Et passe la transgression – Au reste de Son héritage. Tomer Déborah (Jour 3) – 3. 3ème et 4ème Attributs. Michel Baruch
Et passe la transgression
Traduit et adapté par Michel Baruch. Tous droits réservés à Michel Baruch (Beth Hamidrach de Sarcelles)
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Nous abordons l’étude du Tomer Déborah (sur un cycle théorique de 30 jour pour finaliser complètement l’ouvrage).
Nous avons la joie de présenter à la communauté francophone le merveilleux livre de notre maître Rabbi Moché Cordovéro זצוק »ל, traduit et commenté par notre ami Michel Baruch, un intervenant majeur sur notre site. Ce livre est un livre de moussar (« Morale ») basé sur des notions profondes de Kabbala. Ecrit au milieu du 16ème siècle à Safed. Le livre décrit le moyen de corriger nos vertus en se rapprochant au plus près des « qualités » Divines (Midoth) c’est à dire des comportements Divins.
Le livre a été découpé en 30 parties afin de pouvoir étudier ce livre sur un cycle mensuel de 30 jours.
Nous présentons le texte du Tomer Déborah et sa traduction en Français puis un commentaire permettant de mieux appréhender les notions abordées dans le texte et qui ne sautent pas aux yeux des personnes qui ne sont pas habituées à ce type de littérature.
Pour retrouver le cours précédent :
בינו עמי עשו
Commentaire et explications du TOMER DEBORAH :
Par Michel BARUCH.
3eme jour du mois :
La 3eme Midah וְעוֹבֵר עַל פֶּשַׁע.
III. Et passe la transgression
זוֹ מִדָּה גְּדוֹלָה. שֶׁהֲרֵי אֵין הַמְּחִילָה עַל יְדֵי שָׁלִיחַ, אֶלָּא עַל יָדוֹ מַמָּשׁ שֶׁל הַקָּבָּ »ה, כְּדִכְתִיב[תהילים ק »ל, ד’] »כִּי עִמְּךָ הַסְּלִיחָה וְגוֹ ». וּמַה הִיא הַסְּלִיחָה, שֶׁהוּא רוֹחֵץ הֶעָוֹן, ְּדִכְתִיב [ישעיהו ד’ ד’] « אִם רָחַץ ה’ אֶת צוֹאַת בְּנוֹת צִיּוֹן וְגוֹ », וְכֵן כְּתִיב יחזקאל ל »ו, כ »ה] « וְזָרַקְתִּי עֲלֵיכֶם מַיִם טְהוֹרִים וְגוֹ ». וְהַיְנוּ « עוֹבֵר עַל פֶּשַׁע », שׁוֹלֵחַ מֵימֵי רְחִיצָה וְעוֹבֵר וְרוֹחֵץ הַפֶּשַׁע. וְהִנֵּה מַמָּשׁ כִּדְמוּת זֶה צָרִיךְ לִהְיוֹת הָאָדָם, שֶׁלֹּא יֹאמַר, וְכִי אֲנִי מְתַקֵּן מַה שֶּׁפְּלוֹנִי חָטָא אוֹ הִשְׁחִית. לֹא יֹאמַר כָּךְ, שֶׁהֲרֵי הָאָדָם חוֹטֵא, וְהַקָּבָּ »ה בְּעַצְמוֹ שֶׁלֹּא עַל יְדֵי שָׁלִיחַ, מְתַקֵּן אֶת מְעֻוָּתַיו וְרוֹחֵץ צוֹאַת עֲוֹנוֹ. וּמִכָּאן יִתְבַּיֵּשׁ הָאָדָם לָשׁוּב לַחֲטוֹא, שֶׁהֲרֵי הַמֶּלֶךְ בְּעַצְמוֹ רוֹחֵץ לִכְלוּךְ בְּגָדָיו.
III. Et passe la transgression
Ceci est une grande qualité. Car le pardon du péché n’est pas accordé par un délégué mais par la Main du Saint, Béni soit-Il, Lui-Même. Ainsi qu’il est écrit : « Car en Toi est le pardon. » Et qu’est- ce que le pardon ? Il lave le péché. Ainsi qu’il est écrit : « Une fois que le Seigneur aura lavé la fange des filles de Sion », Et il est aussi écrit : « Et j’aspergerai de l’eau claire sur toi. » C’est la signification de « Et Il passe la transgression » : Il verse de l’eau claire pour faire passer et laver les péchés. Et c’est ainsi, à cette image fidèle que doit être l’homme. Il ne dira pas : « Devrai-je réparer ce qu’un autre a corrompu ou ce qu’il a détruit »? Il ne parlera pas ainsi. Car lorsque l’homme pèche, le Saint, Béni soit-Il, lui-même et non un délégué, redresse ce qu’il a tordu et lave la souillure de son forfait. Par cela, il aura une profonde honte de recommencer à pécher, car le Roi Lui-même lave la salissure de ses vêtements.
