Haggada Vingt neuvième passage Avec une main puissante
Haggada avec une main puissante
בְּיָד חֲזָקָה. זוֹ הַדֶּבֶר. כְּמוֹ שֶׁנֶּאֱמַר. הִנֵּה יַד ה׳ הוֹיָה בְמִקְנְךָ אֲשֶׁר בַּשָּׂדֶה. בַּסּוּסִים בַּחֲמוֹרִים בַּגְּמַלִּים בַּבָּקָר וּבַצֹּאן. דֶּבֶר כָּבֵד מְאֹד:
Avec une main puissante se réfère à la plaie amenant la peste ; comme il est dit (Shémot/Exode, Ch. 9, v3) :
voici: la main de l’Éternel se manifestera sur ton bétail qui est aux champs, chevaux, ânes, chameaux, gros et menu bétail, par une mortalité très grave.
1) Haggada Pirsoumé Nissa du Rav Yaâkov Raqa’h pages 268-269 (Avec une main puissante)
On peut donner une allusion ; rappelons d’abord ce qu’enseigne le Rav Hameqoubal, Rabbi Shimshon Miostropoli Zatsal dans Liqouté Shoshanim ; il rappelle, au nom du Zohar, que chaque Ange représentant une nation dans les sphères célestes s’appelle אלקים, et que dans les écrits du ARI Zal il est précisé qu’il y a 71 anges représentant les 71 nations ce qui est l’explication profonde du verset (Béréshit/Genèse Ch. 48, v19)
וְזַרְעוֹ יִהְיֶה מְלא ֹהַגּוֹיִם.
et sa postérité formera plusieurs nations.
Le mot מְלאֹ, utilisé ici, a une valeur numérique de 71 comme l’indique le ARI Zal. En conséquence, 71 fois le mot אלקים donne 355 lettres ce qui est la valeur numérique du mot Pharaon פרעה. C’est à dire que Pharaon représentait, incluait en lui, les 71 anges représentant les nations. Nous savons également qu’il y a 120 anagrammes du mot אלקים et en conséquence restent 49 (=120-71) anagrammes disponibles puisque Pharaon en possède déjà 71 qui sont rappelés dans son nom (355=5*71, comme vu plus haut); ces 49 anagrammes ne sont pas à la disposition des nations. Ces 49 anagrammes sont, eux, en regard des 49 lettres des noms des 12 enfants de Jacob (en prenant le nombre de lettres de leurs noms on trouve 49 lettres).
Moshé notre maître, contenait (potentiellement) quant à lui les 120 anagrammes du mot אלקים et c’est pourquoi le nombre de ses années fut de 120, ce qui est l’explication profonde du verset (Psaume 8, v6)
וַתְּחַסְּרֵהוּ מְּעַט מֵאֱלֹהִים
Pourtant tu l’as fait presque l’égal des êtres divins; (ce qui peut se lire également “tu lui a enlevé un peu de אלקים « , c’est à dire un de moins que 120 soit 119)
Or le mot מְּעַט (moins) a une valeur numérique de 119, c’est à dire que Moshé avait la possibilité d’atteindre 119 anagrammes du mot אלקים et n’avait pas accès à un seul de ces anagrammes. Ceci explique le premier verset du livre du Lévitique
וַיִּקְרָא, אֶל-מֹשֶׁה; וַיְדַבֵּר ה׳ אֵלָיו, מֵאֹהֶל מוֹעֵד לֵאמֹר
L’Éternel appela Moïse, et lui parla, de la Tente d’assignation, en ces termes
Ce verset présente la particularité que le א deוַיִּקְרָא est écrit, selon la tradition, plus petit que les autres lettres ; c’est à dire que ce א fait allusion à un en moins, la fin du verset estמֵאֹהֶל מוֹעֵד « de la tente d’assignation », or מוֹעֵד a une valeur numérique de 120 qui font allusion aux 120 anagrammes du mot אלקים (et un de moins fait donc 119 comme mentionné ci-dessus)
Lorsque Moshé s’est présenté devant Pharaon [pour demander la libération du peuple d’Israël], il était âgé de 80 ans ; or 80= 16*5, à cette occasion Moshé a occasionné que Pharaon n’ait plus accès à 16 anagrammes du mot אלקים (soit 80 lettres comme le nombre de ses années à ce moment là, dit autrement 16 anges de nations ont été neutralisés). Lors de cette rencontre le verset dit (Exode, Ch. 7 v7)
וּמֹשֶׁה, בֶּן-שְׁמֹנִים שָׁנָה, וְאַהֲרֹן, בֶּן-שָׁלשֹׁ וּשְׁמֹנִים שָׁנָה–בְּדַבְּרָם, אֶל-פַּרְעֹה
Or, Moïse était âgé de quatre-vingts ans et Aaron de quatre-vingt-trois ans, lorsqu’ils parlèrent à Pharaon.
