Comment acquérir la bonté ? Tomer Déborah ( jour 19 ) – Michel Baruch
Comment acquérir la bonté
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Traduit et adapté par Michel Baruch. Tous droits réservés à Michel Baruch (Beth Hamidrach de Sarcelles)
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Nous abordons l’étude du Tomer Déborah (sur un cycle théorique de 30 jour pour finaliser complètement l’ouvrage).
Nous avons la joie de présenter à la communauté francophone le merveilleux livre de notre maître Rabbi Moché Cordovéro זצוק »ל, traduit et commenté par notre ami Michel Baruch, un intervenant majeur sur notre site. Ce livre est un livre de moussar (« Morale ») basé sur des notions profondes de Kabbala. Ecrit au milieu du 16ème siècle à Safed. Le livre décrit le moyen de corriger nos vertus en se rapprochant au plus près des « qualités » Divines (Midoth) c’est à dire des comportements Divins.
Le livre a été découpé en 30 parties afin de pouvoir étudier ce livre sur un cycle mensuel de 30 jours.
Nous présentons le texte du Tomer Déborah et sa traduction en Français puis un commentaire permettant de mieux appréhender les notions abordées dans le texte et qui ne sautent pas aux yeux des personnes qui ne sont pas habituées à ce type de littérature.
Pour retrouver le cours précédent :
- Tomer Déborah Jour 1
- Tomer Déborah Jour 2
- Tomer Déborah Jour 3
- Tomer Déborah Jour 4
- Tomer Déborah Jour 5
- Tomer Déborah Jour 6
- Tomer Déborah Jour 7
- Tomer Déborah Jour 8
- Tomer Déborah Jour 9
- Tomer Déborah Jour 10
- Tomer Déborah Jour 11
- Tomer Déborah Jour 12
- Tomer Déborah Jour 13
- Tomer Déborah Jour 14
- Tomer Déborah Jour 15
- Tomer Déborah Jour 16
- Tomer Déborah Jour 17
- Tomer Déborah Jour 18
בינו עמי עשו
TRADUCTION ET COMMENTAIRE
De Michel Baruch
LE PALMIER DE DEBORAH :
Chapitre V : partie1.
Jour XIX.
INTRODUCTION AU CHAPITRE V :
Résumé des trois premières vertus qui sont : Kéter- Hokhma- Bina :
Jusque-là nous avons travaillé sur les trois Séfiroths de l’intellect qui traduisent la conception des actes, qui précède toute action. La réalité du monde physique n’apparait qu’au niveau du corps qui symbolise l’espace. Ce corps est composé de six Séfiroths que l’on définit comme celles de l’émotionnel elles sont les suivantes : la Bonté, Héssed située au bras droit elle est assimilée à Avraham. La Puissance, Guévoura, située au bras gauche elle est assimilée à Itshaq. Ces deux qualités sont à l’opposée l’une de l’autre, elles s’opposent, comment les mettre en harmonie ? C’est le rôle du Tiféret la Splendeur située au niveau du buste elle équilibre les extrêmes et établit l’harmonie c’est Yaakov. Cet équilibre traduit la perfection et permet aux relations humaines d’être possible.
Les trois Séfiroths suivantes c’est de l’action sont : Le Nétsa’h l’ambition ou la constance elle est située au niveau de la jambe droite c’est la vertu de Moché. Le Hod la beauté, l’humilité elle est située au niveau de la jambe gauche c’est la vertu d’Aharon. Le Yéssod le fondement situé au niveau du membre établit l’équilibre entre la droite et la gauche, cette Séfirah canalise toutes les énergies du haut afin de les déversées vers le Mal’hout la Royauté ou la noblesse.
Le Yéssod correspond à Yossef le Juste qui agit pour le bien des autres sans avoir d’intérêt propre. Cette Séfirah n’a pas d’énergie propre mais quand elle agit c’est l’ensemble du Système qui se déclenche et se met en action. Son rôle est de fournir à la dernière Séfirah les flux qui lui permettront de conduire et de diriger le monde du bas.
