Quatrième passage – Histoire de Rabbi Eliezer
מַעֲשֶׂה בְּרַבִּי אֱלִיעֶזֶר. וְרַבִּי יְהוֹשֻׁעַ. וְרַבִּי אֶלְעָזָר בֶּן עֲזַרְיָה. וְרַבִּי עֲקִיבָא. וְרַבִּי טַרְפוֹן. שֶׁהָיוּ מְסֻבִּין בִּבְנֵי בְרַק. וְהָיוּ מְסַפְּרִים בִּיצִיאַת מִצְרַיִם כָּל- אוֹתוֹ הַלַּיְלָה. עַד שֶׁבָּאוּ תַלְמִידֵיהֶם וְאָמְרוּ לָהֶם. רַבּוֹתֵינוּ הִגִּיעַ זְמַן קְרִיאַת שְׁמַע שֶׁל שַׁחֲרִית:
Rapportons l’histoire concernant Ribbi Eliêzer, Ribbi Yéhoshoua’, Ribbi Elâzar ben Âzariah, Ribbi Âquibbah et Ribbi Tarphon qui étaient rassemblés à Béné Véraq et discutaient de la sortie d’Egypte toute cette nuit, jusqu’à ce que viennent leurs élèves qui leur disent : « nos maîtres, l’heure de la lecture du Shéma’ du matin est arrivée.
1) פרסומי ניסא du Rav Yaâkov Raqa’h. Explications selon le mode allusif רמז (Pages 173 à 176)
[א] Le Rav ‘Haym Lerosh à propos de notre passage donne des raisons pour lesquelles ces cinq grands sages se sont rassemblés et pourquoi on nous précise « cinq » ni plus ni moins. Si pour le nombre de pierres qu’a pris le roi David pour se battre contre Goliath on nous commente les raisons de ce nombre de pierres à plus forte raison faut il s’interroger sur les raisons du nombre de sages qui se sont rassemblés.
Dans sa seconde explication il rapporte ce qu’écrit le Baâl Hattourim (Shémoth/Exode) sur le verset (Shémoth/Exode Ch. 3 v7 ראה ראיתי – J’ai vu, J’ai vu), où on a la lettre ה à la fin du mot ראה , ce qui est une « erreur » (forcément volontaire) grammaticalement parlant ce ה (ה =5) est en regard des cinq formes d’asservissement subies en Egypte[1]:
- travaux exténuants,
- amertume,
- pression,
- souffrances physiques,
- travaux pénibles.
C’est pour cela que ces cinq grands sages se sont rassemblés pour rappeler les cinq formes d’asservissement. De même le Magguid débute la Haggadah par הא לחמא עניא qui débute par un ה, tout cela pour nous donner en allusion, que c’est avec intention qu’ils se sont rassemblés, pour diffuser le miracle de la sortie d’Egypte afin de remercier l’Eternel sur le miracle de la libération.
Le Rav Raqa’h poursuit dans cette voie.
Il me semble pouvoir trouver d’autres explications de cette nature :
- [ב] Le Midrash Rabba rapporte que D.ieu à dit à Moshé Rabbénou, Israël ne sortira d’Egypte que par le mérite d’Avraham, Its’haq et Yaâkov, ton mérite (à toi Moshé) et celui d’Aharon. En conséquence ces cinq sages se sont rassemblés afin de diffuser le miracle et (à cinq) pour rappeler que c’est par le mérite des cinq Tsadiqim Avraham, Its’haq et Yaâkov, Moshé et Aharon que nos ancêtres sont sortis d’Egypte. [ג] Et c’est la l’explication de ראה ראיתי, où on a la lettre ה à la fin du mot ראה, c’est à dire par le mérite de ces cinq justes que nos ancêtres sortiront d’Egypte.
- [ד] C’est également ce que l’on trouve dans la parashah de Vayggash וְאָנֹכִי, אַעַלְךָ גַם-עָלה, moi-même aussi je t’en ferai remonter; le mot עָלה est avec un ה pour nous dire en allusion que c’est grâce à ces cinq justes que nos ancêtres sortiront d’Egypte
- [ה] C’est également ce qui vient de la parasha de Shémoth לְכָה וְאֶשְׁלָחֲך (va et je t’enverrai) où on a לְכָה avec un ה ce qui est une « anomalie grammaticale », et dans notre approche tout va bien « va et par le mérite de ces cinq justes, dont toi Moshé, je vous ferai sortir d’Egypte ».
