Un doute sur la bénédiction finale de Mé’en Shalosh – Rav David Pitoun
doute sur Mé’en Shalosh
Cette Halakha est dédiée à l’élévation de la Neshama du Rav Hanania Haim Ben Zohara Mellul z.ts.l
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QUESTION
Que devons nous faire lorsqu’on a consommé – en quantité de Kazaït (27 g) – des aliments pour lesquels il faut réciter la bénédiction finale de « Me’en Shalosh » (raisins, figues, grenades, olives, dattes, pâtisseries ou Mezonot divers), et que l’on a le doute si l’on a oui ou non réciter cette bénédiction ?
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DECISION DE LA HALAKHA
Du point de vue de la Halakha, l’obligation de réciter la bénédiction finale de « Me’en Shalosh » n’est que Miderabbanan, et de ce fait, lors d’un doute si l’on a oui ou non récité cette bénédiction, on ne la recommence pas.
Cependant, puisque cette question fait l’objet d’une discussion parmi les décisionnaires, il est bon et souhaitable de s’imposer la rigueur – dans le cas d’un doute si l’on a oui ou non récité la bénédiction finale de « Me’en Shalosh » – de consommer de nouveau l’aliment que l’on a consommé, jusqu’à se rendre obligé de réciter la bénédiction finale de « Me’en Shalosh », et dans cette condition on pourra la réciter et s’acquitter également de ce que l’on a consommé auparavant.
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SOURCES ET DEVELOPPEMENT
Dans une précédente Halakha, nous avons expliqué le principe de « Safek Berakhot Lehakel » (« lors d’un doute sur la récitation d’une bénédiction, on ne la récite pas »), selon lequel puisqu’il existe l’interdiction de réciter une bénédiction en vain – et que cette interdiction est Min Ha-Torah (interdite par la Torah) – de ce fait la personne qui a le doute si elle a oui ou non récité la bénédiction sur ce qu’elle consomme, elle ne doit pas réciter de bénédiction par doute, et elle est autorisée à poursuivre sa consommation, étant donné que l’interdiction de consommer sans réciter de bénédiction n’est que Miderabbanan, « Safek Derabbanan Lehakel » (« lors d’un doute sur une obligation instaurée par nos maîtres, nous allons à la souplesse »).
A la lueur de tout cela, il a été également expliqué que lorsqu’on a le doute si l’on a oui ou non récité le Birkat HaMazon, et que l’on est rassasié de ce que l’on a consommé, on est tenu de réciter de nouveau le Birkat HaMazon par doute, puisque le Birkat HaMazon est une ordonnance de la Torah, car il n’y a que pour les autres bénédictions qui ont été instaurées par nos maîtres que nous tranchons qu’en cas de doute nous allons à la souplesse et nous ne les récitons pas, mais pour le Brkat HaMazon – dont l’obligation est Min Ha-Torah (ordonné par la Torah) – en cas de doute nous allons à la rigueur, tout comme les autres lois de la Torah dont le doute fait basculer la décision Halakhique vers la rigueur.
Nos maîtres les Rishonim (décisionnaires de l’époque médiévale) débattent afin de définir si l’obligation de réciter la bénédiction finale de « Me’en Shalosh » que nous récitons par exemple après avoir consommé – en quantité de Kazaït (27 g) – des fruits de la catégorie des 7 espèces (à travers lesquels la terre d’Israël a été glorifiée dans la Torah) comme des raisins ou autres, et comme nous l’avons expliqué il y a quelques jours, ou bien après avoir consommé des pâtisseries (en quantité de Kazaït – 27 g), est-ce que son obligation est essentiellement Min Ha-Torah (ordonnée par la Torah) ou bien seulement Miderabbanan (instaurée par nos maîtres) ?
Cette divergence d’opinion Halakhique a une conséquence Halkhique évidente, car si l’on considère que l’obligation de réciter la bénédiction finale de « Me’en Shalosh » est Min Ha-Torah, la personne qui a le doute si elle a oui ou non récité cette bénédiction devrait recommencer dans le doute, exactement comme le cas où l’on a le doute si l’on a oui ou non récité le Birkat Ha-Mazon, car dans un doute sur une obligation de la Torah, nous allons à la rigueur. Par contre, si la bénédiction de « Me’en Shalosh » n’est que Miderabbanan (instaurée par nos maîtres), son statut redevient le même que celui des autres bénédictions qui ont été instaurées par nos maîtres, et dans un doute on ne la recommence pas.
Du point de vue de la Halakha, selon l’opinion du RAMBAM (chap. 2 des Hal. relatives aux bénédictions, Hal. 12) ; du MORDEKHI au nom du SAMAG (sur traité Berakhot chap.185 du Mordekhi) ; de Rabbenou Yona (sur traité Berakhot page 32a des pages du RIF) ; et de MARAN l’auteur du Shoul’han ‘Aroukh (O.H 209-3), l’obligation de réciter la bénédiction finale de « Me’en Shalosh » n’est que Miderabbanan, et de ce fait, lors d’un doute si l’on a oui ou non récité cette bénédiction, on ne la recommence pas.
Certains A’haronim tranchent également dans ce sens, et parmi eux :
Le Peri ‘Hadash (Likouté O.H 209) ; notre maître le ‘HYDA dans son livre Sh’out Yossef Omets (chap.74), le Péné Its’hak – Aboul’afiya (tome 1 Hal. Berakhot chap.71).
Cependant, puisque cette question fait l’objet d’une discussion parmi les décisionnaires, et selon la majorité des Rishonim l’obligation de réciter la bénédiction finale de « Me’en Shalosh » est Min Ha-Torah, de ce fait, il est bon et souhaitable de s’imposer la rigueur – dans le cas d’un doute si l’on a oui ou non récité la bénédiction finale de « Me’en Shalosh » – de consommer de nouveau l’aliment que l’on a consommé, jusqu’à se rendre obligé de réciter la bénédiction finale de « Me’en Shalosh », et dans cette condition on pourra la réciter et s’acquitter également de ce que l’on a consommé auparavant.
Il est évident que toute la discussion parmi les décisionnaires pour définir si l’obligation de réciter la bénédiction finale de « Me’en Shalosh » est Min Ha-Torah ou Miderabbanan, se situe uniquement dans le cas où l’on est rassasié de ce que l’on a consommé, et dans ce cas il y a matière à dire que l’on est tenu de réciter la bénédiction Min Ha-Torah, comme il est dit : « Tu mangeras, tu te rassasieras et tu réciteras une bénédiction… ». Mais si l’on n’est pas rassasié de ce que l’on a consommé, il n’y a pas de risque que l’obligation de la bénédiction soit Min Ha-Torah, exactement comme pour le cas où l’on a consommé véritablement du pain sans être rassasié de ce que l’on a consommé, dans ce cas on est tenu de réciter la Birkat Ha-Mazon seulement Miderabbanan.
Il en est donc de même pour la bénédiction de « Me’en Shalosh ».
Dans un cas de doute si l’on a oui ou non récité cette bénédiction, si l’on n’est pas rassasié de ce que l’on a consommé, dans ce cas précis selon tous les avis il n’y a pas a réciter de nouveau la bénédiction finale de « Me’en Shalosh ».
Article de l’auteur, Rav David Pitoun, initialement publié sur son blog http://ravdavidpitoun.blogspot.com/
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