Trentième cinquième passage – Voici les dix plaies
Trentième sixième passage – Ribbi Yéhouda en a donné un moyen mnémotechnique
אֵלּוּ עֶשֶׂר מַכּוֹת שֶׁהֵבִיא הַקָּדוֹשׁ בָּרוּךְ הוּא עַל הַמִּצְרִיִּים בְּמִצְרַיִם. וְאֵלּוּ הֵן
.דָּם. צְפַרְדֵּעַ. כִּנִּים. עָרוֹב. דֶּבֶר. שְׁחִין. בָּרָד. אַרְבֶּה. חֹשֶׁךְ. מַכַּת בְּכוֹרוֹת:
רַבִּי יְהוּדָה הָיָה נוֹתֵן בָּהֶם סִימָנִים: דְּצַ »ך. עַדַ »ש. בְּאַחַ »ב:
Voici les dix plaies que le Saint, béni soit-Il a infligé aux Egyptiens en Egypte :
- Le sang ;
- La grenouille[1];
- La vermine (les poux) ;
- Les bêtes sauvages ;
- La peste ;
- Les plaies pustulantes ;
- La grêle ;
- Les sauterelles ;
- Les ténèbres ;
- La morts des premiers-nés.
Ribbi Yéhouda en a donné un moyen mnémotechnique[2] (un signe, en donnant les premières lettres des plaies) : Détsakh, Âdash, Béa’hab
1) Explication littérale tirée de la Haggadah Ish Matslia’h pages 156-157
Quelles sont les « deux, deux » rapportées dans le passage « précédent » ? (passage 34) Voici les dix plaies que le Saint, béni soit-Il, a infligé aux Egyptiens en Egypte, le Rav Aboudraham indique : « les gens débutent (le passage) par voici les dix plaies et poursuivent par l’énumération des plaies, ceci est une erreur ; en réalité voici les dix plaies est la continuation de la phrase précédente « deux… deux ». Sang, Grenouille, Vermine, Bêtes sauvages, Peste, Plaies pustulantes, Grêle, Sauterelles, Ténèbres, Mort des premiers nés. Ribbi Yéhoudah en a donné un moyen mnémotechnique en prenant les premières lettres des plaies: Détsakh, qui sont des plaies terrestres (la mer [Nil], la poussière..), Âdash qui sont des plaies très rares, c’est-à-dire que ces évènements peuvent survenir mais en des occasions très rares, le miracle est qu’elles sont survenues au moment précis où elles ont été prévues, Béa’hab ces plaies sont des plaies qui viennent du ciel, le Magguid y a associé la mort des premiers nés car cette plaie n’a pas de plaie semblable (pour pouvoir y être raccrochée).
2) Explication littérale tirée de la Haggadah Kos Eliahou page 66
« Voici les dix plaies que le Saint, béni soit-Il a infligé aux Egyptiens en Egypte»
- Les Egyptiens en furent frappés mais non les Enfants d’Israël qui ne subirent aucune des 10 plaies et ce sont là les dix miracles qui ont été accomplis au profit de nos pères en Egypte (de ne pas avoir subi des évènements « naturels » auxquels leurs voisins Egyptiens étaient soumis).
- Sur ces 10 plaies, Ribbi Yéhouda nous donne un indice par l’abréviation
דצ״ך עד״ש. באה׳׳ב
Nous disons que les plaies étaient sur les Egyptiens et non sur les Enfants d’Israël ; sur cela le Magguid apporte les propos de Ribbi Yéhouda qui donne des « signes », ceci se rapporte à ce qu’écrit Rabbénou Shimshon en nom du ARIZAL et voici ses propos :
- Par la plaie avec laquelle Il frappait les Egyptiens, Il guérissait Israël c’est-à-dire qu’avec les lettres דְּצַ »ך. עַדַ »ש. בְּאַחַ »ב les Egyptiens ont été frappés, et avec ces mêmes lettres les Hébreux ont été soignés[3]. Il s’agit de trois noms saints (à ne pas prononcer) d’abord דעב formé des trois premières lettres (de notre moyen mnémotechnique) ensuite צדא formé par les lettres en seconde position et כשחב formé par les dernières lettres.
- En Egypte, ceci exclut la mer dans laquelle les Egyptiens furent frappés de 50 plaies selon l’avis de Ribbi Yossi Haggaléli rapporté plus loin (passage 37).
3) Explication tirée tirée d’un livre très profond de Rabbénou Yaâkov Abihséra בּגדי השׂרד
L’explication suivante est tirée d’un livre très profond de Rabbénou Yaâkov Abihséra בּגדי השׂרד qui donne généralement des explications d’après le sens « caché », la mystique. Dans ce développement le « Abir Yaâkov »[4] fait un parallèle entre les dix plaies et les dix paroles (« dix commandements »).
Chacune des dix explications est indépendante des autres, lors de la soirée du Sedder on peut choisir un ou deux morceaux. J’ai personnellement choisi de découper selon le regroupement fait par Ribbi Yéhouda (lorsqu’il énonce son moyen mnémotechnique : 3-3-4)
Il me semble que les dix plaies viennent en regard des dix paroles (10 commandements) ; les Egyptiens ont voulu empêcher les enfants d’Israël de recevoir la Torah et c’est en vue de la Torah qu’Hachem a créé le monde ; si les juifs n’avaient pas reçu la Torah, le monde serait retourné au « chaos » initial (Tohu-Bohu).
Pharaon et ses conseillers suivaient les voies des ténèbres (le mal) et toutes leurs pensées étaient de trouver des moyens d’empêcher les Hébreux de sortir; finalement selon leur folie que serait-il advenu de la Torah ? Mais leur cœur s’est bouché à toute compréhension de ce qu’ils voyaient (les plaies) car c’est l’habitude du côté du mal (Sitra A’hara) : ceux qui le poursuivent ne font pas attention à ce qu’il adviendra au bout du compte ; en conséquence les dix plaies sont en regard des 10 paroles (10 commandements) pour leur montrer qu’ils ont reçus les plaies en « remboursement , en échange» car ils voulaient empêcher les Hébreux de recevoir les dix commandements [et donc une plaie pour chaque commandement]. Et cela vaut largement que les Egyptiens et 1000 fois plus disparaissent plutôt que les Israélites ne reçoivent pas les 10 commandements.