Ces six Séfiroths se lient entre elles pour former un ensemble cohérant et solidaire qui devient le Partsouf du Petit Visage qui est assimilé à lettre « Vav » du Nom d’une part et aussi au Saint Béni Soit-Il. La Séfirah du Mal’hout devient elle aussi un Partsouf celui de la partie féminine La Chéhina le Hé du Nom.
Les six Séfiroths de l’émotionnel sont en parallèles avec les six jours de la semaine, les six jours de l’activité humaine, qui produisent des richesses qui sont destinées au Chabbath. Il est la destination finale de toutes les actions terrestre. En effet la terre est appelée ארץ de la racine רץ courir, elle court et s’empresse pour agir vers sa destination, vers le but qui est là-bas au loin. Elle court pour accomplir la Volonté le mot ארץ est aussi de la racineרצון volonté.
La terre courre pour arriver là où elle pourra se reposer, il est impossible de courir sans jamais se reposer. Cette idée est symbolisée par les cieux qui sont appelés שמים qui concentrent toutes les finalités, c’est le pluriel de Cham là-bas qui est le but. Les cieux contiennent où rassemblent en eux tous les buts qui sont là où on se reposera. Ce concept est traduit par le jour du Chabbath qui est le jour où on se pose, où nous avons atteint notre destination.
L’arbre Séfirotique est composé de trois piliers, le droit qui relie les Séfiroths de ‘Hokhma Héssed et Nétsa’h, c’est le côté des bontés. Le gauche qui relie les Séfiroths de Bina, Guévoura et Hod c’est le côté des Rigueurs. Et enfin le pilier central qui est le médiateur entre les extrêmes et qui établit l’équilibre et l’harmonie. Il relie les Séfiroths du Kéter, Tiféret et Yéssod. La dernière Séfirah est celle du Mal’hout la Royauté qui n’a rien d’elle-même, elle ne produit pas mais ne fait que recevoir elle est la qualité du Roi David. Cet arbre se subdivise en trois étages chacun comportant trois Séfiroths, comme déjà dit les trois Séfiroths de l’intellect au niveau de la Tête puis les Trois Séfiroths sensorielles au niveau du buste et enfin les trois Séfiroths du bas celles des actions. Quand le système est en phase, qu’il y a un échange et des relations sereines entre les Séfiroths tout va pour le mieux les flux de vitalité se propagent de l’une à l’autre et se déversent vers le bas avec abondance. Si les relations sont tendues, que la discorde s’instaure les Séfiroths se donnent alors le dos les relations sont alors limitées au stricte nécessaire les flux se restreignent et les difficultés commencent pour ce bas monde.
L’étude des sciences de la Kabala et la maitrise de ces connaissances ne sont pas des sujets d’étude qui n’ont aucun rapport avec le monde de la réalité matérielle comme semble le penser nombre de gens. Cet étude n’est pas une déconnection de la réalité physique mais plutôt réhabilitation de cette réalité. Au contraire tous ces concepts sont à mettre en pratique dans le moindre des actes de notre quotidien. Le plus insignifiant des actes est la traduction des idées les plus saintes et les plus sublimes. En agissant ici-bas conformément à la halacha et en comprenant le sens profond de ses actes l’homme influe sur les mondes supérieurs de manière certaine, ceci est l’essentiel de la Torah comme il est dit : Dans toutes tes voies, connais Le, et Lui aplanira tes routes.
בְּכָל דְּרָכֶיךָ דָעֵהוּ וְהוּא, יְיַשֵּׁר אֹרְחֹתֶיךָ :
Dans toutes les actions dans tous les chemins et dans toutes les activités humaines il s’agit de Lui faire Sa place. L’homme pratiquant la Torah ne doit pas être comme un schizophrène qui possède une double personnalité, le Juste et le pieux quand il prie ou quand il étudie et l’autre qui se transforme jusqu’à devenir méconnaissable dans ses activités privées et dans ses affaires.
