Dévar Torah
Shémini Atséret
Le Jardin de la Torah
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Tiré du feuillet diffusé par le site http://bnei-zion.com d’après Orah Shel Torah de Rav Pinhas Friedmann
A propos du verset concernant notre fête (Lévitique Ch. 23 v. 36) :
שִׁבְעַת יָמִים, תַּקְרִיבוּ אִשֶּׁה לַיהוָה; בַּיּוֹם הַשְּׁמִינִי מִקְרָא-קֹדֶשׁ יִהְיֶה לָכֶם וְהִקְרַבְתֶּם אִשֶּׁה לַיהוָה, עֲצֶרֶת הִוא–כָּל-מְלֶאכֶת עֲבֹדָה, לֹא תַעֲשׂוּ.
Sept jours durant, vous offrirez des sacrifices à l’Éternel. Le huitième jour, vous aurez encore une convocation sainte, et vous offrirez un sacrifice à l’Éternel: c’est une fête de clôture (c’est une fermeture) pour vous, vous n’y ferez aucune œuvre servile.
Rashi explique : C’est une fermeture עָצַרְתִּי אֶתְכֶם אֶצְלִי Je vous « retiens » chez moi. C’est comme un roi qui aura invité ses enfants à un festin pendant plusieurs jours [une période prédéterminée]. Lorsque le moment est venu pour eux de prendre congé (peur eux de se séparer de leur père et de rentrer chez eux), il leur dit : « Mes enfants ! Restez s’il vous plaît encore un jour chez moi ! Votre départ m’est pénible ! » (Souka 55b).
Le Kéren Lédavid explique ce Midrash : pendant la fête de Soukkoth nous assemblons et attachons les quatre espèces, le Cédrat, le Loulav, les feuilles de Myrte et les feuilles de saule, qui sont comme ce la est connu en regard des quatre sortes de juifs afin que les uns puissent racheter les autres. Mais, à Shémini Atséreth, après la fête de Soukkoth, le Saint béni soit-Il demande « C’est une « fermeture /Atséreth» pour vous », cette expression (Atséreth) est à mettre en regard de celle utilisée dans le prophète Yoel (Yoel Ch. 1 v 14) :
קַדְּשׁוּ-צוֹם, קִרְאוּ עֲצָרָה–אִסְפוּ זְקֵנִים כֹּל יֹשְׁבֵי הָאָרֶץ, בֵּית יְהוָה אֱלֹהֵיכֶם; וְזַעֲקוּ, אֶל-יְהוָה.
Ordonnez un jeûne, convoquez une assemblée solennelle. Réunissez les vieillards, tous les habitants du pays dans la maison de l’Eternel, votre Dieu, et criez vers l’Eternel!
(Dans ce verset עֲצָרָה est une assemblée, עֲצֶרֶת peut donc s’interpréter comme étant de la même racine).
C’est à dire que l’eternel nous demande de nous assembler pour nous réunir en une seule assemblée et de rester unis même après Soukkoth.
Il nous faut comprendre cette notion, en quoi cela présente-t-il un avantage de rester un jour après Soukkoth (ce jour de Shémini Atséreth) ?
On peut expliquer ce sujet avec ce que disent nos sages, à savoir que Shémini Atséreth est une fête en soi (ce n’est pas la fin de Soukkoth) comme nous le voyons dans le Talmoud (Haguiga 17) : Shémini Atséreth est une fête en soi au sujet de « פזר קשב ». Rashi explique cet enseignement en nous apprenant que « פזר קשב » est constitué des premières lettres des mots suivants :
- פּיס: Se réconcilier
- זמן: temps / moment
- רגל: fête
- קרבן: sacrifice
- שיר: chant
- ברכה: bénédiction
Le Rabbi Yehoshoua de Belz nous explique que dans ces mots « פזר קשב » il y a une allusion, à savoir qu’à Shémini Atséreth toutes les prières de l’année montent, c’est à dire que toutes les prières de l’année qui étaient selon פזר, c’est à dire dispersées (מפוזרות), ont à Shémini Atséreth un aspect קשב c’est à dire que le Saint béni soit-Il répond à ces prières (ה’ מקשיב).