Chaque plaie vient face en regard d’un des dix commandements mais dans l’ordre inverse (première plaie en face du dernier commandement, etc. …, dernière plaie face au premier commandement).
- La première plaie, דם le sang est en regard de « tu ne convoiteras point», car la convoitise vient de l’échauffement du sang (des passions) ; de plus les lettres qui suivent דם sont הן (de valeur numérique 55), si on rajoute le nombre de lettres cela fait 57 qui est la valeur numérique que חמדה (57) qui signifie convoitise.
C’est ce qui leur est signifié en allusion par cette plaie : vous Egyptiens voulaient empêcher ce peuple saint prêt à prendre sur lui la Mitsva de ne pas convoiter et de ne pas la transgresser même si le sang s’échauffe et le cœur s’échauffe en nous pour convoiter et désirer, pour l’honneur de Son Saint Nom les enfants d’Israël se renferment sur eux-mêmes et attendent que la passion se calme, que le sang se refroidisse.
En conséquence, en regard de cela [les Egyptiens ne voulaient pas les laisser recevoir la Torah dans laquelle il est interdit de convoiter, alors ils ont été frappés par une plaie qui porte en son nom une allusion à la convoitise, les autres passages sont sur le même registre] l’Eternel a envoyé aux Egyptiens cette plaie du sang, selon le principe « comportement en fonction du comportement » מדה כנגד מדה.
- La seconde plaie, les grenouilles, vient en regard du commandement ordonnant de ne pas faire de faux témoignage. Car le mot grenouille צפרדע peut se décomposer avec les mots פּרץ עד «enfreint témoin ». En effet, celui qui fait un faux témoignage enfreint les règles du monde et renie le fait qu’Hachem surveille la création (la présence divine dans Son monde et le fait qu’Il s’occupe et surveille de tout un chacun et sait que quelqu’un profère un faux témoignage ; s’il avait la foi que l’Eternel le « regarde » il ne pourrait pas transgresser).
Car s’il croyait qu’Hachem sait ce qu’il y a dans les cœurs il serait saisi de crainte et ne ferait pas de faux témoignage et donc il est certain qu’il renie, comme le dit le Roi David (que la paix soit sur lui) à propos de celui qui médit (Psaumes Ch. 12, v5) :
אֲשֶׁר אָמְרוּ, לִלְשֹׁנֵנוּ נַגְבִּיר–שְׂפָתֵינוּ אִתָּנוּ: מִי אָדוֹן לָנו
Ceux qui disent: « Par notre langue nous triomphons, nos lèvres sont notre force: qui serait notre maître? »
Voilà donc qu’il renie tout et ne témoigne pas que D.ieu est Maitre de toute chose, car tout a été créé pour Son honneur, pour Le louer, Le bénir et accomplir Ses commandements.
En conséquence, en regard de cela, les Egyptiens qui souhaitaient empêcher le peuple Saint qui était prêt à prendre sur lui le commandement « tu ne feras point de faux témoignage » et ne voulaient pas à plus forte raison qu’ils témoignaient sur la Divinité, Maître de toute chose, et son unicité, vinrent les grenouilles qui témoignent sur sa Divinité et punissent les Egyptiens selon le principe « comportement en fonction du comportement « מדה כנגד מדה».
- Les poux כּנים: cette plaie est en regard de « tu ne voleras point » ; le mot כּנים a une valeur numérique de 120 ce qui est deux fois 60. 60 est la valeur numérique du mot גנבה = vol. Car un voleur vole à la fois un être humain mais aussi la « connaissance de l’Eternel » ; en effet il ne croit pas que Hachem l’observe et voit tous ses actes (sinon il ne volerait pas). En fait, un voleur, avec sa pensée étroite considère qu’il réduit la possession de celui qui a été volé et que lui-même s’enrichit.
En réalité c’est l’inverse qui se produit car la personne volée voit sa perte compensée par l’Eternel et le voleur subit malédiction sur malédiction jusqu’à sa destruction comme le dit le verset
מְאֵרַת ה׳, בְּבֵית רָשָׁע
La malédiction de l’Eternel repose sur la maison du méchant
Et c’est bien là le comportement des poux qui viennent sucer le sang de l’homme pour se nourrir mais en fait courent à leur perte, ils vont se faire attraper et tuer ne pouvant pas s’enfuir.
En fait, ces poux que Hachem a fait se répandre en Egypte, Il leur a donné la force et la capacité de résister et les Egyptiens ne pouvaient plus les supporter ; ceci est « comportement en fonction du comportement » מדה כנגד מדה. De la même manière que les Egyptiens voulaient empêcher le peuple saint qui était prêt à prendre sur lui la Mitsva « tu ne voleras point » (d’accomplir cette Mitsva) ainsi il les a punis dans leur corps avec les poux qui volaient leur sang et les Egyptiens ne pouvaient plus se séparer de ces poux.
- Les bêtes sauvages ערוב, cette plaie est en regard de לא תנאף, tu ne commettras point d’adultère. En effet, celui qui commet un adultère provoque des mélanges de descendances[5]. Ainsi ערוב a pour valeur numérique 278, si on y ajoute 3 correspondant aux 3 lettres de la racine ערב on obtient 281 qui est la valeur de ערוה qui désigne toute relation interdite.
En conséquence les Egyptiens furent frappés de la plaie des bêtes sauvages « comportement en fonction du comportement » מדה כנגד מדה. . Ils voulaient empêcher le peuple saint prêt à prendre sur lui la Mitsva de « tu ne commettras point d’adultère » et ne pas mélanger des descendances avec d’autres, de pratiquer cette Mitsva. En conséquence les Egyptiens ont été punis par la plaie des bêtes sauvages.
- La peste דבר, cette plaie est en regard de לא תרצח, tu ne tueras point, car ils voulaient empêcher le peuple saint qui était prêt à prendre sur lui la Mitsva d’interdiction du meurtre d’accomplir cette Mitsva. En conséquence les Egyptiens ont été frappés par la peste (meurtrière) en fonction du principe « comportement en fonction du comportement » מדה כנגד מדה.
