Hiloula du Rashash זצוק »ל וזיע »א
Ribbi Shalom Mizra’hi deyedi`a Sharabi
La Hiloula du Rashash se situe en plein dans la Parasha Béshala’h. Certains de ses élèves ont voulu mettre en évidence un lien entre sa vie, son ouvrage et le contenu de cette Parasha. L’élément clé de cette section est la Qériath Yam Souf (l’ouverture de la mer des joncs).
Pour quelle raison cet évènement se nomme-t-il Qériath Yam Souf ? Et pourquoi cet événement s’est-il déroulé à cet endroit précis? ‘Hakhamim expliquent qu’Adam Harishon, le premier homme, a été créé selon les limites de la création. Sa tête atteignait le haut du monde de Atsilouth (un monde entièrement spirituel où se forme l’impulsion spirituelle de ce qu’il se passe dans notre monde) et ses pieds reposaient sur terre. Ceci veut nous signifier que le monde avait une fin et un début, c’est à dire des limites. En effet l’homme a été créé au sein d’une poche de création au sein de la lumière infinie de Hachem. Une série de limites va intervenir monde après monde, Séfira après Séfira ,… . Chaque détail de ce qui existe forme une limite à la création, ce qui donne à l’homme l’impression d’être indépendant et seul maître a bord du fait qu’il est entouré de bornes qui restreignent la vision de l’infinie . Ce monde se nomme donc la mer des limites: Yam Souf .
Lors de l ouverture de la mer des joncs, Hachem leur a ouvert l’accès à l’infini. Ils ont pu toucher à une partie de l existence dans le non limité, ce qui nous parait être impossible aujourd’hui en 5773.
Combien le peuple d‘Israël a supporté de limites en Egypte, des limites corporelles, physiques, de déplacement, de paroles et même d’idéologie puisqu’ils ont étés punis pour avoir songé a une éventuelle libération de l’esclavage. Au moment de leur sortie, il a fallu encore un détour sur le chemin pour atteindre cet endroit représentant la limite la plus expressive. Ils étaient cernés par le désert, par la mer, par les bêtes sauvages et par l’armée de Pharaon. Hachem leur a montré que de leurs limites peut jaillir l’illimité, l’infini. En déchirant la mer de la limite (Souf), ils ont traverse la mer selon un demi-cercle à pied sec, ce qui signifie une fois de plus la notion d infinité que le cercle représente.
L’homme a tendance trop souvent à se perdre dans les soucis de ce monde en se posant la question comment va t-il faire face à ce problème et celui ci … ; mais réalisons ensemble que nous nous trouvons en réalité en plein dans l’infini et que proportionnellement à cela, ces problèmes n existent pas. Nous et notre histoire sommes qu’un petit point dans l océan.
Vous me direz quand même que les problèmes subsistent malgré notre infiniment petit. Un des moyens de vivre en relation avec cette émanation infinie de Hachem, une manière de revivre cette Qériath Yam Souf chaque jour est d’apprendre la Torath Ha-Rashash [la Torah du Rashash]. Celui ci nous enseigne qu’à partir du moment où l’on prie, nous devons savoir à qui nous nous adressons. Si s’est à Hachem lui même, nous n avons pas de mesure face à son infini. Ce serai le limiter que de lui attribuer des louanges du style « grand et redoutable ». S’adresser à son monde ou son enveloppe dans le monde serait une véritable vocation à la Avoda Zara [l’idolâtrie]. Certains de nos ascendants sont précisément tombés dans ce piège : Téra’h [le père d’Avraham] et Na’hor [le frère d’Avraham].
Quelle est alors l attitude a avoir ? C’est d Avraham que nous vient la réponse. Le Rashash nous explique que l’adresse de nos Téfilloths [prières] est un lieu spirituel dans lequel se vêtit le Or ha Ein Sof (l’infini de Hachem ). C’est la raison pour laquelle, de la même manière que l’homme possède une Néshama qui se subdivise en 5 parcelles Néfesh, Roua’h, Néshama, ‘Haya et Yé’hida, de même la lumière infinie de Hachem s’habille dans les mondes spirituels en Nefesh, Rouah, Néshama, ‘Haya et Ye’hida ces cinq mots formants en prenant les premières lettres, les raché tevot « narna’hy » נרנח״י.
La force du Rashash réside dans cette méthode d’association à mettre en évidence dans son esprit avant de prier, avant d effectuer une Mitsva. ASSOCIER LA PARTIE INFINIE DU MONDE DANS NOTRE VIE, DANS NOS ACTIONS. C’est un enseignement fondamental pour la Emouna [la foi] et une fenêtre pour sortir des limites de l’Egypte actuel.
Ne croyez pas que le Rashash n’avait pas de souci lui non plus, car il était pourchassé par les épreuves de pays en pays, le Yémen, l’Iraq, la Syrie pour enfin arriver en tant que Shamash dans une synagogue de Jérusalem, celle de rabbi Guedalia ‘Hayoun.
Ce dernier venait de famille d’érudits de Turquie et avait en tête de reconstituer de reconstituer un groupe de Méqoubalim [kabbalistes] appliquant à la lettre les enseignement du arizal.. Quelques péripéties plus tard, on eu la surprise de comprendre qui était le fameux Shamash qui était âgé à peine de 18 ans. C’est la raison pour laquelle le Rashash est dénommé par les Méqoubalim [les kabbalistes] sous le patronyme de Shémesh (le soleil) et non de Shamash.
Combien de dangers a-t-il bravé à Jérusalem en traversant les quartiers arabes de la ville au milieu de la nuit pour se rendre au Kotel afin d y faire le Tikoun Hatsot [prière faite après minuit pendant laquelle nous nous lamentons sur la destruction de Jérusalem et l’exil de la Shékhina, la présence D.ivine]. Cette fougue prend origine de la conscience de l’infini dans le fini.
Il est de coutume de se réunir le soir du 10 Shévat, jour de sa Hilloula et de faire des Bérakhot avec les Kavanot [penser à des noms saints] du Rashash. Pour ceux qui ne les connaissent pas, il est conseillé de mettre en pratique ce que l on vient de dire avant pendant et après la Bérakha jusqu’à la consommation de l’aliment en question.
Bon courage et n’oubliez le « narna’hy» נרנח״י.
Rav Dan H.