Bénédiction sur les arbres – Cours hebdomadaire du Rishon Letsione
Marane Rav Itshak Yossef Shalita du 10 mars 2018
Bénédiction sur les arbres
Chiour hebdomadaire (10 mars 2018) de Maran Harishon Létsion Hagaon Hagadol Rabbénou Itshak Yossef Chlita
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Ce Chabbat c’est Roch Hodech Nissane ! Il est rapporté dans le traité Bérakhot (43b) qu’au mois de Nissane, celui qui sort et voit la floraison des arbres doit réciter la bénédiction suivante (bénédiction sur les arbres – Birkat Hailanot):
ברוך אתה ה‘, אלהינו מלך העולם, שלא חסר בעולמו כלום, וברא בו בריות טובות ואילנות טובות, ליהנות בהם בני אדם.
Tel est l’avis du Rambam (Chap 10 lois des Berakhot, Halakha 13), du Tour et du Choulhan Aroukh (Siman 226).
Arbres Fruitiers
Cette bénédiction doit être faite sur des arbres fruitiers, et non sur des arbres sur lesquels poussent seulement des fleurs. En effet, les mots de la bénédiction nous disent bien « Léhénot bahém béné Adam », « afin que l’homme en profite » alors que dans le cas d’un arbre uniquement à fleurs, rien ou presque, n’est comestible. C’est ainsi que tranchent le Responsa Halakhoth Ketanoth (Vol.2 Siman 28), le Beer Heitév (Siman 226), le Michna Beroura (alinéa 2), le Gdolot Elicha (alinéa 2). Cependant, si l’on a fait cette bénédiction sur de tels arbres, on sera quitte a posteriori et on n’aura pas à réciter à nouveau la bénédiction, car, selon certains, il est possible de faire la bénédiction sur de tels arbres.
Les pousses de légumes
Nos sages ont institué cette bénédiction puisqu’il s’agit d’un élément de la nature qui se renouvelle à chaque fois : un homme voit des arbres secs, et Hachem les fait fleurir à nouveau. Ce sont des fruits qui ne sont pas essentiels à la survie de l’homme. De même, le monde n’a pas besoin de ces fruits pour exister : ils sont présents pour que l’homme puisse en jouir. C’est pour cela d’ailleurs que cette bénédiction ne sera pas récitée sur les légumes : ils ont un rôle essentiel dans la vie de l’homme.
Une bénédiction annuelle
Le Raavia ajoute que cette bénédiction peut être dite plusieurs fois par an. D’autres pensent que l’on ne peut la réciter qu’une fois par an. La Halakha est cependant tranchée selon l’avis de la plupart des Richonim à savoir une fois l’an. Tel est l’avis du Mordekhai (traité Berakhot Siman 148), du Hagaot Maïmone (Chap.10 Lois de Berakhot, Halakha 13), du Sefer Haparnass (Siman 396). C’est pour cela, que si, après avoir fait la bénédiction au mois de Nissane, la personne se rend ensuite dans un autre pays où le bourgeonnement a lieu à une autre période, comme en Argentine, elle ne refera pas la bénédiction.
Des arbres qui bourgeonnent au mois de Tichri
Ceux qui habitent au Brésil ou dans d’autres pays où le bourgeonnement a lieu bien plus tôt, au mois de Tichri, cette Berakha peut être faite lors de la période de bourgeonnement. En effet, nos Sages instituèrent le mois de Nissane, car, la plupart du temps, les saisons se correspondent quant à la période de bourgeonnement. Mais en effet, si le bourgeonnement a lieu à une autre période qu’en Nissane, on peut faire cette bénédiction lors du bourgeonnement.
L’influence de cette bénédiction
Il est rapporté dans le Zohar (Parachat Balak p.196b) que lorsqu’une personne récite la bénédiction sur les arbres, elle accorde une très grande bonté aux âmes réincarnées à l’intérieur des arbres. L’âme se détache des barrières qui l’empêchent de monter vers de plus hautes sphères célestes, et grâce à cela, elles entrent nettoyées et réparées au Olam Haba. Ces âmes prient ainsi pour l’acteur de leur délivrance ! A nous donc de veiller à s’empresser de prononcer cette Berakha.