- שחין, les plaies pustulantes, cette plaie vient en regard de tu honoreras ton père et ta mère, or on trouve que l’Eternel fait ressembler Son propre honneur à celui des parents, comme il est écrit (Proverbes, Ch. 3, v9)
כַּבֵּד אֶת-ה׳, מֵהוֹנֶךָ;
Honore l’Eternel avec tes biens,
Et nous avons la même construction dans les dix commandements (Exode, Ch. 20, v11):
כַּבֵּד אֶת-אָבִיךָ, וְאֶת-אִמֶּךָ-
Honore ton père et ta mère,
Cela est mis en allusion dans le mot שחין, car ce mot lorsqu’on prend chacune des lettres qui le constituent : שי״ן חי״ת יו״ד נו״ן, si on prend la valeur numérique des lettres du milieu (ייוו) on obtient 32 ce qui est la valeur numérique du mot כבוד honneur, et le mot שחין (de valeur 368) lui-même à la même valeur que שוה לה׳ (367) auquel on ajoute un de l’expression elle-même (soit 368). C’est-à-dire que l’honneur dû au père et à la mère est équivalent à celui dû à l’Eternel. Lorsqu’on prend la valeur numérique des dernières lettres נתדן (504) on obtient la même valeur numérique que celle de la suite du verset אֶת-אָבִיךָ, וְאֶת-אִמֶּךָ (en ajoutant le nombre de lettres) !!
On voit donc que dans le mot שחין on a de nombreuses allusions à Honore ton père et ta mère, et de l’équivalence de cet honneur à celui dû à l’Eternel. En fait celui qui est effronté envers son père il est très probable que ce n’est pas son père ; de plus celui qui est effronté la maladie צרעת « lèpre » s’abat sur lui, comme il est écrit (Chroniques II, Ch. 26 v19)
וַיִּזְעַף, עֻזִּיָּהוּ, וּבְיָדוֹ מִקְטֶרֶת, לְהַקְטִיר; וּבְזַעְפּוֹ עִם-הַכֹּהֲנִים, וְהַצָּרַעַת זָרְחָה בְמִצְחוֹ לִפְנֵי הַכֹּהֲנִים בְּבֵית ה׳, מֵעַל, לְמִזְבַּח הַקְּטֹרֶת.
Ouzzia se mit en colère, tandis qu’il tenait en main l’encensoir à fumigation, et alors qu’il s’emportait contre les prêtres, la lèpre brilla sur son front, en présence des prêtres, dans le temple de l’Eternel, auprès de l’autel des parfums.[6]
sur son front se voyait son effronterie. Un autre raison de faire égaler le respect dû aux parents à celui dû à l’Eternel est que par les égards montrés aux parents, l’homme se ressaisit et fait un raisonnement a fortiori, car il se rend compte qu’à plus forte raison il doit honorer l’Eternel , car ses parents ne sont que les intermédiaires par lesquels l’Eternel a provoqué sa venue en ce monde et déjà cet individu doit être vigilant à l’honneur dû à ceux-ci, à plus forte raison doit il honorer l’Eternel qui a créé ce monde par bonté et « désire » donner du bien, a créé l’homme, lui a préparé de quoi subsister. Ne doit-il pas, à bien plus forte raison, servir le Créateur, bénir Son nom jour et nuit. A contrario, celui qui renie Ses bienfaits n’a pas de vie et de place dans ce monde mais doit rester isolé comme les lépreux.
De plus, le mot שחין a la même valeur numérique (368) que celle du mot אלקים (c’est le nom de D.ieu qui correspond à la justice rigoureuse) lorsqu’on écrit pleinement les lettres de ce mot comme cela אל״ף למ״ד ה״י יו״ד מ״ם (מלוי דיודי״ן) qui vaut 300, les 68 restants correspondent au mot חיים ce qui correspond finalement à l’expression usuelle חיים אלקים « D.ieu vivant ».
En conséquence, les Egyptiens qui voulaient empêcher cette sainte nation, qui était prête à prendre sur elle d’honorer ses parents par laquelle on en arrive par un raisonnement a fortiori à servir le D.ieu vivant חיים אלקים , d’accomplir cette Mitsva et a fortiori de servir l’Eternel, ont été frappés de la plaie des ulcères car ainsi ils se séparent les uns des autres (comme le lépreux).
- La grêle, בּרד, cette plaie est en regard du respect du Shabbat. On sait en effet que les lettres qui sont prononcées avec une même partie de la bouche peuvent s’inter-changer. [7]
Les lettres dentales sont זשסרץ, le ר peut donc s’inter-changer avec la lettre ש. De même on a les palatales דטלנת on peut donc inter-changer le ד avec le ת. Ces deux transformations donnent le mot שׁבּת Shabbat.
La raison pour laquelle cette plaie vient en regard du Shabbat vient du fait que D.ieu a donné le Shabbat a son peuple pour le repos, la jouissance et Il a ordonné
אַל-יצֵא אִישׁ מִמְּקֹמוֹ–בַּיּוֹם הַשְּׁבִיעִי
Que chacun demeure où il est, que nul ne sorte de son habitation le septième jour.[8]
Les Egyptiens voulaient empêcher le peuple saint qui était prêt à prendre sur lui le Shabbat qui est repos, jouissance sans transport d’objets d’un domaine à un autre, d’accomplir cette Mitsva ; il était juste que s’abatte sur eux la grêle et qu’ils soient atteints de souffrances et d’affliction et restent cloitrés[9] chez eux « comportement en fonction du comportement » מדה כנגד מדה
- ארבה, sauterelles : cet plaie est en regard du commandement
לא תִשָּׂא אֶת-שֵׁם-ה׳ אֱלקֶיךָ, לַשָּׁוְא:
Tu n’invoqueras point le nom de l’Éternel ton D.ieu à l’appui du mensonge;
Lorsqu’on épelle chaque lettre (on remplit les lettres) du mot ארבה on a : אל״ף רי »ש בּי »ת ה »א (de somme 1039) on retrouve la même valeur que לא תשׂא שוא avec 1 en plus pour l’ensemble de l’expression (1038+1=1039).