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Commentaire et explication de la troisième Midah
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III. Et passe la transgression
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Ceci est une grande qualité. Car le pardon du péché n’est pas accordé par un délégué mais par la Main du Saint, Béni soit-Il, Lui-Même. Ainsi qu’il est écrit : « Car en Toi est le pardon ».
Dans le texte de la confession des fautes le « Vidouï » nous disons : « mais nous avons fauté, péché et T’avons offensé ».אבל חטאנו עוינו פשענו ; la faute est commise par inadvertance sans intention, le péché est volontaire et intentionnel alors que la signification de « Pécha » est la rébellion et la révolte. Certaines de nos transgressions sont dues à la faiblesse humaine, d’autres pour assouvir nos désirs et parfois elles contiennent le reniement de l’essentiel HVC ; comme le souligne le prophète, Jérémie dit : quelqu’un peut-il se cacher dans un lieu occulte sans que Je le voie ?
Ici il s’agit d’effacer l’offense et l’outrage conséquence de cet acte de révolte et de rébellion contre le Roi des rois.
Le pardon du péché est accordé par Ha-Chem Lui-Même ; la Téchouva étant la condition de la création. C’est le Saint béni Soit Il qui répond à la question, qu’elle est la sentence du pécheur ? Il répond, qu’il fasse Téchouva, sa faute sera effacée !
Le pardon n’est pas une qualité empruntée que D utilise dans certaine circonstance, mais Il Est Lui Même le pardon.
Et qu’est -ce que le pardon ? Il lave le péché. Ainsi qu’il est écrit : « Une fois que le Seigneur aura lavé la fange des filles de Sion ».
Que signifie pardonner ? Ce terme est trop souvent employé par les hommes sans qu’ils en comprennent le véritable sens. Il est très facilement utilisé ce qui a pour effet de le vider de son vrai sens.
Le pardon consiste à effacer l’outrage, à redresser ce qui a été tordu, à reconstruire ce qui a été détruit à laver ce qui a été souillé. Ce que l’autre m’a fait subir c’est moi qui le répare.
Le prophète compare les péchés d’Israël à la souillure à la fange qui polluent le vêtement Royal, la salle du Trône, le lieu de Sa résidence.
Imaginons un instant cette scène, à chaque faute que nous commettons nous jetons devant le Roi Tout Puissant, assis sur Son Trône de Gloire, entouré de Sa cour céleste, une fange nauséabonde, des déjections infâmes, un vomis abjecte. Tous ces immondices seront déblayées, lavés, frottés et éliminés par le Saint béni Soit- Il Lui- Même.
Il faut que tu saches, cher lecteur que tout ce qui est décrit ici est encore bien loin de la réalité. Il n’y a pas assez de termes et d’images pour décrire fidèlement la quantité d’ordures abominables par lesquels nous souillons le palais du Roi à chacune de nos fautes.
Imagine alors que le Roi vêtu de ses apparats, Sa couronne sur la tête, se saisir du balai pour déblayer les détritus par lesquels tu as souillé Son palais. Imagine Le encore se saisir d’une brosse du savon, le voici qu’Il frotte la souillure jusqu’à ce qu’elle disparaisse ;
Et il est aussi écrit : « Et j’aspergerai de l’eau claire sur toi ». C’est la signification de « Et Il passe la transgression » : Il verse de l’eau claire pour faire passer et laver les péchés.
Cette eau claire qui lave et purifie les fautes et les péchés est déversée des réservoirs de miséricorde quand le pécheur se repend et verse ses larmes sur ses transgressions. Les larmes du repentant ouvre les robinets de ces réservoirs qui contiennent cette eau pure qui lave nettoie lessive et blanchit les salissures.