L’étude de cet ouvrage devrait ouvrir les portes de l’intelligence et les horizons de la connaissance à ceux qui auront la chance d’y pénétrer, les palais des délices de la sublime Sagesse s’ouvriront devant eux et ils savoureront enfin le vrai savoir de la Torah.
En d’autres termes l’idée fondamentale qui émane de la Torah est la sanctification du quotidien et son élévation au niveau du sublime. Comme cela est très souvent rapporté dans le Talmud au sujet des Sages qui avaient coutume de consommer leur pain selon les règles de la Sainteté comme les Cohanim se devaient de le faire pour les Sacrifices. היו אוכלים חוליהם בטהרה. Ce niveau était bien plus élevé que celui des prêtres qui le faisaient de par leur fonction sur des aliments sanctifiés et dans l’enceinte du temple, alors que les sages le faisaient dans le domaine du profane. Cela était aussi la vertu de nos pères qui parviennent à faire de leur demeure le Sanctuaire de la résidence du Tout Puissant.
Chapitre V partie I :
Comment acquérir la Bonté ?
פֶּרֶק חֲמִישִׁי
כֵּיצַד יַרְגִּיל הָאָדָם עַצְמוֹ בְּמִדַּת הַחֶסֶד.
עִקַּר כְּנִיסַת הָאָדָם אֶל סוֹד הַחֶסֶד הוּא, לֶאֱהֹב אֶת ד’ תַּכְלִית אַהֲבָה שֶׁלֹּא יַנִּיחַ עֲבוֹדָתוֹ לְשׁוּם סִבָּה, מִפְּנֵי שֶׁאֵין דָּבָר נֶאֱהָב אֶצְלוֹ כְּלָל לְעֵרֶךְ אַהֲבָתוֹ יִתְבַּרַךְ. וְלָזֶה יְתַקֵּן תְּחִלָּה צָרְכֵי עֲבוֹדָתוֹ, וְאַחַר כָּךְ הַמּוֹתָר יִהְיֶה לִשְׁאָר הַצְּרָכִים. וְתִהְיֶה הָאַהֲבָה הַזֹּאת תְּקוּעָה בְּלִבּוֹ, בֵּין יְקַבֵּל טוֹבוֹת צֵאֵת הַקָּבָּ »ה וּבֵין יְקַבֵּל יִסּוּרִין וְתוֹכָחוֹת יַחְשְׁבֵם לְאַהֲבָה לוֹ, כְּדִכְתִיב [משלי כ »ז, ו’] « נֶאֱמָנִים פִּצְעֵי אוֹהֵב », וּכְדִכְתִיב [דברים ו’, ה’] « וּבְכָל מְאֹדֶךָ » וּפֵרְשׁוּ [ברכות נ »ד, א’] « בְכָל מִדָּה וּמִדָּה וְגו' », כְּדֵי לִכְלֹל כָּל הַמִּדּוֹת בְּחֶסֶד. וְנִמְצָא סוֹד הַנְהָגָתוֹ מֵהַמַּלְכוּת, וְעִם הֲיוֹת שֶׁהִיא פּוֹעֶלֶת דִּין, הִיא קְשׁוּרָה בְּחֶסֶד. וְהַיְנוּ מִדַּת נַחוּם אִישׁ גַּם זוֹ, שֶׁהָיָה אוֹמֵר [תענית כ »א.] « גַּם זוֹ לְטוֹבָה », רָצָה לְקַשְּׁרָהּ תָּמִיד בְּצַד הַחֶסֶד הַנִּקְרָא טוֹב [זוהר תרומה קס »ח, ב’], וְהָיָה אוֹמֵר » גַּם זוֹ », שֶׁנִּרְאֶה שֶׁהִיא בִּשְׂמאֹל, קְשׁוּרָה בִּגְבוּרָה, אֵינוֹ אֶלָּא « לְטוֹבָה », הִיא קְשׁוּרָה בְּחֶסֶד, וְהָיָה שָׂם דַּעְתּוֹ אֶל צַד הַטּוֹב בַּמִּדָּה הַהִיא וּמַסְתִּיר דִּינֶיהָ. וְזוּ הִיא הַנְהָגָה גְּדוֹלָה לְהִקָּשֵׁר בְּחֶסֶד תָּמִיד.