Car, celui qui jure en vain provoque que les bêtes nuisibles viennent dans le monde et que les sauterelles dévorent les récoltes. De ce fait les Egyptiens qui voulaient empêcher le peuple saint qui était prêt à accepter cette Mitsva il est normal qu’ils aient été atteint par la plaie des sauterelles.
- חשך les ténèbres, cette plaie vient en regard du commandement
ֹלא-יִהְיֶה לְךָ אֱלֹקִים אֲחֵרִים
Tu n’auras point d’autre d.ieu que moi
La raison évidente est que celui qui pratique l’idolâtrie va dans les ténèbres בְּגֵיא צַלְמָוֶת (Téhilim 23 V4) dans une « terre sombre » (et Rashi explique que cela se rapporte à celui qui falsifie), car ces idoles sont « obscures » et ceux qui les servent marchent dans l’obscurité.
Donc comme les Egyptiens voulaient empêcher le peuple saint qui était prêt à accepter cette Mitsva de ne pas adorer une idole ; en conséquence les Egyptiens ont été frappés par la plaie de l’obscurité, « comportement en fonction du comportement » מדה כנגד מדה.
- מכת בכורות – mort des premiers nés : cette plaie vient en regard du premier commandement
אָנכִי ה׳ אֱלֹקֶיךָ, אֲשֶׁר הוֹצֵאתִיךָ מֵאֶרֶץ מִצְרַיִם
Je suis l’Éternel, ton D.ieu, qui t’ai fait sortir du pays d’Égypte
Ce commandement est équivalent à tous les autres réunis, comme l’enseignent les sages. Comme la plaie est équivalente à toutes les autres (de la même manière que ce commandement est équivalent à tous les autres), le début des mises en garde a été cette plaie (Exode Ch4 v23)
הִנֵּה אָנֹכִי הֹרֵג, אֶת-בִּנְךָ בְּכֹרֶךָ.
Eh bien! Moi, je ferai mourir ton fils premier-né.[10]
Egalement, comme le premier des « dix commandements » Je suis l’Éternel, ton D.ieu, qui t’ai fait sortir du pays d’Égypte a été dit de la « bouche » de l’éternel, en conséquence la mort des premiers nés a été faite par l’Eternel « en personne ».
Et comme les Egyptiens voulaient empêcher le fils aîné [premier] (de l’Eternel qu’est Israël) d’aller servir l’Eternel maître de toute chose, qui fut le « premier » dans le monde[11], en conséquence les Egyptiens ont été frappés par la mort des premiers nés.
4) Commentaire tiré du livre ניסא פרסומי de R. Yaaqov Raqa’h (Lybie) page 276.
Voici les dix plaies : le Rav « Haim Lerosh » rapporte au nom du La’hmé Todah l’enseignement suivant :
- דם צפרדע כנם, les trois premières plaies, ces mots sont constitués de 10 lettres en tout,
- ערוב דכר שחן, les trois plaies suivantes, ces mots sont également constitués de 10 lettres en tout,
- ברד ארבה חשך, les trois plaies suivantes, ces mots sont également constitués de 10 lettres en tout,
- בכורות, la dernière plaie, est constituée de 6 lettres
En tout nous avons 36 lettres. De manière allusive, la Torah utilise אלה dont la valeur numérique est 36 lorsque Hashem demande à Moshé d’aller annoncer les plaies à Pharaon ‘Exode Ch. 10 v1)
וַיֹּאמֶר ה׳ אֶל-מֹשֶׁה, בֹּא אֶל-פַּרְעֹה: כִּי-אֲנִי הִכְבַּדְתִּי אֶת-לִבּוֹ, וְאֶת-לֵב עֲבָדָיו, לְמַעַן שִׁתִי אֹתֹתַי אֵלֶּה, בְּקִרְבּו
L’Éternel dit à Moïse: « Rends toi chez Pharaon; car moi même j’ai appesanti son cœur et celui de ses serviteurs, à dessein d’opérer tous ces prodiges autour de lui
On peut constater que, dans notre passage, l’orthographe n’est pas précise car on écrit ערב (sans ו) et שחין (avec un י) mais le décompte de lettres reste alors inchangé (une lettre en moins et une lettre en plus).
On a la même allusion dans la Torah, lorsque D.ieu demande à Moshé Rabbénou d’aller voir Pharaon : בֹּא אֶל-פַּרְעֹה (va chez Pharaon). Les dernières lettres de ces trois mots forment notre mot אלה (dont la valeur numérique est 36) ! En fait D.ieu lui dit : « va chez Pharaon pour lui infliger les 10 plaies qui sont constituées de 36 lettres ». On a également בא אֶל qui vaut 36 (34 auquel on ajoute un pour chacun des mots ce qui fait 36).
Le mot כנם possède une autre orthographe כנים et alors le nombre de lettres des 10 plaies est de 37, on peut dire que là aussi le Magguid nous donne une allusion car il nous dit « voici les 10 plaies » et il utilise pour la dernière plaie (mort des premiers nés) מכת בכורות ce qui nous fait alors en tout 40 lettres (37+3 de מכת), ceci est conforme à l’opinion de Ribbi Eliezer (Plus loin R. Eliezer indique que chaque plaie était constituée de 4 plaies) qui nous enseigne que les Egyptiens ont été frappés, en Egypte, de 40 plaies en relation avec les 40 lettres des noms des plaies (notre dernier décompte).