Afin de comprendre ce sujet avec plus de profondeur, introduisons les propos du Zohar Haqadosh (Tiqouné Zohat Ch. 10, 28) « La Torah sans la crainte et sans amour ne montent pas « en haut » après de Hashem. ». En fait ces deux qualité, Crainte et Amour sont comme « deux ailes » qui font monter la Torah et les Mitsvoth « en haut » et donc il s’avère que si quelqu’un sert Hashem sans « Crainte et Amour », alors c’est comme s’il manquait des ailes et ainsi toute sa Torah reste en bas dans notre monde sans monter pour être agréées devant le maître du monde.
Ainsi, lorsqu’arrivent les fêtes redoutables, Rosh Hashana et Kippour, les juifs font Téshouva devant le Saint béni Soit Il, cependant cette repentance est, de manière générale, dictée par la crainte, du fait de la grande peur éprouvée envers le jour du jugement, car le Roi est assis, en ces jours, sur son trône de jugement, et toutes les créatures passent devant lui une à une. On peut dire que par cette Téshouva faite dans la crainte, une aile a été créée, l’aile de la crainte, afin de faire monter la Torah et les Mitsvoth.
Or, comme nous le savons, avec une seule aile il est impossible de faire monter la Torah et les Mitsvoth en haut devant l’Eternel. En conséquence, lorsqu’arrive Soukkoth, qui est le moment de notre joie, moment pendant lequel Hashem nous entoure du « Or Maquif » [il existe deux sortes de « lumières » divines, le Or pénimi ou lumière intérieure et le Or Maquif, lumière qui entoure, et qui est plus importante, plus « forte » que la lumière interieure]. Grâce à cela tout Israël se réveille pour faire Téshouva dans l’Amour envers Hashem et ainsi la seconde aile est créée, l’aile de l’Amour. Il y a lieu de dire qu’après que les deux ailes ont été créées, celle de la crainte et celle de l’Amour, grâce à cela les Mitsvoth que les juifs ont accomplies pendant toute l’année montent « en haut » en tant « qu’odeur agréable devant l’Eternel ».
C’est, nous explique le Shem Mishmouel, ce que dit en allusion le verset :
אַךְ בַּחֲמִשָּׁה עָשָׂר יוֹם לַחֹדֶשׁ הַשְּׁבִיעִי, בְּאָסְפְּכֶם אֶת-תְּבוּאַת הָאָרֶץ, תָּחֹגּוּ אֶת-חַג-יְהוָה, שִׁבְעַת יָמִים; בַּיּוֹם הָרִאשׁוֹן שַׁבָּתוֹן, וּבַיּוֹם הַשְּׁמִינִי שַׁבָּתוֹן.
Mais le quinzième jour du septième mois, quand vous aurez rentré la récolte de la terre, vous fêterez la fête de l’Eternel, qui durera sept jours; le premier jour il y aura chômage, et chômage le huitième jour.
C’est à dire qu’à Soukkoth, « quand vous aurez rentré la récolte de la terre », qui est le moment de rassembler les Mitsvoth et les bonnes actions qui sont restées sur terre, et ne sont pas montées dans les cieux, car il manquait les ailes de la crainte et de l’amour ; c’est ce que signifie « vous fêterez la fête de l’Eternel » car à Soukkoth ont été complétées les ailes de la crainte et de l’amour et alors il est possible de faire monter toutes les Mitsvoth et les bonnes actions « en haut » entant qu’odeur agréable à l’Eternel.
Maintenant, il est possible de comprendre, de façon agréable, ce que nous enseigne la Mishna (Soukka 51) « Les personnes pieuses et celles ayant de bonnes actions, on dansait devant eux avec des torches de feu dans les mains, et ont disait devant eux des chants et des paroles de louanges ». C’est à dire qu’ils lançaient (ils jonglaient) deux torches enflammées vers le haut et les reprenaient. Il nous faut comprendre ce sujet, quelle allusion ont voulu nous donner ces hommes pieux en lançant deux torches vers le haut ?