וּבַתִּקּוּנִים [בִּתְחִלַּת הַהַקְדָּמָה] פֵּרְשׁוּ « אֵיזֶה חָסִיד. הַמִּתְחַסֵּד עִם קוֹנוֹ ». לְפִי שֶׁגְּמִילוּת חֲסָדִים שֶׁאָדָם עוֹשֶׂה הַּתַּחְתּוֹנִים, צָרִיךְ שֶׁיְּכַוֵּן בָּהּ הַתִּקּוּן הָעֶלְיוֹן דֻּגְמָתוֹ, וְהוּא שֶׁגּוֹמֵל חֶסֶד עִם קוֹנוֹ
וְעַתָּה צָרִיךְ לָדַעַת כַּמָּה הֵן מִדּוֹת גְּמִילוּת חֲסָדִים בִּבְנֵי אָדָם, וְכֻלָּם יַעֲשֶׂה עִם קוֹנוֹ לְמַעְלָה, אִם יִרְצֶה לִקְנוֹת מִדַּת הַחֶסֶד. וְלָזֶה נֹאמַר כִּי מִדּוֹת גְּמִילוּת חֲסָדִים הֵם אֵלּוּ:
L’essentiel pour qu’un homme pénètre les secrets de la bonté est, l’amour inconditionnel de l’Eternel, afin qu’il ne délaisse Son Service sous aucune raison, car rien n’est à ses yeux estimable autant que l’amour qu’il Lui porte, Béni Soit-Il. Pour cela il organisera en priorité tous les besoins relatifs à Son Service et le reste (du temps et des moyens) sera pour tous ses autres besoins. Cet amour sera fermement ancré en son cœur, qu’il reçoive des bienfaits du Saint Béni soit-Il, ou qu’il reçoive des souffrances et des réprimandes. Il les considérera comme des signes d’amour, comme il est écrit: Fidèles sont les blessures faites par un ami. Et il est dit : de tous tes moyens ce qui est traduit par toutes les « mesures » (Qu’Il t’octroiera) de sorte à inclure toutes les mesures sous la Bonté. Il se trouve alors que le secret de la direction la Souveraineté, et quand bien même agirait Elle par les jugements, elle n’en ait pas moins relié à la bonté. Ceci est la qualité de Na’houm « Ich Gam Zou »qui déclarait en toute situation : « cela aussi est pour le bien ! ». Il attachait ainsi la conduite de la Royauté (Mal’hout) au côté de la bonté en disant : celle-là aussi est le bien. C’est-à-dire que ce qui apparait comme étant l’expression du pilier gauche celui des rigueurs n’est en fait que le bien et attaché à la droite, la bonté. En concentrant son esprit vers le bon côté selon cette vertu il s’appliquera à en couvrir les rigueurs. Ceci est une remarquable conduite qui consiste à relier la rigueur à la bonté en toute situation. Dans les Tikouné Ha-Zohar, il est expliqué : Qui est L’homme pieux ? Celui qui agit par Bonté envers Son Créateur. Car par les actes de bienveillance que l’homme fait en ce monde il doit avoir l’intention de réparer les hauteurs dont il est image et c’est là la signification de faire la Bonté à son Créateur. A présent il est nécessaire de savoir les différentes sortes de bienveillances pratiquées parmi les hommes, et toutes il les pratiquera envers Son Créateur s’il désire acquérir la vertu de bonté et à ce propos nous dirons que les sortes de bienveillance sont les suivantes.
