Cinquième passage – Rabbi Eléazar ben Âzaria disait
אָמַר רַבִּי אֶלְעָזָר בֶּן עֲזַרְיָה. הֲרֵי אֲנִי כְּבֶן שִׁבְעִים שָׁנָה. וְלֹא זָכִיתִי שֶׁתֵּאָמֵר יְצִיאַת מִצְרַיִם בַּלֵּילוֹת. עַד שֶׁדְּרָשָׁהּ בֶּן זוֹמָא שֶׁנֶּאֱמַר. לְמַעַן תִּזְכֹּר אֶת-יוֹם צֵאתְךָ מֵאֶרֶץ מִצְרַיִם כֹּל יְמֵי חַיֶּיךָ. יְמֵי חַיֶּיךָ הַיָּמִים. כֹּל יְמֵי חַיֶּיךָ הַלֵּילוֹת. וַחֲכָמִים אוֹמְרִים. יְמֵי חַיֶּיךָ הָעוֹלָם הַזֶּה. כֹּל יְמֵי חַיֶּיךָ. לְהָבִיא לִימוֹת הַמָּשִׁיחַ:
Ribbi Eléâzar ben Âzaria disait, voici que je parais comme un septuagénaire et je n’ai pas eu le mérite que soit dite la sortie d’Egypte la nuit, jusqu’à ce qu’interprète Ben Zoma le verset : « Afin que tu te souviennes le jour de la sortie d’Egypte tous les jours de ta vie » (Deutéronome, Ch. 16 v3).
« Les jours de ta vie[2] » : il s’agit des jours ; « tous les jours de ta vie » il s’agit des nuits. Les Sages disent : « les jours de ta vie » il s’agit des jours, « tous les jours de ta vie » cela inclut l’époque Messianique.
1) Explication littérale tirée de la Haggada Ish Matsliah pages 121-122 (au nom de la Guémara Bérakhot page 12b)
Ribbi Eléâzar ben Âzaria disait, voici que je parais comme un septuagénaire lorsque Ribbi Elâzar ben Âzaria était âgé de 18 ans, ses pairs ont voulu le nommer Prince en Israël (le plus grand Rabbi) car c’était un très grand sage dans la Torah ; il était également très riche et était un descendant d’Ezra (le scribe). Cependant, lorsqu’il a pris conseil auprès de son épouse, celle-ci lui dit « mais tu n’a pas de barbe blanche ! Tes paroles ne seront pas acceptées (écoutées) par le peuple ». Un miracle se produisit alors en sa faveur et le lendemain, 18 mèches de cheveux blancs ont poussé sur sa tête ; il parut alors comme une personne âgée de 70 ans. Il comprit que « le ciel » agréait sa nomination. Malgré tout, je n’ai pas eu le mérite de trouver une preuve à mes propos que soit dite la sortie d’Egypte la nuit car les sages considéraient que dans la lecture du Shéma le soir on n’a pas besoin de dire la troisième partie « Vayomer », car la Mitsva des Tsitsit (qui est le sujet de cette partie) n’est pas en usage la nuit, puisqu’il y est écrit « et tu le verras » (Nombres Ch. 15, v39) ce qui vient exclure les vêtements portés la nuit (qui n’ont pas besoin de Tsitsit). Ribbi Elâzar ben Âzaria considérait que même dans la prière du soir il faut dire cette partie afin de rappeler la sortie d’Egypte qui y est mentionnée dans le dernier verset; cependant il n’avait pas trouvé de preuve pour appuyer son opinion. Jusqu’à ce qu’interprète Ben Zoma le verset : « Afin que tu te souviennes le jour de la sortie d’Egypte tous les jours de ta vie » et il y a lieu de considérér précisément les mots utilisés par le verset : pourquoi n’est-il pas dit « les jours de ta vie »
La réponse est : s’il était écrit « les jours de ta vie » j’aurais pensé que la Mitsva (de dire le troisième passage du Shéma’) est uniquement les jours de ta vie, du fait qu’il est écrit « tous les jours de ta vie » cela vient inclure également les nuits. Et les sages disent, que ce n’est pas une preuve car (pour eux) « les jours de ta vie » vient nous apprendre qu’il faut mentionner la sortie d’Egypte (le troisième passage du Shéma’) à notre époque, c’est à dire avant la venue du Messie et c’est pour cela qu’il est écrit tous les jours de ta vie cela inclut [littéralement pour faire venir] pour inclure l’époque Messianique et à cette époque, le miracle de la sortie d’Egypte sera bien moindre que celui de la délivrance finale, et malgré tout nous aurons l’obligation de mentionner la sortie d’Egypte.