Poursuivons avec le même auteur quelques enseignements sur les 10 plaies (Pirsoumé Nissa pages 376-382 ; je ramène uniquement quelques passages, entre crochets je ramène la référence précise dans le livre):
דם – le sang [דם א]: le Rav ‘Haim Lerosh ramène au nom du Min’hat Eliahou que cette plaie a été assénée du fait de l’arrêt de la Mitsva de circoncision (arrêt imposée par les Egyptiens) et nous avons une allusion, le mot דם constitue les premières lettres des mots מילה דם « le sang de la circoncision ». Une des raisons pour lesquelles les Egyptiens ont annulé cette Mitsva est qu’ils avaient compris que par celle-ci les enfants d’Israël devenaient sanctifiés et ce qui est sanctifié est dispensé de tout travail (comme tout ce qui est sanctifié pour le Beth Hamiqdash – Temple de Jérusalem) et c’est pour cette raison que les 10 plaies ont débuté par le sang car c’est la première Mitsva que rencontre un nouveau-né, en conséquence ils ont été frappés en premier par le sang.
[דם ב] On peut donner une autre explication, le Nil était une des divinités Egyptiennes, ceux-ci ont été frappés par le sang (le Nil s’est transformé en sang) car ils ont renié l’Eternel créateur de toute chose (en adorant l’idole qu’était le Nil) et donc la première plaie a été le sang du Nil.
צפרדע [א] – grenouille : le Rav Pi Hamedaber nous rapporte au nom du Kéli Yakkar que la cause de cette plaie est dans le fait que Pharaon a profané D.ieu et a renié Son l’existence (du D.ieu unique, omniscient et omnipotent) et c’est pourquoi les grenouilles sont venues et ont sanctifié le Nom Divin comme on l’enseigne dans la Guémarah de Péssa’him que Mishael, ‘Hananiah et Âzariah (trois prophètes) se sont sacrifiés pour le Nom Divin en faisant un raisonnement « a fortiori » (à plus forte raison) à partir des actes des grenouilles[12].
Cela est donné en allusion par l’orthographe utilisée pour annoncer cette plaie ובכה (sur toi) au lieu de l’orthographe normale ובך ; cette exception est présente 3 fois dans tout le Tanakh (la « bible » juive) :
וּבְכָה וּבְעַמְּךָ, וּבְכָל-עֲבָדֶיךָ–יַעֲלוּ, הַצְפַרְדְּעִים.
Toi-même et ton peuple et tous tes serviteurs, les grenouilles vous assailliront (Exode Ch. 7, v29)
כִּי בְכָה, אָרוּץ גְּדוּד בֵּאלֹקַי, אֲדַלֶּג-שׁוּר.
Soutenu par toi, j’attaque un bataillon; grâce à mon D.ieu, j’escalade un rempart. (Samuel 2, Ch. 22, v30)
כִּי אֵלֶיךָ, ה׳ אֲ־דֹ־נָ־י [13]עֵינָי; בְּכָה חָסִיתִי, אַל-תְּעַר נַפְשִׁי
Certes, vers toi, ô D.ieu, mon Maître, se tournent mes yeux, en toi je mets mon attente: ne laisse pas s’écouler ma vie (Psaumes 141, v8)
L’intention du premier verset est Toi-même et ton peuple et tous tes serviteurs, les grenouilles vous assailliront car tu as renié l’existence de l’Eternel et viendront en conséquence s’abattre sur toi une multitude comme le dit le second verset (Samuel) « j’attaque un bataillon », un bataillon de grenouilles s’attaque à Pharaon et aux Egyptiens, et pour quelle raison ? Celle que donne le troisième verset (dans les Psaumes), c’est à dire que Pharaon n’a pas pensé בְּכָה חָסִיתִי « grâce à mon D.ieu (l’Eternel) ». C’est pour cette raison que lorsqu’il a vu cette plaie et les multitudes de grenouilles Pharaon a dit :
וַיֹּאמֶר הַעְתִּירוּ אֶל- ה׳ , וְיָסֵר הַצְפַרְדְּעִים
« Priez l’Éternel, pour qu’il écarte les grenouilles » et Moshé lui répond
-לְמַעַן תֵּדַע, כִּי-אֵין כַּ ה׳ אֱלֹקֵינוּ.
Afin que tu saches que nul n’égal l’Éternel notre D.ieu (Ainsi la négation de l’Eternel par Pharaon est-elle battue en brèche).
כִנִּים [א]: les poux. Dans la Torah et dans la partie concernant cette plaie, le mot כִנִּים apparaît 5 fois dans la Parasha [dans laquelle on parle de cette plaie] (sous diverses orthographes). De plus le mot וְהַךְ « et frappe » qui est utilisé dans le verset annonçant cette plaie n’apparaît que deux fois dans tout le Tanakh (Bible juive) :
וַיֹּאמֶר ה׳, אֶל-מֹשֶׁה, אֱמֹר אֶל-אַהֲרֹן, נְטֵה אֶת-מַטְּךָ וְהַךְ אֶת-עֲפַר הָאָרֶץ; וְהָיָה לְכִנִּם, בְּכָל-אֶרֶץ מִצְרָיִם.
L’Éternel dit à Moïse « Parle ainsi à Aaron: ‘Étends ta verge et frappe la poussière de la terre, elle se changera en vermine dans tout le pays d’Égypte (Shémoth/Exode, Ch. 8, V12)
וְאַתָּה בֶן-אָדָם–הִנָּבֵא, וְהַךְ כַּף אֶל-כָּף; וְתִכָּפֵל חֶרֶב שְׁלִישִׁתָה, חֶרֶב חֲלָלִים–הִיא חֶרֶב חָלָל הַגָּדוֹל, הַחֹדֶרֶת לָהֶם.
Et toi, fils de l’homme, prophétise et frappe d’une main contre l’autre et que l’épée redouble ses coups par trois fois! C’est une épée de massacres, l’épée de la grande victime qui les pourchasse. (Ezéchiel Ch. 21 v 12)
On peut dire, par allusion, par le second verset qui dit וְהַךְ כַּף אֶל-כָּף « et frappe d’une main contre l’autre », que la main est constituée de 5 doigts qui viennent en regard des 5 fois où le mot כִנִּים est donné dans la Torah (passage sur les poux).
