Béréchit Taman : Etude sur : La Sainteté Profonde: Le Chabbath.
Une dimension insoupçonnée! (Le secret du Chalom-Bait) – Michel Baruch
Béréchit Taman
Traduction, commentaires et éclairages par Michel Baruch. Tous droits réservés à Michel Baruch (Beth Hamidrach de Sarcelles)
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בינו עמי עשו
BERECHIT TAMAN : Etude sur : La Sainteté Profonde:
Le Chabbath. Une dimension insoupçonnée!
(Le secret du Chalom- Bait)
Traduction, commentaires et éclairages
Par le petit Michel Baruch.
סגולה נפלאה לומר, בכל יום אחר תפילת שחרית, את התיקון מח’ מתיקוני הזהר.
La lecture de ce texte est un remède efficace pour acquérir l’apaisement et la sérénité, surtout le jour du Chabbath qui est la source de toutes les abondances et de la prospérité. Cette lecture procède aussi de la réparation des énergies répandues, de l’éparpillement des vitalités. Il est rapporté au nom du Rav Ha-Ari zl que cette lecture procure réparation de l’âme, elle éloigne les agressions des accusateurs et prodigue encore de nombreux bienfaits. Elle est particulièrement recommandée pendant la période des Chovavim.
Ce texte est une partie des Tikouné Ha-Zohar (Tikoun 48) Il traite essentiellement de la Sainteté du jour de Chabbath.
Introduction du Tikouné Ha-Zohar.
רַבִּי שִׁמְעוֹן אָזַל לֵיהּ וְעָרַק לְמַדְבְּרָא דְלוּד וְאִתְגְּנִיז בְּחַד מְעַרְתָּא הוּא וְרַבִּי אֶלְעָזָר בְּרֵיהּ, אִתְרְחִישׁ נִיסָא נָפַק לְהוֹן חַד חֲרוּב וְחַד מַעֲיָינָא דְמַיָּא, אָכְלֵי מֵהַהוּא חֲרוּב וְשָׁתָן מֵהַהוּא מַיָּא, וְהֲוָה אֵלִיָּהוּ זָכוּר לַטּוֹב אָתֵי לְהוֹן בְּכָל יוֹמָא תְּרֵי זִימְנֵי וְאוֹלִיף לוֹן, וְלָא יָדַע אִינִישׁ בְּהוּ וכו’, בְּזֹהַר חָדָשׁ פָּרָשַׁת תָבוֹא כָּתוּב שָׁם.
Rabbi Chimon s’est réfugié avec son fils Rabbi Eléazar dans une grotte du désert de Loud et là se produisit un prodige et un caroubier et une source d’eau apparurent pour subvenir à leur subsistance. Le prophète Elihaou venait à eux deux fois par jour et leur enseignait les secrets mystérieux de la connaissance.
Il y a lieu de s’interroger sur le sens de ce texte, Rabbi Chimon et son fils se réfugient dans la fameuse grotte et là se produit l’extraordinaire prodige du caroubier et de la source. Cependant le texte précise « un Haroub et une source » et ensuite il dit ils mangèrent de ce Haroub et se désaltèrent de cette source. La 1ere question qui se pose est pourquoi un caroubier? N’est-il pas possible de leur procurer un aliment plus agréable? De plus pourquoi préciser à Un pour l’arbre comme pour la source? Et à nouveau le texte souligne, ils mangèrent du Caroubier et burent de l’eau de la source, ce qui est superflu à priori. Puis le texte décrit la venue du prophète Elihaou qui leur enseigne les secrets qui jusqu’alors étaient inaccessibles. Ce qui laisse sous-entendre que la venue d’Elihaou n’était pas immédiate avec leur entrée dans la grotte.
Ici il est fait allusion à deux étapes dans l’acquisition de la connaissance profonde des mystères de la création. Lors de la création le Tout Puissant fait apparaitre les «mondes» ou les Séfiroths les une après les autres, elles se posent l’une sur l’autre comme si chacune était suffisante à elle-même et qu’elle n’a aucun besoin des autres. Comme si que le monde pouvait reposer sur un seul et unique pilier. Ce qui engendra la «Brisure», les énergies qui se rependent et qui remplissent chacun des mondes sont trop puissantes pour les réceptacles, l’intensité des flux est telle que les mondes se brisent et les flux retournent à leur source. Les réceptacles explosent et leurs débris tombent là où les mondes de la matérialité seront plus tard placés.
Ce concept que nous dévoilent les maitres de la sagesse mystiques est celui de la «Brisure des vases», qui était nécessaire pour faire une place au mal, à la tentation afin que l’homme puisse choisir de faire le bien.
Le deuxième concept qui vient de suite après celui-ci est le monde de la réparation. Quand le Tout Puissant décida de redonner la vie aux débris, Il les refaçonne et les plaça sur trois piliers en liant les Séfiroths entre elles. Ce système est celui de l’harmonie et de la solidarité, aucun élément ne peut avoir d’existence en restant seul et indépendant.
Ainsi pendant la 1ere période Rabbi Chimon et son fils s’adonnaient à l’approfondissement des secrets de « la Brisure » qui est qualifiée de destruction car le système se tenait sur un pilier. C’est à cela que fait allusion le Haroub dont le nom rappelée la destruction חרוב חרבla précision du Un caroubier et d’Une source fait encore référence à l’unique pilier du 1er système. C’est de cela qu’ils se nourrissaient et qu’ils buvaient comme pour nous confirmer le thème de leur étude.
Plus tard apparait Elihaou par sa venue une nouvelle page de l’étude profonde des mystères de la création s’ouvre à eux celle du monde de la réparation. Comme le développe plus loin Elihaou lui-même dans sa fameuse prière du «Patah Elihaou» ou il dévoile les principes fondamentaux de la réparation des mondes. Rabbi Chimon le dira lui-même en ouverture du Idra Rabah ; Jusqu’à quand allons-nous tenir sur un seul pilier. Zohar Nasso 127b.
תניא אמר רבי שמעון לחברייא עד אימת ניתיב בקיימא דחד סמכא.
C’est là le secret du nom de ce livre. Tous les secrets des enseignements de la réparation des mondes sont contenus dans le 1er mot de la Torah.
וְדָא אִתְקְרֵי תִקּוּנֵי הַזֹּהַר דְּאִינוּן שַׁבְעִין אַנְפִּין לְאוֹרַיְיתָא דְפַרִישׁ רַבִּי שִׁמְעוֹן בַּר יוֹחָאִי בְּמִלַּת בְּרֵאשִׁית מִסִּתְרֵי אוֹרַיְיתָא.
Ce livre est appelé Tikouné Ha-Zohar (Arrangements ou ordonnances) ainsi sont qualifiés les commentaires du mot Bérechit qui contiennent les mystères de la Sagesse que Rabbi Chimon bar Yohai a fait selon les 70 facettes de la Torah.
קוּם רַבִּי שִׁמְעוֹן אַפְתַּח מִילִין קַמֵּי שְׁכִינְתָּא, פָּתַח וְאָמַר וְהַמַּשְׂכִּילִים יַזְהִירוּ כְּזֹהַר הָרָקִיעַ וְגוֹמֵר דניאל יב, ג, וְהַמַּשְׂכִּילִים אִלֵּין רַבִּי שִׁמְעוֹן וְחַבְרַיָּיא, יַזְהִירוּ כַּד אִתְכַּנְשׁוּ לְמֶעֱבַד הַאי חִבּוּרָא, רְשׁוּתָא אִתְיְהִיב לְהוֹן וּלְאֵלִיָּהוּ עִמְּהוֹן וּלְכָל נִשְׁמָתִין דִּמְתִיבְתָּאן לְנַחֲתָא בֵּינַיְיהוּ וּלְכָל מַלְאָכַיָּא בְּאִתְכַּסְיָא וּבְאֹרַח שֵׂכֶל.
Une voix résonna elle s’adressa au maitre; Rabbi Chimon redresse toi! Ouvre (la bouche) tes paroles en l’honneur de la Ché’hina!
Il ouvrit son propos par le verset de Daniel: C’est Rabbi Chimon lui-même qui commente ce verset en parlant de lui et de ses compagnons.
Ce n’est pas étonnant car à l’instant où le Tout Puissant lui demande de prendre la parole il est transporté par l’inspiration prophétique.
Le commentaire qui précède est tiré du Kégan Ha-Yakar de l’illustre maitre Rabbi Kalifa Guedj zl de Constantine. כגן הירק רבי כלפא גג’ זצ’‘ל
Que les Sages scintillent du rayonnent de brillance de l’éclat du firmament. Il s’agit de Rabbi Chimon et des compagnons de la Sainte confrérie qui se rassemblent pour rédiger cet ouvrage qui diffuse les ses éclairs de brillance. Ils reçurent l’approbation Suprême, par la présence d’Elihaou et de toutes les âmes des êtres célestes qui se réunissaient avec eux ainsi que les anges dont la présence était ressentie et comprise.
וְעִלַּת עַל כֹּלָּא יְהִיב רְשׁוּ לְכָל שְׁמָהָן קַדִּישִׁין וּלְכָל הֲוַיָּין וּלְכָל כִּנּוּיִין לְגַלָּאָה לוֹן רָזִין טְמִירִין כָּל שֵׁם בְּדַרְגָּא דִילֵיהּ, וּרְשׁוּתָא יְהִיב לַעֲשַׂר סְפִירָן לְגַלָּאָה לוֹן רָזִין טְמִירִין דְּלָא אִתְיְהִיב רְשׁוּ לְגַלָּאָה לוֹן עַד דְּיֵיתֵי דָרָא דְמַלְכָּא מְשִׁיחָא.
Et la Raison de toute chose (אין סוף ב »ה) la cause première accorde son agrément et autorise les Noms Saints et les attributs de leur dévoiler les mystères profonds. Les Noms des 10 Séfiroths, les compositions et les développements des Noms dans toutes leurs diversités.
Chaque Nom en fonction de Sa qualité et de Son degrés. Le consentement est donné aux dix Séfiroths de participer à ces révélations ces divulgations des secrets et des énigmes mystérieuses des connaissances dissimulées ce qui n’a été permis qu’à la venue de la génération du roi Machia’h.
Tikoun 48.
Introduction :
וַיְכֻלּוּ הַשָּׁמַיִם וְהָאָרֶץ וְכָל-צְבָאָם :וַיְכַל אֱלֹהִים בַּיּוֹם הַשְּׁבִיעִי מְלַאכְתּוֹ אֲשֶׁר עָשָׂה וַיִּשְׁבֹּת בַּיּוֹם הַשְּׁבִיעִי מִכָּל מְלַאכְתּוֹ אֲשֶׁר עָשָׂה : וַיְבָרֶךְ אֱלֹהִים אֶת יוֹם הַשְּׁבִיעִי וַיְקַדֵּשׁ אֹתוֹ כִּי בוֹ שָׁבַת מִכָּל מְלַאכְתּוֹ, אֲשֶׁר בָּרָא אֱלֹהִים לַעֲשׂוֹת :
וְשָׁמְרוּ בְנֵי יִשְׂרָאֵל, אֶת הַשַּׁבָּת לַעֲשׂוֹת אֶת הַשַּׁבָּת לְדֹרֹתָם בְּרִית עוֹלָם בֵּינִי וּבֵין בְּנֵי יִשְׂרָאֵל אוֹת הִוא לְעֹלָם כִּי שֵׁשֶׁת יָמִים עָשָׂה ה אֶת הַשָּׁמַיִם וְאֶת הָאָרֶץ וּבַיּוֹם הַשְּׁבִיעִי שָׁבַת וַיִּנָּפַשׁ.
Le Principe fondamental que Le Tout Puissant établit pour donner vie à Sa création est le suivant : Donneur-Receveur ou en d’autres termes Masculin-Féminin.
Ha-Chem donne la vie l’homme la reçoit puis il en donne une part à la femme qui se détache de lui et devient autonome. Au départ l’homme est créé double c’est-à-dire qu’il a une face masculine et une face féminine. Dans un deuxième temps Ha-Chem le plonge dans le sommeil pour séparer la facette féminine. A présent le donneur a pour devoir d’agir pour que le Receveur se développe et grandisse sa stature pour devenir une structure parfaite. C’est le principe de la construction de la féminité: Le masculin est au service du féminin, son rôle est de se construire pour qu’ensuite il puisse déverser ses propres énergies dans le receveur afin qu’à son tour celui-ci puisse s’épanouir.