2) פרסומי ניסא – du Rav Yaâqov Raqa’h (page 188 [א])
Il faut voir à ce propos ce que dit le Rav Sim’hat Hareguel sur le fait de mentionner la sortie d’Egypte la nuit ; car c’est un aspect favorable de la sortie d’Egypte, car nos ancêtres ont été contraints de travailler en Egypte la nuit et donc les nuits ont complété le nombre d’années (l’exil n’ayant duré que 210 ans sur les 400 prévues). Voir d’autres explications qui rapportent que R. Elâzar ben Âzaria pense que les nuits ont complété le compte des années tandis que les sages avec lesquels il est en désaccord pensent que les nuits n’ont pas complété le nombre des années.
Voir le livre Lé’hem Ôni et aussi Néot Yaâkov, qui expliquent que Ribbi Elâzar ben Âzaria pensait que les nuits ont complété le compte des années alors que les Sages pensaient que le cas dans lequel les nuits peuvent compter est celui d’un esclave juif vendu à son frère (et donc s’il travaille la nuit ce n’est pas normal et ça compte) mais s’il est vendu à un non-juif un esclave travaille la nuit et les nuits ne peuvent donc pas compter (ce n’est pas un travail supplémentaire, c’est « normal »).
Il me semble que la discussion entre Ben Zomah et les Sages repose en fait sur la discussion de savoir si les patriarches avaient un statut de Juifs ou un statut de béné Noa’h (Noachides, non-Juifs). D’après l’avis qui considère que les patriarches n’avaient pas un statut de juifs alors l’exil commence dès la naissance de Isaac puisque dès lors s’accomplit « dans un terre qui ne leur appartient pas »[3] et le compte des années est bien achevé (en comptant à partir de la naissance d’Isaac on trouve bien 400 ans). Par contre R. Elâzar ben Âzaria et Ben Zomah considèrent que les nuits ont complété le compte des années car comme les patriarches avaient un statut de Juifs [et donc la terre d’Israël leur appartenait], le décompte ne peut commencer à la naissance d’Isaac, et un esclave Juif ne travaille pas la nuit, les nuits ont donc compté et complété les 400 ans.
Les autres sages considéraient qu’ils avaient toujours un statut de Béné Noa’h et donc comme un esclave Cananéen travaille la nuit, les nuits ne peuvent compléter le décompte des années. Comme ils avaient un statut de non juifs Avraham Avinou n’avait pas acquis la Terre Sainte (l’acte de parcourir la terre et d’en prendre ainsi possession ne marche que pour un juif) et depuis la naissance de Isaac, la galouth (l’exil) avait déjà commencé ; le verset qui indique « dans une terre qui ne leur appartient pas » étant déjà réalisé et donc les sages expliquent en conséquence que « les jours de ta vie » concerne uniquement les « jours » et non les nuits. Donc « tous les jours de ta vie » (qui doit apprendre quelque chose de plus) ne se rapporte pas aux nuits mais aux temps messianiques. L’épisode du veau d’or remettant les juifs dans une situation de Galout (sans cette faute les juifs entraient en Israël et Moshé aurait été le Machia’h), ils expliquent en conséquence: « pour apporter les temps messianiques ».
3) לְמַעַן תִּזְכֹּר afin que tu te souviennes
Haggadah שערי ארמון (page 50) ramenant la Haggadah Qol Bokhim au nom du Magguid de Doubna
Pour quelle raison la Torah nous a-t-elle ordonné de nous souvenir de la sortie d’Egypte ? Le Magguid de Doubna ZaTsaL nous fait comprendre cela par une parabole :
- Une personne qui doit de l’argent à son ami, pour se souvenir de cette somme l’écrit sur son calepin. Chaque fois qu’il rembourse une partie, il l’écrit sur son calepin et fait la soustraction afin de se souvenir du montant restant dû. Mais, le jour où il a achevé de tout rembourser, il arrache la feuille de son calepin puisqu’il ne doit plus rien !
- De la même manière, une chose à laquelle nous sommes tenus de nous souvenir est un signe que le sujet n’est pas encore clos et que notre « dû » n’est pas encore remboursé ; c’est pour cela que nous avons l’obligation de nous souvenir de la sortie d’Egypte car nous avons la promesse donnée par le prophète (Miché Ch7, V 15)
כִּימֵי צֵאתְךָ, מֵאֶרֶץ מִצְרָיִם, אַרְאֶנּוּ, נִפְלָאוֹת
Oui, comme à l’époque de ta sortie d’Egypte, je te ferai voir des prodiges.
