‘Hanoukka Rav Moshé Shapira Traduit et adapté par Rav M. Smadja
‘Hanoukka Rav Moshé Shapira
A Hanoukka nous n’avons pas d’obligation de raconter le miracle
Il est des commandements (Mitsvoth) qui ont été institués pour dévoiler un miracle. C’est le cas de la sortie d’Égypte, où la nuit du 15 Nissan, il y a une Mitsva de dévoiler le miracle de la sortie d’Egypte à travers le récit de la sortie d’Egypte, le récit de Pessah (la Haggada). De même, le 14 Adar, il y a eu le miracle de Pourim, et nous nous acquittons de ce devoir par la lecture de la Méguila. Le récit lui-même étant le miracle. Par contre à ‘Hanoukka, il n’y a aucune obligation de raconter le miracle. Qui connaît la Méguila de Antiochus? Même la mentionner n’est pas une obligation. Et même dans la prière, on ne mentionne qu’une infime partie, et uniquement en tant que remerciement. Le remerciement est le seul élément actif de ce récit dans la prière et dans les bénédictions d’après le repas. Nous ne mentionnons que le pourquoi du remerciement. Alors que dans le récit de la sortie d’Égypte, plus nous nous allongeons, plus nous sommes dignes de louanges.
Nous voyons qu’il y a une divergence entre la nature du dévoilement du miracle de Pessah et Pourim, et le miracle de ’Hanoukka. Car à ‘Hanoukka, le dévoilement se fait par l’intermédiaire d’un acte. Quelle est cette différence dans la nature et l’essence même de ce dévoilement ? Quel est ce changement dans la perception des choses entre la période de Pourim et celle de ‘Hanoukka?
Que signifie réellement le mot Mitsva ? (Hanoukka Rav Moshé Shapira)
Le Rambam [Maimonide] écrit : « Toutes les Mitsvoth qui ont été données au Mont Sinaï, ont été données avec leurs explications comme il est dit : ‘’monte sur la montagne et sois là-bas, et te seront données les tables de pierre, la Torah et la Mitsva’’ ». Le Rambam explique que l’expression « les tables de pierre » correspond aux dix paroles, « la Torah » représente la Torah écrite et le mot « Mitsva » symbolise l’explication de cette Torah écrite. C’est-à-dire qu’il nous a été ordonné d’accomplir la Torah selon sa Mitsva. La Mitsva étant l’explication de la Torah. Rashi explique que « Mitsva » indique l’ensemble des 613 Mitsvoth. Dans le Talmud, les sages expliquent que « Mitsva » représente la Michna.
Comment du mot « Mitsva » arrivons-nous au mot « explication » ou même au mot « Michna »? Le mot « Mitsva » en lui-même est un mot étrange car sa racine est Tsav. Ce qui nous a été ordonné est appelé Tsivouye, un ordre. Pourquoi avoir déformé sa dénomination et l’avoir appelé Mitsva ?
Autre exemple : un juge est appelé Shofet, l’acte de juger se dit Shéfita ; le jugé est nommé Nidon, et le tout forme un michpat, un jugement. Ou encore : Il y a un prêteur : malvé, un emprunt : Milvé, un emprunteur : Lové. Le tout forme un prêt : Milvé.
Le mot mitsva réunit celui qui ordonne : Métsavé (l’ordre lui-même étant un Tsivouye), et celui qui est ordonné : Métsouvé. Ensemble, cela forme la Mitsva. C’est-à-dire que nous ne sommes pas ordonnés par des Tsivouyim, des ordres tels que nous le comprenons, mais par des Mitsvoth. Nous sommes ordonnés d’accomplir ce qui découle du mot Mitsva, et non un simple ordre. Le mot Mitsva réunit le Metsavé (celui qui ordonne) et le Métsouvé (celui qui reçoit l’ordre), par le Tsivouye (le commandement). Le mot Mitsva montre une union, une unité, et c’est ainsi que nous devons accomplir les Mitsvoth, et non en tant qu’ordre (tsivouye). C’est-à-dire qu’il y a la possibilité de créer une union entre le créateur et sa créature par le moyen de Son ordre. Cette union est notre obligation. C’est notre but dans l’accomplissement de la Mitsva. Un ordre est émis par une énergie supérieure, comme un roi envers son peuple, celui-ci étant obligé d’écouter le roi. Donc un ordre est en fait un dévoilement du lien qu’il y a entre celui qui ordonne et celui qui est ordonné.