Et c’est ainsi, à cette image fidèle que doit être l’homme. Il ne dira pas : « Devrai-je réparer ce qu’un autre a corrompu ou ce qu’il a détruit » ? Il ne parlera pas ainsi. Car lorsque l’homme pèche, le Saint, Béni soit-Il, lui-même et non un délégué, redresse ce qu’il a tordu et lave la souillure de son forfait. Par cela, il aura une profonde honte de recommencer à pécher, car le Roi Lui-même lave la salissure de ses vêtements.
L’homme comme nous l’avons déjà dit est celui qui ressemble à Son créateur. Il se doit de L’imiter. Ne tient pas compte de ce que diront de toi les autres, ils peuvent te qualifier de toutes les faiblesses, de te détournes pas de ton objectif.
Devrai-je réparer ce que les autres ont détérioré ? Cette attitude est tellement répandue parmi ceux qui se disent des « hommes ». C’est l’autre qui a fait, pourquoi dois-je ranger son désordre ?
Oui ! Certainement tu dois réparer et arranger, nettoyer ce que les autres ont abimés. Tu dois en être heureux, tu dois en être fière et remercier le Seigneur de T’avoir donné l’intelligence de le faire.
Prends garde à ne pas faiblir, soit vigilent à ne pas fléchir, de ne pas céder à la tentation, ne succombe pas au désir. Ne perd pas de vue le déshonneur qui te poursuivra !
Et bien que tu ais fait repentance, tu dois te remplir de honte profonde pour avoir infligé au Roi des rois la besogne indigne de laver frotter et lessiver tes propres souillures. Et bien des années après une parfaite Téchouva lamente toi sur le déshonneur que tu as fait subir au Seigneur.
La quatrième Midah : לִשְׁאֵרִית נַחֲלָתוֹ.
IV « au reste de Son héritage ».
הִנֵּה הַקָּבָּ »ה מִתְנַהֵג עִם יִשְׂרָאֵל בְּדֶרֶךְ זֶה, לוֹמַר, מָה אֶעֱשֶׂה לְיִשְׂרָאֵל וְהֵם קְרוֹבַי, שְׁאֵר בָּשָׂר לִי עִמָּהֶם, שֶׁהֵם בַּת זוּג לְהַקָּבָּ »ה, וְקוֹרֵא לָהּ בִּתִּי, אֲחוֹתִי, אִמִּי, כִּדְפֵרְשׁוּ ז »ל [שיר השירים רבה סוף פ »ג], וּכְתִיב [תהלים קמ »ח, י »ד] « יִשְׂרָאֵל עַם קְרוֹבוֹ », מַמָּשׁ קֻרְבָה יֵשׁ לוֹ עִמָּהֶם וּבָנָיו הֵם, וְהַיְנוּ « לִשְׁאֵרִית נַחֲלָתוֹ », לְשׁוֹן שְׁאֵר בָּשָׂר. וְסוֹף סוֹף הֵם נַחֲלָתוֹ, וּמָה אוֹמֵר, אִם אַעֲנִישֵׁם הֲרֵי הַכְּאֵב עָלַי, כְּדִכְתִיב [ישעיה ס »ג, ט’] « בְּכָל צָרָתָם לוֹ צָר », כְּתִיב בְּאָלֶ »ף, לוֹמַר שֶׁצַּעֲרָם מַגִּיעַ לַפֶּלֶא הָעֶלְיוֹן וְכָל שֶׁכֵּן לְדוּ פַּרְצוּפִין, שֶׁבָּהֶן עִקַּר הַהַנְהָגָה, וְקָרִינָן בְּוָא »ו « לוֹ צָר », וּכְתִיב [שופטים י’, ט »ז] « וַתִּקְצַר נַפְשׁוֹ בַּעֲמַל יִשְׂרָאֵל », לְפִי שֶׁאֵינוֹ סוֹבֵל צַעֲרָם וּקְלוֹנָם, מִפְּנֵי שֶׁהֵם שְׁאֵרִית נַחֲלָתוֹ.