Chapitre V 1ere partie :
Commentaire et explications :
כֵּיצַד יַרְגִּיל הָאָדָם עַצְמוֹ בְּמִדַּת הַחֶסֶד.
עִקַּר כְּנִיסַת הָאָדָם אֶל סוֹד הַחֶסֶד הוּא, לֶאֱהֹב אֶת ד’ תַּכְלִית אַהֲבָה שֶׁלֹּא יַנִּיחַ עֲבוֹדָתוֹ לְשׁוּם סִבָּה, מִפְּנֵי שֶׁאֵין דָּבָר נֶאֱהָב אֶצְלוֹ כְּלָל לְעֵרֶךְ אַהֲבָתוֹ יִתְבַּרַךְ. וְלָזֶה יְתַקֵּן תְּחִלָּה צָרְכֵי עֲבוֹדָתוֹ, וְאַחַר כָּךְ הַמּוֹתָר יִהְיֶה לִשְׁאָר הַצְּרָכִים. וְתִהְיֶה הָאַהֲבָה הַזֹּאת תְּקוּעָה בְּלִבּוֹ, בֵּין יְקַבֵּל טוֹבוֹת צֵאֵת הַקָּבָּ »ה וּבֵין יְקַבֵּל יִסּוּרִין וְתוֹכָחוֹת יַחְשְׁבֵם לְאַהֲבָה לוֹ, כְּדִכְתִיב [משלי כ »ז, ו’] « נֶאֱמָנִים פִּצְעֵי אוֹהֵב », וּכְדִכְתִיב [דברים ו’, ה’] « וּבְכָל מְאֹדֶךָ » וּפֵרְשׁוּ [ברכות נ »ד, א’] « בְכָל מִדָּה וּמִדָּה וְגו' », כְּדֵי לִכְלֹל כָּל הַמִּדּוֹת בְּחֶסֶד. וְנִמְצָא סוֹד הַנְהָגָתוֹ מֵהַמַּלְכוּת, וְעִם הֲיוֹת שֶׁהִיא פּוֹעֶלֶת דִּין, הִיא קְשׁוּרָה בְּחֶסֶד. וְהַיְנוּ מִדַּת נַחוּם אִישׁ גַּם זוֹ, שֶׁהָיָה אוֹמֵר [תענית כ »א.] « גַּם זוֹ לְטוֹבָה », רָצָה לְקַשְּׁרָהּ תָּמִיד בְּצַד הַחֶסֶד הַנִּקְרָא טוֹב [זוהר תרומה קס »ח, ב’], וְהָיָה אוֹמֵר » גַּם זוֹ », שֶׁנִּרְאֶה שֶׁהִיא בִּשְׂמאֹל, קְשׁוּרָה בִּגְבוּרָה, אֵינוֹ אֶלָּא « לְטוֹבָה », הִיא קְשׁוּרָה בְּחֶסֶד, וְהָיָה שָׂם דַּעְתּוֹ אֶל צַד הַטּוֹב בַּמִּדָּה הַהִיא וּמַסְתִּיר דִּינֶיהָ. וְזוּ הִיא הַנְהָגָה גְּדוֹלָה לְהִקָּשֵׁר בְּחֶסֶד תָּמִיד.
L’essentiel pour qu’un homme pénètre les secrets de la bonté est, l’amour inconditionnel de l’Eternel, afin qu’il ne délaisse Son Service sous aucune raison, car rien n’est à ses yeux estimable autant que l’amour qu’il Lui porte, Béni Soit-Il. Pour cela il organisera en priorité tous les besoins relatifs à Son Service et le reste (du temps et des moyens) sera pour tous ses autres besoins.
Le mot Héssed sous-entend une action de bien que l’on fait pour les autres alors que rien ne nous y oblige. C’est un acte gratuit que l’on fait de sa propre initiative sans contrainte par désir et avec amour. Avraham à scruter le monde, il en a analysé le moindre détail, et parvient à la compréhension profonde que l’existence ne dépend que de l’amour. Ha-Chem donne vie au monde sans aucune raison, rien ne l’y oblige, Sa Volonté Unique de dispenser la vie est « Gratuite ». En pénétrant ce secret Avraham va au court de son existence s’habiller de cette vertu, jusqu’à se l’approprier et la faire sienne à tel point qu’elle se confond avec lui.
