Demandes personnelles dans la Amida – Rav David Pitoun
Demandes personnelles dans la Amida
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QUESTION
Est-il permis d’inclure toutes sortes de demandes personnelles dans la Bra’ha de SHOMEA’ TEFILA qui se trouve dans la ‘Amida quotidienne ?
DÉCISION DE LA HALA’HA
Il est permis d’inclure des demandes personnelles, dans des termes justes et clairs (dans n’importe quelle langue) dans la Bra’ha de SHOMEA’ TEFILA.
Il faut placer la demande personnelle, uniquement après avoir entamer la Bra’ha, avant de dire « Oumilefane’ha Malkenou… », ou bien avant de dire « Ki Ata Shomea’ Tefilat Kol Pé… ».
Lorsqu’on formule des demande personnelle, il est essentiel d’avoir à l’esprit l’avantage spirituel que l’on retirera du fait qu’Hashem exaucera notre demande, que grâce à cela, nous pourrons mieux Le Servir, et pas uniquement l’avantage personnel que cela nous apportera.
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SOURCES ET DÉVELOPPEMENT
Il est enseigné dans la Gmara Bra’hot (31a) :
Un homme peut formuler toutes ses demandes personnelles dans la Bra’ha de SHOMEA’ TEFILA.
Ce Din est tranché par le TOUR (O.’H chap.119), en ces termes : Un homme peut formuler toutes ses demandes personnelles dans la Bra’ha de SHOMEA’ TEFILA, car cette Bra’ha inclut toutes les demandes.
MARAN tranche également ce Din, et nous allons citer ses propos (SH.’A O.’H chap.119), en rapport avec notre sujet : Si l’on désire ajouter des demandes personnelles à l’intérieur de chacune des Bra’hot de la ‘Amida (excepté dans les 3 premières et les 3 dernières), on peut tout à fait le faire. De quelle façon doit on procéder ? Si l’on désire prier pour un malade, on le fera dans la Bra’ha de Réfaenou. Si l’on désire prier pour la Parnassa, on le fera dans Birkat Hashanim (Bare’h ‘Alenou en hiver ou Bare’henou en été). Dans la Bra’ha de SHOMEA’ TEFILA, on peut formuler toutes sortes demandes, car elle inclut toutes les demandes.
Lorsqu’on désire ajouter une demande personnelle dans l’une ou l’autre des Bra’hot de la ‘Amida, on doit d’abord entamer la Bra’ha, et ensuite formuler la demande.
EXEMPLE : on désire prier pour un malade. On dira d’abord les termes de la Bra’ha de Refaenou « Réfaenou A. D. O. N. A. Ï Vénerafé… Véha’alé Arou’ha Oumarpé Le’hol Ta’halouénou, Oul‘hol Ma’hovénou, Oul’hol Makoténou,Vétishla’h Réfoua Shelema La’holé (Prénom du malade et celui de sa mère), Ki E. l Rofé Ra’hman Véneeman Ata. Barou’h Ata … Rofé ‘Holé ‘Amo Israël.
(Traduction française de la demande personnelle pour cet exemple : « … envois une totale guérison au malade untel fils d’untelle »)
Attention !!!
Les Poskim nous mettent en garde.
Il est impératif de formuler ses demandes personnelles dans un langage clair et précis, sans avoir à répéter plusieurs fois la demande.
Il faut également veiller à ne pas formuler dans des termes ambigus, car n’oublions pas que nous nous trouvons à cet instant précis devant Le ROI ! Il faut donc mettre en ordre nos propos, de façon correcte,avant de les formuler.
De même, lorsqu’on doit demander une chose personnelle, il est impératif de ne pas s’étendre exagérément sur la chose, mais être plutôt clair et concis.
Notre maître le Rav Ovadia YOSSEF Zatsal ajoute, qu’il faut aussi veiller à ne pas penser uniquement à l’avantage personnel que l’on retirera de l’acceptation de nos demandes personnelles, car au contraire, c’est là que nous n’agissons pas correctement. Il faut plutôt penser, même lorsqu’on formule des demandes personnelles, que notre demande a aussi pour but de nous procurer plus de confort pour mieux servir Hashem. Par exemple, lorsque l’on demande à Hashem de nous guérir, il ne faut pas seulement penser à l’intérêt physique d’être en bonne santé, mais aussi au fait de pouvoir mieux servir Hashem lorsqu’on a la santé, car une personne malade (B’’M) ne peut pas accomplir les Mitsvot correctement.
De même, lorsqu’on demande la Parnassa, on doit également penser que notre demande nous procurera la possibilité d’avoir l’esprit plus apaisé afin de mieux servir Hashem.
La Gmara Bra’hot (63a) enseigne sur cela : Celui qui associe le Nom d’Hashem à sa détresse (qui prie Hashem pour qu’Il lui envoie la Parnassa, afin qu’il puisse mieux Le servir), recevra sa Parnassa en double, comme il est dit : « Si Hashem est dans ta détresse, tu en recevras des monceaux d’argent. » (Yov chap.22)
Rédigé et adapté par R. David A. PITOUN France 5768 [email protected]
Tour Rabbenou Yaakov Ben Asher Allemagne, fils du RoSH, Espagne 13ème et 14ème siècle.
Maran ou « Notre maître » en araméen. Rabbi Yossef KARO, 16ème siècle, Espagne – Israël, l’auteur du Beit Yossef et du Shoul’han Arou’h
Article de l’auteur, Rav David Pitoun, initialement publié sur son blog http://ravdavidpitoun.blogspot.com/
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