כָּךְ הָאָדָם עִם חֲבֵרוֹ, כָּל יִשְׂרָאֵל הֵם שְׁאֵר בָּשָׂר אֵלּוּ עִם אֵלּוּ, מִפְּנֵי שֶׁהַנְּשָׁמוֹת כְּלוּלוֹת יַחַד, יֵשׁ בָּזֶה חֵלֶק זֶה וּבָזֶה חֵלֶק זֶה, וּלְכָךְ אֵינוֹ דּוֹמֶה מְרֻבִּים הָעוֹשִׂים אֶת הַמִּצְוָה [ספרא בחקותי פרק ב], וְכָל זֶה מִפְּנֵי כְּלָלוּתָם. וּלְכָךְ פֵּרְשׁוּ רַבּוֹתֵינוּ זִכְרָם לִבְרָכָה [ברכות מ »ז:] עַל הַנִּמְנֶה מֵעֲשָׂרָה רִאשׁוֹנִים בְּבֵית הַכְּנֶסֶת, אֲפִלּוּ מֵאָה בָּאִים אַחֲרָיו, מְקַבֵּל שָׂכָר כְּנֶגֶד כֻּלָּם, מֵאָה מַמָּשׁ כְּמַשְׁמָעוֹ, מִפְּנֵי שֶׁהָעֲשָׂרָה הֵם כְּלוּלִים אֵלּוּ בְּאֵלּוּ, הֲרֵי הֵם עֶשֶׂר פְּעָמִים עֲשָׂרָה – הֵם מֵאָה, הוּא יֵשׁ לוֹ שְׂכַר מֵאָה. וְכֵן מִטַּעַם זֶה יִשְׂרָאֵל עֲרֵבִים זֶה לָזֶה [שבועות, ל »ט.], מִפְּנֵי שֶׁמַּמָּשׁ יֵשׁ בְּכָל אֶחָד חֵלֶק אֶחָד מֵחֲבֵרוֹ, וּכְשֶׁחוֹטֵא הָאֶחָד פּוֹגֵם עַצְמוֹ וּפוֹגֵם חֵלֶק אֲשֶׁר לַחֲבֵרוֹ בּוֹ, נִמְצָא מִצַּד הַחֵלֶק הַהוּא חֲבֵרוֹ עָרֵב עָלָיו, אִם כֵּן הֵם שְׁאֵר זֶה עִם [זֶה].
וּלְכָך רָאוּי לָאָדָם לִהְיוֹת חָפֵץ בְּטוֹבָתוֹ שֶׁל חִבֵרוֹ, וְעֵינוֹ טוֹבָה עַל טוֹבַת חֲבֵרוֹ, וְכְבוֹדוֹ יִהְיֶה חָבִיב עָלָיו כְּשֶׁלּוֹ, שֶׁהֲרֵי הוּא – הוּא מַמָּשׁ. ומִטַּעם זֶה נִצְטַוִּינוּ [ויקרא י »ט, י »ח] « וְאָהַבְתָּ לְרֵעֲךָ כָּמוֹךָ ». וְרָאוּי שֶׁיִּרְצֶה בְּכַשְׁרוּת חֲבֵרוֹ וְלֹא יְדַבֵּר בִּגְנוּתוֹ כְּלָל וְלֹא יִרְצֶה בּוֹ, כְּדֶרֶךְ שֶׁאֵין הַקָּבָּ »ה רוֹצֶה בִּגְנוּתוֹ וְלֹא בְּצַעֲרֵנוּ, מִטַּעַם הַקֻּרְבָה, אַף הוּא לֹא יִרְצֶה בִּגְנוּת חֲבֵרוֹ וְלֹא בְּצַעֲרוֹ וְלֹא בְּקִלְקוּלוֹ, וְיֵרַע לוֹ מִמֶּנּוּ כְּאִלּוּ הוּא מַמָּשׁ הָיָה שָׁרוּי בְּאוֹתוֹ צַעַר, אוֹ בְּאוֹתָהּ טוֹבָה.
IV Des restes de Son héritage
Voici que le Saint Béni Soit-Il Se comporte envers Israël ainsi. Il dit : ‘Que puis-je faire à Israël ils sont Mes proches, J’ai avec eux une union de chair ’. Ils (la communauté d’Israël) sont l’épouse du Saint, Béni Soit-Il. Il l’appelle ‘Ma fille,’ Ma sœur,’ Ma mère,’ comme l’ont expliqué nos Maitres zl. Il est aussi écrit : ‘ Israël, peuple proche de Lui’ (son parent, de la même famille) Il a une réelle parenté avec eux. Ils sont Ses enfants. C’est pourquoi le verset dit ‘Ché’érith de Son héritage’ – du terme ‘Che’er basar (relation de la chair). Car quoi qu’il advienne, ils sont Son héritage. Que puis – Je dire : ‘si Je les punis leur douleur sera la Mienne ?’ Comme il est écrit : ‘ Dans toutes leurs souffrances Il souffre. ’ Le mot Lo לו (‘Il’) est écrit avec un Aleph לא (pour signifier non). Car leurs souffrances s’étendent jusqu’au Plus Haut Mystère « l’Insondable », et combien plus aux Deux Visages où la Providence divine est concentrée. Et le mot LO est lu avec un Vav pour signifier « Il souffre ». Il est écrit : ‘Et Son âme était chagrinée par la misère d’Israël.’ Car Il ne peut supporter leur douleur et leur disgrâce car ils sont les proches de Son héritage.
