Halakha Quotidienne – Pourim et 4 Parashiyoth (7)
Ces Halakhot sont pour un Zivoug Yaffé de Léa bat Dina Routh
7) Shiouré Harashal Tome 1, Parashat MishpaTim (page 272)
Lois des quatre parashiyoth
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Pour accomplir la Mitsva de Matanot Laévionim (distribué le 14 Adar ou le 15 Adar selon votre lieu de résidence ce jour là)
Pour la lecture de la Parasha de Para il faut également écouter la lecture (pour un Séfarade) avec la prononciation Séfarade, comme vu pour la lecture de Zakhor. Même si l’avis du Gaon de Vilna est de s’opposer à Maran l’auteur du Shoul’han Aroukh et dire que l’obligation de lire la Parasha de Para n’est pas de la Torah, mais seulement d’ordre Rabbinique, et que ce que disent les Tossafote que cette lecture est une obligation de la Torah est en fait un erreur de transcription, malgré tout il n’est possible de parler d’erreur de transcription que s’il n’y avait qu’un seul livre comportant cette erreur, cependant comme tel est également l’avis du Eshkol (un autre Rabbin Médiéval) qui vivait loin des Tossafoth (et habitait à Narbonne, ce qui à l’époque était l’autre bout du monde) et de même le Ritva et d’autres et tous pensent que la lecture de la Parasha de Para est une obligation de la Torah. Il est impossible de dire qu’il y a eu une erreur de transcription dans tous les livres ; en conséquence la Halakha est comme l’opinion de Maran (Rabbi Yossef Qaro) qu’il faut être rigoureux dans la Parasha Para (sa lecture) car l’obligation de sa lecture est de la Torah [Cf. Yabia Omer T4 Ch. 17].
Abordons maintenant le sujet de l’obligation des femmes d’écouter la lecture de la Parasha Zakhor. Certains disent que les femmes sont tenues d’écouter Zakhor comme les hommes, car les femmes sont tenues d’accomplir toutes les commandements positifs qui ne dépendent pas du temps ; de la Torah il n’y a pas de temps fixe pour lire la Parasha Zakhor et c’est seulement les Sages qui l’ont associé à Pourim (lire avant Pourim) mais pas pour diminuer sa portée et dire que dorénavant (depuis qu’on lit Zakhor avant Pourim) on considère cette Mitsva comme dépendant du temps (puisque maintenant il y a un temps fixé pour lire cette Parasha). C’est simplement une rigueur supplémentaire que les Rabbins ont ajouté (en lisant avant Pourim, mais sans enlever le statut initial que cette lecture est un commandement positif qui ne dépend pas tu temps).
En ce qui concerne la sonnerie du Shofar, il s’agit d’un commandement positif qui dépend du temps et en conséquence les femmes en sont dispensées. Bien que les femmes ont pris l’habitude d’aller à la synagogue et d’écouter la sonnerie du Shofar car c’est une mitsva et elle obtiennent ainsi une récompense, malgré tout leur « salaire » est moindre que celui d’un homme qui lui est obligé d’écouter le Shofar, car « celui qui fait [une Mitsva] et en a l’obligation est plus grand que celui qui fait [une Mitsva] et n’en a pas l’obligation ».
Par contre [selon ce premier avis] la lecture de la Parasha de Zakhor est une obligation pleine et entière même pour les femmes puisqu’il n’y a pas un temps précis pour faire cette lecture et les femmes sont tenues d’écouter cette Parasha par la Torah.
Cependant dans le livre Avné Nézer il écrit que les femmes n’ont pas d’obligation de la Torah d’écouter la Parasha de Zakhor puisque tout l’objectif de cette lecture est de se souvenir de Amaleq et de le haïr. Et comment effaçons nous son souvenir (qui est une Mitsva issue du texte de la Parasha Zakhor) ? du fait que nous nous souvenons de lui (dans la lecture) lorsque nous le verrons alors nous le tuerons. En conséquence, écrit le Avné Nézer, puisque les femmes n’ont pas d’obligation de tuer Amaleq car ce ne sont pas des guerrières, la Torah ne les a pas obligées de faire cette action qui est au dessus de leurs forces, et du fait que la principale raison de se souvenir de Amaleq est pour le tuer, et que les femmes ne sont pas tenues de le tuer, en conséquence elles sont également dispensées de l’obligation de la Torah d’écouter la Parasha de Zakhor.