דבר – la peste [א]: nos sages nous enseignent que cette plaie avait pour origine le fait que les Egyptiens volaient les troupeaux des enfant d’Israël. De même on peut rapporter ce qu’enseigne le Rav היפה ז״ל que les Egyptiens pratiquaient l’idolâtrie sur ces animaux appartenant aux enfants d’Israël. Or la Guémara de Ârekhin nous enseigne que pour sept raisons les plaies viennent sur terre, et parmi ces sept raisons il y a le vol et l’idolâtrie. On comprend maintenant la raison pour laquelle le texte de la Massoreth (le canon biblique juif) comprend deux fois le mot והפלה. Une première fois pour annoncer notre plaie et l’autre lors de l’annonce des malédictions qui suivent le non-respect des chemins de l’Eternel
וְהִפְלָה ה׳–בֵּין מִקְנֵה יִשְׂרָאֵל, וּבֵין מִקְנֵה מִצְרָיִם; וְלֹא יָמוּת מִכָּל-לִבְנֵי יִשְׂרָאֵל, דָּבָר
Mais l’Éternel distinguera entre le bétail d’Israël et le bétail de Miçraïm (d’Egypte) et rien ne périra de ce qui est aux enfants d’Israël. (Exode Ch. 9 v4)
וְהִפְלָא ה׳ אֶת-מַכֹּתְךָ, וְאֵת מַכּוֹת זַרְעֶךָ: מַכּוֹת גְּדֹלֹת וְנֶאֱמָנוֹת, וָחֳלָיִם רָעִים וְנֶאֱמָנִים
L’Éternel donnera une gravité insigne à tes plaies et à celles de ta postérité: plaies intenses et tenaces, maladies cruelles et persistantes. (Deutéronome Ch. 28 v59)
On peut donner une allusion par ce que nous dit la Torah, que quelqu’un qui est condamné à recevoir des « coups » (מַכּוֹת utilisé dans le second verset) doit en recevoir 40 et pas plus. Et c’est ce que nous dit en allusion le verset, et Hachem distinguera entre toi et les Egyptiens lors de la plaie de Peste, car les Egyptiens pratiquaient l’idolâtrie sur ces troupeaux et de plus ces troupeaux étaient volés aux enfants d’Israël. Or la valeur numérique du mot גזל (vol) est précisément de 40. De plus, Hachem donnera de nombreuses plaies cruelles etc., comme le dit le second verset, pour nous signifier qu’ils ont repoussé l’Eternel et ont « servi » les troupeaux (idolâtrie) et donc il a multiplié les plaies (second verset) [40 coups n’étant pas suffisants pour de tels agissements].
מכת בכורות [א] – mort des premiers nés : le Rav לחם עני page 118 enseigne au nom du ידי משה: la raison pour laquelle cette plaie a été assénée en un seul instant (tous morts en même temps) et précisément à minuit est qu’avant minuit sous sommes sous l’influence de l’attribut de rigueur et après minuit sous l’influence de l’attribut de miséricorde. Pour cette plaie il était nécessaire d’avoir en même temps la rigueur et la miséricorde, la rigueur pour pouvoir tuer les Egyptiens et la miséricorde pour pouvoir épargner les premiers nés Israélites. En conséquence la plaie eut lieu à minuit précise moment auquel s’applique à la fois à la fois rigueur et miséricorde.
Par cela on peut comprendre l’intention du verset parlant de notre plaie
וַיְהִי בַּחֲצִי הַלַּיְלָה, וַה׳ הִכָּה כָל-בְּכוֹר
Or, au milieu de la nuit, le Seigneur fit périr tout premier-né dans le pays d’Égypte
Les sages, de mémoire bénie, nous enseignent que Hachem était accompagné de « son tribunal » c’est pour cela que le verset dit « Or, au milieu de la nuit » le texte insiste sur le milieu précisément et fait suivre cet aspect rigoureux (le tribunal pour juger) du nom divin, le tétragramme, qui représente l’aspect de miséricorde. On a donc à la fois l’aspect rigoureux (le tribunal), à l’intention des Egyptiens et l’aspect miséricorde, l’Eternel nommé avec le tétragramme, qui accompagné de son tribunal, utilise l’aspect « rigueur » pour tuer les premiers nés et l’aspect « miséricorde » pour épargner les enfants d’Israël.
מכת בכורות [ב] – mort des premiers nés : pour cette plaie il est écrit (Exode Ch12, v13)
וְהָיָה הַדָּם לָכֶם לְאֹת, עַל הַבָּתִּים אֲשֶׁר אַתֶּם שָׁם, וְרָאִיתִי אֶת-הַדָּם, וּפָסַחְתִּי עֲלֵכֶם; וְלֹא-יִהְיֶה בָכֶם נֶגֶף לְמַשְׁחִית, בְּהַכֹּתִי בְּאֶרֶץ מִצְרָיִם.
Le sang, dont seront teintes les maisons où vous habitez, vous servira de signe: je reconnaîtrai ce sang et je vous épargnerai et le fléau n’aura pas prise sur vous lorsque je sévirai sur le pays d’Égypte.
On peut donner une allusion en suivant l’enseignement donné par le Rav פני יצחק qui rapporte l’enseignement des Sages disant qu’un Egyptien qui se trouvait dans une maison juive était tout de même tué et un juif qui se trouvait dans une maison égyptienne était tout de même sauvé (et donc le sang sur les portes des maisons n’était pas le discriminant). On a donc une difficulté puisque le verset indique (Exode Ch. 12, v23)
וְעָבַר ה׳, לִנְגֹּף אֶת-מִצְרַיִם, וְרָאָה אֶת-הַדָּם עַל-הַמַּשְׁקוֹף, וְעַל שְׁתֵּי הַמְּזוּזֹת; וּפָסַח ה׳, עַל-הַפֶּתַח, וְלֹא יִתֵּן הַמַּשְׁחִית, לָבֹא אֶל-בָּתֵּיכֶם לִנְגֹּף.
Lorsque le Seigneur s’avancera pour frapper l’Égypte, il regardera le sang appliqué au linteau et aux deux poteaux et il passera devant la porte et il ne permettra pas au fléau d’entrer dans vos maisons pour sévir.
Ceci signifie que le discriminant c’est le sang sur les portes des maisons[14] et donc un Egyptien qui se trouvait dans une maison juive aurait dû être sauvé et inversement un juif dans une maison égyptienne aurait dû être tué: on a là une contradiction !?