L’intention du verset est de dire que Moshé a «absorbé» 80 lettres qui font les 16 anagrammes du mot אלקים et les a ajouté aux 49 anagrammes dont il disposait déjà ce qui lui faisait en tout 65 anagrammes, 65 étant la valeur numérique du (d’un) nom de D.ieu א־ד־נ־י et c’est l’explication fondamentale de ce que leur dit Pharaon (Exode Ch. 10, v10)
רְאוּ, כִּי רָעָה נֶגֶד פְּנֵיכֶם
Voyez comme vos intentions sont mauvaises!
C’est à dire que même si Moshé a “absorbé” 80 lettres représentant les 16 anagrammes du mot אלקים il reste encore à Pharaon 355-80=275 lettres ce qui est la valeur du mot רָעָה (mal ). C’est ce qu’exprime Moshé (Exode Ch. 5, v23)
וּמֵאָז בָּאתִי אֶל-פַּרְעֹה, לְדַבֵּר בִּשְׁמֶךָ, הֵרַע, לָעָם הַזֶּה; וְהַצֵּל לֹא-הִצַּלְתָּ, אֶת-עַמֶּךָ.
Depuis que je me suis présenté à Pharaon pour parler en Ton nom, le sort de ce peuple a empiré, bien loin que tu aies sauvé ton peuple! »
c’est à dire qu’il reste encore à Pharaon הֵרַע lettres (275) Et L’Eternel a alors répondu à Moshé (Exode Ch. 6, v1)
וַיֹּאמֶר ה׳ , אֶל-מֹשֶׁה, עַתָּה תִרְאֶה, אֲשֶׁר אֶעֱשֶׂה לְפַרְעֹה: כִּי בְיָד חֲזָקָה, יְשַׁלְּחֵם, וּבְיָד חֲזָקָה, יְגָרְשֵׁם מֵאַרְצוֹ
L’Éternel dit à Moïse: « C’est à présent que tu seras témoin de ce que je veux faire à Pharaon. Forcé par une main puissante, il les laissera partir; d’une main puissante, lui-même les renverra de son pays. »
Le mot בְיָד (avec la main) est utilisé intentionnellement, en effet sa valeur numérique est de 16. L’intention est : avec ces 16 anagrammes du mot אלקים que tu as retiré à Pharaon et qui forment 80 lettres, cela va entraîner que Pharaon va renvoyer et répudier les enfants d’Israël, et les 275 lettres restantes vont être annulées par La Torah qui possède 275 Parashioth[1] (sections) et c’est ce qu’on peut voir à partir du verset (Exode Ch. 3, v11):
מִי אָנֹכִי, כִּי אֵלֵךְ אֶל-פַּרְעֹה
Qui suis-je, pour aborder Pharaon et pour faire sortir les enfants d’Israël de l’Égypte
Car les mots מִי כִי valent à eux deux 80, cela signifie que Moshé disait « bien que j’ai pris 80 (lettres) il lui en reste encore רעה soit 275 » . Hachem lui a répondu (Exode Ch. 3, v12)
וְזֶה-לְּךָ הָאוֹת, כִּי אָנֹכִי שְׁלַחְתִּיךָ: בְּהוֹצִיאֲךָ אֶת-הָעָם, מִמִּצְרַיִם, תַּעַבְדוּן אֶת- הָאֱלקִים, עַל הָהָר הַזֶהּ.
et ceci te servira à prouver que c’est moi qui t’envoie: quand tu auras fait sortir ce peuple de l’Égypte, vous adorerez le Seigneur sur cette montagne même. »
C’est à dire qu’ils recevront la Torah [reçue sur cette montagne même] constituée de 275 parashioth. C’est là l’essentiel de ses saints propos.
2) Haggada Pirsoumé Nissa du Rav Yaâkov Raqa’h – Page 269 (suite du 29-1) (Avec une main puissante)
Ce qui a été dit ci-dessus (dans le passage 29-1) permet de comprendre les allusions contenues dans notre passage בְּיָד חֲזָקָה, car בְּיָד a pour valeur numérique 16 et חֲזָקָה a pour valeur numérique 120 ; c’est à dire (que le Magguid vient nous signifier par allusion) que Moshé Rabbénou n’a absorbé que 16 anagrammes de אלקים sur les 120 ; cependant sur 49 anagrammes les nations n’ont pas accès, ces 49 anagrammes représentants les 49 lettres des 12 tribus; c’est pour cela que les âmes des 12 tribus (des 12 enfants de Jacob) sont descendues en Egypte pour compléter le nombre des années d’exil comme l’enseigne le Zohar Haqqadosh dans Shémot (Exode).