Ainsi l’homme agira avec son voisin. Tout Israël est parent de la même chair, les uns aux autres car leurs âmes sont tissées de la même trame et chacune contient une portion de toutes les autres. C’est la raison, qu’une multitude exécutant les commandements divins n’a pas de comparaison, car ils sont une force conjuguée. Pour cela nos Maitres zl ont expliqué, que ceux comptés dans les dix premiers à la synagogue reçoivent un dû égal à ceux qui viennent plus tard, même s’ils sont au nombre de cent. Le nombre cent est signifié littéralement, car les dix premiers sont combinés les uns dans les autres. Ils sont dix fois dix, ils sont cent ! Chacun d’entre eux est ourdi des cent. Si c’est ainsi même si les retardataires sont une centaine, il recevra le dû qui leurs revient. Pour cette raison, chaque membre d’Israël est garant l’un de l’autre, car chacun contient une portion des autres ; et lorsque l’un pèche, il altère non seulement son être, mais aussi la portion que l’autre possède en lui. De cette part il découle que son prochain répond de lui. Ils sont la même chair.
C’est pourquoi il convient à l’homme de désirer le bien-être de son prochain, qu’il regarde avec bienveillance la bonne fortune de son voisin, et que l’honneur de son voisin lui soit aussi cher que le sien ; car lui et son voisin sont un. C’est pourquoi il nous est commandé« tu aimeras ton prochain comme toi-même ». Il est approprié qu’un homme désire le bien-être de son voisin, et ne dise aucun mal de lui, il désira que le mal ne lui arrive. Tout comme le Saint, Béni soit-Il, ne désire ni notre disgrâce, ni notre souffrance, parce que nous sommes Ses proches, un homme ne devrait pas désirer voir le mal s’abattre sur son voisin ni voir son voisin souffrir ou être disgracié. Et ces choses devraient lui causer la même douleur que s’il en était la victime. Cela s’applique également à la bonne fortune de son voisin.
Commentaire et explications de la 4eme Midah
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IV Des restes de Son héritage
Voici que le Saint Béni Soit-Il Se comporte envers Israël ainsi. Il dit : « Que puis-je faire à Israël ils sont Mes proches, J’ai avec eux une union de chair ».
Il est absolument nécessaire de préciser que les termes ici utilisés ne sont pas à prendre au sens littéral. Loin de nous l’idée de prêter au Seigneur Tout Puissant une ressemblance quelconque avec « la chair et le sang » H v C.
L’homme ne se défini pas par son corps qui n’est que le vêtement de son âme. Le mot « Chéér » signifie la proximité charnelle, quand il est employé ici, il traduit le lien particulier entre le D créateur et Son peuple. L’action des « hommes » ceux qui ressemblent, atteint les plus hauts des mondes de par leurs âmes qui sont « taillées » du Trône de Gloire.
Ils (la communauté d’Israël) sont l’épouse du Saint, Béni Soit-Il. Il l’appelle « Ma fille », Ma sœur, Ma mère, comme l’ont expliqué nos Maitres zl. Il est aussi écrit : Israël, peuple proche de Lui (son parent, de la même famille) Il a une réelle parenté avec eux. Ils sont Ses enfants. C’est pourquoi le verset dit Ché’érith de Son héritage ; du terme Che’er Bassar (relation de la chair).
Le Saint béni Soit- Il Est lié à la Ché’hina qui Est Son « épouse » comme cela est souligné dans le Cantique.
Le Saint béni Soit Il Est le « donneur », Il dispense les énergies de vie vers le « receveur » qui en les recevant se lie au donneur. Quand le Système est en harmonie et que le receveur est en phase avec le donneur, alors la concorde règne et la Volonté se réalise. La communauté d’Israël remplie le rôle de la Ché’hina elle reçoit les flux du Saint béni Soit Il pour remplir sa mission.