Quand nous citons Avraham notre père en réalité il ne s’agit plus d’un personnage mais de la réalité physique de la Midah de Héssed. Pour que nous arrivions à concevoir un tout petit peu cette vertu chez le créateur il nous faut observer, méditer, déchiffrer l’attitude d’Avraham pour percevoir l’Amour que le créateur a pour ses créatures.
Il est une Mitsva d’aimer Ha-Chem comme il est dit dans le Chéma, mais que signifie cet amour comment le définir ? Est-il identique à celui que les hommes se portent ? Ressemble- t-il à l’amour d’un mari pour son épouse ou à celui d’un père pour ses enfants ? Cet amour est un sentiment humain peut-on avoir des sentiments pour Ha- Chem ? Le sentiment d’amour est souvent variable parfois éphémère et versatile. Il arrive que l’on haïsse ceux que l’on a aimés !
L’amour de D ne se situe pas à ce niveau mais bien plus haut, il est la consécration de la réflexion intellectuelle et de la compréhension parfaite de la bonté première.
Comme dit le Rambam (Dé’ot ch 2) le D tout Puissant et Redoutable il est une Mitsva de l’aimer et de le craindre … Et quel est le chemin qui mène à cet amour et à la crainte ? A l’instant où il observera, où il méditera sur Ses actions et Ses créatures extraordinaires innombrables et insondables, il en verra la Sagesse incommensurable, illimité démesurée infinie et de suite il L’Aimera Le louera et L’exaltera il sera saisi du désir profond de connaitre le Grand Nom comme dit David : mon Ame a soif de D, du D Vivant. En méditant toutes ces choses de suite il sera poussé en arrière , il sera enveloppé d’effroi , il saura qu’il n’est qu’une toute petite créature , insignifiante , vile dont le savoir est dérisoire devant l’immensité et la perfection de la Sagesse , comme le dit David : Lorsque je contemple Tes cieux, œuvre de Tes doigts la lune et les étoiles que tu as formées… Qu’est donc l’homme (être fragile), que Tu T’en souviennes penses à lui? Le mortel que Tu T’en rappelles ? Et selon ces leçons j’éclaircirais de grands principes des œuvres du Maitre des mondes qui s’ouvriront devant celui qui s’instruit pour qu’il atteigne l’amour de l’Eternel. Ces paroles sont plus chères que l’or et plus précieuse que les diamants. Plus loin le Rambam ajoute : quand l’homme méditera sur toute ces choses qu’il connaisse chacun des créatures des êtres suprêmes et sublimes (anges) à la connaissance des astres et de l’homme, il verra la Sagesse du Saint béni Soit-Il dans chacune de ces créatures il rajoutera et amplifiera son amour pour le Tout Puissant, son âme aspirera tout comme son corps à la passion du Seigneur.
Il est bien dit que l’amour de D est lié à la connaissance. Tous ces enseignements que nous propose Rambam pour parvenir à l’amour, correspondent parfaitement à la connaissance des mystères et des secrets de la Torah ce savoir est indispensable il est incontournable pour avoir un peu de l’amour du Tout Puissant. Rabbi Meir dit tout celui qui s’adonne à l’étude pour l’étude de manière d’désintéressée sera gratifié de nombreuses vertus, il sera qualifié d’aimer de D … on lui dévoilera les secrets de la Torah ….Etc.… .Voir introduction de Rav Haïm Vital zl sur Chaar Ha Hakdamot.