Et la délivrance finale, qu’elle arrive très bientôt, ne sera que dans le futur. C’est ce que nous enseigne le midrash sur le verset (Lamentations Ch. 3 v15)
הִשְׂבִּיעַנִי בַמְּרוֹרִים, הִרְוַנִי לַעֲנָה
Il m’a rassasié d’herbes amères, abreuvé d’absinthe.
Il m’a rassasié avec des herbes amères le soir de Pessah, abreuvé d’absinthe le soir de Tishâ Béav (le 9 av commémorant la destruction des deux temples). C’est à dire que, comme nous devons nous souvenir de la sortie d’Egypte, alors nous savons que la Guéoulah, la délivrance finale, n’est pas encore arrivée et nous aurons encore des destructions et des exils jusqu’à ce que s’achève le chemin comme pour le remboursement d’une dette (qui n’est achevée que lorsqu’on n’a plus à s’en souvenir).
Cependant « אַל-תִּזְכְּרוּ, רִאשֹׁנוֹת » « Ne rappelez plus les événements passés » (Isaïe Ch. 43 v18), et lorsque ce moment sera arrivé alors on pourra « arracher la feuille du carnet » ……..
4) לְמַעַן תִּזְכֹּר afin que tu te souviennes
Haggadah שערי ארמון ramenant la Haggadah Qol Bokhim au nom du Maggid de Doubna (page 50)
Pour quelle raison la Torah revient-elle (nous rappelle-t-elle) sur la sortie d’Egypte 50 fois ? Pour quelle raison nous a-t-elle ordonné des fêtes en son souvenir, la fête de Pessah et la fête de Souccoth, et également ordonné de mentionner la sortie d’Egypte au Qiddoush de chaque Shabbat et de chaque fête ?
Le Magguid de Doubna nous répond par une parabole :
- Un homme souhaitait envoyer une information importante à un de ses proches résidant dans une ville lointaine. Il eut vent qu’un commerçant aisé résidant dans cette ville était de passage et devait retourner chez lui le lendemain. Cet homme écrivit une lettre et demanda à ce commerçant d’avoir l’amabilité de la remettre à son ami, le commerçant accepta aimablement et mis la lettre dans son sac.
Quelques heures plus tard, notre homme eut vent qu’une personne revenait de cette ville lointaine; il partit le rencontrer afin d’avoir des nouvelle de son proche parent. Cette personne lui raconta qu’il y avait eu un incendie et que tous les biens du commerçant de passage s’étaient envolés en fumée !
Notre homme partit voir le commerçant et lui dit :
- Je te demande de ne pas oublier de remettre la lettre à mon proche, s’il te plait ;
- Ne t’inquiète pas je n’ai pas oublié cette lettre,
- Mais, au nom du ciel, n’oublie pas s’il te plait,
- Tes désirs seront accomplis, dit le commerçant avec patience !
- Il y a des informations importantes, reprit notre homme, je te prie de la remettre à mon proche.
Le commerçant soupira, ces paroles furent étranges pour lui et il ne les comprit point. Cependant, lorsqu’il retourna dans sa ville et eut connaissance du malheur, que toute sa fortune s’était envolée en fumée, toutes ses pensées étaient tournées vers ses biens détruits et vers où pouvoir habiter, pouvoir emprunter pour recommencer son commerce, immédiatement il se souvint des insistances renouvelées à propos de la lettre, il comprit alors les raisons de de cette insistance.
Il en est de même avec la sortie d’Egypte, comme Hachem a « vu » que nous devions être exilés de notre terre, que de nombreux malheurs allaient s’abattre sur nos épaules, et que notre esprit allait se détourner à cause de nos souffrances et nos malheurs, en conséquence il a multiplié les occasions de nous souvenir de la sortie d’Egypte afin que nous ne l’oublions point !
C’est ce qu’enseigne le midrash sur le verset (Lamentations Ch. 3 v15)
הִשְׂבִּיעַנִי בַמְּרוֹרִים, הִרְוַנִי לַעֲנָה
Il m’a rassasié d’herbes amères, abreuvé d’absinthe.