La structure de l’arbre Séfirotique :
L’humain est créé à l’image de Son créateur et à Sa ressemblance, à l’image signifie que la forme et la structure du corps et de la personnalité sont conforment à celle des structures spirituelles des mondes du haut. Il s’agit de l’arbre Séfirotique qui est composé de 10 Séfiroths qui sont interdépendantes les unes des autres. Cet arbre est construit sur trois niveaux, chaque étage comprend trois Séfiroths elles sont solidaires entre elles. Cette structure repose sur trois piliers à droite celui de la bonté à gauche la rigueur et au centre celui de l’équilibre et de l’harmonie du système.
L’étage du haut se compose des trois Séfiroths de l’intellect, le Kéter (couronne) qui traduit la Volonté du Tout Puissant. A droite la Séfirah de Hokhma (Savoir) à gauche celle de Bina (discernement ou intelligence) Ces trois Séfiroths se placent dans le corps de l’homme au niveau de la tête, la couronne étant le crane et les deux autres correspondant aux deux hémisphères du cerveau. C’est là que se situe les énergies spirituelles de la Néchama.
Le deuxième étage correspond à la partie supérieure du buste, au niveau du cœur (émotionnel). Le bras droit est dans le rôle de la Séfirah de la Bonté Héssed (Avraham). Le gauche étant dans celui des Rigueurs Guévoura (Itshaq) et le buste dans celui du Tiféret Harmonie (Yaakov). C’est là que se situe les énergies spirituelles du Roua’h.
Le troisième étage correspond à la partie inférieure du corps, il s’agit des deux jambes et du membre, c’est le niveau de l’action. La jambe droite est le Nétsa’h Victoire (Moché) la gauche l’humilité Hod (Aharon) et le membre est la Séfirah du Yéssod le fondement (Tsadik-Yossef). C’est à ce niveau que se situent les énergies spirituelles du Néféch l’âme primaire (foie).
La dernière Séfirah du Système est la Royauté Malkhout, c’est la dimension féminine qui doit être construite et développée, elle est attribuée au roi David.
La ressemblance avec le créateur doit se faire par les actes, les hommes se doivent d’adopter les qualités du Tout Puissant afin que leurs actions s’inscrivent dans le projet divin et que la Volonté se réalise pleinement. De sorte que toutes les actions que les hommes accomplissent doivent conjuguer les trois niveaux d’énergies pour être efficaces.
L’acte Mitsva est donc porteur de la Volonté de satisfaire celle d’Ha-Chem, il doit traduire la connaissance et la compréhension, il faut lui ajouter la ferveur, l’entrain, l’enthousiasme qui donne à l’action une véritable dimension d’éternité.
La construction de la féminité :
Exemple du couple :
Prenons l’exemple de la Mitsva de procréer, il est dit dans le verset: C’est pourquoi l’homme abandonne son père et sa mère; il s’unit à sa femme, et ils deviennent une seule chair.
עַל כֵּן יַעֲזָב אִישׁ אֶת אָבִיו וְאֶת אִמּוֹ וְדָבַק בְּאִשְׁתּוֹ וְהָיוּ לְבָשָׂר אֶחָד:
Quel est le sens de cette expression l’homme abandonne ses parents pour s’unir à son épouse? L’enfant est au départ de son existence dans la situation du receveur, quand arrive le temps où il doit construire son foyer il doit quitter cet état de receveur et passer à celui de donneur.
C’est là la définition de l’adulte, à présent il doit s’appliquer à construire son épouse. C’est le temps de l’union, celle-ci se fait sur trois niveaux ou en trois étapes.
En effet la cérémonie du mariage se fait en deux temps, les Kidouchin et la Houppa, qui amènent à l’union intime. Cet acte se fait aussi sur trois niveaux, en effet Yaakov dès qu’il rencontre Ra’hel l’embrasse sur la bouche, par ce baiser il lui insuffle des énergies qui sont au niveau de sa Néchama.
Puis vient le temps de l’intimité ou les époux s’enlacent là il lui insuffle les énergies qui sont au niveau de son Roua’h. Par l’acte intime lui-même il lui insuffle une partie de son Néféch.
La Mitsva de procréer se réalise quand l’épouse donnera naissance à un garçon et une fille, mais l’action de cette Mitsva se situe dans l’union intime. C’est là où l’époux donne de sa vigueur pour que son épouse se réalise pleinement.
C’est pour cela que la femme n’a pas la Mitsva de procréer, cette Mitsva s’accomplissant par l’action de donner. Le donneur ne parvient à atteindre son entier épanouissement que lorsque le receveur consent à recueillir ce qu’il lui alloue.
C’est pour cela que tant qu’il n’a pas d’épouse l’homme n’a pas de Chalom, dans le sens de plénitude et de perfection. Il reste dans une situation de frustration, il est privé d’épanouissement, il ne peut accéder à la sérénité et à l’apaisement, au bien-être.
Exemple du Chabbath :
Il en est de même pour les six jours de la semaine et le Chabbath. Le Chabbath est dans le rôle de la féminité, du receveur, il ne possède rien de lui-même. Les jours consacrés à l’activité sont dans le rôle du donneur, du masculin ils produisent pour une seule finalité celle du Chabbath. C’est la dimension du Malkhout qui est le but à atteindre. En effet le Chabbath est qualifié de «avant-gout du monde futur» מעין עולם הבא.
La terre est appeléeארץ de la racine רץ elle court accomplir la Volonté de l’Unique du UN le Alef. Cependant cette course n’est pas éternelle, elle possède un départ mais aussi une arrivée, la course n’est que le moyen d’atteindre le but ultime des efforts fournis. Cette arrivée est symbolisée par les cieux qui sont appelés שמים,.
On demande à un coureur où est l’arrivée ? Et il répond là-bas שם. C’est à l’arrivée qu’il récoltera le fruit de ses efforts, la victoire et la satisfaction mais pas uniquement nombreuses seront les conséquences positives que ce coureur récoltera. C’est pourquoi l’arrivée est appelée «les cieux»שמים est un pluriel c’est là-bas que se concentrent toutes les satisfactions, les espérances et les innombrables bénéfices de l’accomplissement des Mitsvot.
On remarque que le mot שמים est composé de שם-ים le mot שם renvoi à la Séfirah du Malkhout qui est le but à atteindre et la finalité de la course, la marque du pluriel ים fait référence à la Séfirah de Bina qui est le réservoir qui contient toutes les énergies de la vie tout comme la mer dont les eaux abreuvent les terres (c’est le cycle de l’eau). De plus la Bina contient les 50 galeries de la connaissance, ים est égal à 50. ן’ שערי בינה . Il ne peut y avoir en ce monde de récompense pour les Mitsvots accomplies, toutes ces énergies produites sont rassemblées et conservées dans le réservoir de l’éternité qu’est la Bina.
La vraie dimension du Chabbath. La montée des mondes. עלית העולמות
À présent une grande question se pose à nous. Si comme nous l’avons dit le Chabbath ne possède rien de lui-même et qu’il doit tout aux six jours d’activité pourquoi est-il qualifié de jour saint, comment prend-il une ampleur supérieure?
Le Rav Ha-Ari zl enseigne que toutes les actions que l’homme est dans l’obligation d’accomplir au quotidien qui sont indispensables à son existence ont une portée certaine et influent sur les mondes du Haut et en particulier sur le Malkhout. Ces actes incluent le lever, le fait de se laver et de satisfaire aux besoins vitaux, se nourrir, travailler etc…
Le Chabbath certaines de ces actions sont interdites car inutiles en effet en ce jour le Malkhout effectue une ascension, il s’élève jusqu’à atteindre la Séfirah de Bina qui est le réservoir qui contient toutes les énergies qui lui sont nécessaires. De sorte que tous ses besoins lui sont directement octroyés par la Matrice, Mère de toute vie. Il n’a plus la nécessité de recevoir ses besoins par l’intermédiaire des six jours d’activité ni par celui des hommes (masculinité).
C’est pour cela que les travaux sont interdits car inutiles le Malkhout étant élevée au-dessus de l’espace de l’activité. Cette montée s’effectue essentiellement en trois temps qui correspondent à la réception progressive de l’âme supplémentaire que nous recevons le Chabbath. נשמה יתירה. נפש רח נשמה
La préparation:
Le vendredi est le jour consacré à cette préparation, celle-ci prend différents aspects. Elle se fait sur le plan matériel par les achats et la préparation des repas du Chabbath. La maison est rangée, propre et digne d’accueillir cet invité de marque qui va nous honorer de sa présence. La table et dressée les lumières allumées tout est fin prêt.
Cette préparation se fait aussi au niveau spirituel par la lecture de la paracha, chaque verset est lu deux fois dans le texte et un fois en Targoum (traduction araméenne), on se lave puis on se trempe dans le Mikwé qui procure la sainteté. Déjà au début de l’après-midi les énergies du Chabbath se diffusent, les hommes pieux se détachent alors des taches du quotidien éliminent de leurs pensées tous ce qui concerne les soucis et les préoccupations du temporel et se concentrent vers le spirituel.
Il est dit dans le verset: מְלַאכְתֶּךָ שֵׁשֶׁת יָמִים תַּעֲבֹד וְעָשִׂיתָ כָּל. Durant six jours tu travailleras et tu feras tout ton travail. Est-il possible qu’un homme fasse en six jours tout son travail et toutes ses affaires? Cela signifie que tu dois considérer ton travail et toutes tes affaires comme totalement accomplies avant l’entrée du Chabbath.וַיָּנַח בַּיּוֹם הַשְּׁבִיעִי. Et Il s’est reposé le septième jour. Le mot reposé a le sens de se poser comme celui qui est enfin arrivé à destination.
Plus tard après avoir fait Minha il convient de se rincer le visage et la tête, les bras et les pieds à l’eau chaude pour éliminer toutes les traces et les souillures qui risquent encore de se coller à nous. Puis on s’habille des vêtements propres du Chabbath, il convient d’en porter quatre de couleur blanche à l’instar du Cohen Gadol.
La Guémara nous raconte que les Sages rassemblaient leurs disciples et disaient: allons à la rencontre de la Reine le Chabbath. Le Rambam ajoute à cela: l’honneur que l’on doit au Chabbath, se laver à l’eau chaude, s’envelopper d’un Tsitsith (vêtement) propre puis il s’installe dans le recueillement et espère la venue de cet hôte de marque qu’est le Chabbath comme s’il allait à la rencontre du roi. Hil’hot Chabbath ch 30,2.
Ainsi cette préparation comporte deux temps celui du détachement des activités de la semaine et de ses préoccupations, et d’autre part le parcourt à accomplir pour aller à la rencontre du Chabbath. C’est là le sens des 6 sonneries du Choffar qui précèdent l’entrée du Chabbath.
La Sanctification:
C’est la Mitsva de mentionner la sainteté de ce jour à son entrée et à sa sortie en faisant le Kidouch et la Avdalah comme dit le verset: Souviens toi du jour du Chabbath en le Sanctifiant, car 6 jours l’Eternel a fait le ciel et la terre et le 7eme jour Il a chômé et s’est reposé. Le Chabbath est un jour saint qui arrive indépendamment de notre volonté sa sainteté ne dépend pas de notre action. A la différence des jours de fêtes qui sont fixés par décret du Beth Din. De sorte qu’il convient de comprendre le sens de cette Mitsva et l’impact qu’elle produit. En effet il ne faut pas comprendre la Mitsva du Kidouch comme juste un rappel ou déclaration symbolique, il s’agit de le sanctifier et de lui procurer sa sainteté par la formulation du Kidouch.
En fait il y a le «Temps du Chabbath universel» celui qui est fixé par Ha-Chem à la création du monde. Ce temps est fixe et sa sainteté est intrinsèque. Alors que signifie le Kidouch? Quel en est le sens ?
En effet il y a le temps fixe des jours qui se déroule au fil du temps et d’autre part il y a le temps qui est imparti à chacun. Le jour du Chabbath quand il arrive n’est pas juste un jour de 24 heures qui enveloppe le monde mais aussi un concept de sainteté qui est amené avec l’espace-temps de ces 24 heures.
Pour comprendre cela imaginons un instant, Moché est au sommet de la montagne, la nuée descend et enveloppe une partie de l’espace puis Ha-Chem lui ordonne de pénétrer dans la nuée. Dès lors Moché a changé de dimension, il n’est plus sur terre mais dans l’espace de l’éternité. Le Chabbath dès sa venue est cette nuée de sainteté, c’est un segment d’éternité de la dimension d’un jour qui enveloppe le monde.