Le Avné Nézer rajoute que dans le Séfer Ha’hinoukh (qui date de plus de 500 ans) il est écrit que puisque la Torah a juxtaposé les versets (Deutéronome Ch. 25 v17 et v19) :
זָכוֹר, אֵת אֲשֶׁר-עָשָׂה לְךָ עֲמָלֵק, בַּדֶּרֶךְ, בְּצֵאתְכֶם מִמִּצְרָיִם.
Souviens-toi de ce que t’a fait Amaleq, lors de votre voyage, au sortir de l’Egypte;
וְהָיָה בְּהָנִיחַ ה׳ אֱלֹקיךָ לְךָ מִכָּל-אֹיְבֶיךָ מִסָּבִיב, בָּאָרֶץ אֲשֶׁר יְהוָה-אֱלֹהֶיךָ נֹתֵן לְךָ נַחֲלָה לְרִשְׁתָּהּ–תִּמְחֶה אֶת-זֵכֶר עֲמָלֵק, מִתַּחַת הַשָּׁמָיִם; לֹא, תִּשְׁכָּח.
Aussi, lorsque l’Éternel, ton D.ieu, t’aura débarrassé de tous tes ennemis d’alentour, dans le pays qu’il te donne en héritage pour le posséder, tu effaceras la mémoire d’Amaleq de dessous le ciel: ne l’oublie point.
en conséquence, cela nous apprend que seul celui qui part à la guerre à propos duquel le verset dit « ton D.ieu, t’aura débarrassé de tous tes ennemis d’alentour », et il s’agit des guerriers d’Israël, et seulement sur eux repose l’obligation de « tu effaceras la mémoire d’Amaleq ». Et comme les femmes ne sont pas faites pour « occuper » (faire des guerres de conquête), puisque même pour la procréation elles en sont dispensées (de la Mitsva de la Torah) puisqu’il est écrit :
פְּרוּ וּרְבוּ וּמִלְאוּ אֶת-הָאָרֶץ, וְכִבְשֻׁהָ
« Croissez et multipliez! Remplissez la terre et soumettez-la!
Et les femmes qui ne sont pas dans le « et soumettez là » sont exemptées de « croître et multiplier » ; et comme elles ne sont pas dans cadre de « conquérants » elles sont dispensées également de la lecture de la Parasha de Zakhor.
Cependant on peut lui objecter (et nombreux sont ceux qui ont discuté ses propos et les ont réfutés). En fait, on ne peut plus faire d’explications basées sur la proximité de deux versets après la clôture du Talmoud (nous n’avons plus cette capacité) car tous les propos de nos maitres dans leurs explications sont des lois apprises au mont Sinaï, et nul maître, grand dans la Torah , « אֲשֶׁר כְּגֹבַהּ אֲרָזִים גָּבְהוֹ dont la stature égalait celle des cèdres », ne peut faire d’explication des versets par son propre raisonnement (mais uniquement par une transmission de ce qui a été appris au mont Sinaï et qui aurait du être consigné depuis l’époque Talmudique).
<<<Suis obligé de sauter la suite du développement par manque de temps disponible >>>
En ce qui concerne la Halakha en pratique, comme les décisionnaires (Posséquim) sont nombreux à considérer que les femmes sont tenues d’écouter la Parasha de Zakhor, en conséquence il est très bien que celles-ci aillent écouter cette lecture de la parasha Zakhor autant que possible.
Rabbin Nathan Adler avait insisté pour que son épouse et ses filles et les aides (les juives employées de maison) écoutent la Parasha de Zakhor. De même ont témoigné et écrit le Na’hal Eshkol, le Binyan Tsione et d’autres.