Cependant, d’après ce qui a été vu plus haut, il y a lieu de dire que les hommes pieux ont voulu donner une allusion aux deux « ailes », de crainte et d’amour, qui sont deux « torches » de lumière qui élèvent les Mitsvoth vers « le haut ». Et du fait, comme vu plus haut, pendant la fête de Soukkoth a été complété notre service d’Amour qui était incomplet pendant les fêtes solennelle de Rosh Hashana et Kippour, en conséquence les hommes pieux prenaient deux torches de lumière, et les lançaient vers le ciel afin de montrer que l’Amour et la Crainte sont deux torches de lumière qui montent vers le haut et prennent avec elles toutes les Mitsvoth de toute l’année. En conséquence, au moment où ils lançaient ces torches de lumière vers le haut, ils disaient des chants et des louanges afin d’éveiller ainsi le peuple à la Crainte et l’Amour nécessaires à la finalisation de notre service Divin pendant la fête de Soukkoth.
Il est vrai qu’à Soukkoth notre service Divin a été complété par l’Amour, cependant on peut pas considérer cela comme vraiment complet car les services Divins dans la crainte et dans l’amour ont été faits à des moments différents , car à Rosh Hashana et à Kippour ce fut un service Divin dans la crainte (du 1er au 10 Tishri) tandis que le service dans la joie a eu lieu pendant Soukkoth (du 15 au 21 Tishri), c’est pour cela que Saint béni soit-Il nous dit « Votre départ [ma séparation de vous] m’est pénible » c’est à dire que « la séparation que vous faites entre l’Amour et la Crainte, la Crainte pendant les jours redoutables et l’Amour pendant Soukkoth, mais pénible ! »
En conséquence, dit le Saint Béni soit-Il nous demande « repoussez encore et rester encore un jour avec Moi », c’est Shémini Atséreth, le dernier jour, qui contient en lui les deux sortes de Service Divin, le service des jours redoutables, le Service dans la Crainte, et le Service de Soukkoth, le service Divin dans l’Amour. Par cela s’unissent ensemble la Crainte et l’Amour (de D.ieu) afin que nos Mitsvoth et nos bonnes actions montent en tant « qu’odeur agréable pour l’Eternel ».
Il est bon de rapporter ici l’enseignement du Baal Shem Tov, que son mérite nous protège, à propos de notre verset
שִׁבְעַת יָמִים, תַּקְרִיבוּ אִשֶּׁה לַיהוָה; בַּיּוֹם הַשְּׁמִינִי מִקְרָא-קֹדֶשׁ יִהְיֶה לָכֶם וְהִקְרַבְתֶּם אִשֶּׁה לַיהוָה, עֲצֶרֶת הִוא–כָּל-מְלֶאכֶת עֲבֹדָה, לֹא תַעֲשׂוּ.
Sept jours durant, vous offrirez des sacrifices à l’Éternel. Le huitième jour, vous aurez encore une convocation sainte, et vous offrirez un sacrifice à l’Éternel: c’est une fête de clôture (c’est une fermeture) pour vous, vous n’y ferez aucune œuvre servile.
Le Baal Shem Tov dit : « il ne m’est pas possible de vous dire toutes les réparations qui sont faites dans les mondes avec la joie et les danses que font les juifs en ce jour car cela n’a pas de limite ni de mesure (prédéterminée, limitée). Cependant, je peux vous dire que toutes les prières et les supplications qui ont été faites pendant ces jours saints, qui n’ont pas été aptes , et que ne sont pas montées pour être agréées par l’Eternel, maintenant, en ce jour de Shémini Atséreth, toutes les prières sont « ramassées » ensemble et montent pour être agréées par notre Père qui est dans « les Cieux ». C’est ce que dit notre verset « c’est une fête de clôture (c’est une fermeture) pour vous », le mot Atséreth a été expliqué comme « rassembler » c’est à dire toues les prières y sont rassemblées pour être acceptées avec une volonté complète devant Hashem ».
Hagh Saméya’h