Il y a donc une dimension du temps qui concerne la globalité de la création, c’est le macrocosme du temps et il y a le microcosme de ce même temps. Ce modèle réduit du temps est celui qui appartient à chaque individu. C’est là qu’intervient la Mitsva du Kidouch, il s’agit d’imprimer à ce segment de temps, à ce microcosme de temps, la sainteté du temps réel celui du temps universel.
En faisant le Kidouch nous pénétrons la nuée, nous y inscrivons notre segment de temps et nous lui donnons la dimension du macrocosme de la réelle éternité. Il s’agit donc de rejoindre la nuée et d’y adhérer, on comprend dès lors que cette ascension nécessite une grande préparation.
Nous voyons alors qu’il y a deux niveaux au Chabbath, deux facettes, d’une part le petit segment et d’autre part l’immense droite dans laquelle il vient s’inscrire. Ce sont là les deux concepts, celui du Malkhout et de la Bina, le premier s’élève pour rejoindre le deuxième et s’y installer, c’est ce que le Rav Ha-Ari zl qualifie de «Montée» des mondes. Dans ce concept des choses on comprend l’inutilité des travaux et de tous les actes en rapport avec la matérialité.
L’allumage des Nérot: שלום בית
La raison de cet allumage est que la maison soit illuminée, ce que nos maîtres ont appelé le «Chalom Bait». Grace à la lumière on distingue parfaitement la place de chaque objet ce qui signifie que chacun des membres de la famille est à sa place et remplit son rôle.
Le sage est celui qui connait sa place et son rôle de sorte que l’harmonie et la concorde règnent. En effet les sages multiplient en ce monde la paix et leur seule présence procure l’apaisement. Tout celui qui procure l’apaisement autour de lui, diffuse l’apaisement dans les hauteurs et calme les rigueurs.
אזיהו חכם המכיר את מקומו. תלמידי חכמים מרבים שלום בעולם. כל שרוח הבריות נוחה הימינו רוח המקום נוחה הימינו.
Les lumières ont un lien à la féminité et à son épanouissement. Cette Mitsva est réservée aux femmes qui sont prioritaires pour l’accomplir. Le mot signifie la lampe, c’est le récipient généralement en argile dans lequel on place une mèche et de l’huile c’est cet ensemble qui est appelé Ner. Il y a un parallèle entre ces trois éléments et la structure de l’homme. Le récipient fait référence au corps, la mèche à l’âme primaire (Néféch) et l’huile au Roua’h (le souffle), en allumant la lampe des énergies nouvelles sont octroyées c’est le niveau supérieure de l’âme, la Néchama.
Nous avons déjà dit que la structure de l’homme est composée de trois étages, au niveau un l’action c’est là où se situe le Néféch étroitement lié au corps. Au niveau deux c’est l’expression des émotions c’est là où se situe le Roua’h. Et enfin le niveau trois est celui de l’intellect c’est là ou se place la Néchama.
Chacune des Mitsvot que nous accomplissons doit traduire la conjugaison des trois niveaux de nos énergies. C’est là essentiellement l’intention que l’on doit investir dans les lumières du Chabbath.
L’action est signe de vie à l’instant où nous la pratiquons, c’est le sens du Nom de quatre lettres qui signifie, Celui qui Est et qui donne la vie. Le savoir et la compréhension est une projection dans l’avenir, cela est exprimé par le Nom א-ה-י-ה Je Serai.
Les émotions sont l’expression d’un ressentir qui réduit la réelle dimension des choses, on ne ressent qu’à travers sa propre personne c’est le Nom אל-ה-ים qui traduit cette limite.
Enfin l’action se place au niveau de la matérialité de ce monde pour déclarer que le Seigneur est le Maitreאדון c’est le Nom אדנ-י.
Le mot Nér de valeur numérique 250 fait référence à ces trois compositions qui en se conjuguant font jaillir la lumiére en nos demeures et nous illuminent. Il y a une Mitsva d’observer les Nérot de Chabbath avant le Kidouch afin de s’imprégner de ces énergies et de les diffuser vers les autres.
C’est ainsi que nous pouvons atteindre la sérénité et l’épanouissement c’est alors que la concorde et l’harmonie règnent en nous et dans notre entourage.
Les Noms |
La composition |
Ner = 250 | ||
Intellect |
א-ה-י-ה |
י-ה-ו-ה |
47 |
|
Emotionnel |
אל-ה-ים |
י-ה-ו-ה |
112 |
|
Action |
אדנ-י |
י-ה-ו-ה |
91 |
Grande est l’étude qui mène à l’action גדול הלימוד שמביא לידי מעשה. . Ce qui signifie que la connaissance donne une ampleur et une dimension réelle à l’action. L’étude nous permet d’acquérir la connaissance des règles d’application des Mitsvot mais pas uniquement, elle nous permet de comprendre un peu la valeur de l’acte que nous nous apprêtons à pratiquer. On constate par l’étude de l’importance capitale donnée au moindre détail ce qui signifie que l’acte Mitsva est sublime et loin d’être un acte ordinaire.
Fort de cette connaissance il convient de l’accomplir avec ferveur entrain enthousiasme, ardeur et passion qui expriment la valeur de l’acte. C’est cela qui procure la joie et le bonheur de pratiquer les Mitsvots. C’est cela qui jaillit de l’allumage des Nérot c’est cela qui est qualifié de lumiére.
Il en va de même dans le rapport entre l’homme et son épouse. Comme nous l’avons déjà dit la relation se fait sur les trois niveaux cités.
Observons les versets qui retracent la relation entre Yéhouda et Tamar.
Yéhouda l’aperçut, il la prit pour une prostituée; car elle avait voilé son visage. II se dirigea de son côté et lui dit: Laisse-moi te posséder. Car il ignorait qu’elle était sa belle-fille.
Elle répondit: Que me donneras-tu pour me posséder? II dit : Je t’enverrai un chevreau de mon troupeau. Et elle dit: Bien, si tu me donnes un gage en attendant cet envoi. II dit: Quel gage te donnerai-je? Elle répondit: Ton sceau, ton cordon et le bâton que tu as à la main. II les lui donna, il approcha d’elle et elle conçut de son fait.
וַיִּרְאֶ֣הָ יְהוּדָ֔ה וַֽיַּחְשְׁבֶ֖הָ לְזוֹנָ֑ה כִּ֥י כִסְּתָ֖ה פָּנֶֽיהָ׃
וַיֵּ֨ט אֵלֶ֜יהָ אֶל־הַדֶּ֗רֶךְ וַיֹּ֨אמֶר֙ הָֽבָה־נָּא֙ אָב֣וֹא אֵלַ֔יִךְ כִּ֚י לֹ֣א יָדַ֔ע כִּ֥י כַלָּת֖וֹ הִ֑וא וַתֹּ֨אמֶר֙ מַה־תִּתֶּן־לִ֔י כִּ֥י תָב֖וֹא אֵלָֽי׃
וַיֹּ֕אמֶר אָֽנֹכִ֛י אֲשַׁלַּ֥ח גְּדִֽי־עִזִּ֖ים מִן־הַצֹּ֑אן וַתֹּ֕אמֶר אִם־תִּתֵּ֥ן עֵֽרָב֖וֹן עַ֥ד שָׁלְחֶֽךָ׃
וַיֹּ֗אמֶר מָ֣ה הָֽעֵרָבוֹן֮ אֲשֶׁ֣ר אֶתֶּן־לָךְ֒ וַתֹּ֗אמֶר חֹתָֽמְךָ֙ וּפְתִילֶ֔ךָ וּמַטְּךָ֖ אֲשֶׁ֣ר בְּיָדֶ֑ךָ וַיִּתֶּן־לָ֛הּ וַיָּבֹ֥א אֵלֶ֖יהָ וַתַּ֥הַר לֽוֹ׃
Dans ces trois versets nous remarquons que Yéhouda s’adresse à Tamar à trois reprises et qu’elle lui répond de la même manière qu’il s’est adressé à elle. En effet le verbe parler וַיֹּ֨אמֶר֙ est celui que Tamar emploie dans sa réponse וַתֹּ֨אמֶר֙ et qu’à chaque fois c’est le même signe de cantillation qui orne le mot.
De sorte que nous pouvons en déduire que pour établir la concorde dans le couple il convient de s’adresser à son épouse d’égal à égal. D’autre part de la manière qu’il lui parle elle lui répondra en employant les mêmes mots et les mêmes émotions. On remarque aussi que la relation se fait à trois reprises elle s’établit sur trois niveaux comme nous l’avons souligné plus haut.
Quand on s’adresse à l’autre on lui diffuse des énergies qui sont de trois ordres.
C’est là que Tamar réclame son gage il est aussi composé de trois éléments, le sceau, le bâton, et le vêtement qui couvre sa tête.
Il s’agit des trois niveaux d’énergies, le vêtement qui orne sa tête renvoie aux énergies de l’intellect. Le bâton qu’il tient dans sa main aux énergies de l’émotionnel et enfin le sceau fait référence au signe d’alliance le Bérith qui scelle l’alliance entre les deux conjoints.
Plus loin il est dit :
Comme on l’emmenait, elle envoya dire à son beau-père: Je suis enceinte du fait de l’homme à qui ces choses appartiennent. Et elle dit: Examine, je te prie, à qui appartiennent ce sceau, ces cordons et ce bâton. Yéhouda les reconnut et dit: Elle est plus juste que moi, car il est vrai que je ne l’ai point donnée à Chélah mon fils. Cependant il cessa, dès lors, de la connaître.
הִ֣וא מוּצֵ֗את וְהִ֨יא שָֽׁלְחָ֤ה אֶל־חָמִ֨יהָ֙ לֵאמֹ֔ר לְאִישׁ֙ אֲשֶׁר־אֵ֣לֶּה לּ֔וֹ אָֽנֹכִ֖י הָרָ֑ה וַתֹּ֨אמֶר֙ הַכֶּר־נָ֔א לְמִ֞י הַחֹתֶ֧מֶת וְהַפְּתִילִ֛ים וְהַמַּטֶּ֖ה הָאֵֽלֶּה׃
וַיַּכֵּ֣ר יְהוּדָ֗ה וַיֹּ֨אמֶר֙ צָֽדְקָ֣ה מִמֶּ֔נִּי כִּֽי־עַל־כֵּ֥ן לֹֽא־נְתַתִּ֖יהָ לְשֵׁלָ֣ה בְנִ֑י וְלֹֽא־יָסַ֥ף ע֖וֹד לְדַעְתָּֽהּ׃
Elle lui renvoie les trois signes de gage, elle lui demande de les reconnaitre, Yéhouda n’hésite pas un instant. Ces trois signes sont les trois niveaux de la relation, ils se conjuguent pour être cette lumiére qui éclaire.
Fort de cette clarté intense Yéhouda ne peut que voir la réalité, grande est Tamar qui permet ainsi à Yéhouda de s’épanouir parfaitement. C’est par cette clarté que lui renvoie Tamar qu’il méritera la royauté, c’est là la finalité de cet épisode. Le Tikoun Ha-Malkhout. L’agencement et l’arrangement des éléments qui prépare la royauté de David.
Le texte du Tikoun 48.