Tout ce que nous avons écrit ci-dessus est vrai lorsqu’il est possible d’aller écouter comme par exemple s’il ya la possibilité de faire garder les enfants, par contre s’il n’y a pas la possibilité de faire garder les enfants alors il ne faut (surtout) pas les laisser seuls afin d’écouter la lecture de la Parasha de Zakhor. Elle gardera ses enfants jusqu’à ce que son mari revienne de la Synagogue et ensuite elle écoutera la lecture, car elle a une obligation de les surveiller et c’est une très grande Mitsva. Et nous avons un principe que celui qui s’occupe d’une Mitsva (il est en train de réaliser une Mitsva) est qui d’une autre Mitsva (qui se présente alors). Il faudra être vigilant à ne pas laisser des enfants en bas-âge seuls.
En conséquence, si elle pas du tout la possibilité d’écouter la lecture de la Parasha de Zakhor alors elle lira le passage correspondant dans un Houmash, il s’agit de trois versets, et même sans lire avec les signes de cantillation (Taâmim) et elle sera ainsi quitte de son obligation a postériori [voir Yabia Omer T8 Ch. 54].
On touve dans le Midrash que le Saint béni-soit Il dit à Israël : mes enfants, lisez la Parasha de Amaleq dans ce bas-monde et Moi je tuerai Amaleq dans le monde supérieur. Il existe de nombreux qui haïssent le peuple d’Israël et qui sont issus de l’impureté d’Amaleq (la aélipa d’Amaleq). Hashem va les détruire, il est impossible de s’enfuir de devant Hashem comme il est écrit …… En vérité, nous ne savons pas qui est de la descendance de ‘Amaleq, s’agit il des Syriens ? Des Russes ? Car en effet San’hériv est venu et a mélangé les peuples de la terre et aucune nation n’est resté sur son sol d’origine.
Il nous faut nous demander, si Amaleq est parti (et que nous ne savons plus qui est de la descendance d’Amaleq), pour quelle raison avons nous l’obligation de nous souvenir de lui ??
Les commentateurs ont expliqué l’Eternel nous aime et nous chérit comme ses enfants, il veut nous faire des remontrances sur nos fautes. Les commentateurs ont donné une parabole : un roi avait un ami proche auprès duquel il prenait conseil sur toutes les affaires du royaume. Une fois, cet ami proche a visité le roi et après avoir discuté avec le roi il partit dans le jardin pour admirer les fleurs ; il voulut couper des fleurs …
Dans le jardin du roi il y avait un chien grand et féroce qui gardait ce jardin, et lorsque ce proche tendit la main pour couper des fleurs alors le chien lui sauta dessus et le mordit, arracha ses vêtements. Le proche s’enfuit pour préserver sa vie. Lorsque le roi entendit les aboiements du chien il se mit à la fenêtre et vit le déroulement des évènements ; il souffrit de voir ce proche couper des fleurs sans autorisation, car si ce proche agissait ainsi, comment se comportent alors autres ?
Après un certain temps, lorsque ce proche rendit visite au roi, celui-ci dit : j’ai vu ce chien féroce, comment t’a mordu et frappé … L’intention du roi était de lui ouvrir l ‘écoute et lui faire la morale sur le fait qu’il voulait prendre les fleurs du jardin royal sans autorisation. Cependant il ne voulait pas lui faire honte en lui disant les choses explicitement ; en conséquence il lui dit par allusion en lui parlant de la férocité du chien ….
Il est connu que Amaleq est venu contre Israël parce qu’ils avaient dit « Y a-t-il ou non Hashem parmi nous » [le doute] et juste après la Torah raconte que « Amaleq vint et combattit Israël à Réfidim ». Pour quelle raison les a-t-il combattus à Réfidim ? [et pas ailleurs].
Réponse : parce qu’ils se sont relâchés [Il faut lire Réfidim comme Rafou Yadaym ce qui signifie « relâcher les mains »] dans l’étude de la Torah et dans l’application des commandements. Mais en fait, on étudie la Torah avec la bouche (et pas les mains) En fait, non seulement ils n’ont pas étudié la Torah avec la bouche mais encore ils n’ont pas renforcé avec leur mains en faisant des dons à ceux qui étudient la Torah car tout celui qui renforce financièrement ceux qui étudient la Torah est considéré comme s’il étudiait lui-même la Torah !
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