Hachem nous envoie cette torah par pure bonté – Paracha Emor – Réouven Carceles
Hachem nous envoie cette torah par pure bonté
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Dans la Paracha de la semaine (Emor) la torah nous dit : Vous compterez pour vous, depuis le lendemain du Chabbat (lendemain du 1er jour de Pessah) du jour où vous apporterez l’offrande du Omer sept semaines, elles seront entières. Jusqu’au lendemain de la septième semaine, vous compterez cinquante jours… (Vaykra Ch. 23, versets 15,16).
Il nous faut comprendre, pourquoi la Torah ne précise pas que l’aboutissement du compte du Omer est la fête de Chavouot. Pourtant, puisque le Omer démarre le lendemain de la fête de Pessah et dure 49 jours, cela implique que le lendemain du Omer ce sera le 6 Sivane, jour où la Torah nous ordonne de fêter Chavouot. Alors pourquoi la torah ne le précise pas ?
Autre question, le Sefer Hahinoukh nous dit : « Nous avons reçu l’ordre de compter depuis le lendemain du premier jour de Pessah 49 jours jusqu’au don de la Torah afin de montrer notre impatience d’arriver à ce jour redoutable et tant attendu comme un esclave qui attend son jour de libération et compte chaque jour qui passe et qui le mène vers sa liberté. »
Le Séfer Hahinoukh nous montre bien ici que la Mitsva de compter le Omer est bien liée au fait que chaque juif doit attendre le jour du don de la Torah avec impatience. Cela vient donc renforcer notre question selon laquelle la Torah aurait dû mentionner que l’aboutissement du compte du Omer est bien Chavouot. De plus, il nous faudra comprendre, comment le Séfer Hahinoukh peut parler de Chavouot comme étant le jour de la « Libération » tant attendu comme un esclave derrière les barreaux qui attend ce moment ? En effet le temps de notre libération c’est l’appellation de la fête de Pessah, alors que Chavouot étant appelée : Zemane Matane Toraténou (le temps du don de notre torah).
Le Zohar (parachat Yitro) explique au nom de Rabbi Yossa, qui a demandé à ses amis, les élèves de Rabbi Chimon Bar Yohai la question suivante : Il est écrit je suis Hachem ton Eloqim qui t’ai fait sortir d’Egypte…Quelle est donc cette louange qui est exprimée ici : « qui t’ai fait sortir d’Egypte » ? Pourtant, n’était-ce pas une promesse fait à Avraham Avinou de libérer ses enfant d’Egypte ? Rabbi Chimon Bar Yohai de répondre : Viens voir mon fils, Hachem a seulement promis à Avraham de sortir les Bné Israel de cette galout (exil) mais de les libérer de l’assujettissement de l’esclavage spirituel (idolâtrie, impureté d’Egypte etc…) il ne l’a pas promis. Or les Bné Israel se sont salis et rendus impurs par toutes sortes de Touma (impureté) en Egypte jusqu’à être emprisonnés par 49 forces d’impureté. Hachem les a libérés jusqu’à les amener au 49ème degré de pureté. Tout cela ne fut pas promis à Avraham. Rabbi Chimon Bar Yohai ajouta que c’est pour cette raison que si tu comptes dans la Torah toutes les fois où il est fait une louange sur la sortie d’Egypte, tu arriveras au chiffre de cinquante afin de montrer le Hessed d’Hachem qui nous a délivrés des 49 degrés d’impureté pour nous amener, au final à Chavouot, cinquantième niveau de sagesse.