Histoire
Maran Harav Ovadia Yossef zatsa’l raconta il y a de cela plusieurs années, que Rabbi Yaakov Antabi (Grand Rabbin de la ville de Damas il y a de cela 200 ans) se rendit un jour dans le jardin d’une personne pour faire la Berakha su les arbres. L’année suivante, en allant au même endroit que la fois dernière, le propriétaire n’accepta pas qu’il vienne réciter la Berakha chez lui. Le Rav, étonné lui demanda la raison de son refus, et ce dernier répondit : « Depuis l’année précédente je n’ai plus aucun fruit sur mes arbres ! Rav, votre concentration durant la bénédiction l’année précédente a été assez importante pour libérer toutes les âmes qui s’y trouvaient ! » Aujourd’hui nous n’avons plus le même niveau et ne parvenons plus à avoir la même concentration, mais cette histoire nous illustre bien à quel point cette bénédiction revêt une très grande importance.
Les femmes
Les femmes également doivent prononcer la bénédiction des arbres au mois de Nissan. En effet, il ne s’agit pas d’une Mitsva qui dépend du temps, car nos Sages fixèrent un mois spécifique, dépendant de la Nature, la floraison étant fixée à cette période de l’année. C’est ainsi que nous l’explique le Touré Evéne.
Commentateur ou décisionnaire
Il existe un certain livre rédigé par une personne se posant de nombreuses questions sur les décisions Halakhiques de Maran Harav.
Entre autres, il se demande comment il est possible que Maran Harav dans son livre ‘Hazon Ovadia sur Pessah (écrit en 5727) tranche comme le Touré Evéne alors que ce dernier était considéré comme étant commentateur de la Guemara, et non comme quelqu’un énonçant son point de vue au niveau de la Halakha (comme le précise le Meiri). D’ailleurs, Rachi également est considéré comme un commentateur et non comme une référence pour trancher la Halakha1. Néanmoins, cette objection n’est pas suffisante, car l’explication du Touré Evene est tout à fait compréhensible. Même Rabbi Akiva Iguér (Mishnayot Bikourim, Chap.1, Michna 5) tranche la Halakha de cette manière. Tel est également l’avis de Rabbi Tsvi Pessah Franck (Siman 226) et de Rabbi Haim Kanievski Chlita dans le livre Moadé Hagra’h (p.3). D’autres encore pensent que l’on peut faire cette bénédiction au mois d’Adar. Il en est de même pour une personne n’ayant pas eu l’occasion de réciter cette bénédiction durant le mois de Nissane : s’il y a toujours des fleurs, on peut faire la bénédiction au mois de Iyar.
Problème de pudeur
Selon un certain avis, cette bénédiction ne pourra pas être dite par une femme, par pudeur et pour éviter la mixité. Mais je ne vois pas en quoi cela les dispenserait-elles de cette bénédiction ! N’y a-t-il pas d’autres façons de prononcer cette bénédiction ? En se mettant légèrement en retrait, ou en la récitant seule. En effet, les femmes n’ont pas l’obligation de réciter cette bénédiction en compagnie d’un Miniane. Je me souviens, il y a longtemps de cela, en haut de la rue Tsfania (à Jerusalem), se trouvait un coin avec plusieurs arbres. Les gens à qui appartenaient cet arbre y avaient accroché une pancarte avec la Berakha inscrit dessus. Chaque femme qui passait, pouvait faire la Berakha. De même aujourd’hui. Les directrices des écoles de filles, peuvent elles-aussi organiser ensemble une sortie dans un jardin où se trouvent des arbres fruitiers afin qu’elles puissent faire la Berakha.
Entrer avec infraction !
Une personne se trouvant dans son jardin, et voit que, dans le jardin de son ami, se trouvent des arbres fruitiers qui bourgeonnent, peut faire la Berakha depuis chez lui. En effet, il ne sera pas obligé d’être proche de l’arbre pour faire la Berakha. Il existe une autre Berakha différente de celle-ci : celle que la personne fait lorsqu’il se trouve entre les tombes. La voici :
ברוך אתה ה’ אלקינו מלך העולם אשר יצר אתכם בדין וזן אתכם בדין וכלכל אתכם בדין ואסף אתכם בדין ויודע מספר כולכם והוא עתיד להחיותכם ולקיים אתכם, ברוך אתה ה’ מחיה המתים
A la différence de la bénédiction sur les arbres, cette Berakha peut être dite uniquement si l’on se trouve entre les tombes, mais s’il voit de loin un cimetière, il ne fera pas cette Berakha2. Une personne en voyage (par exemple : de Jérusalem à Tel aviv) qui voit sur sa route des arbres fruitiers qui bourgeonnent se mettra sur le bas-côté (bien entendu uniquement si cela ne dérange pas la circulation et que ce n’est pas dangereux : ne pas oublier de mettre les clignotants de Warning), et dira la bénédiction.