Tous les flux dispensés sont de trois ordres. L’amour, la rigueur et la miséricorde, ils sont symbolisés par les trois lettres du Nom י-ה-ו-, Ces trois qualités sont celles qu’ont dévoilées les trois « Péres » Avraham, Ytshaq et Yaakov, C’est par leurs actions que ces flux sont donnés. Cela est mentionné dans la prière par les termes suivants : Le Grand, le Puissant et le Redoutable.הא-ל הגדול הגבור והנורא
La réception des flux s’exprime par la dernière lettre qui se lie aux trois premières. Elle est Symbolisée par le roi David et sa royauté. Quand les flux lui parviennent la communauté d’Israël est dans sa plénitude. Voir Déré’h Ha-Chem du ‘Hassid Luzzato zl partie4 ch 6.
Les termes employés ici comme, Mon épouse, Ma fille, exprime la Volonté de donner, de dispenser l’amour et la bonté. Si cet immense amour ne peut être prodigué, le donneur est « comme frustrer » en manque hvc. Ce manquement est attribué à Amalek qui cause une brisure du Nom, tant qu’il existe ni le Nom ni le Trône ne sont parfaits.
Car quoi qu’il advienne, ils sont Son héritage. Que puis- Je dire : si Je les punis leur douleur sera la Mienne ? Comme il est écrit : Dans toutes leurs souffrances Il souffre. Le mot Lo לו (Il, Lui) est écrit avec un Aleph לא (pour signifier non). Car leurs souffrances s’étendent jusqu’au Plus Haut Mystère « l’Insondable », et combien plus aux Deux Visages où la Providence divine est concentrée. Et le mot LO est lu avec un Vav pour signifier « Il souffre ». Il est écrit : Et Son âme était chagrinée par la misère d’Israël. « Car Il ne peut supporter leur douleur et leur disgrâce car ils sont les proches de Son héritage.
L’héritage signifie la destination finale, le lieu où enfin Il pourra se poser. L’exil d’Israël, celui de la Ché’hina est aussi celui du Saint Béni Soit-il. Tant que le sanctuaire de ce monde n’est pas reconstruit que le service n’est pas rétablit, le Tout Puissant ne pénètre pas dans Son Palais des mondes du haut.
La douleur d’Israël est Sienne, comme le père qui corrige son enfant, ressent dans sa chair les coups qu’il lui inflige pour son bien.
Dans toutes leurs souffrances Il souffre, bien que le sens littéral de ce verset peut signifier que le Saint béni Soit Il n’est pas atteint par la douleur, étant écrit avec un « Aléf » il signifie la négation. Nos maitres expliquent cet Aléf par un commentaire totalement à l’opposé qui au contraire traduit que la douleur d’Israël atteint le Saint béni Soit Il au plus haut des mondes.
Le « Aléf » de valeur numérique 1 symbolise l’unique, quand on le décompose il est formé d’un « Vav » et de deux « Yod » qui ont pour valeur 26 celle du Nom.
La lettre Aléf écrite אלף se lit dans l’autre sens פלא « Pélé » l’insondable l’inaccessible, qui n’est pas à la portée de l’humain. Il s’agit de la Séfirah du « Kéter » La « Couronne » qui est posée au-dessus de la « Tête du Roi », elle est la pointe du « Yod » qui est imperceptible.
Cependant nous lisons le verset avec un « Vav » pour dire que oui Il Est atteint par notre souffrance. Cela revient à dire que le Tout Puissant descend de Sa Couronne, la pointe du Yod pour s’installer au niveau du « Vav » de Son Nom. La lettre « Vav » du Nom exprime le dévoilement dans ce monde de « la direction cachée ». Le Vav de valeur numérique 6 traduit le monde physique et son espace.
Les « Deux visages » sont symbolisés par les deux dernières lettres du Nom, ו – ה le Vav est la direction dévoilée, celle du jugement, elle est dépendante du mérite des hommes. C’est elle qui décrète et sanctionne les agissements, elle ordonne et transmet ces décrets à la « Royauté » qui les met en application. La royauté ou le Mal’hout est la Séfirah qui dirige ce monde selon les flux qui lui parvienne c’est le « Hé » du Nom, symbolisé par le roi David.
Le « Hé » symbolise la Ché’hina, qui ressent les douleurs d’Israël dans toutes ses ampleurs. Rabbi Meir dit dans la Michna: « Quand l’homme souffre que dit la Ché’hina ? J’ai des douleurs à la tête, J’ai des douleurs au bras ». Sanhedrin 46a.