2) Le Rav Raqa’h poursuit [ח] : On peut expliquer d’une autre manière et donner en allusion pourquoi ces cinq justes se sont rassemblés (et cinq précisément), comme le l’écrit le Rav אשד הנחלים au nom du Yalqouth Haréouvéni ; il dit : « grâce à cinq mérites les enfants d’Israël sont sortis d’Egypte :
- par le mérite du sacrifice Pascal (l’agneau que chaque maison a tué en Egypte, cet agneau était la divinité Egyptienne) et la circoncision (tous deux étant en liaison avec le sang et donc ne comptant que pour un)
- le mérite de la Torah,
- le mérite du Tabernacle,
- le mérite de Mishael-‘Hanania et ‘Azaria (trois prophètes qui ont refusé de se prosterner devant Nabuchodonosor et ont été mis dans une fournaise en s’en sont sorti de façon miraculeuse),
- par le mérite de la génération de Ysha’iah (qui avait une grande connaissance en Torah).
On comprend maintenant pourquoi ces cinq justes se sont rassemblés, pourquoi nous avons ces « anomalies grammaticales » avec des ה, pourquoi la Haggadah commence par un ה, pourquoi chaque plaie était constituée de 5 plaies, de même le Magguid nous enseigne plus loin ביד חזקה « d’une main puissante » la main est constituée de 5 doigts (et dans ce passage le Magguid rapporte 5 couples de mots) tout cela en regard des 5 mérites grâce auxquelles les juifs sont sortis d’Egypte.
[ט] On peut également donner une autre explication, les sages nous rapportent que c’est par le mérite de Yossef (Joseph) qui n’a pas succombé à la tentation de la femme de Putiphar qui l’aguichait que les juifs sont sortis d’Egypte, et de ce fait Hachem lui rajouté une lettre de Son saint nom un ה, comme on voit dans les Téhilim (Psaume 86) עֵדוּת, בִּיהוֹסֵף שָׂמו. Par cela on explique toutes les allusions mentionnées plus haut (pourquoi les 5 sages se sont rassemblés, les anomalies grammaticales..) : c’est du fait de la pureté de Yossef qui a mérité d’avoir un ה rajouté, et grâce à lui que les juifs sont sortis d’Egypte.
3) Toujours le Rav Raqa’h, dans le même style
[יא] On peut expliquer également en utilisant ce que nous enseigne le Midrash, A propos du verset (Shémot / Exode Ch. 3 v1)
וַיָּבֹא אֶל-הַר הָאֱלֹקִים חֹרֵבָה
et était parvenu à la montagne divine, au mont Horeb.
Le mont où ils reçurent la Torah porte 5 noms:
- Har Elokim (« mont de D.ieu)
- Har Bashan
- Har Gavnounim
- Har ‘horev
- Har Sinaï
La Torah nous dit בְּהוֹצִיאֲךָ אֶת-הָעָם מִמִּצְרַיִם, תַּעַבְדוּן אֶת-הָאֱלקִים, עַל הָהָר הַזֶּה , « quand tu auras fait sortir ce peuple de l’Égypte, vous adorerez le Seigneur sur cette montagne même », car par le mérite de la Torah que les hébreux vont recevoir ultérieurement, nos ancêtres sont sortis d’Egypte et c’est pour cela que la Torah qui est constituée de 5 livres a été donnée au mont Sinaï qui a 5 noms, le tout pour Israël ישׂראל qui est constitué de 5 lettres. C’est pour cela que, de manière allusive, ces 5 sages se sont rassemblés pour rappeler tous les miracles de la sortie d’Egypte dont l’Eternel nous a fait sortir par le mérite de Torah qui est constituée de 5 livres, au mont Sinaï qui a 5 noms etc.