L’amour signifie vouloir et aspirer à ne faire qu’un avec l’être aimé, avoir l’ambition de le satisfaire et de lui procurer ravissement et délectation. Par la réalisation du moindre de ses désirs sans qu’il lui soit nécessaire qu’il les exprime ils sont déjà réalisés et bien plus qu’IL ne l’espérait. Comme il est dit de nos pères, ils ont accomplis toutes les Mitsvot avant d’en avoir reçu l’ordre et même les Mitsvot instituées par les sages.
Cet homme organisera sa vie de telle sorte qu’il puisse accomplir tous les détails du service divin comme il se doit. Ce service est pour lui la priorité il prend le pas sur tout le reste.
Cet amour sera fermement ancré en son cœur, qu’il reçoive des bienfaits du Saint Béni soit-Il, ou qu’il reçoive des souffrances et des réprimandes. Il les considérera comme des signes d’amour, comme il est écrit: Fidèles sont les blessures faites par un ami. Et il est dit : de tous tes moyens ce qui est traduit par toutes les « mesures » (Qu’Il t’octroiera) de sorte à inclure toutes les mesures sous la Bonté.
L’amour du Seigneur ne doit pas être dépendant des bienfaits dont il nous gratifie, la Michna dit à ce sujet que l’amour qui est lié à une chose n’est pas solide il est versatile. Quel que soit les mesures que le Tout Puissant nous octroie son amour en sera détaché.
Le cœur est la résidence du Roua’h le souffle de vie qui donne à l’homme sa qualité d’être intelligent qui ressemble à Son créateur c’est là que doit s’établir la connaissance afin de soumettre les instincts au service de D. Les épreuves sont les moyens de se grandir, elles sont la preuve d’amour comme disent nos maitres celui qui est aimé de D, le Seigneur abat sur lui Ses plaies. Béra’hot 5a.
L’ami sincère qui recherche le bien de l’être aimé ne le ménagera pas quand la réprimande est nécessaire. Le verset dit בכל מאדך tu dois aimer Ha-Chem de tous tes moyens ce mot est décliné en מדה comme s’il était dit de toutes les mesures qu’Il t’accorde tu l’aimeras dans tous les cas. Ce qui exige de l’homme une objectivité certaine et beaucoup de maturité d’esprit pour comprendre et accepter les épreuves.
Il se trouve alors que le secret de la direction la Souveraineté, et quand bien même agirait Elle par les jugements, elle n’en ait pas moins relié à la bonté. Ceci est la qualité de Na’houm « Ich Gam Zou »qui déclarait en toute situation : « cela aussi est pour le bien ! ».
Il attachait ainsi la conduite de la Royauté (Mal’hout) au côté de la bonté en disant : celle-là aussi est le bien. C’est-à-dire que ce qui apparait comme étant l’expression du pilier gauche celui des rigueurs n’est en fait que le bien et attaché à la droite, la bonté. En concentrant son esprit vers le bon côté selon cette vertu il s’appliquera à en couvrir les rigueurs. Ceci est une remarquable conduite qui consiste à relier la rigueur à la bonté en toute situation.
La Séfirah du Mal’hout qui applique sur l’homme toutes les mesures du jugement agit avec rigueur dans le cas des épreuves qui lui sont infligées. Cette Séfirah est aussi appelée Tsédeq car c’est elle qui fait payer les fautes d’Israël afin de les en purifier.
Cependant cette action s’inscrit dans la Volonté de procurer le bien, c’est à l’homme de le déclarer afin que l’adoucissement des rigueurs puisse se réaliser.
Cette vertu est celle de Na’houm qui malgré une vie difficile et des souffrances terribles il déclarera sans cesse que tout cela est pour le bien reliant ainsi la rigueur à la bonté. Non pas pour que son sort s’améliore mais pour que dans les hauteurs l’apaisement soit la règle. Ainsi
De cette manière il influe sur le Mal’hout les douceurs de la bonté et en attenue la stricte justice. Comme dit le verset : La justice et le droit sont la base de ton trône, l’amour et la vérité marchent devant toi.