בְּרֵאשִׁית תַּמָּן תְּרֵ”י תַּמָּן שַׁבָּ”ת, כְּגַוְונָא דָא בְּ’ רֵאשִׁי”ת בָּ”רָא שִׁי”ת, וְאִינוּן תְּרֵי שַׁבָּתוֹת, עֲלַיְיהוּ אִתְּמַר ‘וְשָׁמְרוּ בְנֵי יִשְׂרָאֵל אֶת הַשַּׁבָּת לַעֲשׂוֹת אֶת הַשַּׁבָּת’ וְגוֹמֵר, תְּרֵין זִמְנִין אַדְכִּיר הָכָא שַׁבָּת, לָקֳבֵל שְׁכִינְתָּא עִלָּאָה וְתַתָּאָה; ‘לְדֹרֹתָם’, מַאי לְדֹרֹתָם, אֶלָּא זַכָּאָה אִיהוּ מָאן דְּעָבִיד לוֹן דִּירָה בְּשַׁבָּת בִּתְרֵי בָתֵּי לִבָּא, וְאִתְפְּנֵי מִתַּמָּן יֵצֶר הָרָע דְּאִיהוּ חִלּוּל שַׁבָּת, בְּרִית עוֹלָם דָּא צַדִּיק, דְּשַׁרְיָין תַּרְוַיְיהוּ עֲלֵיהּ, חַד לְאַמְלָאָה לֵיהּ וְחַד לְאִתְמַלְיָא מִינֵיהּ. ‘בְּנֵי יִשְׂרָאֵל’ אִינוּן תְּרֵין כֻּלְיָין נֶצַח וָהוֹד, בְּנוֹי דְּיִשְׂרָאֵל סָבָא עַמּוּדָא דְאֶמְצָעִיתָא, תְּלַת ‘שְׁבִיעִי’ ‘שְׁבִיעִי’ ‘שְׁבִיעִי’ אִלֵּין תְּלַת אֲבָהָן, עֹנֶג שַׁבָּת ‘וְנָ”הָר יוֹצֵא מֵעֵדֶ”ן לְהַשְׁקוֹת אֶת הַגָּ”ן’, ‘וְנָהָר’, אִית נָהָר וְאִית נָהָר, אִית נָהָר דְּאִתְקְרֵי נָהָר פְּלָגָיו, וְאִית נָהָר דְּאִתְקְרֵי נַחַל קְדוּמִים, עֵדֶן עִלָּאָה עֲלֵיהּ אִתְּמַר ‘עַיִן לֹא רָאֲתָה אלהי”ם זוּלָתֶךָ’, הַאי נָהָר אִיהוּ ו’, דְּנָפִיק מֵעֵדֶן עִלָּאָה דְאִיהוּ א’, וְאַעֲבַר בֵּין אַבָּא וְאִימָּא, וְאָזִיל חֲמֵשׁ מֵאוֹת שָׁנָה, וּמָטֵי עַד צַדִּיק שְׁבִיעִי, וּמִתַּמָּן אַשְׁקֵי לְגִנְּתָא דְאִיהִי שְׁכִינְתָּא תַּתָּאָה. זַכָּאָה אִיהוּ מָאן דְּנָטִיר דִּירָה לְשַׁבָּת דְּאִיהוּ לִבָּא, דְלָא אִתְקְרִיב תַּמָּן עֲצִיבוּ דִטְחוֹל, וְכַעַס דְּמָרָה דְאִיהוּ נוּרָא דְגֵיהִנָּם, דַּעֲלָהּ אִתְּמַר ‘לֹא תְבַעֲרוּ אֵשׁ בְּכֹל מוֹשְׁבוֹתֵיכֶם בְּיוֹם הַשַּׁבָּת’, וְהָכִי הוּא וַדַּאי דְּכָל מָאן דְּכָעִיס כְּאִלּוּ אוֹקִיד נוּרָא דְגֵיהִנָּם, אַרְבָּעִים מְלָאכוֹת חָסֵר חַד אִינוּן לָקֳבֵל אַרְבָּעִים מַלְקִיּוֹת חָסֵר חַד בְּשַׁבָּת, וְאִינוּן עֲשָׂרָה דְלָקָה אָדָם וַעֲשָׂרָה לְחַוָּה וַעֲשָׂרָה לְנָחָשׁ וְתִשְׁעָה לְאַרְעָא, וּבְגִין דָּא אָמְרוּ מָארֵי מַתְנִיתִין ‘אֵין לוֹקִין בְּשַׁבָּת’, דְּאִלֵּין מְלָאכוֹת אִינוּן חֲשִׁיבִין לְיִשְׂרָאֵל לָקֳבֵל מַלְקִיּוֹת. ‘יְצִיאוֹת הַשַּׁבָּת שְׁתַּיִם’, אִינוּן עֲקִירָה וְהַנָּחָה, דְעָבִיד לוֹן בְּבַת אַחַת, מָאן דְּאַעֲקַר חֵפֶץ מֵאַתְרֵיהּ וְאַנַּח לֵיהּ לְבַר מֵאַתְרֵיהּ וּמֵרְשׁוּתֵיהּ, כְּאִלּוּ אַעֲקַר אִילָנָא דְחַיֵּי דְּאִיהוּ אוֹת בְּרִית, וְאַנַּח לֵיהּ בִּרְשׁוּ נוּכְרָאָה, מָאן דְּעָבִיד דָּא גָרִים דְּאִעֲקַר נִשְׁמָתֵיהּ מֵרְשׁוּת דִּילָהּ, וְאַנַּח לָהּ בִּרְשׁוּ אָחֳרָא דְאִיהִי מָרָה וּטְחוֹל, וְדָא גָרַם לְיִשְׂרָאֵל דְּאִתְעַקְרוּ מֵאַרְעָא דְיִשְׂרָאֵל, וְאִתְגַּלִּיאוּ בְּאַרְעָא נוּכְרָאָה דְאִיהִי רְשׁוּת הָרַבִּים, וְהָכִי אִיהוּ מָאן דְּאַעִיל אוֹת בְּרִית קֹדֶשׁ דִּילֵיהּ בִּרְשׁוּ נוּכְרָאָה, שַׁבְּתַא”י אִיהוּ טְחוֹל חַמָּ”ה, אִתְּתָא בִּישָׁא מָרָה, שַׁבְּתַא”י עֲלֵיהּ אִתְּמַר ‘וְהַבּוֹר רֵק אֵין בּוֹ מָיִם’ – ‘מַיִם אֵין בּוֹ אֲבָל נְחָשִׁים וְעַקְרַבִּים יֶשׁ בּוֹ’, וְאִיהוּ רָעָב וְצִמָּאוֹן וְקִינָה וְהֶסְפֵּד וַחֲשׁוֹכָא וְקִבְלָא, וְאִיהִי גָלוּתָא לְיִשְׂרָאֵל. וּצְרִיכִין יִשְׂרָאֵל לְמֶעֱבַד לָהּ שִׁנּוּי בְּכֹלָּא וְהָא אוּקְמוּהָ, וְאִיהוּ דִבּוּר דְּחוֹל דְּאִיהוּ אָסוּר בְּשַׁבָּת, וְכַד לָא אַשְׁכַּחַת אֲתַר לְשַׁרְיָא תַּמָּן, אִיהִי בָרְחַת, כְּגַוְונָא דְשִׁפְחָה דְאַבְרָהָם דְּאִתְּמַר בָּהּ ‘מִפְּנֵי שָׂרַי גְּבִרְתִּי אָנֹכִי בֹּרַחַת’. טְחוֹל עֲלָהּ אִתְּמַר ‘שַׁל נְעָלֶיךָ מֵעַל רַגְלֶיךָ’, נַעַל מְטוּנָף דְּטִפָּה סְרוּחָה; ‘כִּי הַמָּקוֹם אֲשֶׁר אַתָּה עוֹמֵד עָלָיו אַדְמַת קֹדֶשׁ הוּא’, דָא שַׁבָּת, וַעֲלֵיהּ אָמְרַת שְׁכִינְתָּא ‘פָּשַׁטְתִּי אֶת כֻּתָּנְתִּי אֵיכָכָה אֶלְבָּשֶׁנָּה, רָחַצְתִּי אֶת רַגְלַי אֵיכָכָה אֲטַנְּפֵם’, וּבְגִין דָּא צָרִיךְ בַּר נַשׁ בְּשַׁבָּת לְשַׁנּוּיֵי בִּלְבוּשִׁין בִּשְׁרַגָּא בְּמַאֲכָלִין, וְצָרִיךְ לְמֶהֱוֵי מוֹסִיף מֵחוֹל עַל הַקֹּדֶשׁ, וְכָל הַמּוֹסִיף מוֹסִיפִין לֵיהּ נֶפֶשׁ יְתֵירָה בְּשַׁבָּת, וְכָל הַגּוֹרֵעַ גּוֹרְעִין לֵיהּ הַהִיא נֶפֶשׁ יְתֵירָה חַס וְשָׁלוֹם.
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Le commentaire et traduction :
בְּרֵאשִׁית: תַּמָּן תְּרֵ”י תַּמָּן שַׁבָּ”ת
Le mot Béréchit contient ces deux termes « Tré » deux et Chabbath בְּרֵאשִׁית בְּרֵאשִית
, כְּגַוְונָא דָא בְּ’ רֵאשִׁי”ת בָּ”רָא שִׁי”ת,
Comme il est décliné ailleurs (Tikoun 47 page83a) בראשית ברא שית, Il a créé le six, il s’agit des six jours de la création qui font références aux six Séfiroths de l’espace. Et en particulier du 6eme au sujet duquel il est dit : Et ce fut un soir et ce fut un matin le jour six. ויהי ערב ויהי בוקר יום השישי . Dès le début de la création au 1er mot au 1er instant il est déjà fait référence au sixième qui contient toute la destinée de l’humanité.
Le verbe créer employé ici signifie la création ex nihilo יש מאין. Le mot אין que l’on traduit généralement par le « Néant » renvoi aux Séfiroths du « Haut » celles de l’intellect.
Le «Aléf» correspond au Kéter à la Couronne qui se traduit par la Volonté Première du Créateur, celle de donner la vie. Le mot Volonté se dit רצון il se compose des même lettres que le mot צנור le « conduit, tuyau » par lequel les flux se déversent pour que la Volonté se réalise. Les mots רצון צנור ont la même valeur numérique que « Son Nom » שמו. .
Le «Yod» correspond à la Séfirah de Hokhma «Le Savoir», c’est elle qui reçoit l’expression de cette Volonté et qui s’emploie à lui donner une réalité. Elle est qualifié de Réchit début, c’est par elle que la Volonté «commence à prendre forme», bien qu’à ce niveau le projet reste à l’état embryonnaire.
La Séfirah de Hokhma transmet les expressions de la Volonté à la Séfirah de Bina la Connaissance qui va établir le plan de la réalisation du projet. La Hokhma sème sa graine dans la matrice (bina) et c’est là que se développe le projet et qu’il prend corps.
Le «Noun» correspond à la Séfirah de Bina qui contient les 50 palais de la connaissance. נ’ שערי בינה . Cette Séfirah fait référence à la Matrice, Mère de toute vie c’est en elle que prend forme et se développe tous les éléments de la création, cet embryon quand il arrive au terme de sa gestation se détache de la Matrice et prend son autonomie. C’est là le sens de Il créa le Six. La notion de six fait référence à «l’espace» au «volume» de cette création.
Cette «déclinaison» du mot Béréchit «Bara Chit» soulève une interrogation, en effet le mot Bara est déjà écrit dans le verset pourquoi le faire apparaitre une deuxième fois du mot Béréchit?
De là nous apprenons que la création se situe sur deux dimensions, l’une apparente que l’on perçoit dans sa réalité et une autre enfouie et mystérieuse qui reste enfermer dans la Matrice comme le verbe Bara qui est caché dans le mot Béréchit. Le mot Béréchit faisant référence à la Hokhma qui s’unit à la Bina comme dit le texte du Séfer Yétsira הבן בחכמה וחכם בבינה. Accède au discernement (Bina) par le Savoir (Hokhma), possède le Savoir par l’intelligence (Bina). Il s’agit de la conjugaison du Savoir et du Discernement.
וְאִינוּן תְּרֵי שַׁבָּתוֹת ,
De cet exemple nous déduisons que le Chabbath est double qu’il possède lui aussi deux dimensions. C’est le sens de la déclinaison du mot Bérechit «Tré-Chabbath» deux Chabbaths. Le 7eme jour de la semaine qui possède une réalité dans le monde physique, ce jour qui est l’aboutissement de la semaine de travail et des six jours de labeur. C’est en ce jour que se déversent toutes les productions et les énergies de la semaine, il leurs donne une raison d’être.
Le Chabbath ne produit rien, il ne possède que ce que les jours consacrés au labeur œuvre pour lui. De sorte qu’il établit une harmonie et un équilibre parfait entre les différents composants de la semaine. Cette spécificité du Chabbath correspond à la propriété de la Séfirah du Malkhout la Royauté ou la Noblesse, elle est qualifiée de «pauvre» de celle qui ne possède rien par elle-même mais uniquement ce que les autres lui donnent.
Cependant en recevant elle concentre toutes les énergies productives, c’est alors qu’elle se développe, qu’elle se grandit pour prendre une dimension globale. Elle devient l’ensemble qui assemble, qui unit tous les composants dans leurs diversités et leurs différences pour en faire un ensemble harmonieux. Tous les éléments qui la composent se reconnaissent en elle et s’identifient en elle.