Le Zohar nous rapporte ici, un enseignement incroyable sur la sortie d’Egypte qui pourra peut-être répondre à une de nos questions. En effet, nous avons l’habitude de penser à la sortie géographique du pays d’Egypte. Mais en réalité, nous voyons ici, que le véritable sens du « souvenir de la sortie d’Egypte » est en fait, la sortie de l’impureté de l’Egypte vers les plus hauts niveaux de Torah et de pureté. C’est-à-dire que chaque Mitsva réalisée en souvenir de la sortie d’Egypte, comme les Tefiline ou le Talith par exemple, vient aussi pointer du doigt que nous devons nous détacher de l’impureté dans laquelle nous pouvons nous trouver pour arriver jusqu’au sommet. Le Or Hahaim Hakadosh ajoute sur notre verset que « Ousfartem » (vous conterez) fait allusion au mot Saphir c’est-à-dire que les Bné Israel, grâce à ce compte, pourront éclairer comme du saphir, pierre dans laquelle ont été taillées les tables de la loi. Ils sont donc passés pendant cette période d’un niveau très bas comparable aux animaux à un niveau très élevé comparable celui des anges. D’ailleurs la Torah demande bien aux Bné Israel d’apporter le premier jour du Omer un Korbane (offrande) fait d’orge, nourriture destinée aux animaux, et à la fin du Omer, un Korbane de blé (nourriture d’homme), cela nous montre bien cette inversion totale de la situation des Bné Israel. Il est intéressant de noter que de génération en génération, lorsqu’Hachem nous redemande de compter le Omer, qu’il y a également une demande de sa part de sortir (en fonction de son niveau) de notre bassesse, de nos erreurs, de nos fautes, il appartient à chaque juif, d’aspirer à de hauts niveaux et à la richesse spirituelle comme nos pères qui atteignirent en cette période de haut niveau, c’est ce que réserve Hachem a chaque juif. C’est peut-être ce que veut nous faire comprendre le Séfer Hahinoukh qui ne décrit pas la sortie d’Egypte comme étant la libération mais plutôt la fête de Chavouot, aboutissement du compte du Omer, comme étant la vraie libération. En effet, les Bné Israel n’ont pas quitté l’Egypte pour être simplement déplacés géographiquement mais pour passer du niveau de béhéma (animal) qui était celui des Egyptiens a un statut d’ange. Ce processus d’élévation et de purification de compter chaque jour, est donc en réalité un moyen, pour une fin encore plus élevée. Le don de la torah.
La Guemara dans Berakhot (22a) explique, de plus, que chaque génération a son propre Matane Torah et chaque juif qui étudie doit se mettre dans les mêmes conditions que ses pères au Sinaï s’il veut qu’Hachem lui envoie la compréhension de la torah et l’élévation qu’elle procure. A ce titre, Chlomo Hamélékh, écrit (Michlé 2,4) : « Si tu la recherches comme de l’argent, si tu la cherches comme un trésor alors tu comprendras la crainte d’Hachem et la sagesse divine tu trouveras ». Il faut comprendre ici, que pour atteindre la crainte d’Hachem et la connaissance en torah, il faut une vraie démarche de notre part, il ne suffit pas de quelques cours par semaine ou d’un Chiour sur internet, la réception de la Torah dépend de notre préparation, c’est le but de compter le Omer juste après la sortie d’Egypte, mais cette Torah ne pourra pas être reçue si ce n’est qu’au bout de 49 jours d’effort, de travail et de préparation intense. De plus il est bon de rappeler une question posée par le Gaon de Vilna sur la Guemara qui dit au nom de Rav Yehouda : « Tu t’es fatigué dans l’étude et tu as trouvé, tu peux croire, tu t’es fatigué dans l’étude et tu n’as pas trouvé, ne crois pas. » En réalité la Torah étant divine, chaque compréhension, chaque raisonnement, est donné par le maître du monde comme une trouvaille et n’est pas liée à l’effort de recherche, nous devons nous préparer certes, nous fatiguer, mais elle n’est qu’un cadeau d’Hachem, sinon nous ne pourrions la comprendre. C’est pour cela que lorsque la Torah nous parle du Omer, c’est-à-dire ce compte de 49 jours, qui est composé d’effort personnels, elle ne nous parle pas de la réception de la torah a Chavouot, car en fait les deux choses sont bien séparées, ce n’est pas par notre purification et par notre travail pendant ce compte que nous la recevons, c’est Hachem qui nous l’enverra en cadeau. Le compte du Omer est donc une condition pour la torah mais ce n’est pas la cause, la vraie cause c’est Hachem qui nous envoie cette torah par pure bonté.
Chabbat Chalom
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Fin de l’article « Hachem nous envoie cette torah par pure bonté – Paracha Emor – Réouven Carceles » a été mis en ligne le 6 mai 2020.
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