צֶדֶק וּמִשְׁפָּט מְכוֹן כִּסְאֶךָ חֶסֶד וֶאֱמֶת יְקַדְּמוּ פָנֶיךָ :
La justice qui est le Mal’hout reçoit son flux du droit qui est la Midah du jugement c’est le fléau de la balance symbole du jugement, elle établit le juste équilibre entre l’amour à droite et la Stricte rigueur à gauche, elle est la miséricorde qui adapte la sentence de manière à ce qu’elle soit supportable au condamné. Na’houm Ich Gam Zou a développé cette qualité de ne voir que le bien dans toutes les situations de sorte qu’il affaiblit le Mal et le réduit à sa plus simple expression.
וּבַתִּקּוּנִים [בִּתְחִלַּת הַהַקְדָּמָה] פֵּרְשׁוּ « אֵיזֶה חָסִיד. הַמִּתְחַסֵּד עִם קוֹנוֹ ». לְפִי שֶׁגְּמִילוּת חֲסָדִים שֶׁאָדָם עוֹשֶׂה הַּתַּחְתּוֹנִים, צָרִיךְ שֶׁיְּכַוֵּן בָּהּ הַתִּקּוּן הָעֶלְיוֹן דֻּגְמָתוֹ, וְהוּא שֶׁגּוֹמֵל חֶסֶד עִם קוֹנוֹ.
וְעַתָּה צָרִיךְ לָדַעַת כַּמָּה הֵן מִדּוֹת גְּמִילוּת חֲסָדִים בִּבְנֵי אָדָם, וְכֻלָּם יַעֲשֶׂה עִם קוֹנוֹ לְמַעְלָה, אִם יִרְצֶה לִקְנוֹת מִדַּת הַחֶסֶד. וְלָזֶה נֹאמַר כִּי מִדּוֹת גְּמִילוּת חֲסָדִים הֵם אֵלּוּ:
Dans les Tikouné Ha-Zohar il est expliqué : Qui est L’homme pieux ? Celui qui agit par Bonté envers Son Créateur. Car par les actes de bienveillance que l’homme fait en ce monde il doit avoir l’intention de réparer les hauteurs dont il est image et c’est là la signification de faire la Bonté à son Créateur.
La piété ; la Hassidout est une vertu qui découle de la bonté Héssed, l’homme pieux est celui qui agit en dispensant le Héssed autour de lui est en particularité envers Son Créateur.
Dans les hauteurs la Ché’hina est chassée du lieu de sa résidence, elle est en exil, le temple est détruit et les forces étrangères se sont installées dans le lieu de la Gloire passée. Le Seigneur est Lui Même ne pénètre plus dans ses palais célestes. Toutes nos Téfilot et toutes nos Mitsvot ne doivent être pratiqué que pour relever la Chéhina de sa souillure et pour rétablir l’union avec le Saint béni Soit-Il. Cette pensée est qualifié de Héssed, faire la Bonté envers Son Créateur. Il en va de même pour toutes les autres actions de bienveillance, qui doivent toutes s’inscrire dans cette idée. Par exemple le geste simple de donner une pièce ou un morceau de pain à un pauvre est de la même nature. Le pauvre symbolise la Ché’hina en lui donnant le pain il faut avoir la pensée de la relever de sa douleur et de ses souffrances comme le malheureux dont on apaise la faim pour un temps.
A présent il est nécessaire de savoir les différentes sortes de bienveillances pratiquées parmi les hommes, et toutes il les pratiquera envers Son Créateur s’il désire acquérir la vertu de bonté et à ce propos nous dirons que les sortes de bienveillance sont les suivantes.
Savoir distingué les situations, en définir les contours et adapté nos actes selon le secret de la bonté permet d’accomplir de grandes réparations en pratiquant des actes anodins au quotidien. Ce sont les mêmes gestes, les mêmes actions qui alors prennent une dimension énorme et se répercutent sur les sommets les plus hauts des mondes.
Fin du cours 19 (Comment acquérir la bonté).
Ch 5 partie1.
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