Vingt huitième passage – Je parcourrai le pays d’Egypte
Le Magguid interprète le dernier verset du passage précédent (Passage 27), mot à mot.
וְעָבַרְתִּי בְּאֶרֶץ מִצְרַיִם. אֲנִי וְלֹא מַלְאָךְ. וְהִכֵּיתִי כָּל-בְּכוֹר. אֲנִי וְלֹא שָׂרָף. וּבְכָל אֱלֹהֵי מִצְרַיִם אֶעֱשֶׂה שְׁפָטִים אֲנִי וְלֹא שָׁלִיחַ. אֲנִי ה׳. אֲנִי הוּא וְלֹא אַחֵר:
Je parcourrai le pays d’Egypte, Moi-même et non un ange, et j’y tuerai tout les aînés, Moi-même et non un Séraphin. Et Je ferai justice de toutes les divinités d’Egypte, Moi-même et non un émissaire ; Moi l’Eternel, Moi-même et nul autre.
1) Haggada Kos Eliahou Page 63. Ce passage est écrit par le petit-fils de l’auteur.
Je parcourrai le pays d’Egypte Dans la majorité des livres [à son époque] il est écrit הַשָּׁלִיחַ c’est à dire « l’émissaire » [avec un article défini : l’émissaire connu de tous] et non un émissaire. Il faut comprendre cette utilisation de l’article défini alors que dans les autres termes (Ange, Séraphin) l’article indéfini y est utilisé. De plus il nous faut comprendre pourquoi sont utilisés les trois termes « Ange, Séraphin, Emissaire » [quelle nécessité d’utiliser tous ces détails ?].
Il me semble que le Magguid vient nous parler en allusion de Moshé Rabbénou ; en effet les premières lettres de הַשָּׁלִיחַ שָׂרָף מַלְאָךְ forment le mot משה Moshé/Moïse. Moshé est également appelé Ange comme on le voit dans le verset
וַנִּצְעַק אֶל- ה׳ , וַיִּשְׁמַע קֹלֵנוּ, וַיִּשְׁלַח מַלְאָךְ, וַיֹּצִאֵנוּ מִמִּצְרָיִם; וְהִנֵּה אֲנַחְנוּ בְקָדֵשׁ, עִיר קְצֵה גְבוּלֶךָ
Mais nous avons imploré l’Éternel, et Il a entendu notre voix, et Il a envoyé un mandataire[1], qui nous a fait sortir de l’Egypte. Or, nous voici à Kaddesh, ville qui confine à ta frontière.
De même Moïse est monté dans les « hauteurs » (célestes) et y a résidé parmi les Séraphins, il n’y a pas mangé de pain ni bu d’eau pendant quarante jours et quarante nuits et a été pendant cette période comme un Séraphin. Moshé est également l’émissaire de l’Eternel comme il est dit (Exode Ch. 3 v10)
וְעַתָּה לְכָה, וְאֶשְׁלָחֲךָ אֶל-פַּרְעֹה; וְהוֹצֵא אֶת-עַמִּי בְנֵי-יִשְׂרָאֵל, מִמִּצְרָיִם.
Et maintenant va, je te délègue[2] vers Pharaon; et fais que mon peuple, les enfants d’Israël, sortent de l’Égypte.
Pour qu’on ne dise pas que la dernière plaie, la mort des premiers nés, était également par l’intermédiaire de Moshé, le Magguid précise Moi-même et non un ange, Moi-même et non un Séraphin, Moi-même et non un émissaire.
La version הַשָּׁלִיחַ « l’émissaire » est donc très bonne ; cela vient nous signifier que ces actions (de la mort des premiers-nés) n’ont pas été faites par Moshé, même s’il était « mandataire » [même mot que Ange], [comme] un Séraphin et un émissaire. Elles ont été exécutés par l’Eternel « Lui-même ».
Par contre, le début des autres plaies a été exécuté par Moshé avec son bâton. La fin de notre passage marche bien également ; il termine par Moi l’Eternel, Moi-même et nul autre le mot « autre » est au singulier (le mandataire, le Séraphin et l’émissaire sont une seule et même personne), cela vient nous dire que, ce n’est pas la personne appelée à la fois « mandataire, Séraphin et l’émissaire » qui est Moshé Rabbénou qui a exécuté la plaie de la mort des premiers nés, mais tout a été fait directement par l’Eternel « en personne ».
[1] Le mot utilisé est מַלְאָךְ qui peut à la fois dire « Ange » ou « mandataire » ; le mandataire qui a fait sortir les enfants d’Israël d’Egype est bien Moshé.
[2] En Hébreu, « je te nomme émissaire »