Rendre quitte
Il est rapporté dans le traité Roch Hachana (29a) qu’une personne s’étant déjà rendu quitte d’une Mitsva peut quand bien même rendre quitte son ami. Par exemple, une personne ayant comme voisine, une femme veuve ne sachant pas réciter le Kiddouch, aura le droit, même dans le cas où elle s’est déjà rendue quitte, de lui faire le Kiddouch3. Mais il existe une discussion dans les Richonim concernant les bénédictions de louanges (birkot Hachva’h). Selon le Ritva, même si la personne s’est déjà rendue quitte de la Berakha elle pourra la rendre quitte. Ainsi, que ce soit la Berakha du Gomel, la Birkat Halévana, ou encore la bénédiction de Achér Yatsar, -pour ceux qui ne savent pas la lire-, on peut se rendre quitte par une personne s’étant déjà rendu quitte de cette Berakha. Le Meiri contredit cet avis, car chacun doit lui-même louer Hachem et non le faire par une tierce-personne. Tout comme une personne venue consulter le Roi, elle lui présente ses louages et ensuite lui demande une réduction sur les taxes ! Mais il ne peut pas envoyer une autre personne à sa place. Sur ce, la Halakha tranche, comme à son accoutumée Safek Berakhot léakél4, dans un cas de doute on ne refera pas la bénédiction. Ainsi, si la personne s’est déjà rendu quitte de la bénédiction des arbres ne pourra pas rendre quitte une autre personne. Il en sera de même pour toutes les autres Berakhot de louange.
Avec des fleurs
Comme la Halakha nous le souligne bien, on peut faire cette bénédiction uniquement dans le cas où il y a des fleurs sur l’arbre (bourgeonnement). Mais, s’il n’y a plus de fleurs, on ne peut plus réciter la Berakha.
Le nombre d’arbres
Il est écrit dans la Halakha « ilanei, des arbres ». Le pluriel nous signifie qu’il faut au minimum deux arbres. Mais il faut savoir, que même s’il n’y a qu’un seul arbre et qu’il n’y en a pas d’autres à proximité, on peut prononcer la Berakha dessus. En effet, il est rapporté dans le traité Berakhot (58a) qu’une personne qui voit des sages d’Israël doit réciter la bénédiction « Baroukh ché’halak ‘hokhmato liréav ». Cette Halakha également est écrite au pluriel (« des sages »), cependant, il suffit de voir un seul grand d’Israël pour faire la Berakha5. Il faut savoir, que si la personne fait la bénédiction même sur un seul arbre, elle pensera à la Création toute entière.
Un enfant devenant Bar Mitsva
On se doit d’éduquer les enfants à réciter cette Berakha. Si l’enfant devient Bar-Mitsva durant le mois de Nissane, il attendra de faire la Berakha quand il arrivera à ce jour, car avant cet âge-là, il n’a pas le statut d’une personne étant dans l’obligation de réciter cette bénédiction. (Il se peut, qu’il ne se soit pas rendu quitte de cette Berakha étant enfant et devra donc la refaire). Il en est de même s’il devient Bar Mitsva au début du mois de Iyar, mais seulement s’il est sûr de trouver des arbres encore avec des bourgeons. S’il n’est pas certain d’en trouver, il récite la bénédiction avant sa Bar Mitsva.
S’empresser
On s’empressera de faire cette Berakha depuis Roch Hodech car il existe un enseignement disant « Zrizim makdimim léMitsvot, les personnes faisant preuve de zèle accomplissent rapidement les Mitsvot. » Il est préférable de s’empresser de faire cette Berakha plutôt que d’attendre de la réciter en présence d’un plus grand nombre de personnes6.
Cette année aussi
Même si cette année Roch Hodech tombe Chabbat, on a le droit de réciter la bénédiction en ce même jour. Grâce à cela, on participe aussi à ajouter des Berakhot le Chabbat. Je me souviens que Maran Harav, faisait très attention de prononcer les 100 Berakhot. Il demandait à ses petits-enfants de lui apporter des fruits de lui permettant de réciter la bénédiction de Haetz et Haadama. Je me rappelle qu’il entrait dans ma cuisine pour trouver quelque chose et ajouter encore une Bérakha. Selon le Bahag (Baal Halakhot Guedolot), faire 100 Berakhot par jour est une Mitsva de la Torah. Cependant, certains contredisent cet avis, car il est rapporté dans le Midrach que c’est le roi David qui décréta la récitation de 100 Berakhot par jour. Chacun se doit donc de faire 100 Berakhot par jour et à plus forte raison le Chabbat.