C’est là le principe même de la royauté. En effet le Roi est désigné par le prophète sur l’ordre d’Ha-Chem mais doit être accepté par le peuple qui le proclame roi. C’est le peuple qui octroie à son souverain les énergies nécessaires pour le gouverner, c’est alors qu’il s’élève pour se placer au-dessus du peuple, il concentre alors en sa personne toutes les puissances de la nation.
La deuxième notion du Chabbath est celle qui correspond à la Bina, cette dimension est mystérieuse et difficilement accessible, elle est secrète et impénétrable. En effet la Séfirah de Bina se situe en dehors du concept de l’espace créé, elle en est la Matrice, elle reste donc en retrait et cachée au regard des créatures.
עֲלַיְיהוּ אִתְּמַר וְשָׁמְרוּ בְנֵי יִשְׂרָאֵל אֶת הַשַּׁבָּת לַעֲשׂוֹת אֶת הַשַּׁבָּת לְדֹרֹתָם וְגוֹמֵר, תְּרֵין זִמְנִין אַדְכִּיר הָכָא שַׁבָּת, לָקֳבֵל שְׁכִינְתָּא עִלָּאָה וְתַתָּאָה;
C’est à propos de ces deux dimensions du Chabbath, Bina et Malkhout qu’il est dit dans le verset : Les enfants d’Israël garderont le Chabbath, ils feront le Chabbath à toutes leurs générations. Il est cité ici à deux reprises le Chabbath, en référence à la Chéhina du Haut et à celle du Bas.
Le verbe garder fait référence aux 39 travaux interdits, garder signifie le respect des interdictions. Ce qui traduit la contrainte et la soumission, l’asservissement et l’exigence d’appliquer les règles imposées. C’est là le niveau du Malkhout, tous sont tenus de se conformer aux décrets royaux.
Toutefois la deuxième dimension du Chabbath, celle de la Bina est celle de plaisir et de la satisfaction, elle est sérénité et apaisement. C’est le sens de la suite du verset «faire le Chabbath», le construire lui donner une amplitude et une stature, une perspective. Cette notion sera développée par la suite.
לְדֹרֹתָם, מַאי לְדֹרֹתָם, אֶלָּא זַכָּאָה אִיהוּ מָאן דְּעָבִיד לוֹן דִּירָה בְּשַׁבָּת בִּתְרֵי בָתֵּי לִבָּא,
Le Zohar s’interroge sur le sens du mot générations לדרתם, en effet ce terme est superflu, il n’est pas indispensable à la compréhension du verset. Il était suffisant de dire ils feront le Chabbath signe d’alliance éternelle, ce qui signifie que cette Mitsva doit s’appliquer de tout temps. Alors que vient nous apprendre ce mot?
Le Zohar répond, heureux celui qui fait en son cœur une résidence au Chabbath, en installant ses deux dimensions dans les deux parties de son cœur. En effet il semble que le mot לדרתם soit décliné en deux termesלדר- תם qui signifie: résidence sereine.
Le cœur est un organe creux formé de deux parties, chacune possède deux cavités (oreillette et ventricule). La droite fait référence à la Bonté alors que la gauche renvoi à la rigueur. Ces deux parties correspondent l’une à la Bina (droite) et l’autre au Malkhout (gauche). La Bina se definie par la Bonté totale, elle ne fait aucune place aux rigueurs, celles-ci n’apparaissent qu’en deçà de son domaine.
La Malkhout quant à elle se situe à l’extrémité de l’espace elle conclue le système qui contient Bonté et Rigueurs. C’est l’espace affecté à l’action, c’est là où les hommes disposent du libre choix de leurs actes. Ils doivent choisir entre faire le bien ou le mal, entre l’apaisement et la colère, entre la joie de vivre et l’amertume.
וְאִתְפְּנֵי מִתַּמָּן יֵצֶר הָרָע דְּאִיהוּ חִלּוּל שַׁבָּת,
Il s’agit d’éliminer de son cœur (du côté gauche) tous les effets du mauvais penchant, la colère, l’amertume, l’anxiété, la mélancolie, le mal être qui sont les symptômes d’une âme bouleversée. L’effervescence, l’exacerbation la frénésie ou encore le bouillonnement sont qualifiés de profanation du Chabbath. Le mot profaner חִלּוּל, est décliné en tremblementחיל ורעדה.
La transgression des interdits est qualifiée de profanation ce qui traduit que l’on passe outre les limites établies il en va de même pour tous les débordements et les effervescences qui sont du même ordre. C’est en s’engageant à observer les 39 travaux interdits de toute sa volonté, en se disciplinant à les respecter avec joie et entrain que l’on parvient à chasser de son cœur le Yétser Ha-Ra.
Le respect des interdits ne doit pas être vécu comme une contrainte ou comme une oppression, mais comme une déconnexion de toutes les attaches de la matérialité. C’est alors que l’homme retrouve sa liberté, il s’émancipe des astreintes et des obligations de la semaine.
בְּרִית עוֹלָם דָּא צַדִּיק, דְּשַׁרְיָין תַּרְוַיְיהוּ עֲלֵיהּ, חַד לְאַמְלָאָה לֵיהּ וְחַד לְאִתְמַלְיָא מִינֵיהּ.
L’alliance éternelle est le Juste, ces deux facettes de la Chéhina (Bina et Malkhout) s’installent en lui. De la première, la plus haute se déversent les flux et la seconde s’en remplie.
La Bina est le réservoir qui contient toutes les énergies de vie qui sont nécessaires aux créatures. Ces flux correspondent aux jours de la semaine qui renvoient aux six Séfiroths de l’espace. Elles sont les suivantes: La bonté à droite, la rigueur à gauche et l’harmonie au centre qui établit l’équilibre entre les extrêmes. Ces trois Sefirots correspondent aux de bras et au buste dans le corps de l’homme, elles sont les Séfiroths de l’émotionnel. Puis viennent la victoire à droite, l’humilité à gauche et le fondement au centre, elles se placent au niveau des deux jambes et du membre.
Les cinq premières citées possèdent chacune une énergie propre et spécifique, le fondement n’en a pas, son rôle est de rassembler toutes celles du dessus et de les canaliser vers le Malkhout afin qu’elles s’y déversent. La Séfirah du Yéssod appelée Tsadik est symbolisée par la personne de Yossef, qui n’agit que dans l’intérêt des autres. De sorte que les deux Réservoirs que sont la Bina et le Malkhout sont reliées par les six conduits qui jouent le rôle de canaux qui tirent les flux de la Bina pour en remplir le Malkhout.
בְּנֵי יִשְׂרָאֵל אִינוּן תְּרֵין כֻּלְיָין נֶצַח וָהוֹד, בְּנוֹי דְּיִשְׂרָאֵל סָבָא עַמּוּדָא דְאֶמְצָעִיתָא,
L’expression du verset «Les enfants d’Israël» fait référence aux deux reins qui symbolisent les deux Séfiroths que sont Nétsah (Victoire) et le Hod (l’humilité), elles sont les enfants du père d’Israël (des 12 tribus), il s’agit de Yaakov qui s’habille dans la Séfirah du Tiféret (l’harmonie) qui est le pilier central sur lequel repose la structure.
תְּלַת שְׁבִיעִי שְׁבִיעִי שְׁבִיעִי אִלֵּין תְּלַת אֲבָהָן,
Dans le Kidouch du vendredi soir il est mentionné le mot septième (jour) à trois reprises, il s’agit des trois pères (Avot).
Les trois pères, Avraham, Itshaq et Yaakov font références aux trois Séfiroths Héssed, Guévoura et Tiféret qui sont chacune d’elles une structure composée de 7 Séfiroths. A ce niveau elles ne sont pas encore totalement développées, en effet elles sont encore une situation de devenir. C’est-à-dire que pour atteindre l’épanouissement elles doivent recevoir de la Bina les énergies correspondantes aux trois Séfiroths de l’intellect.
Ces énergies quand elles seront octroyées viendront se placer sur le niveau de l’émotionnel.
La Hokhma sur le Héssed, la Bina sur Guévoura et le Daat sur le Tiféret. Forte de ces énergies nouvellement octroyées la structure gagne un étage et atteint sa dimension adulte. Il en va de même pour les individus, tant que se sont les émotions et les sentiments qui commandent nos réactions cela signifie que nous n’avons pas encore acquis les énergies de l’intellect.
Nous pouvons dire que nous sommes encore dans l’enfance, quand nous réagissons avec intelligence et réflexion cela signifie que nous avons enfin atteint l’âge adulte.
עֹנֶג שַׁבָּת וְנָ »הָר יוֹצֵא מֵעֵ »דֶן לְהַשְׁקוֹת אֶת הַגָּ »ן, וְנָהָר, אִית נָהָר וְאִית נָהָר, אִית נָהָר דְּאִתְקְרֵי נָהָר פְּלָגָיו, וְאִית נָהָר דְּאִתְקְרֵי נַחַל קְדוּמִים,
A présent le texte nous explique le terme «délices עֹנֶג»qui est l’acronyme du verset suivant:
ונהר יוצא מעדן להשקות את הגן Le Fleuve sort du Eden pour abreuver le Jardin
Le «Eden» fait référence aux sources Suprêmes de la Volonté, c’est la Séfirah du Kéter. Le fleuve qui écoule les flux de la Volonté traverse les Séfiroths de Hokhma et de Bina pour rejoindre le Malkhout ou il se déverse. Ce fleuve est le Yéssod qui fonctionne comme un conduit que les flux traversent.
De quel fleuve s’agit-il? Car il y a deux sortes de fleuves. Il est un fleuve qui se divise en de nombreux bras, il s’agit du Yéssod du Tiféret qui distribue les flux aux Séfiroths de l’espace. Les Séfiroths étant chacune spécifique, les flux se répartissent en fonction de leurs propriétés.
C’est là l’image du fleuve, qui contient les énergies des cinq Séfiroths actives, qui se subdivise en cinq bras d’eau chacun contenant les flux spécifiques à la Séfirah qu’il abreuve. Il y a une autre sorte de fleuve qui reste un conduit unique qui relie les Séfiroths de l’intellect qualifiées de Vénérables car elles ont précédé celles de l’espace.
עֵדֶן עִלָּאָה עֲלֵיהּ אִתְּמַר עַיִן לֹא רָאֲתָה אלהי »ם זוּלָתֶךָ, הַאי נָהָר אִיהוּ ו’, דְּנָפִיק מֵעֵדֶן עִלָּאָה דְאִיהוּ א’,
Comme déjà mentionné cet Eden est la Séfirah du Kéter qui est qualifié d’insondable, inaccessible et Mystérieuse elle est symbolisée par la pointe sur la lettre Yod. Allusion au Alef l’unique, le UN, les lettres du mot אלף sont celles de פלא insondable,של עולם אֶָלֻףֺ
Comme le dit le verset: Aucun ne peut poser son regard sur le Seigneur en dehors de Toi. Ce fleuve correspond à la lettreו’ au Yéssod de Kéter qui investit les Yéssod de Hokhma et de Bina, il parcourt une distance de 500 ans, ce sont les cinq Bontés qui s’accroissent et s’élargissent, elles se déploient pour atteindre chacune 100 Séfiroths.
וְאַעֲבַר בֵּין אַבָּא וְאִימָּא, וְאָזִיל חֲמֵשׁ מֵאוֹת שָׁנָה, וּמָטֵי עַד צַדִּיק שְׁבִיעִי, וּמִתַּמָּן אַשְׁקֵי לְגִנְּתָא דְאִיהִי שְׁכִינְתָּא תַּתָּאָה.
Ce fleuve (Yéssod de Kéter) passe par Aba et Imma (le Père et la Mère) ce sont Hokhma et Bina qui en se développant deviennent chacune un système harmonieux et structuré que l’on appelle Partsouf (visage).
Hokhma le donneur devient le Père et Bina le receveur devient la Mére, Matrice de toute vie. Ce fleuve (Yéssod de Kéter) investit les Séfiroths qu’il traverse, il s’enveloppe des deux Yéssod et poursuit son chemin pour alimenter les Séfiroths de l’espace comme nous l’avons dit plus haut.
Il parvient alors au Yéssod du Tiféret qui en se développant devient à son tour un Partsouf appelé le «Petit Visage»זעיר אנפין. Ce Yéssod est qualifié ici de septième Tsadik, 7 eme par rapport à la Bina et c’est de ce Yéssod qu’il déverse ses flux pour en remplir le Malkhout la Chéhina du bas.