Le Rav donne une réponse en disant que deux Mitsvot mettant en œuvre le sang ont été données, la première avec le sang de l’agneau pascal dont il fallait badigeonner les portes et la seconde avec le sang de la Milah מילה, la circoncision. Donc grâce au sang de la circoncision un juif était reconnu et sauvé tandis qu’un égyptien était tué.
Et c’est ce que dit le verset rapporté ci-dessus, וְהָיָה הַדָּם לָכֶם, (littéralement « le sang sera pour vous ») les dernières lettres (הממ) de ces mots ont une valeur numérique de 85 qui est la même que celle du mot מילה ! et donc le sang fait allusion au sang de la circoncision. La circoncision est appelée « signe » אות ce qui est rappelé en allusion dans notre verset וְהָיָה הַדָּם לָכֶם לְאֹת, (littéralement « le sang sera pour vous un signe»).
Le verset poursuit par עַל הַבָּתִּים אֲשֶׁר אַתֶּם שָׁם, וְרָאִיתִי אֶת-הַדָּם (littéralement) « sur les maisons dans lesquelles vous êtes, et je verrai le sang ». Il s’agit là du sang de l’agneau pascal.
Grâce à ces deux sang, וּפָסַחְתִּי עֲלֵכֶם; וְלֹא-יִהְיֶה בָכֶם נֶגֶף littéralement « et je passerai par-dessus vous et vous ne subirez en-vous aucune calamité » le mot précis utilisé est « en vous » c’est-à-dire « vous » seulement, ce qui signifie (et le verset le dit bien) que si un Egyptien venait résider dans une maison Israélite il subissait la plaie (je passerai uniquement par-dessus vous) et inversement si un Israélite réside dans une maison égyptienne il sera épargné (pour la même raison).
Par ailleurs, ce qui est indiqué les maisons fait allusion à deux maisons (le minimum du pluriel c’est deux) :
- Un lieu d’habitation ;
- la maison fait allusion au corps de l’Homme comme l’enseigne notre Maitre le Ari Zal Haqaddosh à propos de la Mishna qui rappelle les trois choses qu’un homme doit rappeler à sa maisonnée avant Shabbat.
en conséquence הַדָּם לָכֶם לְאֹת (le sang en vous sera un signe) fait allusion à la circoncision (comme vu plus haut) et וְרָאִיתִי אֶת-הַדָּם et je verrai le sang fait allusion au sang de l’agneau Pascal (le sang de l’agneau Pascal était enduit sur les portes des maisons); entre les deux mots « sang » du verset on trouve « עַל הַבָּתִּים» (sur les maisons) c’est à dire sur la maison, 1) lieu de résidence, 2) et sur le corps, la maison qui a été sauvée grâce au sang de l’agneau pascal et le corps qui a été sauvé grâce au sang de la circoncision (Conformément à l’explication du ARI Zal ci-dessus).
5) Haggada Hazon Ovadia, page 70
Ribbi Yéhouda en a donné un moyen mnémotechnique (des signes) Ce passage est étonnant ! Quel signe Ribbi Yéhoudah vient-il nous donner ? N’importe qui est capable de prendre les premières lettres des mots pour en faire un signe !
Ribbi Yéhoudah nous donne cet enseignement afin de donner un signe sur le nombre de plaies assenées dans la mer ! Car, nous verrons plus loin que Ribbi Yossé dit que dans la mer il y a en a eu 50, Ribbi Eliezer pense qu’il y en a eu 200 et Ribbi Âquiva dit 250. L’ensemble de ces avis donne en tout 500.
Or la valeur numérique des signes דְּצַ »ך. עַדַ »ש. בְּאַחַ »ב est de 501 ! 500 pour l’ensemble de ces avis et le UN supplémentaire car il est dit « c’est le doigt d’Hachem ». On comprend maintenant la nécessité de l’enseignement de Ribbi Yéhoudah, il nous montre que les Egyptiens ont été frappés par toutes ces plaies.
Un autre enseignement nous indique que dans les Psaumes (78 et 125) l’ordre des plaies n’est pas le même que celui donné dans la Torah, donc Ribbi Yéhouda a éprouvé la nécessité de conforter l’ordre de la Torah et en a donné un signe par les premières lettres des plaies, dans le bon ordre.
D’autres enseignent que les trois premières plaies דְּצַ »ך ont été faites par l’intermédiaire de Aharon, les trois suivantes par l’intermédiaire de Moshé et de Aharon, les trois suivantes par l’intermédiaire de Moshé seul et la dernière par D.ieu.
Enfin, d’autres rajoutent que les 3 premières sont des plaies de la terre, les 3 suivantes sont liées à des évènements exceptionnels, très rares mais possibles (le miracle étant que la plaie arrive au moment précis indiqué), les 3 suivantes par l’air et la dernière qui est isolée est rattachée aux précédentes.
Ribbi Yéhouda en a donné un moyen mnémotechnique
7) Haggada Pirsoumé Nissa du Rav Yaakov Raqah page 283
[ב] Cela vient nous enseigner que les hébreux sont sortis de la domination du Yétser Hara (mauvais penchant) représenté par le levain שׂאר, car antérieurement ils étaient idolâtres et par la sortie d’Egypte ils sortirent de son influence, et Ribbi Yéhouda nous donne une allusion par דְּצַ »ך. עַדַ »ש. בְּאַחַ »ב car la valeur numérique de ces mot est 501 comme celle du mot שׂאר. De plus la Guémara nous enseigne que l’idolâtrie s’appelle ראש, qui a pour valeur numérique 501, et comme les Egyptiens ont fait fauter les juifs avec l’idolâtrie, les Egyptiens ont été frappés par les 10 plaies dont les premières lettres ont pour valeur numérique 501 comme ראש
[ג] Egalement, on peut rappeler ce qu’enseigne le Rav פני דוד (page 51 b) que דְּצַ »ך. עַדַ »ש. בְּאַחַ »ב auquel on rajoute UN pour l’ensemble du signe a une valeur numérique de 502 (501+1) ce qui nous donne, en allusion, que c’est par le mérite des patriarches (Abraham, Isaac et Jacob) que nos ancêtres sont sortis d’Egypte car lorsqu’on compte le nombre total des années que les patriarches ont vécus on trouve 502 années.