Mais en plus…
De plus, certains fidèles se rendant le Chabbat à la synagogue ne viennent pas le reste de la semaine. Ainsi, si tout le monde sort en ce jour de Chabbat Roch Hodech pour réciter cette bénédiction, tout le monde aura profité de la récitation de cette bénédiction et donc de cette Mitsva. La semaine dernière j’étais à Achdod pour Chabbat. Il y avait là-bas de nombreux fidèles, et l’on voyait bien que certains venaient uniquement le Chabbat. Ainsi, on se base sur ce que l’on vient de développer et l’on récitera la bénédiction pendant Chabbat. Celui qui veut être plus strict et la réciter en semaine, sera strict uniquement envers lui-même. Maran Harav témoigna à son propre sujet que dans les années 5755 (1995), il avait fait la Berakha sur les arbres durant Chabbat (cette même année Roch Hodech tombait également un Chabbat).
Humer une fleur sur un arbre pendant Chabbat
Certains pensent qu’il existe un autre problème en récitant cette bénédiction le Chabbat : on craint d’arracher une fleur. Il est rapporté dans le livre Maassé Héméd (Chap.1 alinéa 51) une histoire s’étant déroulée à Alexandrie : une personne a récité la Berakha sur les arbres et a arraché la fleur de l’arbre afin de faire dessus la Berakha Boré Atsé Bessamim7. Néanmoins, malgré ce cas, nous ne tranchons pas la Halakha de cette manière, car il ne s’agit pas d’un décret institué par nos Sages. De plus, il est rapporté dans le traité Souccah (37b) qu’on a le droit de faire la bénédiction sur une fleur, même si elle est encore plantée. Par contre, s’il s’agit d’un fruit, il est interdit de faire la bénédiction, de peur d’en venir à arracher de l’arbre afin de consommer le fruit. Tel est l’avis du Rambam et du Choulhan Aroukh. Le Kaf Hahayim se montre plus strict à ce sujet de même que le Ta’z. Cependant le Meiri tranche que l’on a le droit de faire la bénédiction pour sentir une fleur même si elle est encore liée à l’arbre. Cette explication du Meiri n’était pas encore imprimée à l’époque du Ta’z car s’il l’avait vu, il aurait lui aussi changé d’avis et aurait autorisé car la Halakha est tranchée comme les Richonim (le Meiri était un Richone), comme le précisent le Maharik et le Rama dans Hochene Michpat (Siman 25, halakha 2, à la fin). D’autre part, si l’on ne fait pas bouger ces fleurs, le Rachba nous apprend qu’il est permis d’en profiter, tout comme une pierre (qui est à la base Mouktsé) : si elle ne bouge pas, on peut s’y asseoir8. Ceci, contrairement aux éléments qui, lorsqu’on les touche peuvent bouger, tel un œuf.
Sortir du T’houm
(Comme nous le savons, il est interdit durant Chabbat de sortir de la ville et de marcher plus de 960 m à l’extérieur). On ne craint pas de sortir du T’houm durant Chabbat pour réciter la bénédiction des arbres.
De peur de porter les Sidourim
D’autres encore pensent que l’on peut craindre que, dans un endroit où il est défendu de porter dans un endroit public, les fidèles sortent avec leurs Sidourim pour réciter la bénédiction. Mais même cela, on ne le craint pas. En effet, le Roch précise bien, que personne ne peut ajouter des décrets qui ne sont pas déjà inscrits par nos Sages9. Tel est l’avis du Rane rapporté dans le Responsa Haribach (Siman 390), ainsi que du Beth Yossef (Siman 462) au nom du Kol Bo, disant qu’on ne fera aucune préparation à base de Matsa Achira (au vin) les deux premier jours de Pessah, de peur que l’on se trompe et que l’on mange une telle préparation (comme des Papouchado) à la place de la Matsa. Mais le Beth Yossef contredit cet avis, car il s’agit d’un décret inexistant. Tel est l’avis du Pri Hadach : on a le droit de préparer des Chnitzel à base de farine de Matsa10 ou bien de fécule de pomme de terre durant Pessah, même si toute l’année on les fait avec de la farine normale. Le Knésset Hagdola quant à lui, interdit de faire de tel Chnitzel car, un jour, une voisine vit qu’un homme religieux préparait cela chez lui durant Pessah, et en fit de même, mais avec de la farine ! Cependant, la plupart des Aharonim autorisent.