Le don de la Torah a été le dévoilement du lien entre le Créateur et sa création. Il nous a donné la Torah et ses Mitsvoth. Il nous a appris la Torah et nous a donné les Mitsvoth pour créer ce lien entre Lui et nous. Puisque nous avons été ordonnés en accomplissant les Mitsvoth, nous matérialisons le lien entre nous-même et le Créateur. La volonté divine se dévoile à travers nous. La Mitsva exprime véritablement le lien qu’il y a entre nous et le Créateur. D’où le renseignement du Talmud : « La Mitsva est la Michna » et celle du Rambam : « la Mitsva est l’explication de la Torah ». Toute explication est le dévoilement exact de la chose qui doit être expliquée. La Mitsva est le dévoilement de la Torah qui est le lien entre nous et notre Créateur. Par nous, se dévoile l’intention de Celui qui nous ordonne : nous sommes l’explication de la Torah. Par notre action, nous l’expliquons. La Torah est la volonté divine et nous l’expliquons c’est-à-dire que nous la dévoilons. Expliquer veut dire dévoiler. Un objet en lui-même est fermé, obscur. Par sa définition, il sort de cette non-existence et vient vers nous. Il s’expose à la lumière par son explication.
Les premières lettres du mot » Mitsva » sont « מ-צ » selon le système de transformation « א-ת:ב-ש » qui permet de remplacer la première lettre de l’alphabet par la dernière c’est à dire le א par le ת, la seconde lettre de l’alphabet par l’avant-dernière, c’est à dire le ב par le ש, et ainsi de suite. Donc, d’après ce système de transformation le מ est remplacé par le י et le צ est remplacé par le ה. Avec les 2 dernières lettres du mot מצוה cela forme le nom divin « י.ה.ו.ה » le tétragramme, le nom divin de quatre lettres. Toutes les lettres de la Torah forment une suite de noms divins qui sont eux-mêmes inclus dans le nom « י.ה.ו.ה« .
Dans le mot « Mitsva » les deux dernières lettres restent comme elles sont, mais les deux premières lettres qui sont la partie supérieure ne s’expliquent uniquement par leurs représentants (par la lettre dont elles sont la transformée, par l’opération expliquée ci-dessus). Le מ et le צ sont les remplaçants du י et du ה.
Lorsqu’une personne se lance dans une explication, son interlocuteur ne peut comprendre qu’à la fin du message : il ne saisit rien au départ. De même ici, lorsque nous sommes parvenus au ת, dernière lettre de l’alphabet hébraïque, nous comprenons le א, la première lettre. Lorsque nous entendons le ש, nous comprenons le ב, etc. Le déroulement participe aussi au dévoilement. La majorité des erreurs proviennent du fait que nous n’entendons que le début, et pensant comprendre la suite, nous faisons appel à notre imagination. Là résident nos erreurs.
La Mitsva est composée de deux parties. La première vient du haut qui représente la volonté divine, soit le départ « caché » car il manque la fin. Cela est représenté par les lettres remplaçantes מ et צ. La seconde partie vient du bas qui est la réception de cette volonté : c’est l’appréhension humaine, donc la partie inférieure dévoilée devant nous par les lettres ו et ה. Cette volonté divine ne se comprend qu’à la fin. La Mitsva est l’essence même de la Torah. Elle est la meilleure manière d’exprimer la volonté et le nom divin.
Du temps où les grecs dominaient le monde, deux hommes détenaient le pouvoir: Alexandre le Grand et son maître spirituel (Aristote). L’un conquit les territoires terrestres et l’autre, le monde intellectuel. Tous les courants de pensée se sont soumis à sa philosophie, et ce, jusqu’à aujourd’hui.
