Vingt cinquième passage – Notre labeur
וְאֶת עֲמָלֵנוּ. אֵלּוּ הַבָּנִים. כְּמוֹ שֶׁנֶּאֱמַר. וַיְצַו פַּרְעֹה לְכָל-עַמּוֹ לֵאמֹר. כָּל- הַבֵּן הַיִּלּוֹד הַיְאֹרָה תַּשְׁלִיכֻהוּ. וְכָל-הַבַּת תְּחַיּוּן:
notre labeur, ceci se réfère aux garçons, comme il est dit (Exode Ch 1, v 22) : Tout mâle nouveau-né, jetez-le dans le fleuve et toute fille laissez-la vivre.
1)Haggada ‘Hazon Ôvadia page 62
notre labeur, ceci se réfère aux garçons, comme il est dit :Tout mâle nouveau-né, jetez-le dans le fleuve et toute fille laissez-la vivre
On peut expliquer selon la thèse de Rabbénou Tam (Ramenée dans le Rosh sur le Talmoud Nédarim 28a) que le principe que donnent les sages du Talmoud « Dina démalkhouta dina » c’est à dire « la loi du pays est une loi à respecter », ce principe n’est valable que si la justice s’applique de la même manière pour tous les habitants du pays, et qu’il n’y a pas d’exception. Par contre s’il y a des allègements de la loi pour certains et une application plus rigoureuse pour d’autres, on ne peut pas considérer cela comme une législation et le principe « Dina démalkhouta dina » c’est à dire « la loi du pays est une loi à respecter » n’est plus applicable.
Par cela on peut comprendre le verset (Exode Ch. 1 v18)
וַיִּקְרָא מֶלֶךְ-מִצְרַיִם, לַמְיַלְּדֹת, וַיֹּאמֶר לָהֶן, מַדּוּעַ עֲשִׂיתֶן הַדָּבָר הַזֶּה; וַתְּחַיֶּיןָ, אֶת-הַיְלָדִים.
Le roi d’Égypte manda les sages-femmes et leur dit: « Pourquoi avez-vous agi ainsi, avez-vous laissé vivre les garçons? »
C’est à dire que Pharaon leur dit « même par les lois de votre Torah la loi du pays est une loi à respecter », elles lui ont répondu justement (v19) כִּי לֹא כַנָּשִׁים הַמִּצְרִיֹּת הָעִבְרִיֹּת « les femmes Hébreux ne sont pas comme les Egyptiennes » ; c’est à dire que puisque vous n’avez pas fait une loi identique pour les femmes Egyptiennes et les femmes Hébreux, ce n’est pas une loi ! et donc le principe « la loi du pays est une loi à respecter » ne s’applique pas ; tout de suite Pharaon a répondu (v22)
וַיְצַו פַּרְעֹה, לְכָל-עַמּוֹ לֵאמֹר: כָּל-הַבֵּן הַיִּלּוֹד, הַיְאֹרָה תַּשְׁלִיכֻהוּ, וְכָל-הַבַּת, תְּחַיּוּן.
Pharaon donna l’ordre suivant à tout son peuple: « Tout[1] mâle nouveau-né, jetez-le dans le fleuve et toute fille laissez-la vivre. »
c’est à dire, comme l’enseigne le Talmoud dans Sotta (11a,) que Pharaon avait décrété de tuer tous les mâles Hébreux et Egyptiens, et ce afin d’avoir une loi égale pour tous et ce pour contraindre les Israélites à appliquer la loi.
2) Haggada Ôlelot Haguéfen du Rav Guidôn Âttiah pages 130-131
notre labeur, ceci se réfère aux garçons, j’ai vu que Rabbi Shémouel Topilinski explique que le Magguid vient nous apprendre comment il faut procéder pour l’éducation. Car il faut un grand labeur et de grandes forces pour s’investir dans l’éducation des enfants ; une grande protection et une très grande attention sont nécessaires pour chacun d’entre eux, adaptés à chacun selon son caractère, depuis sa tendre enfance jusqu’à ce qu’il grandisse et devienne un homme.
