Dossier Lois de Pessa’h. 4. Les différentes catégories de ‘Hamets et les interdictions liées. Seconde partie (‘Hamets Noukché). Hazon Ovadia et Yalkout Yossef – Yéhouda Berros
‘Hamets Noukché
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Le texte complet en hébreu du Yalkout Yossef (Kitsour Choulhan Aroukh Yalkout Yossef) peut être trouvé sur le lien suivant : Torat Emet
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Dossier lois de Pessa’h 6ème publication
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- 1. L’interdit du Hamets
- 2. La Mitsva de détruire le ‘hamets et l’interdiction d’en posséder (première partie)
- 2. La Mitsva de détruire le ‘hamets et l’interdiction d’en posséder (seconde partie)
- 3. Comment accomplir la Mitsva de détruire le ‘Hamets ?
- 4. Les différentes catégories de ‘Hamets et les interdictions liées (première partie : Hamets Gamour)
4) Les différentes catégories de ‘Hamets et les interdictions liées (Seconde partie) ‘Hamets Noukché
2) ‘Hamets Noukché
a) Définition
La deuxième catégorie de ‘hamets est celle du ‘hamets noukché.
Selon l’explication de nos Sages, ce terme de noukché peut prendre plusieurs significations : mauvais, déficient, altéré ou encore manqué.
Ce qui le différencie avec le ‘hamets gamour est le fait que le processus de fermentation ait commencé mais sans être achevé, de telle sorte que ce ‘hamets est très difficilement consommable.
b) Interdictions liées
Pour la majorité des décisionnaires, un tel produit n’est pas interdit par la Torah elle-même, et ce sont les Sages qui l’ont interdit afin que l’on n’en vienne pas à se tromper, et à manger ou à garder du véritable ‘hamets.
De même, la position du Choulkhane ‘Aroukh (447, 12) est que le ‘hamets noukché est rabbiniquement interdit ; les Sages interdisent de la consommer ou de la garder pendant Pessa’h (Choul’han ‘Aroukh 459, 2).
c) Exemple de ‘hamets noukché : cas de la Matsa ‘achira
Parmi les exemples de ‘hamets noukché, il existe celui de la Matsa ‘achira.
La Matsa ‘achira est une Matsa pétrie dans un liquide autre que de l’eau.
Plus précisément, on désigne ici à la fois les mei pérot, les jus de fruits, mais également le vin, le miel, le lait, l’huile et l’oeuf.
On l’appelle Matsa ‘achira, qui signifie le pain « riche », justement en opposition avec le lé’hém ‘oni, le pain pauvre, c’est-à-dire la Matsa que l’on consomme le soir du Seder. En effet, les jus de fruits sont plus « riches » en goût que l’eau.
Question n°1 : la farine mélangée à des mei pérot peut-elle fermenter ?
Il existe deux catégories de Matsa ‘achira :
1) celle dont la pâte est faite à base de jus de fruit uniquement.
2) celle qui contient non seulement du jus de fruit, mais également de l’eau, ne serait-ce qu’une seule goutte.
Concernant le premier cas, selon Rachi et les autres qui partagent son avis, la réunion de farine et de jus de fruits produit une fermentation ; simplement, le ‘hamets ainsi produit est ce que l’on appelle ‘hamets noukché (‘hamets altéré), qui n’est interdit que rabbiniquement.
Par contre, la majorité des décisionnaires pense qu’une Matsa contenant uniquement du jus de fruit, ne devient pas ‘hamets, ne fermente jamais, même si elle a gonflé énormément. En effet, ce gonflement diffère du gonflement propre au ‘hamets, que la Torah interdit.
Le problème est lorsque l’on a mêlé de l’eau à la pâte.
Justement, concernant le deuxième cas de Matsa ‘achira, où il y a présence d’eau, même en quantité infime, ce mélange est susceptible de faire fermenter la pâte. Bien plus, selon de nombreux décisionnaires, l’eau adjointe à l’un de ces autres liquides entraîne une fermentation plus rapide. Cependant le statut du ‘hamets ainsi obtenu diffère selon les décisionnaires : pour Rabbénou Tam, il ne s’agit que de ‘hamets noukché (comme en l’absence d’eau), interdit par nos Sages ; pour Maïmonide, il s’agit de ‘hamets gamour, interdit par la Thora même.
Question n°2 : lorsqu’on a ajouté de l’eau et que la pâte risque de fermenter, est-il permis de pétrir cette pâte en prenant soin qu’elle ne fermente pas ?
Selon le Rif et Maïmonide, la loi est conforme à l’opinion de Rabbi Akiba, selon lequel il est permis de pétrir de la farine dans un mélange de mei pérot ajoutés d’eau, à condition de bien veiller à ce que le mélange ne fermente pas, tout comme on veille à ce que ne fermente pas un mélange de farine et d’eau. C’est aussi l’avis de Rav Nétronaï Gaon et du Méïri.
Face à eux, de nombreux auteurs estiment qu’il ne faut pas pétrir de la farine dans des jus de fruits ajoutés d’eau, car un tel mélange fermente plus rapidement, comme vu précédemment.
En résumé, un mélange de farine et de mei pérot (avec ou sans eau), comme la Matsa ‘achira, est susceptible, selon les avis les plus stricts, de fermenter et de devenir ‘hamets noukché voire gamour. Par ailleurs, selon certains, si l’on prend soin que la pâte ne fermente pas, il est permis de la pétrir et de la consommer.
Au final, quelle est la loi concernant la Matsa ‘achira ?
La coutume ashkénaze est d’être rigoureux et d’interdire : on tient compte de l’opinion de Rachi et de ceux qui se rangent à ses côtés, qui estiment que les mei pérot, même à eux seuls, peuvent provoquer la fermentation ; ou bien encore on craint que de l’eau ne se soit mélangée aux jus de fruits.
Concernant la coutume séfarade, le Primat de Sion, Rav Mordekhaï Elyahou (que la mémoire du juste soit bénie) s’est, il y a longtemps déjà, opposé à ce que l’on accordât un certificat de cacheroute à des matsot ainsi enrichies, car il est à craindre que, aux mei pérot, ne soient mêlés de l’eau, ou des produits de même statut que l’eau, tels que des produits levants.
Malgré cela, certains auteurs comme notre Maître le Rav HaGaon Ovadia Yossef, restent indulgents en la matière, car, à leur avis, ces matières levantes ne fermentent pas de la manière qui est interdite. C’est ce qu’écrivent le Yabia’ Omer IX 42.
Finalement, les Séfaradim ont coutume de manger de la Matsa ‘achira à condition qu’il y ait une supervision rabbinique compétente.
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Cet article Dossier Lois de Pessa’h. 4. Les différentes catégories de ‘Hamets et les interdictions liées. Seconde partie (‘Hamets noukché). Hazon Ovadia et Yalkout Yossef – Yéhouda Berros a été mis en ligne le 4 Avril 2019 et mis à jour le 25 mars 2020
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