Lois du Quiddoush et de la Havdala (8)
Shiouré Harashal IV
Le Kiddoush des jours de fêtes est-il de la Torah ?
Lois concernant le Quiddoush et la Havdala
Shoul’han Âroukh – Ora’h ‘Haym Ch. 271
Quatrième publication. Pour lire la publication précédente.
11 Novembre 2012 / 25 Heshwan 5773
21 Juin 2015 / 3 Tamouz 5775
8) Shiouré Harashal Tome 1, Parashath Lekh Lékha (page 143) IV
Sujet : Le Kiddoush de Yom Tov est-il une obligation de la Torah ?
בשם השם נעשה ונצליח
Pour le Zivoug Yaffé de mon adorable fille Léa.
Donnons un complément en ce qui concerne la Havdala :
Nous avons, dans le Talmoud (Péssa’him 113). Ribbi Yo’hanan dit «trois catégories de personnes héritent du monde futur :
- Celui qui habite en Israël ;
- Celui qui éduque ses enfants dans l’étude de la Torah ;
- Celui qui fait la Havdala sur du vin à la sortie de Shabbath »
En conséquence, toute personne qui réside en Israël et éduque ses enfants dans l’étude de la Torah doit veiller absolument à faire la Havdala sur du vin à la sortie de Shabbath et il sera alors parmi ceux qui héritent du monde futur !! (Ceux qui ne résident pas en Israël ont la même obligation mais il manquera une corde à leur arc).
En ce qui concerne le Quiddoush un soir de fête, notre obligation de le faire est elle un impératif de la Torah ? ou seulement d’ordre Rabbinique ?
Le Rav Hammagguid (un des principaux commentateurs du Rambam – Maimonide) a écrit : « sache que le Quiddoush des jours de fête est d’ordre Rabbinique », il n’apporte aucune preuve à ce sujet. La majorité et les plus grands des décisionnaires sont en opposition avec lui à ce sujet et considèrent que le Quiddoush des soirs de fête est une obligation de la Torah elle même.
Le Quiddoush des soirs de fête est il également une obligation de la Torah ?
Le Maharam Mirottenbourg (le Rav du Rosh) a écrit que le Quiddoush des soirs de fête est un impératif de la Torah ; l’habitude du Maharam Mirottenbourg était de jeûner à Rosh Hashana (pour ce qui nous concerne, nous tranchons la Halakha comme Maran, l’auteur du Shoul’han Aroukh, de ne pas jeûner à Rosh Hashana). Malgré cela, il faisait Quiddoush à sa famille sur du vin que ce soit la soir de la fête ou que ce soit le jour de la fête car il pensait que le Quiddoush de la fête est un ordre de la Torah et qu’il n’a pas été permis de jeuner à Rosh Hashana (jeûne qui n’est pas obligatoire) et de perdre en conséquence une Mitsva de la Torah (qui est le Quiddoush). Après le Quiddoush, il jeunait.
De même, le Ritva (Talmoud, Betsa 4) rapporte la Guémara qui raconte que Rav Assi faisait la Havdala entre le premier jour de fête et le second jour qui est le jour de fête spécifique à la galouth (en dehors d’Israël) car comme la Havdala est un ordre de la Torah et que nous avons un doute pour savoir si le (vrai) jour de fête est le premier ou le second jour de fête alors nous avons un doute sur une obligation de la Torah et dans ce cas il faut accomplir cette obligation. En conséquence, il faisait la Havdala, dans le doute, les deux jours (à la sortie de chacun des deux jours de fête).
Dans le Talmoud (Shévouoth 18b) nous avons « D’où sait on que la Havdala est de la Torah ? Car il est écrit [Ezéchiel Ch. 42 v20] «pour séparer entre ce qui est saint et ce qui est profane ». Le Ritva apporte cet enseignement de la Guémara pour nous dire que la Havdala des jours de fête est vraiment de la Torah (et pas une allusion sur laquelle les Sages s’appuient pour décréter une loi d’ordre rabbinique), c’est pour cela que Rav Assi faisait la Havdala entre les deux jours de fête (à l’issue du premier jour de fête).
De même Rabbi Méir de Tolède et Rabbi Shimshon bar Avraham de Sens considèrent que le Quiddoush des jours de fête est une obligation de la Torah. Du fait qu’il y a de nombreux décisionnaires qui pensant ainsi, il est difficile de suivre l’avis du Rav Hammaguid qui considère que le Quiddoush des jours de fête et d’ordre Rabbinique (et son avis est rapporté dans le Maghen Avraham et d’autres décisionnaires qui ont suivi la publication du Shoul’han Aroukh). Nous avons également des preuves que Rashi considère également que le Quiddoush des jours de fête est une obligation de la Torah.