Trentième troisième passage – Avec des prodiges
וּבְמוֹפְתִים. זֶה הַדָּם. כְּמוֹ שֶׁנֶּאֱמַר. וְנָתַתִּי מוֹפְתִים בַּשָּׁמַיִם וּבָאָרֶץ. דָּם. וָאֵשׁ. וְתִמְרוֹת עָשָׁן:
Avec des prodiges se rapporte à la plaie du sang, comme il est dit (Joël Ch. 3, v3):
Et je ferai apparaître des prodiges au ciel et sur la terre: du sang, du feu et des colonnes de fumée.
Haggada Higguid léâmo, partie פּירוש מלוקט, explication littérale, Ribbi Bouguid Saâdoun pages 121-122
Avec des prodiges se rapporte à la plaie du sang certains expliquent qu’il s’agit de toutes les dix plaies mais que le « sang » est mis en exergue car c’est la première plaie qui est un porte-drapeau pour toutes les autres ; toutes ces plaies sont extraordinaires comme l’explique Rashi dans la Parasha Vaet’hanan, comme je l’ai rapporté au passage 31 (Avec une grande terreur) et voir également ce que j’ai expliqué au passage précédent (passage 32).
D’autres expliquent qu’il ne s’agit pas de la plaie qui s’est abattue sur le Nil, mais plutôt de l’eau que Moshé a pris du Nil et transformé en sang sur la terre ferme lorsqu’il a montré des « signes » au peuples, par ces « signes » tout le peuple d’Israël a cru en Moshé comme cela est indiqué dans la Parasha de Shémot. On trouve que la plaie du sang est appelée « prodige » comme le précise le verset ramené à titre de preuve Et je ferai apparaître des prodiges.
Et je ferai apparaître des prodiges au ciel et sur la terre, ce verset parle de la guerre de Gog et Magog (dans la prophétie du prophète Joël, Ch. 3 v3) qui fera couler beaucoup de sang et le feu tombera du ciel, comme il est écrit (Ezéchiel, Ch. 38 v22)
וְנִשְׁפַּטְתִּי אִתּוֹ, בְּדֶבֶר וּבְדָם; וְגֶשֶׁם שׁוֹטֵף וְאַבְנֵי אֶלְגָּבִישׁ אֵשׁ וְגָפְרִית, אַמְטִיר עָלָיו וְעַל-אֲגַפָּיו, וְעַל-עַמִּים רַבִּים, אֲשֶׁר אִתּוֹ
Je ferai justice de lui par la peste et par le sang; je lancerai des pluies torrentielles, des grêlons du feu et du soufre sur lui et sur ses légions et sur les peuples nombreux qui l’accompagnent.
Notre verset débute par le sang qui est sur la terre (en bas) et monte de la terre (en bas).
On peut expliquer que tout ces trois aspects (Sang, feu et colonnes de fumée) sont inclus dans « les cieux et la terre » car parfois le ciel est rouge comme le sang ce qui donne un signe qu’il y a la guerre et sur les décès associés ; et même sur la terre il y a écoulement de sang des personnes tuées par la guerre « par les boules de feu » ou toute chose qui y ressemble. Dans le Zohar on explique à propos de la plaie du sang que l’eau transformée en sang était comme un feu brulant et toute l’Egypte était emplie de fumée et en conséquence ce qu’explique le Magguid à savoir que « les prodiges » correspond à la plaie du sang, en vérité cette plaie contient les trois aspects « du sang, du feu et des colonnes de fumée » .
On peut remarquer que « prodiges » est au pluriel car il se rapporte aux trois aspects mentionnés. Dans le commentaire du Gaon de Vilna, il est expliqué que le sang est en bas, le feu est dans les cieux et la fumée est dans l’atmosphère (l’air).[1]
et des colonnes de fumée des colonnes où la fumée monte dressée verticalement la fumée de l’incendie monte de manière droite comme un palmier.
Haggada Kos Eliahou, Ribbi Eliahou Ben Harosh page 65
Avec des prodiges se rapporte à la plaie du sang Bien que le sang fasse partie des plaies, qui ont été apprises en début du verset, le Magguid revient et les répète du fait du nouvel enseignement qu’il veut nous donner à savoir du sang, du feu et des colonnes de fumée c’est à dire, comme l’enseigne le Ritva que l’eau qui s’est transformée en sang était comme un feu brulant, et l’Egypte était emplie de leur fumée. Pendant cette plaie il y a eu trois choses : le sang, le feu et des colonnes de fumée.
Haggada Higguid léâmo, partie פּסח מדבּר, Ribbi Bouguid Saâdoun pages 121-122
Avec des prodiges se rapporte à la plaie du sang il nous faut comprendre ce qu’affirme le Magguid, en effet le verset rapporte les trois aspects du sang, du feu et des colonnes de fumée, pour quelle raison le Magguid considère-t-il que « les prodiges » ne se rapporte qu’au sang ? On peut répondre simplement et sans difficulté qu’en Egypte nous n’avons pas trouvé d’allusion qu’il y ait eu des tourments liés au feu ni aux colonnes de fumée. Mais il me semble pouvoir dire également que Pharaon avait pour idole le Nil, c’est pour cette raison que le Nil a été frappé en premier pour lui faire comprendre que son idole n’avait aucun pouvoir. Le Magguid vient nous signifier cela en disant avec des prodiges se rapporte à la plaie du sang c’est à dire que le tourment a été fait par l’intermédiaire de l’idole d’Egypte, le Nil, qui s’est transformé en sang. C’est pour cela que le verset ne rappelle aucune des dix autres plaies puisque cette plaie est uniquement dirigée contre leur idole. En conséquence, le Magguid n’interprète « prodiges » qu’avec le sang car le reste (feu et colonnes de fumée) n’apporte rien de plus par rapport aux autres plaies.
[1] Sans doute le Gaon fait il allusion à ce que le Sefer Yétsira rapporte sur les trois lettres אמש, à approfondir