Ainsi l’homme agira avec son voisin. Tout Israël est parent de la même chair, les uns aux autres car leurs âmes sont tissées de la même trame et chacune contient une portion de toutes les autres.
Ici le Rav traduit son enseignement au niveau des actes et de l’émotionnel. Le lien particulier entre D et Son peuple signifie que l’ensemble du peuple est une seule entité, il n’est qu’un seul et unique corps.
Il s’agit de convertir cette notion acquise au niveau intellectuel dans les actes quotidiens, dans notre relation à l’autre. C’est-à-dire de passer de l’intellect à l’émotionnel.
La Torah est donnée à un peuple soudé uni, comme il est dit : comme un seul homme avec un seul cœur. L’amour de l’autre, le souci des autres ne doit pas être juste la conséquence d’une destinée commune. Mais bien plus, chacun doit de dire et se répéter sans cesse comme un leitmotiv Je suis, j’existe uniquement de par l’existence des autres. L’autre c’est moi !!!!
Ceci est le grand principe que Rabbi Akiva a érigé comme une raison de vivre. Faire du bien à l’autre c’est se faire du bien à soi-même, à l’inverse lui faire du mal c’est se le faire à soi-même.
C’est la raison, qu’une multitude exécutant les commandements divins n’a pas de comparaison, car ils sont une force conjuguée.
La Mitsva accomplie par la communauté a une amplitude et une puissance décuplées, non pas uniquement de par le nombre. Mais surtout parce que chacun d’entre eux est lié à l’autre et l’action de chacun est l’action de tous et l’action de tous est à son tour multipliée. Cent personnes accomplissant une Mitsva ensemble à l’unisson, leur action est celle de 100×100 ;
Pour cela nos Maitres zl ont expliqué, que ceux comptés dans les dix premiers à la synagogue reçoivent un dû égal à ceux qui viennent plus tard, même s’ils sont au nombre de cent. Le nombre cent est signifié littéralement, car les dix premiers sont combinés les uns dans les autres. Ils sont dix fois dix, ils sont cent ! Chacun d’entre eux est ourdi des cent. Si c’est ainsi même si les retardataires sont une centaine, il recevra le dû qui leurs revient.
Le Minyan de 10 personnes qui permet la prière publique représente la Ché’hina qui est elle aussi comme toutes les Séfirot composée de 10 éléments. Chacun des membres du Minyan « joue » le rôle d’un de ces éléments. Quand le Minyan est formé la structure de la Ché’hina est établie elle devient un « Partsouf » un visage ou un système entièrement harmonieux où rien ne manque. Comme le visage qui est construit de différents organes qui ensembles traduisent l’harmonie et la concorde. Le mot visage se dit : פנים qui signifie se diriger vers, s’adresser à, il peut alors rayonner et illuminer, dispenser ses flux de vie. Le visage traduit aussi l’intériorité de l’être פנימי est du même champ lexical queפנים, Il est à souligner ici que le Minyan, la prière commune n’est pas comme beaucoup pensent une prière composée de 10 prières individuelles mais seule est unique prière collective.La Torah interdit de dénombrer le peuple ou de compter les personnes qui composent le Minyan, on ne peut le faire que par la Mitsva de Ma’hatsit Ha Chéquel, car alors chaque individu se fond dans l’ensemble. La bénédiction ne peut résider sur ce qui est compter mesurer et peser nous disent nos maitres, la participation au Minyan transforme chaque individu, chaque individualité et lui donne une nouvelle dimension celle du « Klall » d’une communauté.
Pour cette raison, chaque membre d’Israël est garant l’un de l’autre, car chacun contient une portion des autres ; et lorsque l’un pèche, il altère non seulement son être, mais aussi la portion que l’autre possède en lui. De cette part il découle que son prochain répond de lui. Ils sont la même chair.
Le peuple d’Israël est une immense trame ourdi d’une multitude d’individus qui sont eux-mêmes tissés et entremêlés, liés les uns aux autres.
L’action positive, la plus anodine, qui nous parait insignifiante, a une répercussion sur l’ensemble, puisqu’elle atteint les cimes les plus élevées des mondes, le Trône de Gloire. Et de même pour une action négative dont les conséquences nous semblent négligeables. Elle engage l’ensemble d’Israël, c’est cela le sens de « nous sommes tous garants les uns des autres ». Le garant étant celui qui payera la dette du débiteur qui ne peut honorer sa créance.