Combien d’embuches et d’écueils se dressent sur le chemin d’un enfant, susceptibles de le détourner du droit chemin et l’entraîner à aller dans des voies tortueuses, repousser les voies de la vie et aller dans les chemins des ténèbres jusqu’à ce qu’il se perde dans les gouffres de la perdition (cf. Psaume 55 v24). En conséquence, combien de réflexion, de conseils et d’attention faut il déployer pour l’éducation des enfants, pendant toute leur croissance, afin de les mettre dans le chemin de la vérité et améliorer leurs qualités humaines (midoth) et enraciner dans leur cœur l’amour de la torah et la crainte du ciel.
En conséquence, afin de donner une bonne éducation à ses garçons et ses filles il faut une attention particulière, être très attentif à ce principe et demander conseil, trouver des stratagèmes pour pouvoir les conduire dans le droit chemin et les amener à la vie éternelle (dans le monde futur). Car tout le labeur d’un individu en ce monde, ses souffrances et sa satisfaction est sur ses enfants ; qu’il ait le mérite de laisser une génération de personnes droites, une descendance bénie par l’Eternel, et c’est sa part dans tout son labeur qu’il effectue en ce monde.
Et toutes ces souffrances et difficultés que traverse l’homme pendant le cours de sa vie valent le coût uniquement lorsqu’il sait qu’il va laisser derrière lui la bénédiction, qu’il va laisser une génération d’enfants vivant dans la sainteté, des Talmidei ‘Hakhamim craignant le ciel. Des enfants dont il n’aura pas honte ni en ce monde ci dans le monde futur. Sinon, qu’adviendrait-il de tous ses espoirs et de tout ce qu’il a atteint pendant le courant de sa vie ? Que lui resterait-t-il de tout son labeur ? Sans parler de la honte qu’il éprouvera en ce monde et dans l’autre.
L’homme doit se souvenir des points suivants
- En premier lieu, il doit multiplier les prières et les supplications envers Celui qui a LA sagesse afin, par leurs mérites, d’avoir des fils et des gendres qui soient des sages, craignant D.ieu, complets dans leurs qualités humaines, droits, qui s’adonnent avec assiduité à l’étude de la torah, avec amour et désir ; qu’ils soient préservés de toute faute et de tout défaut dans le comportement et qu’ils ne s ‘éloignent pas du chemin de la Torah et de la crainte du ciel, à D.ieu ne plaise.
- En second lieu, il faut conserver les yeux ouverts afin de préserver ses enfants des « mauvaises fréquentations », de les prévenir et les préserver de lire des livres extérieurs[2], dont les auteurs ne sont pas réputés pour leur crainte du ciel, car cela a une grande influence pour faire tomber l’homme dans « les gouffres de la perdition » , car nombre de lecteurs sont tombés à cause de ce type de livre;
- En troisième lieu, il faut les mettre dans une école dans laquelle il n’y a que des enseignants et des élèves craignant le ciel et qui accomplissent leur travail en toute confiance. Et même si pour cela il faut dépenser beaucoup, il ne faut pas se détourner de cette voie car tout ce qu’on rajoute nous sera remboursé du ciel, comme le disent les sages dans le Talmoud (Beitsa 16a) «toute personne voit son salaire fixé [déterminé] de Rosh Hashana jusqu’au prochain Rosh Hashana, à l’exception des sorties pour les écoles de ses enfants (Talmoud Torah) : s’il ajoute on lui ajoute et s’il diminue on lui diminue».
- En quatrième lieu, il ne faut pas de contenter de confier ses enfants au Talmoud Torah ; il faut accomplir soi-même ce que nous rappelons dans la le Shéma (trois fois par jour) (Deutéronome Ch. 11, v19)
וְלִמַּדְתֶּם אֹתָם אֶת-בְּנֵיכֶם, לְדַבֵּר בָּם
Enseignez-les à vos enfants en les répétant sans cesse
Et de même, toujours dans les versets du Shéma, on dit (Deutéronome Ch. 6, v7) וְשִׁנַּנְתָּם לְבָנֶיךָ, tu les inculqueras à tes enfants. Il faut tester et vérifier chaque semaine ce qui a été appris, autant que notre compréhension et notre connaissance le permettent ; il faut vérifier comment les enfants progressent dans leurs études. S’il existe tel manque ou telle faiblesse, il faut discuter avec l’enseignant afin de trouver le moyen de réparer ces manques ou ces faiblesses dans le futur et faire progresser l’enfant.
[1] sans distinction
[2] De livres qui prônent des valeurs opposées à celles de la Torah.