Ce en quoi il m’a rassasié d’herbes amères le soir de Pessa’h, il m’a abreuvé d’absinthe le soir de Tishâh Béav, c’est à dire qu’il m’a ordonné de nombreuses fois de me souvenir de la sortie d’Egypte en vue des affres de la destruction et de l’exil qui se sont abattus sur nous (et nous rappeler qu’il y a une délivrance comme il y en a eu une en Egypte).
5) Haggadah ‘Hazon Ôvadiah page 23 au nom du Gaon de Vilna, du ‘Hatam Sofer et du livre Zikhron Lémoshé.
. לְהָבִיא לִימוֹת הַמָּשִׁיחַ pour apporter les temps messianiques.
On peut dire que par le fait que nous nous souvenons et rappelons la sortie d’Egypte et que nous disons des chants envers l’Eternel alors nous avons le mérite de faire venir les temps messianiques. De la même manière que nous enseignons pour celui qui bénéficie d’un miracle, s’il entonne un chant pour l’Eternel alors, il bénéficiera d’un autre miracle !
On rapporte dans la Guémarah de Sanhédrin qu’Haqadosh Baroukh Hou souhaitait faire du roi ‘Hizkiyah le Mashia’h (Messie) alors le «côté justice s’est levé » et a donné comme argument :
- ‘Hizkiya a qui Tu as fait bénéficier de tant de miracles et qui n’a dit aucun chant de louange devant Toi, Peux-Tu en faire le Mashia’h ?
Et c’est ce que dit notre passage לְהָבִיא « pour faire venir » les temps messianiques, c’est à dire que par le mérite du récit de la sortie d’Egypte nous aurons le mérite de faire venir la Messie !
Dans la Guémarah (Sanhédrin 98 b) il y a une discussion concernant le nom du Mashia’h. L’école de Ribbi Shilah dit qu’il s’appelle שׁילו Shilo, comme il est écrit
עַד כִּי-יָבֹא שִׁילֹה, וְלוֹ יִקְּהַת עַמִּים
jusqu’à l’avènement du Pacifique (Shilo) auquel obéiront les peuples. (Genèse Ch. 49, v10)
L’école de Ribbi Yanay dit qu’il s’appelle ינון, Ynone, comme il est écrit
יְהִי שְׁמוֹ, לְעוֹלָם– לִפְנֵי-שֶׁמֶשׁ, ינין (יִנּוֹן) שְׁמוֹ:
Que son nom vive éternellement! Que sa renommée grandisse (Ynone) à la face du soleil
L’école de Ribbi ‘Haninah dit qu’il s’appelle חֲנִינָה, ‘Haninah, comme il est écrit
אֲשֶׁר לאֹ-אֶתֵּן לָכֶם, חֲנִינָה.
Car Je ne vous ferai rencontrer aucune pitié (‘Haninah)
D’autres enseignent que son nom est מנחם, Ména’hem, comme il est écrit
כִּי-רָחַק מִמֶּנִּי מְנַחֵם
car autour de moi il n’est personne pour me consoler (Ména’hem)
Tel est l’enseignement de la Guémarah. Tous ces propos sont justes, du D.ieu vivant, comme le dit la Guémarah (Êrouvin 13b) et tous ces noms se retrouvent dans le mot משיח Mashia’h, puisque ce mot est constitué des premières lettres de tous ces quatre noms proposés : מְנַחֵם, שִׁילֹה, יִנּוֹן, חֲנִינָה
6) לְמַעַן תִּזְכֹּר afin que tu te souviennes
Haggadah שערי ארמון (page 51)
Le Rishon letsion (le primat de Sion – de nos jours il s’agit du Grand-Rabbin Séfarad d’Israël) pose la question suivante :
- Pour quelle raison avons nous une Mitsva de remercier et louer l’Eternel pour le miracle de la sortie d’Egypte, alors que tous comptes faits nous n’étions pas face à un danger d’extermination ; et on ne trouve pas une telle obligation, de remercier et de louer, sur des miracles survenant dans des conditions où nous étions en danger de mort comme les guerres envers Si’hon, Ôgh, Sissérah ou San’hériv ?
Il nous répond par une parabole :
- Un homme confia son troupeau à un berger, lui demandant de le faire paître au loin et de ramener le troupeau au soir. Le berger voulut connaître les limites de sa responsabilité. Il eut une audience auprès du juge (Dayan) et lui demanda : « si un loup s’abat sur le troupeau que dois-je faire ? »
Le juge lui répondit « tu dois aller devant le loup avec ton baton, faire du bruit et le faire fuir, s’il n’y a pas danger de mort. Le roi David à frappé le lion et l’ours et a sauvé les brebis de leur crocs. »
Le berger poursuivit et demanda, et si une meute de loups s’abat sur le troupeau et avec mon bâton et mes bruits je ne réussis qu’à en faire fuir certains, que dois-je faire ?