Le Rambam écrit que si quelqu’un était en désaccord avec ce mode de pensée, cela n’était dû qu’au fait qu’il n’arrivait pas à aller jusqu’au bout du raisonnement. Le matériel et le spirituel étaient sous leur domination. Lorsque l’on dit que les grecs ont rendu impures toutes les huiles, l’huile étant le symbole de la sagesse, cela veut dire en réalité qu’ils ont fermé toutes les portes qui mènent à la véritable sagesse. La source de cette sagesse venant du divin et se répandant dans le monde par l’intermédiaire de la prophétie. Non seulement cette sagesse n’était pas accessible aux grecs, mais ceux-ci ont également voulu enlever la prophétie à la terre. L’année où Alexandre le Grand a débuté son règne sur le monde est aussi celle où est mort le dernier prophète. Jusqu’alors, les prophètes parlaient par l’intermédiaire de l’Esprit Sacré, puis il n’y a plus eu de prophétie. Seule pouvait être perçue la sagesse par les Sages et non plus par les prophètes. La conquête intellectuelle des grecs a chassé la prophétie de ce monde. Après que les sages aient annulé le penchant pour l’idolâtrie, est venu le penchant pour l’incroyance : Et vous ne serez pas attirés par vos cœurs fait référence à l’athéisme ; après vos yeux fait référence à la dépravation. A présent, notre combat est un combat contre l’incroyance, et c’est la Grèce qui a amené ce souffle d’impureté dans le monde.
D-ieu au départ, s’adressait à Ses créatures par le moyen de la prophétie, et maintenant, il ne nous parle plus. Depuis que le Saint Temple a été détruit, le flux de souffle sacré sur le monde s’est interrompu. Ce souffle a été enlevé aux prophètes, mais pas aux sages. C’est-à-dire que cette lumière divine envoyée directement à l’esprit du prophète (le supra-mental) vient maintenant par le moyen du mental, de l’intelligence. Maintenant, pour comprendre profondément la Torah, il faut une lumière divine, souffle sacré. Aucune autre sagesse ne peut constituer un moyen d’atteindre la Torah, et seul le peuple d’Israël est apte à atteindre cette sagesse, soit par le moyen de la prophétie, soit par la sagesse de la Torah. Cette sagesse n’a pu être conquise par les Grecs, car ils ne pouvaient l’atteindre, mais ils ont essayé de la saisir.
Alors à ce moment, l’intelligence de la Torah s’est fermée. L’intelligence de la prophétie ne peut se traduire par l’expression de la pensée grecque. Car la pensée grecque ne tire sa source que des sens et de la matière. Elle est d’une incroyable profondeur, et ce qui est compris par ce système de raisonnement est vrai. Mais cela ne dépasse pas la logique de la sensation. Les sens sont la seule et unique source de leur intellect. Or même si leur intellect est utilisé à la perfection, jusqu’à la vérité, ils ont pour cela renié toute la Torah. Les Grecs se sont dressés contre Israël et lui a fait oublier sa Torah. La première partie de la conquête était une conquête territoriale qui n’a duré que très peu de temps. Par contre, en ce qui concerne la conquête intellectuelle, le système de pensée grec, qui a dominé tous les autres systèmes de pensée, est toujours aussi dominateur car il est vrai d’un point de vue sensoriel.
La prophétie Névoua est appelée d’après le nom Niv séphataïm, le fruit des lèvres. Sa racine est le mot Niv (fruit), Ténouva signifiant récolte. C’est ce qui est enseigné : Ne va pas vers les pensées grecques car elles n’ont pas de fruit mais uniquement des fleurs.
Une fleur est une chose qui n’a pas d’éternité en soi, elle se fane très vite et ne se reproduit pas. Il n’y a pas de vie dans une fleur. La pensée grecque n’a pas de fruit mais des fleurs. C’est-à-dire qu’elle n’a qu’une beauté extérieure. Elle s’occupe d’harmonie, de belles constructions intellectuelles harmonieuse, mais celles-ci ne transforment pas la personne en son for intérieur, au contraire de la Torah qui elle, peut et doit être étudiée pour transformer la personne. Souvenons-nous de l’anecdote que rapporte le Rambam sur Aristote, qui, avec son intellect, était arrivé jusqu’au seuil de la prophétie et qui se comportait avec dépravation le soir en prétextant qu’il n’était Aristote que la journée car toute sa philosophie n’était que fleur, beauté extérieure et éphémère. La prophétie délivre des paroles qui ont en elles des fruits, et uniquement des fruits sans fleurs. Aucune beauté extérieure. La philosophie grecque contredit la prophétie, la fleur chasse le fruit. Chez nous, la beauté se trouve dans une autre dimension. De toute harmonie se dégage une beauté, mais qu’est-ce réellement que l’harmonie ?
Qu’est-ce réellement que l’harmonie ?
La véritable harmonie est celle qu’il y a entre le vent et la pluie. L’harmonie est l’unité qui se dégage de cette association, de l’union de deux natures différentes. Il ne s’agit pas de l’unité qui existe dans toutes les gouttelettes d’eau qui forment la pluie. L’harmonie ne se dévoile que dans l’union de deux natures différentes.
