Enseignement fondamental, essentiel qui concerne la lecture de la Méguila !
Méguilat Esther
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בינו עמי עשו
Enseignement fondamental, essentiel qui concerne la lecture de la Méguila !
Le tout petit : Michel Baruch.
דברי תורה לע »נ אמי מורתי הכ »מ רוחמה דזי קולט בת נינט ע »ה
Une grande question se pose à nous sur l’importance qu’ont donnée nos maîtres à la lecture de Méguilat Esther. Ils disent: on annule l’étude de la Torah pour assister à la lecture de la Méguila.
מבטלין תלמוד תורה לקראו את המגילה.
La question se pose, voilà que cette lecture est aussi une occupation de Torah alors pourquoi employer le terme de « Annuler »? La réponse classique que l’on donne en générale est que la lecture n’est qu’une lecture qui reste une occupation de Torah c’est vrai mais qui est superficielle à l’opposé d’une étude approfondie où l’on est totalement immergé dans l’océan du Savoir. Ce que l’on qualifie de «se plonger dans les profondeurs de la science» לימוד בעיון רב .לן בעומקה של הלכה. Cependant cette réponse me semble insuffisante car alors cette Halacha ne concernerait que les érudits qui s’adonnent à l’étude approfondie et pas au reste du peuple dont l’étude reste à un niveau relativement superficiel.
De plus la lecture de la Méguila est qualifiée de « Diffusion du miracle » פירסום הנס. Est-ce que cette Mitsva se définie par, faire circuler l’information, lui faire de la publicité afin que le plus grand nombre soit informé de ces évènements qui se sont déroulés il y a bien longtemps. Il suffirait alors de distribuer des fascicules ou de rassembler le public pour «raconter» l’histoire dans la langue que le public comprend. Un public qui ne comprend pas l’hébreu, mais qui essaye de suivre avec attention la lecture, en prenant garde de bien entendre chaque mot, lui aussi est acquitté de la Mitsva. Si la Mitsva se definie par la seule lecture, sans que cette lecture soit comprise que signifie alors « Diffuser le Miracle » ?
La Méguila est d’une part appelée un livre ספר et d’autre part elle est qualifiée de « Lettre ou Missive אגרת»ce qui traduit que cette Mitsva doit s’appliquer sur ces deux niveaux. De sorte que l’obligation qu’ont instituée Mordé’hai et Esther d’en faire la lecture comporte deux facettes. D’une part la lecture elle-même du texte qui retrace les évènements qui amenèrent le miracle prodigieux de Pourim. Et d’autre part la manière de faire cette lecture, il s’agit de faire ressentir au public à travers cette lecture le retournement de situation et les causes de ce renversement. Le lecteur ne doit pas lire la Méguila comme on lit une histoire de manière laconique cela n’est certainement pas suffisant, cette lecture doit être faite de telle sorte qu’à chaque passage on adopte le ton et l’intonation qui lui correspond. Il y a des passages qui retracent les évènements comme au début, il convient de les lire avec l’intonation qui convient, puis il y a d’autres passages qui sont des dialogues entre les différents personnages, là aussi il convient pour chacun d’adopter le ton qui correspond au personnage qui parle. Il s’agit donc à travers la lecture de permettre à chacun d’imaginer qu’il est en train de vivre les évènements. Cela est d’importance car alors la lecture de la Méguila n’est plus juste une lecture d’un évènement passé, d’une histoire ancienne, ou d’une « légende », d’un «Mythe», mais bien une réalité présente. La conviction du lecteur, son investissement à traduire les évènements pas des émotions insuffleront au public la «Emouna» que la Providence n’abandonne jamais son peuple. C’est en réalité l’essentielle de l’intention qu’avaient nos maitres en instituant cette lecture jusqu’à la fin des temps et bien plus.