De plus par le mérite des 12 enfants de Yaakov les Hébreux sont sortis comme je l’ai expliqué plus haut (au début de ce livre) ; le mérite des enfants de Yaâkov dont les noms sont constitués de 49 lettres a protégé les enfants d’Israël, lorsqu’ils ont atteint les 49 degrés d’impureté. A ce moment leur mérite s’est réveillé [auprès de l’Eternel] et ils ont pu sortir par le mérite de Moshé et cette délivrance n’était possible que par son intermédiaire, lui qui allait atteindre 120 ans ce qui correspond à la valeur de חֲזָקָה et correspond au nombre total d’anagrammes du mot אלקים . Moshé a « absorbé » 16 anagrammes lorsqu’il s’est tenu devant Pharaon alors qu’il était âgé de 80 ans (16*5) ; la torah a été donnée par son intermédiaire, celle ci étant constituée de 275= רעהparashioth et c’est pour cela que lorsqu’ils se sont rapprochés du Sinaï, l’Eternel, Béni soit Il, a commencé par (c’est le début des « 10 commandements ») [Exode Ch. 20, v2]
אָנֹכִי ה׳ אֱלֹקֶיךָ, אֲשֶׁר הוֹצֵאתִיךָ מֵאֶרֶץ מִצְרַיִם
Je suis l’Éternel, ton D.ieu, qui t’ai fait sortir du pays d’Égypte,
C’est à dire par le mérite de la Torah qu’ils reçoivent (à cet instant) l’Eternel les a protégés en Egypte des 275= רעה lettres des anagrammes de אלקים qui restaient entre les mains de Pharaon ; le mot Pharaon ayant une valeur de 355 (275+80). C’est pour cela qu’ils ont pris pour l’agneau Pascal un sacrifice בן שנה (âgé d’un an) le mot שנה a pour valeur numérique 355 pour donner en allusion qu’ils allaient être sauvés de Pharaon dont la valeur numérique est également 355 qui vaut 71 anagrammes de אלקים.
On comprend pourquoi le Magguid dit dans le sixième passage Béni soit Celui qui a offert la Loi à son peuple Israël, béni soit-il. Car, par le mérite de la Torah Hashem les a protégés des 275 lettres restantes et c’est cela le sens du verset (Exode Ch. 13, v9, ce verset parle des Téfilin, les Phylactères, dans lesquels est mentionnée la sortie d’Egypte)
וְהָיָה לְךָ לְאוֹת עַל-יָדְךָ
« Et tu porteras comme symbole [signe] sur ton bras » et Rashi explique : Ce sera pour toi comme un signe La sortie d’Egypte sera pour toi comme un signe sur ta main et comme mémorial entre tes yeux. Tu écriras ces chapitres et les attacheras à la tête et au bras.
Et il est dit à la fin de ce verset לְמַעַן תִּהְיֶה תּוֹרַת ה׳, בְּפִיךָ , afin que la doctrine du Seigneur reste dans ta bouche c’est à dire que par le mérite de la Torah, Hashem les a protégés en Egypte des 275 lettres restantes, par les 275 parashioth de la Torah ; et c’est cela וזה לך האות כי car les deux mots לך כי ont pour valeur 80, l’intention du verset étant de dire que comme seulement 80 des lettres ont été absorbées lorsque tu feras sortir les enfants d’Israël ; comme ils recevront la Torah celle-ci les protègera de ces 275 lettres restantes.
On a également une allusion par וזה car le mot זה a une valeur de 12 qui rappelle les 12 enfants de Jacob dont les noms sont constitués de 49 lettres [qui correspondent aux 49 anagrammes du nom אלקים auxquels les nations n’ont pas accès et qui te sont offerts par le mérites des 12 enfants de Jacob] et toi tu as absorbé 80 il reste donc רעה 275 lettres (à la disposition de Pharaon) et grâce à la Torah les Hébreux seront protégés.
Haggada Kos Eliahou page 64 (Avec une main puissante)
Avec une main puissante se réfère à la plaie amenant la peste Le Alchekh dans son commentaire sur la Torah à propos du verset (Shémot/exode Ch. 15, v3)
הִנֵּה יַד-ה׳ הוֹיָה, בְּמִקְנְךָ אֲשֶׁר בַּשָּׂדֶה, בַּסּוּסִים בַּחֲמֹרִים בַּגְּמַלִּים, בַּבָּקָר וּבַצֹּאן–דֶּבֶר, כָּבֵד מְאֹד.
voici: la main de l’Éternel se manifestera sur ton bétail qui est aux champs, chevaux, ânes, chameaux, gros et menu bétail, par une mortalité très grave.