L’union des mondes supérieurs avec les mondes inférieurs, l’union de la spiritualité avec la matérialité. L’union de l’âme et du corps. Ceci est la véritable harmonie et la véritable beauté. Jérusalem, qui relie le monde d’en haut et le monde d’en bas, a reçu 9/10eme de la beauté diffusée dans le monde. Celui qui peut ressentir cette union des mondes supérieur et inférieur, de la spiritualité dans la matière, ressent réellement la beauté de l’harmonie. Pour la pensée grecque, ce qui est du domaine de l’apparence semble beau et harmonieux. Seule la matière a de la beauté. C’est le culte du corps : la pensée grecque n’a aucun lien avec le divin.
Dans une Mitsva, il y a une beauté que l’on doit rechercher et désirer, c’est-à-dire rechercher et désirer ce lien, cette appréhension du divin à travers l’accomplissement de la Mitsva dans la matière. Ainsi, ce fil de laine bleu-vert qui fait le lien entre le divin et la matière, est la beauté et l’embellissement des Tsitsit. Nous n’avons aucune idée de ce que peut être ce désir de perception de la beauté spirituelle. Mais celui qui perçoit et comprend ce qu’est la signification de la Mitsva des Tsitsit, sait alors combien elle est bénéfique pour l’homme et combien elle est en harmonie avec la forme de l’homme. Alors il désirera percevoir au plus profond de son cœur la beauté de la Mitsva. Nous ne percevons en aucune manière combien est plus belle la Mitsva de la lumière de ’Hanoukka s’il y a une lumière pour chacun de la famille ou si nous rajoutons chaque jour une lumière. Et pourtant, cela s’appelle « embellissement de la Mitsva » ! Embellir ce lien que nous créons avec D-ieu en accomplissant les Mitsvoth. Il faut chérir la beauté de la Mitsva. De par la loi, il faut prendre la meilleure peau, la meilleure encre, et écrire de notre plus belle écriture, un rouleau de Torah. C’est ainsi que l’on accomplit la Mitsva de l’embellissement de la Mitsva. Utiliser de beaux matériaux pour les Mitsvoth et ainsi percevoir même à l’œil nu son embellissement. Et tout à coup, dans l’allumage des lumières de ’Hanoukka, il nous est ordonné d’effectuer un embellissement que nous n’arrivons pas à appréhender. Quelle est la beauté de cette Mitsva ? Comment se matérialise-t-elle par le fait de rajouter chaque jour une lumière ?
Cette Mitsva s’est dévoilée par la victoire sur les Grecs. Donc se trouve ici une antinomie entre notre perception de la beauté et leur perception. Lorsque la Torah parle de beauté, elle emploie deux expressions : soit Yafé, beau, soit Yafé méod, très beau. En miroir par rapport au beau et au très beau selon une optique grecque, il faut réaliser le beau et le très beau dans la Mitsva. La beauté d’une Mitsva est une dimension complètement différente et à l’opposé de la beauté matérielle. Lorsque l’homme traverse ce monde pour aller dans le monde de l’éternité, toutes les harmonies qui se trouvent dans ce monde physique s’évanouissent, sans aucune réalité. Ce qui est beau dans ce monde est en réalité laid. Mais nous sommes éloignés, très éloignés de cette perception. Ici se trouve la frontière entre la pureté et l’impureté. C’est ce qui est exprimé dans les mots « les impurs ont été transmis aux mains des purs ». Les Grecs sont définis comme des impurs et les ‘Hashmonaïm comme des purs. La pureté a vaincu l’impureté. Le mot Kaor, laid, tient sa racine du mot Kiour, troublé. Comme de l’eau que l’on a remuée et qui fait remonter le sable à la surface pour troubler sa clarté. C’est cela la source de la laideur. La pureté et l’impureté sont la source, respectivement, de la beauté et de la laideur. La guerre a été gagnée par les purs et non par les puissants, et au contraire, les faibles qui sont purs ont vaincu l’impureté.