Le Rav Raqa’h poursuit cette explication en détaillant l’avis de chacun de ces cinq sages, je vous renvoie à son livre פרסומי ניסא
4) פרסומי ניסא– explications selon le mode דרש page 176
Rapportons d’abord ce que dit le rav Néoth Yaakov page 36, sur le fait que ces sages ont parlé de la sortie d’Egypte toute la nuit, cela nous suggère en allusion que la discussion (disputation) entre eux cette nuit là était la même qui animera bien plus tard les commentateurs médiévaux comment ont-ils pu sortir au bout de 210 ans alors que l’Eternel a bien précisé (Genèse, Ch. 15, V13)
וַיֹּאמֶר לְאַבְרָם, יָדֹעַ תֵּדַע כִּי-גֵר יִהְיֶה זַרְעֲךָ בְּאֶרֶץ לֹא לָהֶם, וַעֲבָדוּם, וְעִנּוּ אֹתָם–אַרְבַּע מֵאוֹת, שָׁנָה.
D.ieu dit à Abram: « Sache-le bien, ta postérité séjournera sur une terre étrangère, où elle sera asservie et opprimée, durant quatre cents ans. »
Pour chacun de ces Tanaïm (Sages de la Mishna) nous trouvons une réponse adaptée à son [ou ses] enseignement, nous pouvons nous même expliquer selon la voie qu’il a tracée :
En premier Rabbi Eliêzer le grand, fils de Horkanos : est connu son enseignement dans le midrash au début de la Parasha de Masêé et également dans le midrash Tan’houmah, où il dit.
נָחִיתָ כַצֹּאן עַמֶּךָ– בְּיַד-מֹשֶׁה וְאַהֲרֹן.
Tu conduisis comme un troupeau ton peuple, par la main de Moïse et d’Aaron.
Que signifie נָחִיתָ ? en fait ce mot est l’abrégé de l’expression suivante (les lettres en grand forment le mot נָחִיתָ )
נסים עשית עמהם חיים נתת להם ים קרעת להם תורה נתת להם, ועל ידי מי על ידי משה ואהרן
Tu as fait des miracles en leur faveur, Tu leur as donné la vie, Tu leur as fendu la mer, Tu leur as donné la Torah ; et par l’intermédiaire de qui ? Moshé et Aharon ! Tel est son enseignement.
On peut faire un lien avec notre question (210 ans au lieu de 400 ans) en rappelant ce que nous apprend la Guémara de Shabbat (page 10b) : Rava fils de Ma’hsiah dit au nom de Rav ’Hama Bar Goriah qui dit au nom de Rav : un homme ne doit jamais faire de différence (préférence) entre ses enfants, car à cause de deux « pièces de laine » que Yaâkov a donné à Yossef en supplément par rapport aux autres frères, nos ancêtres sont descendus en Egypte. Les Tossafoth expliquent que bien que de toute manière on avait le décret עֲבָדוּם, וְעִנּוּ אֹתָם אַרְבַּע מֵאוֹת, שָׁנָה (Genèse Ch. 15 v13) « où elle sera asservie et opprimée, durant quatre cents ans » peut être qu’une oppression aussi forte n’avait pas été décrétée et que celle-ci est venue du fait de la vente de Yossef par ses frères (due à cette préférence entre les enfants), car les quatre cents ans ont débuté à la naissance d’Isaac [et donc les 400 ans ont bien été effectués, d’où vient une telle pénibilité dans l’asservissement : de la vente de Yossef] (ceci étant la version du Rachal zal).
Il est possible de dire que ce qu’affirment les Tossafoth « que les 400 ans ont débuté à la naissance d’Isaac », vient du raisonnement suivant: comme la pénibilité accrue de l’esclavage a été décrétée du fait de la vente de Yossef, on ne peut donc plus dire que c’est la pénibilité accrue de l’esclavage qui a complété le nombre d’années prévues initialement (400 ans) ; en conséquence qu’est ce qui a permis de compléter ce nombre d’années ? Les Tossafoth nous indiquent que le début du décompte des années est à partir de la naissance d’Isaac.
