Souvenir de notre Maître Maran Rav Ovadia Yossef – Nathalie Zerbib
Hiloula de Maran Rav Ovadia Yossef z »l
Cela fait maintenant 4 ans que le Rav Ovadia Yossef nous a quitté, le 3 Hechvan 5774. Il est enterré dans le cimetière de Sanhédria à Jérusalem.
Malgré toutes les prières et tous les espoirs d’une amélioration de l’état de santé du Rav, notre génération n’a pas eu le mérite de voir le Rav continuer à vivre parmi nous.
On se souvient de son enterrement qui a réuni près d’un million de personnes, ce fût le plus grand enterrement jamais vu en Israël ! Ce chiffre montre bien que ce n’est pas que le public traditionnel de Shass qui s’est manifesté, mais bien toutes les composantes du public religieux – tant ashkénaze que hassidisme, tant orthodoxe que mizra’hi – et même de simples juifs traditionalistes qui ont ressenti le besoin de rendre un dernier hommage au Rav. Cela prouve le haut niveau du Rav, son impact sur le public et ses immenses qualités de Maître de la Torah.
Qui était notre maître Maran Rav Ovadia Yossef ?
Le Rav Ovadia Yossef est né à Bagdad le 12 Tichri 5681/1920.
Il émigre en Israël avec ses parents à l’âge de 4 ans.
A l’âge de 12 ans, il rejoint la Yechiva Porath Yossef.
A âge de 20 ans il obtient le titre de dayan dans l’enceinte du Beth Din de la ‘Eida ha’harédith hasefaradith de Jérusalem.
Il se marie à l’âge de 24 ans avec Margualith, fille de Rabbi Avraham haLévy Fatal, un sage d’origine syrienne. Ils auront 11 enfants.
En 1973, il obtient le titre de Rischon Létsion, grand Rabbin séfarade d’Israel.
Je manquerais de place pour vous citer tous les bienfaits que le Rav a accomplit tout au long de sa vie. Son dévouement pour le peuple d’Israël était sans repos. Il partageait les peines et les joies de tous ceux qui venaient le voir.
Il était impliqué dans la politique, mais jamais au dépend de son étude pour la Torah !
Une anecdote : Benyamin Netanyahou fut amené à rendre visite au Rav Ovadia. Tout le remue-ménage qu’impliquait cette visite ne dérangea pas le Rav. Il continua à dicter une réponse à une personne l’ayant sollicité. Au point qu’il ne se rendit pas compte de l’arrivée de Netanyahou… Quand Elie Yichaï voulu attirer son attention, le Premier Ministre l’en empêcha : « Laissez le Rav à son étude », et il attendit que le Rav termine….
Son épouse, la Rabbanite Margualith Yossef était une vraie Echet Hayil (femme vertueuse), elle ne dérangeait jamais son mari, elle se débrouillait toute seule pour des tâches importantes, dans le but de ne pas interrompre son étude ! Elle l’encourageait en tout et le suivait partout. D’ailleurs je vous conseille son livre biographique intitulé : Ou tu iras j’irais ! Ce livre nous montre bien qui était la femme de notre maître. Elle décéda en 1994, et c’est leur fils Moché, ainsi que leur belle-fille Yéhoudith Yossef (que j’ai eu la chance de rencontrer lors de son passage à Paris il y a 2 ans) qui s’occupèrent de lui, pour lui permettre de rédiger ses livres, de répondre aux questions du monde entier et de se soucier de la vie politique dans le pays.
Son oeuvre
Le Rav a fait paraître d’innombrables ouvrages. Voici les titres de ses principaux livres :
- Le Yabia Omer qui est le principal recueil du Rav dans le domaine de la Halakha en 10 tomes.
- Ye’hawé da’ath, rédigé a partir de questions posées à la radio, en 6 tomes.
- Hazon Ovadia, sur la Haggada, les fêtes, shabbath et d’autres sujets, en 19 tomes.
- Anef Ets Avot sur Pirké Avoth et Liviat Hen sur le Mishna Béroula lois de Shabbath
- Halikhot Olam sur le Ben Ish Hay sur le Ben Ish Hay, et 8 tomes
- Et d’autres livres manuscrits (le nombre de livres non publiés étant supérieur à celui des livres publiés, le Rav a commencé à écrire très jeune vers l’âge de 9 ans)
De plus, de nombreux ouvrages parurent en complément à ses propres livres, en particulier sous la plume de son fils, Rabbi Yits’hak (actuel grand Rabbin séfarade d’Israel), comme le Halakha Beroura, suivant la forme du Michna Beroura en 16 volumes, ainsi que la fameuse collection Yalkout Yossef qui traite de tous les domaines de la Halakha.
La Torah, pour le Rav Ovadia, passait avant tout, et c’est ce message qu’il a tenu à faire passer tout au long de sa vie, avec un impact d’une intensité inouïe.
D’ailleurs, à l’occasion de ses 70 ans, la famille s’est réunie. Il a pris de côté quelques-uns de ses petits-enfants, et leur a dit : « Sachez bien, mes chers petits-enfants, que la seule chose qui soit bonne, c’est l’homme qui étudie la Torah et qui rédige des ouvrages qui resteront pour toutes les générations. tout le reste ne vaut rien ! »
Le renouveau du monde séfarade, sans aucun doute, s’est fait en grande partie grâce à la figure emblématique qui a dirigé durant de longues décennies cette dynamique : Le Rav Ovadia.
Que son souvenir soit une bénédiction.
Allumez une bougie en sa mémoire le jour de sa hiloula, qui tombe cette année en date française le 22 octobre 2017 au soir (et le 23 octobre en journée).
*
Nous vous conseillons le site de Nathalie : Nouna Bat El
Retrouvez tous les articles de Nathalie Zerbib sur notre site