La parole issue de la prophétie exprime l’essence même de la chose évoquée, comme lorsque nous désignons le soleil, ‘Hama, nous atteignons en fait sa réalité, sa chaleur, ‘Hom. Le langage saint touche l’essence de la création. L’homme est appelé Adam car il provient de la terre Adama. A contrario, la parole issue de la sagesse grecque ne fait que définir la création et saisir sa forme extérieure. Cette sagesse peut expliquer l’univers mais ne peut saisir son fondement, son essence. La Création entière a été créée par la parole divine. Le prophète qui observe la nature exprime par sa bouche la parole divine. Sa parole est la Création. Elle donne vie à toute chose. Sur la prophétie, il est écrit : « Je placerai mes paroles dans sa bouche », ces paroles sont les racines de toute réalité dans ce monde. La source des paroles du prophète est générée par la réalité elle-même. Il est impossible de la saisir par l’intermédiaire de la sagesse grecque, car c’est une sagesse générée par les sens et qui ne peuvent donc saisir que la forme des choses et non leur essence. Car les sens créent une conscience qui va chercher à se déconnecter de la réalité : les sens créent une réalité illusoire de l’univers. Lorsque l’esprit appréhende le monde extérieur, il va essayer de le dominer, de le saisir par les sens et il ne pourra que saisir sa forme extérieure afin de pouvoir s’en servir pour nourrir son ego. Lorsqu’il verra un verre, il va automatiquement lui donner une définition, un nom, des limites afin de pouvoir le rentrer dans sa base de données qui ne va que nourrir son ego, mais en aucun cas saisir sa véritable essence. Car, pour saisir sa véritable essence, il faut se déconnecter des sens et ne devenir qu’un avec la parole divine et cela ne peut surgir que par l’intermédiaire de la prophétie. La sagesse grecque ne peut saisir que le processus de cheminement de la réalité. Elle n’a aucun lien avec la réalité. Elle va expliquer les phénomènes physiques de la nature. La sagesse qui vient de la puissance de la prophétie peut saisir la réalité et même si celle-ci s’est arrêtée, elle n’a pas été enlevée de l’esprit de nos Sages.
La seule possibilité qui nous reste de dévoiler la réalité de la volonté divine après que la prophétie se soit arrêtée, est par le moyen des Mitsvoth. Lorsque nous allumons la lumière de ’Hanoukka, nous dévoilons à ce moment-là le miracle. Lorsque nous en faisons le récit, alors nous définissons le miracle : nous lui mettons des limites mais nous ne dévoilons pas le miracle. Auparavant, lorsque nous faisions le récit de la sortie d’Égypte ou de Pourim, nous dévoilions le miracle. Les mots mêmes du récit se transformaient en réalité, comme il est dit : « nous avons l’obligation au moment du récit de la sortie d’Égypte de ressentir que nous sommes en train, nous-mêmes, de sortir réellement d’Égypte ». De même, la Méguila d’Esther est un récit prophétique dont les mots, les lettres, sont l’essence même du miracle. Nous pouvions par les mots ressentir le dévoilement divin. Aujourd’hui, lorsque nous racontons un récit, nous n’exprimons que l’enveloppe extérieure, le vêtement matériel du miracle. Nous ne pouvons plus accéder à l’essence même du miracle par des mots. Seul l’acte généré par une Mitsva peut dévoiler la puissance du miracle, c’est-à-dire le dévoilement de cette volonté qui est la source de la Mitsva elle-même. La lumière de la flamme est elle-même le dévoilement de la volonté divine. Et quelle est cette volonté divine dans l’allumage des lumières de ’Hanoukka ? C’est le témoignage que la présence divine réside sur le peuple d’Israël. De la même manière, la Matsa, le Maror et le sacrifice pascal participent au dévoilement du miracle de la sortie d’Égypte. Les Mitsvot liées à Pourim participent au dévoilement du miracle de Pourim.
A ’Hanoukka, nous avons vaincu la sagesse des Grecs. Nous avons en nous la force de dévoiler la volonté divine dans ce monde. Nous pouvons percevoir l’harmonie réelle qui se dégage de l’union des mondes supérieurs aux mondes inférieurs, de la spiritualité à la matérialité. Eux non.
Retrouvez tous les cours de Rav Moché Shapira Zal sur notre site
Retrouvez tous les cours de Rav Michaël Smadja sur notre site
*
Retrouvez le texte de la Paracha sur Sefarim.fr
*
Cet article vous à plu ? Notre site vous apporte les connaissances qui vous sont utiles ? Peut être souhaiteriez vous contribuer un peu à la vie de notre site. Quelques euros pour le Jardin de la Torah, nous serons partenaires dans le Zikouy Harabim (faire bénéficier un grand nombre de la lumière de la Torah)
Merci d’avance !!
*