זַכָּאָה אִיהוּ מָאן דְּנָטִיר דִּירָה לְשַׁבָּת דְּאִיהוּ לִבָּא, דְלָא אִתְקְרִיב תַּמָּן עֲצִיבוּ דִטְחוֹל, וְכַעַס דְּמָרָה דְאִיהוּ נוּרָא דְגֵיהִנָּם, דַּעֲלָהּ אִתְּמַר לֹא תְבַעֲרוּ אֵשׁ בְּכֹל מוֹשְׁבוֹתֵיכֶם בְּיוֹם הַשַּׁבָּת, וְהָכִי הוּא וַדַּאי דְּכָל מָאן דְּכָעִיס כְּאִלּוּ אוֹקִיד נוּרָא דְגֵיהִנָּם,
Il revient à présent pour développer ce qui a été dit plus haut: Heureux celui qui parvient à faire une demeure en son cœur au Chabbath. Il s’agit des deux dimensions du Chabbath, le Malkhout et la Bina. Pour y parvenir il se doit d’éliminer les influences des forces négatives qui sont du même ordre, du Malkhout et de la Bina du système des Klipot.
Les forces du Yétser Ha-Ra sont doubles, masculines et fémininesלי-לית etסמ-אל il doit préserver ce «lieu», son cœur de deux sortes de maux. Il doit faire face à une double agression. D’une part, il faut prendre garde d’y laisser pénétrer la tristesse et la mélancolie qui proviennent de la rate (féminine). Et d’autre part se garder de la colère qui provient de l’amertume de la bile (masculine).
Car la colère est elle-même le feu du Guéhinam qui s’enflamme dans le cœur de l’homme. Cette colère qui explose est due aux influences de la Bina de Klipa qui agit sur le foie qui s’échauffe en le poussant à s’enflammer. C’est à ce propos que le verset dit: Vous n’embraserez pas de feu dans vos demeures le jour du Chabbath.
Car c’est certain tout celui qui s’emporte enflamme le feu du Guéhinam. Cet enseignement n’est pas à prendre au sens figuré ou comme une parabole, mais véritablement au sens littéral.
Le mot demeures est au pluriel il s’agit des deux parties du cœur qui sont les résidences du Malkhout et de la Bina. Ainsi il en va de même pour la globalité de la création, celui qui s’emporte le Chabbath allume le feu et suscite les rigueurs qui risquent de s’abattre en ce monde et provoquer toutes sortes de catastrophes et calamités HVC.
En effet comme nous l’avons dit en introduction l’homme est créé à l’image et à la ressemblance du Haut. Selon leurs agissements les hommes suscitent et réveillent les Midoths ou les Séfiroths. Par exemple celui qui fait un acte de bonté agit sur la Séfirah correspondante et la réveille, elle se met alors en action et déverse ses bienfaits en ce monde.
A l’inverse s’il agit avec rigueur et inflexibilité il suscite la Midah identique qui agira en conséquence. Voir le Tomer Déborah qui développe ce principe. Nos maitres disent : Sache ce qu’il y a au-dessus de toi. דע מה למעלה ממך . Dans le sens que tout ce qui agit du Haut ne vient que de toi. Dans le même sens il est dit l’Eternel agit envers toi comme toi l’ombre de ta droite. ה’ צלך על יד ימינך .
אַרְבָּעִים מְלָאכוֹת חָסֵר חַד ,
Les travaux ne sont pas cités dans la Torah nos maitres les déduisent de la juxtaposition entre la Mitsva de respecter le Chabbath et la construction du Michkan. Tous les travaux qui ont été nécessaires à cette construction sont interdits le Chabbath. Ils sont au nombre de 39, mentionnés dans la Michna (Chabbath 73b). Le Terme utilisé pour les travaux interdits est מלאכה, il est de la racineמלאך envoyé, intermédiaire et par élargissement ange. Le travail interdit ce jour est celui qui traduit le génie de l’homme et son intelligence. Celui par lequel l’homme domine la nature et la soumet à ses besoins, il la transforme à sa guise pour parvenir à dévoiler le créateur dans le monde qu’Il a créé.
Ha-Chem s’est dévoilé dans son monde par la parole créatrice, cette parole se développe et s’amplifie pour se figer dans la matérialité c’est alors qu’apparaissent les différents éléments qui composent notre monde. Chaque élément créé contient la parole qui lui a donné l’existence, il traduit l’Intelligence suprême du Créateur. Pendant les six jours de la création, à travers chaque détail qui la compose Ha-Chem se dévoile dans Son monde. L’ensemble de la création comme chacun des détails qui la constitue sont porteurs de cette Intelligence qui définit le Créateur.
L’homme qui est créé à l’image de D, Lui ressemble de par son intelligence. La semaine de travail est le moyen donné à cet homme (intelligent) pour dévoiler son propre géni, en maitrisant la matière créée afin de la soumettre à sa volonté. Cet homme qui dévoile sa propre intelligence est à même alors de dévoiler l’Intelligence du Créateur. C’est alors que l’homme est émerveillé, stupéfié, ébloui par sa propre intelligence qui aspire avec force de se lier à sa source, le créateur.
אִינוּן לָקֳבֵל אַרְבָּעִים מַלְקִיּוֹת חָסֵר חַד בְּשַׁבָּת, וְאִינוּן עֲשָׂרָה דְלָקָה אָדָם וַעֲשָׂרָה לְחַוָּה וַעֲשָׂרָה לְנָחָשׁ וְתִשְׁעָה לְאַרְעָא,
Ces 39 travaux qui ont été employé par le Tout Puissant lors de la création, par lesquels Il se dévoile à Sa création correspondent aux 39 coups que reçoit celui qui transgresse un des interdits de la Torah. (Toutes les transgressions pour lesquelles la Torah n’a pas précisée de sanction sont passibles de ces 39 coups).
Quand le 1er homme faute il détériore l’ensemble de la création. Lui-même perd sa grandeur, son corps se réduit et sa matière s’épaissit elle prend du volume et de l’ampleur. Il en va de même pour tous les éléments qui composent l’immensité de la création.
La conséquence en sera la malédiction qui s’abattra sur l’homme la femme et le serpent elles seront au nombre de 10 alors que pour la terre elle sera de 9 ce qui fait 39. C’est-à-dire que les 39 niveaux du dévoilement de l’Eternel en Son monde ont subis une détérioration. Les 39 coups correspondent à la réparation nécessaire.
Le nombre de 39 renvoi aux flux des énergies de vie qui sont diffusés en ce monde et font références à la rosée de vie qui nourrit les créatures. La structure de la création est établie sur quatre niveaux, à chacun d’eux correspond une composition du Nom de quatre lettres. Chacune de ces lettres est le conduit qui diffuse un flux spécifique c’est l’harmonie des lettres et des compositions qui permet à la création de se perpétuer.
Les quatre mondes | Les Noms : 39 lettres | Dans l’homme | Dans la création |
Emanation | יוד-הי-ויו-הי | Système nerveux | Humain |
Création | יוד-הי-ואו-הי | S Respiratoire | Animal |
Ttransformation | יוד-הא-ואו-הא | S Digestif | Végétal |
Action | יוד-הה-וו-הה | S Reproducteur | Minéral |
Il y a une autre composition qui traduit cette application sous une forme globale. Le Nom de quatre lettres est formé de deux parties, la 1ere est dans le rôle du donneur et la seconde du receveur.
Le receveur est symbolisé par la dernière lettre qui en recueillant les flux permet au donneur de s’épanouir. Le Nom qui traduit cette harmonie au niveau des mondes du bas est celui dont la valeur numérique correspond au mot «Adam» 45. De sorte que le donneur est égal à 39 il fait référence à la rosée טל
Donneur = 39 | יוד- הא- ואו-
|
קודשא בריך הוא |
Receveur = 6 | הא | ושכינתיה |
וּבְגִין דָּא אָמְרוּ מָארֵי מַתְנִיתִין אֵין לוֹקִין בְּשַׁבָּת, דְּאִלֵּין מְלָאכוֹת אִינוּן חֲשִׁיבִין לְיִשְׂרָאֵל לָקֳבֵל מַלְקִיּוֹת.
Nos sages dans la Michna (intro des Tikounim page 12a) ont enseigné que la sentence des 39 coups n’est pas pratiquée pendant le Chabbath. En effet les travaux n’ayant pas eu cours ce jour il n’y a pas lieu d’y réparer les dommages qu’ils ont subis.
יְצִיאוֹת הַשַּׁבָּת שְׁתַּיִם, אִינוּן עֲקִירָה וְהַנָּחָה, דְעָבִיד לוֹן בְּבַת אַחַת,
Le 1er des 39 travaux que le Talmud explique est l’interdiction de porter, c’est-à-dire de prendre un objet du domaine privé et de le poser dans le domaine public. La Michna dit : les sorties du Chabbath deux qui font quatre, c’est-à-dire pour celui qui est à l’intérieur il peut ou prendre un objet de l’intérieur et le sortir à l’extérieur et l’y placé ou l’inverse (faire entrer à l’intérieur) ce qui fait deux possibilités de transgressions.
Il en va de même pour celui qui est à l’extérieur. Ce qui fait en tout quatre possibilités.
Toutefois ici le Zohar utilise le chiffre deux de la Michna pour faire allusion à une autre notion.
En effet l’interdiction de porter se définit par trois actions successives qui sont les suivantes : 1) lever l’objet de là où il est posé ce qui est appeléעקירה. 2) faire passer l’objet d’un domaine à l’autre העברה. 3) il faut obligatoirement le poser pour que le travail soit accomplit הנחה. De sorte que l’interdiction de porter comporte deux actions essentielles lever et poser, c’est à cela que le texte fait référence à travers le chiffre deux.
מָאן דְּאַעֲקַר חֵפֶץ מֵאַתְרֵיהּ וְאַנַּח לֵיהּ לְבַר מֵאַתְרֵיהּ וּמֵרְשׁוּתֵיהּ, כְּאִלּוּ אַעֲקַר אִילָנָא דְחַיֵּי דְּאִיהוּ אוֹת בְּרִית, וְאַנַּח לֵיהּ בִּרְשׁוּ נוּכְרָאָה, מָאן דְּעָבִיד דָּא גָרִים דְּאִעֲקַר נִשְׁמָתֵיהּ מֵרְשׁוּת דִּילָהּ, וְאַנַּח לָהּ בִּרְשׁוּ אָחֳרָא דְאִיהִי מָרָה וּטְחוֹל, וְדָא גָרַם לְיִשְׂרָאֵל דְּאִתְעַקְרוּ מֵאַרְעָא דְיִשְׂרָאֵל, וְאִתְגַּלִּיאוּ בְּאַרְעָא נוּכְרָאָה דְאִיהִי רְשׁוּת הָרַבִּים,
Celui qui arrache un objet de sa place pour le poser en dehors de son lieu et de son domaine agit comme s’il avait arraché l’arbre de vie qui est le signe de l’alliance et qu’il le place dans une propriété étrangère. Celui qui agit ainsi cause à son âme d’être extirpée de son domaine et d’être détenue par une puissance étrangère qui est celle de la bile et de la rate. C’est là la raison du déracinement d’Israël de sur sa terre et son exil en terre étrangère, le domaine public.
Le domaine public: Est le lieu que les nombreux contrôlent, il est le domaine où tous agissent à leurs guises.רשות הרבים signifie un domaine ouvert, il est livré au plus grand nombre.
Ce domaine fait référence à l’immensité de la création et aux multitudes de créatures diverses et différentes. Ce monde semble livré à lui-même comme si que le créateur s’en serait retiré chassé par le comportement des hommes. Comme le disent nos sages le Tout Puissant s’est retiré de ce monde au fur et à mesure que les générations fautaient, Il s’est réfugié dans les hauteurs au sommet des 7 cieux. A présent le monde est investi par les hommes et chacun se dit j’en ferai ce que bon me semble.
C’est là le sens du domaine des nombres. qui sous-entend la différence, la diversité, la divergence et l’opposition. C’est là où la foule la multitude, la masse évolue, c’est-à-dire que chaque individu qui compose cette foule est seul rien ne l’unit aux autres.
Le rassemblement de milliers de personnes qui rien ne relie n’est qu’une illusion, il est fictif. Car chacun trace dans ce domaine sa propre route et son propre chemin, les désirs, les ambitions les aspirations des uns et des autres sont totalement différents et souvent opposés.