On trouve, également une disputation entre Yossef et ses frères : les frères de Yossef considéraient qu’ils avaient un statut d’Israélites (le respect des Mitsvoth de la Torah étant obligatoire) et n’étaient plus considérés comme des Noachides (qui ne sont astreints qu’aux 7 lois des enfants de Noé, en conséquence si une loi Noachide est plus sévère qu’une loi de la Torah ils n’étaient pas soumis à la loi Noachide) tandis que Yossef considérait qu’ils avaient un statut de Noachides (et donc non astreints aux lois de la Torah, cela signifie qu’ils accomplissaient la Torah de manière volontaire et non parce qu’ils y étaient astreints et donc s’il y a une loi Noachide plus sévère qu’une loi de la Torah, ils étaient soumis à la loi Noachide). La conséquence de cette discussion est que si un animal est abattu (rituellement) mais se débat encore alors la viande est permise par la Torah et interdite par la loi Noachide. Les frères de Yossef en consommaient donc, puisqu’ils se considéraient comme Israélites, ce qui était une faute aux yeux de Yossef.
Pour les frères de Yossef, ayant un statut d’Israelite, Abraham avait acquis la terre d’Israël par le principe de ‘Hazaqa (il a pris possession de la terre de Canaan en en parcourant la terre de long en large) et donc le décret d’exil (Genèse, Ch. 15, V13 – rappelé plus haut ) ne pouvait pas avoir débuté à la naissance d’Isaac puisqu’il y est mentionné בְּאֶרֶץ לֹא לָהֶם, dans une terre qui n’est pas la leur [et Isaac était dans la terre acquise par son père Avraham selon le principe de ‘Hazaqa].
On comprend mieux maintenant les paroles des Tossafoth, puisque Rav ‘Hama bar Goria dit que c’est du fait de la vente de Yossef qu’ils sont descendus en Egypte, et donc on est obligé de dire que c’est à cause de la vente de Yossef que la dureté [extrême] de l’esclavage est intervenue, puisqu’initialement le décret était « Sache-le bien, ta postérité séjournera sur une terre étrangère, où elle sera asservie et opprimée, durant quatre cents ans ». En conséquence on doit dire que Yossef avait raison, qu’ils avaient un statut de Noachides et donc les 400 ans ont pu débuter à la naissance de Isaac [qui était dans une terre qui le leur appartenait pas] puisqu’Avraham, ayant un statut de Noachide, n’avait pas acquis la terre d’Israël selon le principe de ‘Hazaqa ; on peut donc absolument dire « une terre qui ne leur appartenait pas » [et l’exil a bien pu débuter à la naissance d’Isaac].
Par cela on résout ce qui posait difficulté au Rav יושב אהלים sur les paroles de Tossafoth ramenées précédemment indiquant que la difficulté de l’esclavage était due à la vente de Yossef ; cela est difficile puisqu’on voit que c’est parce qu’il ramenait les turpitudes de ses frères que Yossef a été vendu. A cela Tossafoth répondent que l’exil a débuté à la naissance de Isaac, car Avraham n’avait pas acquis la terre d’Israël par le procédé de ‘Hazaqa (qui ne s’applique pas aux Noachides) et donc Yossef avait raison ; sa vente n’était donc pas justifiée et donc la difficulté de l’esclavage était bien due à cette vente [et non à cause du fait qu’il ramenait leurs turpitudes].
Le Rav divré Shémouel ZaL, Béréshit page 5, éprouve une difficulté sur l’explication de Tossafoth. En effet, le verset dit clairement « où elle sera asservie et opprimée, durant quatre cents ans » c’est-à-dire que même sans la vente de Yossef, il était déjà décrété une oppression de 400 ans et comment les Tossafoth ont-ils pu conclure que la grande oppression de l’esclavage est venue du fait de la vente de Yossef ?
En fait on peut expliquer le verset de la manière suivante : « où elle sera asservie et opprimée, durant quatre cents ans » il était obligatoire d’avoir un exil de 400 ans pour avoir la potentialité de subir asservissement et oppression ; c’est-à-dire que les 400 ans sont impliqués par le verset, et parmi ces 400 ans il y a des années d’asservissement et d’oppression (mais pas tous les 400 ans) ; parmi ces années d’oppression certaines étaient dues à la vente de Yossef.