explique que c’est uniquement sur « les poux » que les conseillers de Pharaon ont dit que c’était le « doigt de l’Eternel ». Chaque plaie à montré un doigt de l’eternel et au bout de la cinquième plaie (la peste) une main s’est complétée [cinq doigts] c’est ce qui est dit : la main de l’Éternel se manifestera
Dans son sillage on peut dire qu’avec les cinq plaies suivantes la seconde main se complète et par la on comprend bien le verset (Exode Ch. 6 v1)
וַיֹּאמֶר ה׳ , אֶל-מֹשֶׁה, עַתָּה תִרְאֶה, אֲשֶׁר אֶעֱשֶׂה לְפַרְעֹה: כִּי בְיָד חֲזָקָה, יְשַׁלְּחֵם, וּבְיָד חֲזָקָה, יְגָרְשֵׁם מֵאַרְצוֹ
L’Éternel dit à Moïse: « C’est à présent que tu seras témoin de ce que je veux faire à Pharaon. Forcé par une main puissante, il les laissera partir; d’une main puissante, lui-même les renverra de son pays. »
Cela permet de résoudre la difficulté de ce verset puisque l’expression « main puissante » y est doublée, un langage plus concis aurait pu être utilisé « avec une main puissante il les laissera partir et les renverra ». Mais par cette explication tout va bien, cela vient nous enseigner que chaque plaie était faite par un doigt d’une main, cinq plaies par une main et cinq plaies par une autre main[2]. Bien que c’est par toutes les plaies, ensemble, que la sortie d’Egypte a été provoquée, le verset découpe en deux une première partie pour faire partir, la seconde pour expulser (renvoyer). C’est-à-dire qu’avec les cinq premières plaies Pharaon a commencé à donner le droit de partir (mais partiellement) mais à la fin de la dixième plaie il les a expulsé. Comme il est écrit (Shémot/Exode Ch. 12, v33)
וַתֶּחֱזַק מִצְרַיִם עַל-הָעָם, לְמַהֵר לְשַׁלְּחָם מִן-הָאָרֶץ: כִּי אָמְרוּ, כֻּלָּנוּ מֵתִים
Les Égyptiens firent violence au peuple, en se hâtant de le repousser du pays; car ils disaient: « Nous périssons tous. »
Par cette explication on comprend mieux les versets (Shémot/Exode Ch. 3, v19-20)
וַאֲנִי יָדַעְתִּי–כִּי לֹא-יִתֵּן אֶתְכֶם מֶלֶךְ מִצְרַיִם, לַהֲלֹךְ: וְלֹא, בְּיָד חֲזָקָה.
וְשָׁלַחְתִּי אֶת-יָדִי, וְהִכֵּיתִי אֶת-מִצְרַיִם, בְּכֹל נִפְלְאֹתַי, אֲשֶׁר אֶעֱשֶׂה בְּקִרְבּוֹ; וְאַחֲרֵי-כֵן, יְשַׁלַּח אֶתְכֶם.
[v19] Or, je sais que le roi d’Égypte ne vous laissera point partir, pas même en présence d’une d’une main puissante. [v20] Mais j’étendrai ma main et je terrasserai l’Égypte par tous les prodiges que j’accomplirai dans son sein; alors seulement on vous laissera partir.
Ce qui signifie que Pharaon ne les laissera pas partir par la main puissante seulement, c’est à dire par une seule main qui lui a asséné les cinq premières plaies (la première main, chaque doigt donnant une plaie) mais seulement lorsque J’aurai envoyé la seconde main, en faisant les cinq dernières plaies, alors il vous laissera. Et c’est ce que termine le second verset Mais j’étendrai ma main et je terrasserai l’Égypte par tous les prodiges que j’accomplirai dans son sein; alors seulement on vous laissera partir (c’est-à-dire ma seconde main, et seulement après Pharaon vous laissera partir)
C’est là l’intention du Magguid Avec une main puissante se réfère à la plaie amenant la peste de nous dire c’est pour cette raison que le verset utilise le mot « Main » ce qui n’a pas été fait pour les quatre premières plaies, parce que la peste est la cinquième plaie et maintenant la main est complète. Le Magguid amène une preuve par le verset rapporté comme l’explique le Alshekh.
En conséquence cette explication ne va pas selon l’avis de Ribbi Yossé Hagaléli (voir passage 37 qui pense que les dix plaies ont été faites par un seul doigt, mais comme R. Eliêzer et R. Âkiva qui le contredisent comme on verra à ce passage là.
[1] Ceci est ramené dans le Midrash de nombreux siècles avant et n’est pas une invention pour « coller ».
[2] Il s’agit d’une image bien évidemment.
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