Parfois certains évènements tragiques arrivent et nous nous demandons comment la justice divine s’applique ? Nous avons tendance à nous déculpabiliser, alors que tous nous sommes garants les uns des autres. Il est fort possible que l’un paie pour l’autre. A plus forte raison si les personnes concernées étaient proches.
Il est rapporté au nom de Rav Israël Salanter zl que si un étudiant à la Yéchiva se relâche dans son étude de l’autre côté de l’Europe il est possible qu’un juif renie sa foi. La raison en est que le moindre relâchement, la plus petite faiblesse éteint les rayonnements dans les mondes supérieurs, les conséquences néfastes seront certaines sur cette terre. Bien que cette diminution de lumière est imperceptible pour l’étudiant en Torah car il est attaché fortement à la Torah. Mais l’obscurité qui en découle aura une incidence certaine là où elle pourra agir.
C’est pourquoi il convient à l’homme de désirer le bien-être de son prochain, qu’il regarde avec bienveillance la bonne fortune de son voisin, et que l’honneur de son voisin lui soit aussi cher que le sien ; car lui et son voisin sont un.
Le Rav Ha Ari zl enseigne que tout le peuple d’Israël ne forme qu’un seul corps, une seule âme les compose celle de « Adam » ; chaque individu n’est qu’un membre ou un organe de ce corps. C’est le sens de la garantie que l’un donne à l’autre.
C’est pourquoi il nous est commandé « tu aimeras ton prochain comme toi-même ».
Le Rambam dit : il est une Mitsva qui incombe à chacun d’aimer chaque membre du peuple d’Israël comme son propre corps ; c’est pour cela qu’il recherchera le bien être de son prochain comme le sien propre. Le Rav Ha Ari zl a institué avant le début de la prière du matin la déclaration suivante : Je déclare aimer comme mon âme chaque membre du peuple d’Israël, cette proclamation se doit d’être sincère, elle permet d’inclure la prière de chacun dans l’ensemble des prières du peuple d’Israël. Nous donnons ainsi une véritable dimension « nationale » à la prière privée.
Il est approprié qu’un homme désire le bien-être de son voisin, et ne dise aucun mal de lui, il désira que le mal ne lui arrive.
En dehors du fait qu’il convient de rechercher le bien être pour chacun des membres de la communauté pour s’inscrire dans cette trame et en être une partie indissociable. Mais bien plus, il est de l’intérêt de chacun de dégager de l’énergie positive, de voir l’autre avec un bon œil, de ne sortir de sa bouche que des paroles encourageantes et bonnes. Il faut proscrire de sa bouche toutes les paroles négatives sur soi et sur les autres !!! Raban Yohanan Ben Zakaï demanda à ses disciples : sortez et regardez quel est le chemin de droiture que l’homme se doit d’emprunter ? La réponse qui est retenue est « le bon œil », c’est-à-dire ne voir que le bien. Ce qui permet à chacun d’être heureux de son sort et de désirer le bien pour ses semblables. Cette attitude si nous parvenons à l’adopter possède la qualité de transformer notre vie.
Tout comme le Saint, Béni soit-Il, ne désire ni notre disgrâce, ni notre souffrance, parce que nous sommes Ses proches, un homme ne devrait pas désirer voir le mal s’abattre sur son voisin ni voir son voisin souffrir ou être disgracié. Et ces choses devraient lui causer la même douleur que s’il en était la victime. Cela s’applique également à la bonne fortune de son voisin.
Chaque être humain possède des qualités et aussi de nombreux défauts, Ha-Chem dans Sa grande Miséricorde, Se détourne souvent de nos manquements pour n’observer que les actes positifs. C’est ce qui permet au monde de continuer à subsister. De même nous nous devons de L’imiter, de ne voir chez l’autre que les côtés positifs. Nous devons assimiler le fait que la rigueur qui s’abat sur le monde, est celle que les hommes développent et amplifient par leurs comportements et par leurs attitudes, les uns vis-à-vis des autres. Les transgressions ne sont pas les causes uniques des calamités qui frappent le monde, la rigueur des sanctions est due aux hommes.
Le jugement humain est terriblement dur, implacable, le regard que nous portons sur les autres est perçant sévère rien ne lui échappe. Les hommes coïncidèrent leurs semblables avec inflexibilité, fermeté sans rien pardonner ni justifier. C’est cela que nous devons changer pour que notre propre vie soit apaisée et sereine, afin que nous ouvrions les « réservoirs de bonté » des cieux qui se rependrons alors dans ce monde.
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