Bérakha sur un gâteau à la fin du repas – Halacha Yomit – Rav Freddy El Baze
Bérakha sur un gâteau à la fin du repas. Traduction et adaptation par Rav F. Elbaze
Les articles de « Halakha Yomit » sont traduits et adaptés par le Rav Freddy Elbaze. Les articles originaux sont issus du site Halacha Yomit
Cette publication est dédicacée léilouy Nishmat Baruch Cohen Salmon (barouh ben aharon hacohen)
Sujet : Berakha sur un gâteau, à la fin du repas.
Il a été expliqué précédemment, que tout ce qui se mangeait au milieu de la Séouda (repas avec du pain), qui nourrissait, ou qui pouvait se manger avec du pain, comme la viande et le poisson, ne nécessitait pas de Berakha, car le pain était l’essentiel du repas.
Mais ce qui ne faisait pas partie réellement du repas, c’est-à-dire, qui ne se mangeait pas généralement avec du pain, comme la glace, les fruits…, nécessitait une Berakha au préalable. Quant au gâteau à la fin du repas, il avait été dit que généralement, il n’était pas nécessaire de dire la Berakha avant de le consommer. Voyons, B.H, en détail ce Din.
On a enseigné dans le Traité Berakhot (42) que sur un pain « Habaa Bekissnin », on dit « Boré Miné Mézonot »; ainsi a tranché le Choulhan Aroukh ch.168 qui explique la signification de ce pain spécial : « Pat Habaa Bekissnin » : 3 avis sont donnés pour définir de quoi il s’agit :
- Certains disent qu’il s’agit de pain (farine + eau) en forme de poche (Kiss = poche), farci avec du miel, des noix…, des douceurs. Le contenu adoucit la pâte, et donne l’impression que celle-ci est douce.
- Certains disent qu’il s’agit d’une pâte mélangée à du miel, sucre ou jus de fruit, dès lors où leur goût est perceptible au palis (selon l’avis de Maran le Choulhan Aroukh).
- D’autres disent qu’il s’agit de pâte à pain (farine, eau) croquant, comme des Krakers, Bissli, même s’ils ne sont faits que de farine et d’eau.
La Halakha est comme ces trois avis; c’est-à-dire que sur chacun d’eux, on dira « Boré Miné Mézonot ».
En fait nous voyons qu’il y a Makhlokèt, pour définir « Pat Habaa Bekissnin sur lequel on dit Mézonot : si ce pain correspond à la 1er définition cela signifie que sur le 2e et 3e, on devrait dire Motsi; si ce pain correspond à la 2e définition, sur le 1er et 3e on devrait dire Motsi.
Or, comme il existe un doute, il y a le Choulhan aroukh, a tranché que sur chacun de ces avis on dira Mézonot.
Le Safek (=doute) intervient, par conséquent, la Berakha Mézonot ne sera dite qu’en dehors du repas, mais au milieu d’un repas (avec du pain), on ne dira pas de bénédiction sur cette catégorie de pain, car comme il y a doute, peut-être qu’en réalité la Berakha est Motsi. Or Motsi a déjà été dite sur le vrai pain.
En conclusion, sur un gâteau présenté en fin de repas, comme dessert, on ne récitera pas de Berakha, sauf s’il s’agit d’un gâteau sur lequel, selon tous les avis sa Berakha est Mézonot, c’est-à-dire qu’il remplit les trois conditions évoquées plus haut : qu’il soit craquant et qu’il soit fait d’une pâte sucrée et qu’il soit farci de douceur comme des amandes. C’est pourquoi, sur une gaufrette, ou les gâteaux en forme de cigares remplis de farces ,puisque selon tous les avis leur Berakha est Mézonot, et en plus, ils sont servis en dessert, le pain ne les acquitte pas et par conséquent « Boré Miné Mézonot » devra être dite.
Nous avons expliqué plus haut que sur un pain « Habaa Bekissnin » servi en fin de repas, on ne récitait pas de Berakha. Néanmoins sur un gâteau, sur lequel on dit Mezonot selon tous les avis il fallait dire « Boré Miné Mézonot » : on entend par « Mézonot selon tous les avis », un gâteau 1) craquant, 2) pétri avec du jus de fruit, 3)et farci avec du miel ou des amandes…
En réalité, il y a une autre façon de considérer les éléments Halakhiques, qui conduit à la conclusion qu’un gâteau même remplissant les trois conditions mentionnées (Mezonot selon tous les avis), consommé en fin de repas en tant que dessert, ne nécessitait pas de Berakha. Il s’agit de l’opinion du Rachba, qui précise que même sur un gâteau 100% Mézonot, existait un lien qui le rapprochait de la Berakha Hamotsi.
En effet, sur toute sorte de gâteau, si l’on est Kovéa Séouda : fixer son repas, c’est-à-dire que l’on mange une quantité d’au moins 220 gr, il fallait dire la Berakha du Motsi. C’est pourquoi dans tous les cas avec la Berakha du Motsi, on s’acquittait de toute catégorie de gâteaux. Seulement le Michna Brouraז״ל a écrit que puisque l’opinion du Rachba est unique on ne devrait pas tenir compte de son avis; par conséquent, dire la Berakha en fin de repas sur un gâteau Mézonot selon tous les avis.
Cependant Maran Rav Ovadia Yossef Zatsal a écrit dans son livre Hazon Ovadia sur les Berakhot, que finalement l’avis du Rachba, n’était pas unique, mais que d’autres grands Richonim rejoignaient son opinion, tel que le Ritva, le réa et d’autres encore…. L’opinion de ces Richonim qui est identique à celle du Rachba, apparaît aujourd’hui car leurs écrits étaient inconnus jusqu’à présent, et que l’édition de leurs manuscrits ne s’est faite que récemment. Tous ces Richonim pensent que sur tous les gâteaux en fin de repas, il n’était pas nécessaire de dire la Berakha sauf si la table a été entièrement débarrassée, puis les gâteaux apportés sur la table, dans ces conditions tout le monde sera d’accord de dire la Berakha. (S’il s’agit d’un gâteau Mézonot croustillant, pâte sucrée et farci selon tous les avis); si la table n’a pas été débarrassé, on ne dira pas de bénédiction sur les gâteaux.
Par conséquent, puisque plusieurs Richonim rejoignent l’opinion du Rachba, il convient de ne pas dire de Bérakha sur un quelconque gâteau après la Seouda, sauf si l’on a débarrassé la table (Mézonot selon tous les avis).
A priori, Maran Rav Ovadia Yossef Zatsal recommande de toujours dire le Birkat Hamazone après le repas, puis seulement après servir toutes sortes de gâteaux sur lesquels on dira la Berakha avant de les consommer.