Il est raconté dans le Midrash que lors de la fente de la mer, l’ange du mal (ס »ם) s’est élevé et a porté l’accusation suivante : quelle différence y a-t-il entre ceux-ci et ceux la ? Ceux-ci sont des idolâtres et ceux là sont également des idolâtres ! Le Saint, béni soit-Il, a rétorqué, jugerais-tu de la même manière un acte volontaire et un acte non prémédité, jugerais-tu de la même manière un acte de quelqu’un qu’on force et un acte volontaire ?
Le Rav יושב אהלים éprouve une difficulté à cet enseignement : en quoi est ce une réponse de dire qu’on les a forcé ? On sait bien que dans le cas de l’idolâtrie, on doit se laisser tuer plutôt que de fauter ! De même quelqu’un qui fait un acte de manière inconsciente doit tout de même réparer cet acte en apportant un sacrifice ; et donc même si on admettait qu’ils ne sont pas passibles de mort sur cette faute d’idolâtrie, ils n’avaient pas non plus de mérite pour qu’on puisse accomplir ce miracle en leur faveur !
Il est donc clair que ce midrash considérait que les Hébreux n’avaient pas encore un statut d’Israélite (soumis aux lois de la Torah) et ce tant qu’ils n’avaient pas encore reçu la Torah ; tel est d’ailleurs l’avis du Rambam (Chapitre 10 des lois sur les rois). On comprend mieux maintenant l’intention de Ribbi Eliêzer ben Horkanos. נָחִיתָ est une abréviation de :
- נסים עשית עמהם : Tu as fait des miracles en leur faveur: dans le fait que Tu as considéré que la dureté de l’esclavage comptait deux fois
- Pour la vente de Yossef
- Pour le décret du verset qui indiquait déjà qu’ils allaient être exilés avec des duretés pendant 400 ans.
Car même pour la vente de Yossef, les frères étaient coupables puisque Yossef avait raison : leur statut était bien celui de Noachides. C’est cela le miracle, la dureté de l’esclavage a compté pour réparer la faute de la vente de Yossef bien que une certaine dureté avait déjà été décrétée lors du « l’alliance entre les morceaux » (Genèse, Ch. 15, V13).
- חיים נתת להם ים קרעת להם: comme ils avaient un statut de Noachides, puisque qu’ils ont été jugés coupables de la vente de Yossef et qu’ils ont été punis par la difficulté (supplémentaire) de l’esclavage bien qu’il y ait déjà eu de décret de « l’alliance entre morceaux », alors grâce à cela חיים נתת להםTu leur a donné la vie puisqu’ainsi l’accusation de l’ange de la mort, qui voulait les engloutir dans la mer en argumentant que les deux peuples étaient des idolâtres, n’a pas été retenu. La loi n’était pas du côté de l’ange de la mort du fait de leur statut de Noachides. Comme ils ont été forcés [à pratiquer l’idolâtrie] il sont ainsi quittes [les Noachides n’ayant pas à se laisser tuer plutôt que de transgresser l’interdit d’idolâtrie]. C’est ce que nous dit Ribbi Eliêzer Tu leur a donné la vie, Tu leur a fendu la mer c’est-à-dire que Tu leur a donné la vie au moment où tu leur a ouvert la mer car ils avaient un statut de Noachides.
- תורה נתת להםTu leur a donné la Torah après la sortie d’Egypte et la fente de la mer pour nous dire en allusion qu’avant (le don de la Torah) ils n’avaient pas le statut d’Israélite mais seulement de Noachides.
En conséquence pour Ribbi Eliêzer le Grand ils sont sortis en temps et pas avant l’heure (les 400 ans ayant été comptés depuis la naissance d’Isaac).
On peut également expliquer l’intention de Ribbi Eliêzer littéralement, comme on l’enseigne dans le Midrash (Dévarim Rabba, Parasha 2) ; Ribbi dit « lorsque les Hébreux sont sortis d’Egypte ils ne sont sortis qu’avec ces cinq « choses » :
- Avec des souffrances/malheurs ;
- Avec la téshouva (repentance) ;
- Avec le mérite des Patriarches ;
- Avec la miséricorde divine ;
- Avec la fin (הקץ)
Et donc d’après R. Eliêzer ils sont sortis par le mérite de ces 5 « choses ».
Le Rav Raqa’h poursuit ses explications pour chacun des Rabbanim. J’espère avoir le mérite de pouvoir transcrire ses propos une autre année.