le tribunal rabbinique afin d’éviter un malheur), l’officiant dira עננו dans la bénédiction קולנו שמע et conclura cette bénédiction par תפלה שומע comme le fait un particulier.
13) [2-ג-יג] S’il y a dans une synagogue six personnes qui jeûnent, mais une partie d’entre elles a déjà prié et déjà écouté la répétition de la Âmida faite par un officiant et a déjà entendu עננו, ceux qui ont déjà entendu ne peuvent pas s’additionner à ceux qui n’ont pas encore entendu afin de compléter le nombre requis de six, et l’officiant ne pourra pas alors dire עננו en tant que bénédiction à part entière.
L’officiant dira עננו dans la bénédiction קולנו שמע et conclura cette bénédiction par תפלה שומע comme le fait un particulier. Il en est de même s’il y a six personnes qui jeûnent mais une partie d’entre elles ne pense pas terminer le jeûne (jeuner toute la journée) alors l’officiant ne dira pas עננו en tant que bénédiction à part entière mais la dira dans תפלה dans la bénédiction קולנו שמע et conclura cette bénédiction par תפלה שומע comme le fait un particulier.
14) [2-ג-יד] Un officiant qui ne jeûne pas lors d’un des jeûnes publics pour des raisons médicales par exemple, n’officiera pas (ne sera pas l’émissaire du public pour faire la prière en public) ce jour-là, car il ne pourra pas dire עננו « répond nous en ce jour de jeûne » dans la répétition de la Âmida, puisque que lui-même ne jeûne pas. Ceci s’applique même s’il n’a encore rien consommé avant la prière du matin, car du fait qu’il sait qu’il ne finira pas le jeûne il n’officiera pas. Même s’il a un doute sur le fait de terminer ou non le jeûne, tant qu’il ne sait pas en son for intérieur qu’il est en bonne santé et capable de terminer le jeûne, il n’aura pas le droit d’officier et de dire עננו en tant que bénédiction à part entière.
S’il n’y a pas d’autre officiant dans la synagogue à part quelqu’un qui ne jeûne pas et si de ce fait le public perdrait alors la répétition de la Âmida avec le Qaddish et la Qéddousha, alors celui qui ne jeûne pas pourra officier. Il ne dira pas עננו en tant que bénédiction à part entière mais le dira dans la bénédiction קולנו שמע comme le fait un particulier et il terminera cette bénédiction comme d’habitude par תפלה שומע. (Dans un tel cas, même dans la version des livres de prières des Ashkénazim il faudra dire ביום צום התענית הזה et non ביום צום תעניתנו).
15) [2-ג-טו] Une communauté qui s’apprête à prier Min‘ha (prière de l’après-midi) un jour de jeûne public, peu avant le coucher du soleil, et par manque de temps avant la nuit ne peut pas procéder à la répétition à voix haute de la Âmida par l’officiant, l’habitude est dans ce cas (tous les jours) que l’officiant fasse la Âmida à voix haute et le public dise la Âmida à voix basse, que tous ensemble disent la Qéddousha et lorsque l’officiant arrive à la fin de la bénédiction « Atta Qaddosh » le public et l’officiant poursuivent la prière à voix basse en solitaire. Cependant, lorsque l’officiant arrivera à la fin de « Goél Ysraél », il dira עננו à voix haute en tant que bénédiction à part entière et à ce moment-là le public doit l’écouter et se concentrer sur sa bénédiction ; à la fin de la bénédiction le public (qui prie la Âmida) ne répondra pas Amen mais ils poursuivront (public et officiant) leur Âmida en solitaire à voix basse.
Lorsque le public arrivera à la bénédiction קולנו שמע, les personnes diront עננו et termineront cette bénédiction comme d’habitude par תפלה שומע. Par contre l’officiant qui a déjà dit עננו en tant que bénédiction à part entière ne redira pas עננו dans la bénédiction קולנו שמע.
16) [2-ג-טז] S’il y a une circoncision à la synagogue lors d’un jeûne public ou bien s’il s’y trouve un jeune marié, dans la semaine qui suit le mariage, ou bien s’il se trouve à la synagogue un des trois « maîtres de l’alliance d’Avraham » (Le Circonciseur, le Sandaq et le père de l’enfant) on dit tout de même עננו que ce soit dans la Âmida en solitaire ou dans la répétition (dans ce dernier cas dans une bénédiction à part entière). De même on lit dans la Torah le passage des jeûnes « way’hal Moshé ». Après la répétition on fait le Widdouy (confession) mais on ne fait pas Néfilath Appayim, mais tout de suite après les confessions et la lecture des treize attributs divins on dit les supplications (Séli’hoth) spécifiques à ce jeûne et on ne dit pas « Wéhou Ra’houm ». [N.B Parenthèse sautée]
Tout ceci concerne la communauté qui prie, mais en ce qui concerne le jeune marié lui-même, le Circonciseur, le Sandaq ou le père du bébé, eux ne disent pas du tout les Séli’hoth (pardons) ni les confessions.
En ce qui concerne la prière de Min’ha où notre Minhagh est de ne pas dire les « pardons » (Sélihoth) s’il y a une circoncision à la synagogue ou bien s’il s’y trouve un jeune marié dans la semaine de son mariage ou bien s’il s’y trouve le circonciseur, le Sandaq ou le père du bébé on ne dit pas du tout les confessions ni le Néfillath Appayim.
Dans la maison d’un endeuillé, on ne dit pas les confessions (Widdouy) lors d’un jour de jeûne ni « Wehou Ra’houm ». Par contre, on dit les « pardons » (Séli’hoth) spécifiques à ce jour de jeûne public.
[1] La âmida est la prière à voix basse faite trois fois par jours comportant (en semaine) dix-neuf bénédictions. Elle est faite debout, avec le maximum de concentration possible. A l’issue de la prière en solitaire, l’officiant reprend toute cette prière (sauf la nuit) à voix haute. On fait alors, le matin, vers la fin de la répétition le בּרכּתכּהנים ou « bénédiction des Cohanim », qui bénissent l’assemblée.
[2] שקיעה
[3] Une journée fait 24 heures. Un jour fait 12 heures quelle que soit la période de l’année (les heures ayant une durée différente selon la période de l’année). Une heure (Zémanith = de durée variable selon la période de l’année ; plus courte en hiver et plus longue en été) est égale à un douzième du jour. Le Pélagh Hamin’ha est 10H45 à partir du début du jour ou bien 1H 15 avant la « nuit ». Il y a deux avis importants sur le début du jour : soit l’aube soit le lever du soleil
[4] On veillera à ne pas appuyer le N « Ânnénou » qui signifie alors « Fais nous souffrir » – A D.ieu de plaise !
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Mis en ligne le 9 Juillet 2014. Mis à jour le 4 janvier 2019