Le Dayan répondit: ton devoir est d’aller chercher de l’aide au village voisin.
Ils ne viendront pas gratuitement, rappela le berger.
S’il en est ainsi, tu peux leur promettre, au nom du propriétaire un salaire, mais ne dépasse pas la valeur du troupeau, répondit le Dayan.
Le berger se leva et s’étonna : « il fait donc parti de mes obligations de héler les gens et de diriger un travail exténuant contre les prédateurs même si leur salaire atteint la valeur du troupeau ? »
Pour quelle raison ? Pourquoi dois je me fatiguer, me déplacer, crier pour demander de l’aide alors que finalement le propriétaire du troupeau n’aura aucun bénéfice ? N’est-il pas préférable que les loups se rassasient, que je ne me fatigue pas et même le propriétaire ne perdra rien de plus.
Ta question est bonne, et la Guémarah pose cette même question dans le traité Bava Métsia (page 93b) et répond que cela vaut le co[ut pour le propriétaire du troupeau parce que maintenant ce troupeau, qui est déjà dressé, connait son maître et connait le chemin de sa maison, par contre un nouveau troupeau devra être dressé (il a ainsi gagné du temps et donc de l’argent)
C’était la réponse de Moshé Rabbénou à l’Eternel lors de la faute du veau d’or, L’Eternel a dit à Moise (Deutéronome Ch. 9, v14) Laisse-moi, Je veux les anéantir, Je veux effacer leur nom sous le ciel, et faire naître de toi une nation plus grande et plus nombreuse que celle-ci. Et moise répondit (idem v29) Et pourtant, ils sont ton peuple et ton héritage, que tu as délivré par Ta haute puissance, par Ton bras triomphant!
C’est-à-dire que si Tu les échanges avec un nouveau troupeau, combien de temps et d’énergie auras Tu besoin de consacrer pour les « dresser » ; cependant maintenant ils sont ton peuple et ton héritage et connaissent Ta puissance, et même s’ils s’éloignent du chemin, ils retourneront vers Toi.
De ce fait, nous ne mentionnons la délivrance du peuple d’Israël des mains de ses poursuivants et de ceux qui le haïssent, parce que « le berger » est obligé de sauver son troupeau de toutes ses possibilités, et même si cela coûte jusqu’à la valeur du troupeau, cela vaut le coût de le faire, car le troupeau connait déjà son propriétaire. Cependant en Egypte, le peuple d’Israël était comme un troupeau neuf, qui s’était enfoncé dans les 49 portes d’impureté ; il est dit à son propos (Psaumes 106, v37)
וַיִּתְעָרְבוּ בַגּוֹיִם; וַיִּלְמְדוּ, מַעֲשֵׂיהֶם
Ils se mêlèrent aux peuples et s’inspirèrent de leurs coutumes,
Dans de telles circonstances, le berger n’est pas obligé de dépenser trop d’énergie afin de sauver son troupeau. Si l’Eternel nous a sauvés et nous as rachetés d’Egypte, c’est une bonté unique en son genre, qui allait plus loin que l’obligation légale, et sur un tel agissement nous sommes tenus de louer sans limites !!!
De là, on comprend comment dans Birkat Hamazon (actions de grâces après un repas dans lequel on consomme du pain) on dit : « Source de bénédiction tu es notre D.ieu …..notre père, notre berger ». Or nous savons que l’Eternel est appelé « le berger d’Israël » (Psaumes 80 verset 2). Dans la bénédiction qui précède on dit « notre D.ieu, notre Père, notre berger ». Comment expliquer cela ? Un troupeau a-t-il besoin de demander à son berger de l’amener paître ?
En vérité, la chose dépend de nous ! Car il existe une situation dans laquelle un berger peut abandonner son troupeau ; c’est à dire si le troupeau ne connait pas son maître …. Et nous appelons, appelons, demandons « Notre D.ieu, notre père » nous reconnaissons que nous Lui appartenons, en conséquence « Fais nous paître ! … »
[1] On a cinq termes bien différents
[2] Toute la déduction vient d’un mot apparemment en trop « tous ».
[3] Qui est explicitement mentionné lors du décret d’exil annoncé à Abraham
[4] ou l’impie.