On peut poursuivre dans son sens, car on sait que les patriarches sont appelés ראש (tête, début..) or on a vu que דְּצַ »ך. עַדַ »ש. בְּאַחַ »ב a pour valeur numérique 501 c’est à dire celle de ראש pour nous indiquer que c’est par le mérite des patriarches qu’on appelle ראש que nos ancêtres sont sortis d’Egypte
[ה] On peut ramener également l’enseignement du même Rav dans son livre דוד אהבת comme quoi les 10 plaies sont venues en regard des 10 Sephirot[15]. En effet si on prend les premières lettres des 10 plaies et on y rajoute 40 qui est le nombre total de plaies subies par les Egyptiens en Egypte selon Ribbi Eliezer (voir passage suivant) on trouve en tout 541 ce qui est la valeur numérique des premières lettres des 10 Séphiroth נהי״ם חג״ת כח״ב. Et en prenant son explication, on peut également dire que le bâton de Moshé Rabbénou avait un poids de 40 séah et il était écrit dessus les premières lettres des 10 plaies soit donc 501+40 valant 541 comme la valeur numérique des premières lettres des 10 Séphiroth.
[ו] On peut dire également comme le dit le Rav (de l’enseignement précédent) dans son livre חומ״ת אנ״ך que c’est grâce à Moshé que les hébreux sont sortis ; on sait de plus que Moshé avait l’âme de Yossef et la valeur numérique de Moshé-Yossef יוסף משה est 501 et c’est pour cela qu’on nous rappelle les premières lettres des dix plaies, pour nous enseigner que c’est par leur mérite à eux deux réunis que nos ancêtres sont sortis d’Egypte.
[ז] Egalement, on peut dire comme l’indique le rav נאוה תהלה psaume 47, que ראש vient nous rappeler la construction du tabernacle (Mishcan) par le verset (Exode Ch. 30, v12)[16]
כִּי תִשָּׂא אֶת-רֹאשׁ בְּנֵי-יִשְׂרָאֵל
Quand tu feras le dénombrement général des enfants d’Israël[17]
Dans le midrash Sho’har Tov on enseigne au nom de Ribbi Yéoshoua ben Levy que c’est par le mérite du Mishcan que les Hébreux allaient construire plus tard que les enfants d’Israël sont sortis ; c’est pour cela que Ribbi yéhouda vient nous donner une allusion avec la valeur numérique des premières lettres des 10 plaies 501 qui est la valeur de ראש et donc par le mérite d’édifier le Mishcan les Israélites sont sortis.
[ח] Et c’est ce que nous enseignent nos maitres, au moment de la sortie d’Egypte, Moshé s’occupait de la sépulture de Yossef et s’occupait également des ustensiles du Mishcan (tabernacle) qu’avait préparés Yaakov Avinou.
C’est difficile à comprendre, qu’a t-il trouvé à s’occuper des ustensiles du Mishcan à ce moment-là ? En fait comme c’est par le mérite du Mishcan qu’ils allaient dans le futur édifier que les enfants d’Israël sont sortis, que Moshé s’est occupé de cela à ce moment là
Au moment où l’éternel a demandé d’ériger le Mishcan Il a suggéré aux anges du service de créer eux également un Mishcan (céleste c’est-à-dire dans les sphères spirituelles), et c’est peut-être ce que vient nous suggérer le verset (Exode Ch. 38, v21) où il y a deux fois le mot Mishcan car de la même manière qu’ici-bas les Israélites ont édifié un tabernacle, les anges du service ont édifié un tabernacle en-haut. On a vu plus haut (dans le livre du Rav) que seul Moshé pouvait édifier le Mishcan et c’est possible de le voir dans les lettres du mot mishcan car les 3 premières lettres du mot הַמִּשְׁכָּן « le tabernacle » (utilisé dans le verset rapporté dans le commentaire ci-dessus) forment le mot משה Moshé et il reste les lettres כן dont la valeur numérique est 70 pour nous rappeler que le Mishcan rachète la faute du veau d’or עגל dont le début du mot est la lettre ע qui vaut 70.
[1] Le texte est au singulier
[2] Textuellement un signe
[3] N’oublions pas que le monde a été créé avec un agencement de lettres !
[4] C’est le surnom de Ribbi Yaâkov Abihséra
[5] Le mot ערב voulant dire mélanger
[6] On a là un lien direct entre effronterie et « lèpre ».
[7] Ceci est rapporté dans les livres de grammaire ; ce n’est pas une invention de notre Rav, à D.ieu ne plaise.
[8] Il s’agit de ne pas transporter d’un domaine privé à un domaine public ou inversement.
[9] En prenant le sens strict du verset « que nul ne sorte de son habitation le septième jour ».
[10] Cet avertissement a été notifié alors que Moshé n’était pas encore revenu en Egypte ; il était encore réfugié à Midiane
[11] Antérieur à toute chose, premier Le concernant ne voulant pas dire grand-chose
[12] Ces prophètes ont été jetés dans une fournaise ardentes car ils ne voulaient pas se prosterner. Si déjà les grenouilles ont accepté de se jeter dans la fournaise ardente, à plus forte raison nous.
[13] Lire A-do-na-y Eloqim
[14] C’est la maison, si c’est une maison Israélite, qui interdit au fléau (l’ange exterminateur) de pénétrer ; le verset n’indique pas que le discriminant est l’individu comme le disent les sages.
[15] Les Sephiroth sont dix puissances créatrices énumérées par la Kabbale dans son approche mystique du mystère de la Création. Chaque Sephira est l’émanation d’une énergie du D.ieu Créateur. Ces puissances divines manifestent dans la création du monde fini le Pouvoir Suprême du En Sof, l’Infini.
[16] C’est le premier verset de la parasha כּי תשׂא
[17] Chaque personne décomptée devant donner un demi-Shéquel pour le Mishcan-Tabernacle.