Ainsi malgré le grand nombre tous reste des individus séparés ils ne forment pas un corps. Ce concept est celui des forces de la Klipa, du Yétser Ha-Ra qui suscite et incite à l’individualisme. C’est la notion même de l’idolâtrie et de la multitude des formes qu’elle prend, la quantité des divinités, de leurs formes comme du culte traduit cette idée de division, d’égoïsme.
Le domaine privé: Est le lieu contrôlé par une seule autorité, tous ceux qui y pénètrent doivent se soumettre à sa gouvernance. רשות היחיד littéralement le domaine de l’Unique, il est fermé, limité son accès est restreint. Ceux qui s’y trouvent sont rassemblés et unis ils y forment dans une certaine mesure une seule entité.
Les dimensions du domaine privé sont de 4×4 de côté et de 10 de hauteur (טפחים) elles correspondent aux 4 lettres du Nom י-ה-ו-ה- . C’est la surface, quand ce Nom se développe et que ses lettres se remplissent il amplifie jusqu’à posséder 10 lettres, יוד-הי-ויו-הי– c’est sa hauteur. Les murs de ce domaine forment une protection contre les influences de l’extérieur celles du domaine des forces de nuisances, c’est le refuge de la Kédoucha.
Chaque objet possède une place nous disent les sages, אין לך דבר שאין לו מקום ce qui signifie que c’est la place que l’on donne à l’objet qui le lui procurer son emploi. Ici il est fait un parallèle entre l’objet et la Néchama, si on arrache la chose de là où elle est posée c’est comme si qu’on avait déraciné l’âme de son lieu pour la placer dans le domaine des Klipot.
En effet la Halacha dit qu’en cas de litige sur un objet l’homme à qui celui-ci est réclamé peut Jurer pour prouver qu’il est dans son bon droit. Faire un serment pour un simple objet signifie que l’on met son âme et sa vie en balance, ils sont les garants de l’objet.
L’acquisition d’un objet est comprise comme si cette chose faisait partie intégrante de notre monde de notre vie, de nous-même. Alors que pour les biens immobilier il est impossible de jurer, car ce cas, ce n’est pas la chose qui pénètre la dimension de l’homme mais c’est l’homme qui s’inscrit dans l’espace de son bien. Pour les immobiliers nous diront que c’est la terre qui possède l’homme et non l’inverse.
כְּאִלּוּ אַעֲקַר אִילָנָא דְחַיֵּי דְּאִיהוּ אוֹת בְּרִית, וְאַנַּח לֵיהּ בִּרְשׁוּ נוּכְרָאָה,
Agir de la sorte revient à arracher à déraciner l’arbre de vie, le signe d’alliance, il s’agit du Yéssod du conduit par lequel les flux et les énergies nous parviennent, nous-mêmes étant dans la position du receveur (Malkhout).
En effet acquérir un objet signifie prendre possession des énergies des flux que diffusent le Tout Puissant, ces énergies contenues dans l’objet sont réelles du fait de son utilisation, même un objet d’ornement procure satisfaction. Nous avons déjà dit plus haut que la place de l’objet lui confère toute sa valeur, de sorte qu’elle est dans le rôle du Malkhout du receveur. L’objet posé à sa place symbolise l’union harmonieuse entre le donneur et le receveur.
Déplacer l’objet revient alors à détacher le conduit du réservoir qu’il remplit, les flux se déversent inutilement c’est comme si qu’il y avait une fuite et une dispersion des énergies vitales. Cette perte sera alors récupérée par les Klipot qui s’en nourriront.
Les forces négatives que nous appelons les «Ecorces», sont les différentes formes du Yétser Ha-Ra et de ses tentations, ses attraits et ses séductions. Ces puissances n’ont pas d’existences propres, elles ne vivent et se nourrissent qu’en se rattachant à la Kédoucha, elles sont comme la sangsue qui suce les énergies vitales en absorbant le sang de sa victime.
A la création du monde la structure de la Klipa est système réduit, miniature qui est nourrit au minimum pour la maintenir en vie, elle est comme sous perfusion. Quand l’homme commet la faute de suite ce model réduit prend une soudaine ampleur et se redresse pour prendre la forme d’une énorme structure de dimension identique à celle de la Kédoucha. En effet les conséquences de la faute sont l’éparpillement des énergies de vie qui se dispersent dans tous les sens sans trouver de lieu pour se poser.
C’est alors que la Klipa s’en empare et les enferme les emprisonne, ces énergies lui permet d’acquérir puissance et pouvoir, c’est alors qu’il semble que le mal gouverne ce monde. Cette définition des Klipot est exprimée par nos maitres quand ils qualifient sa structure par : «le côté autre» סיתרא אחראl’opposé de la vie, de la Présence de Celui qui Est et qui la diffuse.
מָאן דְּעָבִיד דָּא גָרִים דְּאִעֲקַר נִשְׁמָתֵיהּ מֵרְשׁוּת דִּילָהּ, וְאַנַּח לָהּ בִּרְשׁוּ אָחֳרָא דְאִיהִי מָרָה וּטְחוֹל,
Celui qui agit ainsi cause à son âme d’être extirpée de son domaine et d’être détenue par une puissance étrangère qui est celle de la bile et de la rate. Comme nous l’avons dit plus haut il y a un rapport certain entre les flux et les énergies contenues dans un objet qui n’est que l’enveloppe qui renferme les ces lumières et l’âme de la personne qui lui permet d’exprimer ses ambitions et tout son potentiel.
L’objet est le Kéli qui contient ces énergies en devenir tout comme la Néchama, l’éparpillement des énergies est un gaspillage qui ne profite qu’au côté de l’illusion. En effet cet autre n’est pas une réelle réalité mais juste un leurre, une chimère, un artifice ou encore un mirage. En y déversant ces flux on donne un semblant de réel à cette utopie.
C’est de cela que se nourrit la bile et la rate qui symbolisent les deux facettes féminines de la Klipa.
וְדָא גָרַם לְיִשְׂרָאֵל דְּאִתְעַקְרוּ מֵאַרְעָא דְיִשְׂרָאֵל, וְאִתְגַּלִּיאוּ בְּאַרְעָא נוּכְרָאָה דְאִיהִי רְשׁוּת הָרַבִּים,
C’est là la raison du déracinement d’Israël de sur sa terre et son exil en terre étrangère, le domaine public.
C’est le non-respect du Chabbath qui est la cause de l’exil d’Israël parmi les nations du monde aux quatre extrémités de la terre. Que ce soit le 1er exil ou le 2eme là est la raison de l’éparpillement de la dispersion.
Le pays d’Israël fait référence au domaine privé, celui qui appartient à l’Unique tous ceux qui y pénètrent adhèrent et s’inscrivent dans cette unité. Mais s’ils n’y font plus allégeance hvc, alors ils sont livrés au domaine public comme si les parois du domaine public s’étaient éloignées au loin. A présent la distance des quatre murs sont reléguées aux extrémités de la terre c’est là le domaine de l’exil.
וְהָכִי אִיהוּ מָאן דְּאַעִיל אוֹת בְּרִית קֹדֶשׁ דִּילֵיהּ בִּרְשׁוּ נוּכְרָאָה,
Il en va de même pour celui qui fait pénétrer son signe d’alliance dans le fief et la dépendance étrangère. En effet l’homme est créé à l’image de Son créateur c’est-à-dire que son corps possède la même structure que l’arbre Séfirotique et que chacun de ses membres et de ses organes correspond à une Séfirah spécifique.
L’arbre Séfirotique est une structure entièrement spirituelle chacun des membres de ce «corps» est totalement dénué de toute matérialité, le nom des organes ne reflète que la qualité des «lumières» qui leurs octroient leurs spécificités.
Par exemple la main est appelée «Yad יד» car elle est formée de 14 phalanges qui lui permettent d’agir ce nom traduit les lumières qui émanent de la structure spirituelle. La main du corps physique de l’homme est le sens figuré de la main réelle qui se trouve dans les hauteurs.
Le corps et ses organes ne sont que l’enveloppe qui habille les énergies qui lui permettent d’agir. Ici il est souligné l’importance de préserver le Yéssod de toute atteinte, de préserver sa sainteté en prenant garde de ne pas avoir de rapport interdit. C’est là la gravité de l’éparpillement des énergies saintes qui vont se déverser dans les domaines de la Klipa, qui s’en nourrit et s’en développera pour amplifier son pouvoir. Ce qui aura pour conséquence l’exil de la Chéhina qui est délaissée au profit des puissances féminines de la Toum’a qui lui ont été préférées.
שַׁבְּתַא »י אִיהוּ טְחוֹל חַמָּ »ה, אִתְּתָא בִּישָׁא מָרָה, שַׁבְּתַא »י עֲלֵיהּ אִתְּמַר וְהַבּוֹר רֵק אֵין בּוֹ מָיִם – מַיִם אֵין בּוֹ אֲבָל נְחָשִׁים וְעַקְרַבִּים יֶשׁ בּוֹ, וְאִיהוּ רָעָב וְצִמָּאוֹן וְקִינָה וְהֶסְפֵּד וַחֲשׁוֹכָא וְקִבְלָא, וְאִיהִי גָלוּתָא לְיִשְׂרָאֵל.
Le système des Klipot est une structure à l’identique de celui de la Kédoucha. Adam, le 1er homme est dans le rôle de la partie masculine du système symbolisé par les trois premières lettes du Nom י-ה- ו-.
La partie féminine est remplie par Hava, cependant elle possède deux aspects qui se retrouveront dans les deux épouses de Yaakov, l’un est Léa appelée le «monde voilé» et l’autre Ra’hel «le monde dévoilé».
On remarque que Léa reste dans son intérieur alors que Ra’hel est active à l’extérieur.
Avant la faute les quatre niveaux de la création sont emboités les uns aux autres de telles sorte que le monde de la matérialité est d’un raffinement parfait la matière est d’une entière fluidité. La présence du mal, de la tentation est extérieur à l’homme elle est nécessaire mais réduite à sa plus simple expression elle est comme sous perfusion.
En fautant l’homme détache les mondes de leur source, ils prennent une autonomie et c’est alors que la matière s’épaissit et prend de l’ampleur, c’est l’apparition du monde tel que nous le connaissons. La réparation de la faute originelle commence par Avraham et c’est Itshaq qui la poursuit, Yaakov complète le travail, il est qualifié de «ressemblance de Adam». C’est pour cette raison qu’il épouse Léa et Ra’hel qui sont les deux facettes de la féminité.
Les deux astres cités ici que sont Saturne et le Soleil font références aux deux facettes de la féminité des Klipot l’une étant dans le rôle de Ra’hel et l’autre dans celui de Léa.
Saturne c’est la rate qui remplit le rôle de Ra’hel de la Toum’a, le soleil c’est la femme mauvaise qui rend la vie amère. Comme dit le verset : Ce que j’ai trouvé de plus amer que la mort c’est la femme. Ecclésiaste 7,26.
Saturne est la 1ere des 7 galeries de la Klipa, tout comme Ra’hel, elle ne possède rien d’elle-même mais l’ensemble de la structure est à son service, c’est en elle que se déversent toutes les énergies. C’est à son sujet qu’il est dit le puis était vide sans eau, il était vide d’eau mais remplit de serpents et de scorpions, le puis faisant référence à la féminité de la Klipa qui contient toutes les forces nuisibles possible.
C’est de là que se rependent toutes les accusations et les sanctions, c’est la source de toutes les calamités qui s’abattent en ce monde. Comme la famine, la soif, la haine, la lamentation l’obscurité et les ténèbres. Sont cités ici 6 choses en référence aux six côtés de l’espace de son domaine. Ces six fléaux sont à l’opposé des plaisirs et des délices du Chabbath.
En ce jour il convient de se délecter, de savourer, de déguster, de se régaler, de se réjouir et d’apprécier chaque instant comme un avant-gout de la félicité éternelle. Le manquement à ces devoirs cause l’exil de la Chéhina. C’est cela même qui induit l’exil d’Israël qui n’est que l’expression physique de la Chéhina elle-même.
וּצְרִיכִין יִשְׂרָאֵל לְמֶעֱבַד לָהּ שִׁנּוּי בְּכֹלָּא וְהָא אוּקְמוּהָ,
Afin de se préserver et de se protéger des agressions des Klipot qui sont la cause de tous les maux et en particulier de l’exil il est nécessaire de pratiquer les changements suivants qui se traduiront par un véritable respect de ce jour. Les puissances de nuisances ne peuvent s’inviter dans notre domaine qui si nous leurs ouvrons la porte ne serait-ce qu’un tout petit orifice. La moindre faiblesse de notre part, est l’occasion pour ses forces nuisibles d’investir le domaine de la Kédoucha. Plus grande est la sainteté plus grande est leur désir de se l’approprier.