Le lecteur prendra soi de bien prononcer chaque mot chaque phrase par une élocution parfaite, en respectant la ponctuation des signes de cantillation טעמים qui donnent justement à la lecture la résonance de cette dimension du vécu. Les signes de cantillation sont précisément l’expression des émotions et des sentiments qu’il est indispensable d’associer à la lecture. En effet, ils permettent la compréhension du texte et sont d’un niveau spirituel bien plus élevé que les lettres elles-mêmes, que les mots ou encore les voyelles qui permettent de prononcer ces mots. Car comme nous l’avons souligné ces signes doivent traduire les émotions que l’on doit ressentir en lisant les textes des 24 livres de la Torah. Voir à ce sujet le Rav Ha-Ari zl dans Chaar Tanta.
Il est alors possible d’expliquer qu’en effet nos maitres nous commandent d’annuler l’étude de la Torah pour que tous se rassemblent afin d’écouter la lecture de la Méguila. Car cette lecture comporte une dimension qui ne se retrouve pas ailleurs, même dans l’étude approfondie, c’est le vécu du miracle qui grave en nos cœurs la certitude du miracle. De telle sorte que même si certains ne comprennent la lecture malgré-tout ils seront « marqués » au plus profond de leur être par la forme de cette lecture. Le lecteur sera alors dans le «Rôle» du témoin qui raconte un évènement exceptionnel auquel il a assisté ce qui sera entendu par son auditoire comme un récit absolument véridique, aucun doute que tout cela est vrai se diront tous ceux qui assistent à ce témoignage! C’est là le sens de « diffuser et de publier le miracle »! Ce secret contenu dans la lecture de la Méguila sera aussi exprimé dans toutes les Mitsvot de ce jour. Le secret du vrai service divin est d’exprimer par des émotions les concepts étudiés et maitrisés intellectuellement.
Prenons un exemple ; tous les matins nous portons les Téfilins, nous les prenons et les attachons à notre bras et les plaçons sur notre tête, comment accomplissons nous cette Mitsva ? Pour la majorité des gens cela se fait naturellement sans trop réfléchir, chacun pensant à accomplir son devoir. Mais sache que les Téfilins que tu tiens sont un joyau précieux, ils sont bien plus chers et importants que les joyaux de la couronne d’un roi puissant. Imagine que cette coque de cuir, ses lanières, et les parchemins qu’elle renferme sont des diamants de 100 carats d’une valeur inestimable qu’ils sont bien plus chers que toutes les réserves d’or que renferment les banques centrales des pays les plus puissants. Avec cette vision des choses quand tu les porteras véritablement comme si tu portais un véritable joyau en exprimant ta joie ton bonheur ton enthousiasme ta passion et ton immense plaisir. Assurément la Mitsva prend une autre dimension ! C’est le sens de cet enseignement des maitres : Grande est l’étude qui amène l’homme à accomplir les Mitsvot ! גדול הלימוד שמביא לידי מעשה
Dans le même ordre d’idée il est dit à la fin de la Méguila :
לַיְּהוּדִים הָיְתָה אוֹרָה וְשִׂמְחָה וְשָׂשֹׂן וִיקָר :
Pour les juifs, ce n’étaient que joie rayonnante, contentement, allégresse et marques d’honneur :
Ce verset selon l’enseignement de nos maitres fait référence à l’application des Mitsvot. אוֹרָה c’est l’étude וְשִׂמְחָה c’est la joie des jours de fêtes, וְשָׂשֹׂן c’est la Brith Mila et וִיקָר renvoi à la Mitsva des Téfilins. Le verset souligne justement qu’à Pourim se produisit ce renouveau dans l’application des Mitsvot. Ils ont alors associé à chacune de ces Mitsvot une expression particulière, la joie, le contentement l’allégresse et la marque d’honneur. Tous ces termes ne sont que l’expression de leurs émotions qu’ils exprimeront à présent en pratiquant les Mitsvot. A nous à présent d’être les disciples de cette génération et d’être fidèles à l’enseignement de Pourim !
מנאי עפרא דמן ארעא ע »ה מישל דוד ברוך ס »ט תברך מפי עליון
י »ר שלא ימושו מפי ומפי זרעי עד ביאת גואל צדק בבי »א.
Le tout petit Michel Baruch
Poussière sur l’immense terre du Tout Puissant.