En l’honneur du Chabbath il convient d’allumer les chandelles au sud, la table au nord elle sera dressée et ornée des pains, à l’ouest on placera le lit entre le nord et le sud. De sorte que la maison soit à l’identique du sanctuaire, la Ménorah était au sud qui renvoi à la Séfirah du Héssed, la lumière symbolise le savoir et la connaissance.
La table, et les 12 pains de propositions, était en face côté nord la Puissance, c’est au nord que se trouve les réservoirs des richesses.
La couche qui symbolise le Malkhout sera à l’ouest c’est là où se trouvait le Saint des saint c’est la place qui revient à la Chéhina. Elle doit se relier au Tiféret pour signifier l’union intime et perpétuelle entre le Saint Béni Soit Il et la Chéhina.
Chacun sera attentif de faire en sorte que sa demeure soit conforme aux besoins de la Chéhina afin qu’elle puisse s’y installer. C’est à ce sujet que le verset dit les enfants d’Israël observeront le Chabbath et en feront une demeure.
Le vendredi soir quand on rentre de la synagogue ces préparatifs doivent être remplis afin que les accompagnateurs acquiescent, ils constatent que les arrangements nécessaires à la Chéhina sont là. Tout cela nous l’avons déjà appris plus haut page 69b Tikoun24.
וְאִיהוּ דִבּוּר דְּחוֹל דְּאִיהוּ אָסוּר בְּשַׁבָּת, וְכַד לָא אַשְׁכַּחַת אֲתַר לְשַׁרְיָא תַּמָּן, אִיהִי בָרְחַת, כְּגַוְונָא דְשִׁפְחָה דְאַבְרָהָם דְּאִתְּמַר בָּהּ מִפְּנֵי שָׂרַי גְּבִרְתִּי אָנֹכִי בֹּרַחַת.
A cela il faut rajouter le respect et l’honneur du Chabbath par la parole, il convient de ne prononcer que des paroles qui concernent le jour et la sainteté. Il faut être attentif à ne pas prononcer de paroles qui concernent les jours de la semaine et le travail. Tes paroles de ce jour ne doivent pas être comme celles du profane.
Chacun se doit d’être apaiser, la vie commune doit être agréable et sereine c’est l’harmonie et la concorde qui doivent régner dans les demeures. Quand la Klipa constate que tout est en ordre elle ne trouve aucune faille pour pénétrer et investir les lieux, devant le rayonnement de la sainteté elle s’enfuit ne supportant pas l’intensité de la Kédoucha.
Cette harmonie doit se lire sur les visages, la sérénité et l’apaisement se ressente comme une réalité. Les Klipot se disent alors c’est la joie de vivre le Chabbath qui règne ici, elles prennent la fuite! A l’instar de la servante d’Avraham qui fuit devant Sarah la maitresse de maison.
טְחוֹל עֲלָהּ אִתְּמַר שַׁל נְעָלֶיךָ מֵעַל רַגְלֶיךָ, נַעַל מְטוּנָף דְּטִפָּה סְרוּחָה;
Cette puissance nuisible symbolisée par la féminité de la Sitra A’hra (l’autre côté), la rate comme nous l’avons vu plus haut, est extrêmement agressive, belliqueuse, elle a un très grand besoin des énergies saintes pour se maintenir et subsister. Elle n’épargne personne et s’attaque avec opiniâtreté à tous, même aux plus grands.
C’est à son propos que le Seigneur dit à Moché lors de la vision du buisson ardent, retire tes chaussures de tes pieds, car le lieu où tu te tiens est un endroit saint. של נעלך מעל רגליך כי המקום אשר אתה עומד עליו אדמת קודש הוא. .
Les Klipot se placent juste en dessous de la Kédoucha à son extrémité là où celle-ci se termine en espérant saisir des étincelles d’énergies saintes qui seraient rejetées. Ha-Chem met en garde Moché d’éliminer toute trace de la présence des Klipot qui comme des sangsues s’accrochent là où elles le peuvent pour sucer les résidus de la Kédoucha.
Les chaussures servent ainsi de protection et de bouclier devant les Klipot, elles risquent d’en être souillées. Le mot « Na’al » fait aussi allusion au corps et à la matérialité, c’est ici que se situe la faiblesse des hommes. C’est là, la faille par laquelle les Klipot pénètrent et prennent le pouvoir, c’est la séduction, la tentation le charme qui s’opèrent sur les faibles. C’est le sens de la goutte de matière vile qui est la cause 1ere de l’existence des hommes.
כִּי הַמָּקוֹם אֲשֶׁר אַתָּה עוֹמֵד עָלָיו אַדְמַת קֹדֶשׁ הוּא, דָא שַׁבָּת,
Le lieu où tu te tiens est un endroit saint; Allusion à la Chéhina tout comme le Chabbath.
וַעֲלֵיהּ אָמְרַת שְׁכִינְתָּא פָּשַׁטְתִּי אֶת כֻּתָּנְתִּי אֵיכָכָה אֶלְבָּשֶׁנָּה, רָחַצְתִּי אֶת רַגְלַי אֵיכָכָה אֲטַנְּפֵם,
Au sujet de la Klipa il est dit dans le Cantique, J’ai déjà retiré ma tunique comment ferais-je pour m’en revêtir à nouveau. J’ai rincé mes pieds devrais-je les souillés en les posant sur le sol à nouveau? Il est fait allusion aux vêtements de la semaine qu’il faut retirer, ils font références aux soucis du quotidien, des préoccupations de la semaine qui accaparent nos pensées.
Les vêtements nous enveloppent tout comme les ambitions les désirs les aspirations du monde matériel. C’est ce vêtement qu’il faut retirer avant la venue de Chabbath, mais pas uniquement il faut se laver de ses influences. C’est la Kavana que l’on doit avoir en s’immergeant dans les eaux du Mikwé.
On se trempe une première fois pour se dévêtir des vêtements du «Hol» et de leurs influences et la deuxième immersion pour s’habiller des vêtements du Chabbath. Il faut aussi se rincer la tête les mains et les pieds à l’eau chaude juste avant l’entrée du Chabbath pour éliminer toutes les taches et les auréoles que laissent sur nous les différentes tentations de la matérialité. Apres m’être appliqué avec autant de soin à éloigner les influences des Klipot et à acquérir les flux de sainteté comment pourrai-je me souiller à nouveau ?
וּבְגִין דָּא צָרִיךְ בַּר נַשׁ בְּשַׁבָּת לְשַׁנּוּיֵי בִּלְבוּשִׁין בִּשְׁרַגָּא בְּמַאֲכָלִין, וְצָרִיךְ לְמֶהֱוֵי מוֹסִיף מֵחוֹל עַל הַקֹּדֶשׁ, וְכָל הַמּוֹסִיף מוֹסִיפִין לֵיהּ נֶפֶשׁ יְתֵירָה בְּשַׁבָּת, וְכָל הַגּוֹרֵעַ גּוֹרְעִין לֵיהּ הַהִיא נֶפֶשׁ יְתֵירָה חַס וְשָׁלוֹם.
C’est pour toutes ces raisons qu’il nous faut pratiquer les changements que nous avons cité plus haut. De plus il y a lieu d’ajouter au temps du Chabbath de faire que la Kédoucha empiète sur le «Hol» en accueillant le Chabbath bien avant la limite.
Ce qui est appelé le Rajout de Sainteté ce qui permet le détachement et l’éloignement des Klipot et de la matérialité. Plus nous ajoutons du temps au Chabbath et nous avançons sa venue plus nous sera octroyée l’âme supplémentaire qui nous transportera vers les hauteurs, vers la dimension d’éternité et de félicité. Par contre pour celui qui se limite et retarde l’entrée du Chabbath on lui retient cette âme sainte et on le laisse avec celle de la semaine hvc.
La Kabalat Chabbath.
L’habitude s’est instaurée dans de nombreuses communautés de réciter 6 psaumes comme introduction à la Kabalat Chabbath. Ces 6 psaumes correspondent aux 6 jours de la semaine. Cette lecture produit unité des 6 jours de la semaine entre eux, elle permet de les lier les uns aux autres pour qu’ils ne fassent plus qu’un seul et unique ensemble.
Cet assemblage ainsi réalisé se redresse puis se soulève afin de se hisser pour atteindre la hauteur de sainteté celle de la dimension du Chabbath. On devine son approche, l’éclat de son rayonnement scintille déjà comme si que le temps des 6 jours de la semaine s’était contracté qu’il s’était réduit pour permettre à celui de la sainteté de prendre possession de l’espace libéré. Il facilite ainsi la réception des Ames sublimes qui nous sont octroyées en ce jour.
A l’époque du Talmud il était de coutume de sonner de la trompette ou du Choffar à 6 reprises pour annoncer l’entrée du Chabbath. Elles avertissaient de la venue imminente du Chabbath, il fallait alors cesser toutes les activités profanes et s’empresser pour se préparer à l’accueillir. Les hommes se détachaient alors des liens de la matérialité, tous les travaux étaient abandonnés sur le champ et le domaine du profane se refermait. Ces sonneries correspondent aux 6 étapes qui parsèment le parcours que nous empruntons pour atteindre la destination, là où nous pourrons enfin nous poser et nous reposer. Ces sonneries agissent sur le temps et lui procurent alors sa sainteté, ce sont les sonneries qui impriment au temps sa sainteté, c’est alors que le Chabbath entre.
Ces 6 psaumes concernent l’époque messianique et le temps de la rédemption c’est la raison pour laquelle ils ont été placés ici. En effet le Chabbath est qualifié «d’avant-gout du monde à venir», comme une dégustation en primeur de ce qui attend les justes.
Le 1er verset de ces six psaumes dit :
לְכוּ נְרַנְּנָה לה’ נָרִיעָה לְצוּר יִשְׁעֵנוּ:
Allez ! Glorifions le Seigneur par nos chants, acclamons le Rocher de notre salut!
Ce verset introduit notre sortie à la rencontre de la Kédoucha de Chabbath, le psalmiste nous interpelle et nous encourage à nous hisser vers les hauteurs.
Il dit : Allez ! Il s’adresse là aux forces de la matérialité et des tentations de ce monde, éloignez-vous de nous afin que nous puissions glorifier l’Eternel comme il se doit. En effet le verbe לְכוּ est à la deuxième personne alors que le reste de la phrase est à la 1ere du pluriel. De sorte que cela corresponde aux sonneries qui annoncent la venue du Chabbath et qui invitent les hommes à se dégager de toutes les préoccupations de la semaine, chacun doit considérer que ses travaux sont tous complétement finis.
Il est dit ailleurs « éloigne toi du mal et fais le bien ». A présent il est possible d’élever vers les hauteurs la glorification du Seigneur. A cet effet l’appel du psalmiste retenti ; allez ! Avancez ! Rejoignez-moi afin qu’ensemble nous glorifions le Seigneur.
באלאו »א
Que le sage entende et enrichisse son savoir !
ישמע חכם ויוסף לקח
Le tout petit: Michel Baruch.
Poussière sur l’immense terre du Seigneur Tout Puissant !
אנא עפרא דמן ארעא ע »ה מישל דוד ברוך ס »ט
תבֺרך מפי עליון
המצפה לישועה י »ר שלא ימושו מפי ומפי כל זרעי וזרע זרעי עד בגצ »בביא.
דברי תורה אלו להצופ »ט בשפע רב למדב »רדק
ז »ט בק’ ליחב »א בב » א וליד »בא ז »ט לדיב » חא ויצחק בר רג’לא מערבי בר מרגלית.
ברכה והצלחה בכל מילי לדרב »ג’ לכ משפ’
יאב »א וכל אשר לו
ימ »בא וכל אשר לו
עליה בכל מעלות הת’ יד »בא י
פתח ה’ לנו כל השערים להבין להשכיל ללמוד וללמד ולק ‘ יאיר לנו בתה »ק או »א .
עשה עמי אות לטובה !
ה’ הטוב יציל את ידיד נפשי מכל הרדיפות. יב »א. דיב »חא. תעא »ו !
יקום א-ל-הים יפוצו אויביו וינוסו משנאיו מפניו !
י »א י »א מו »ם . זכות הרב ז »ל יגל עליהם !