Selon la Kabbala
Il est rapporté dans le Ben Ich Haï, qu’étant donné que selon la Kabbala, les âmes se trouvant dans les arbres se libèrent après la Berakha, il y a un interdit de Borère (trier) pendant Chabbat. Mais il est intéressant de remarquer que le Ben Ich Haï, dans son Responsa Hod Yossef (Siman 50 p.43) tranche qu’il n’y a pas d’interdit de trier de cette manière durant Chabbat, car a-t-on vu qu’il était défendu d’étudier durant Chabbat, même si l’on crée et construit des mondes supérieurs (compréhension Kabbalistique) ? Il est donc évident qu’au temps du Michkan il n’existait pas ce genre de construction (rappelons, que c’est à partir des travaux du Michkan que découlent les 39 travaux de Chabbat), alors ça ne sera pas interdit. Rabbi Eliahou Mani (Av Beth Din de Hevron) écrit dans son livre que chacun devra faire en sorte de faire la Birkat Hailanot à Roch Hodech sauf si ça tombe Chabbat. Tel est également l’avis du Kaf Hahayim et du livre Brit Kehouna (à Djerba aussi, mais peut-être que c’était uniquement par crainte que les fidèles portent leur Sidourim). On se tiendra donc à la Halakha qu’on aura le droit de faire la Birkat Hailanot le Chabbat. Le ‘Hida ajoute que l’on ne peut trancher la Halakha selon le sens caché des choses (selon la Kabbala).
La Halakha pas comme la Kabbala
Même si nous disons que l’interdit de trier demeure ici, comme l’explique le Kaf Hahaim, d’une manière générale, la Halakha n’est pas tranchée selon les explications de la Kabbala. La Kabbala a été donné uniquement pour certaines personnes de notre génération. Celui qui est réellement Kabbaliste attendra Dimanche11, mais mis à part certains, tout le monde fera la Birkat Hailanot Chabbat. Mis à part tout ce que nous venons de dire précédemment, il existe une grande généralité : lorsqu’il y a une discussion entre les Kabbalistes et les Pachtanim (suivant la Halakha), la Halakha est tranchée comme les Pachtanim. Tel est l’avis du Réém il y a de cela 540 ans, et du Radbaz (500 ans), car la Torah a été donnée à tout le peuple (qu’il soit faible ou fort). Il en est de même pour les Kollelman et les élèves de Yéchiva. Tel est l’avis du Chamei Tsibour, du Hatam Sofer. Tel est également l’avis du Chlamei Moed au nom de Rav Chlomo Zalman Auerbach, du Moadei Hagra’h au nom du Staïepeler, le livre Issa Ich Efrati (vol.2 p.10) au nom du Rav Eliachiv, ainsi que dans le livre Kéayal Taarog au nom du Rav Chteinman Zatsa’l. Le Rav Wozner ne tranche pas réellement mais il s’agit d’un seul et unique avis. Tous les grands de la génération on fait la Berakha le Chabbat. Le Rav Ben Tsion Aba Chaoul (Vol.3 Chap.6 Halakha 5) tranche quant à lui que l’on ne fera pas cette bénédiction Chabbat. Il n’écrit même pas que « c’est préférable de s’en abstenir » mais que c’est « interdit » ! Cela n’est pas compréhensible avec tous les avis que nous avons rapporté plus haut. Comme nous l’avons mentionné plus haut, nous n’avons pas l’habitude de trancher la Halakha comme la Kabbala. Il est rapporté dans le livre Lékéth Hakatsir, que le Rav Avraham Kalfon rencontra le Hida dans les années 5564 (1804). Il demanda au Hida comment il tranchait la Halakha à ce sujet. Celui-ci ne répondit pas comme la Kabbala. C’est uniquement pour lui-même, qu’il se montrait strict comme le Ari za’l.
La Torah n’est pas au ciel
La Guemara Baba Metsia (59b) est explicite : une voix céleste sortit et dit « la Halakha est tranchée comme Rabbi Eliezer » et Rabbi Yeochoua de dire « Désolé, mais la Torah n’est pas au ciel », ce n’est pas au ciel de décider de la Halakha sur terre. Essayons de nous imaginer une voix céleste… tout le monde s’évanouirait. On ne peut pas se tenir non plus sur des esprits (Diboukim), mais uniquement sur la Halakha inscrite selon nos Sages depuis des milliers d’années.
Merci à l’équipe Talit4you.com pour son aide et son soutien !
1 Bien entendu, Rachi aussi donne son point de vue Halakhique, et on prend en compte son avis (comme nous pouvons trouver concernant l’interdit de Chéhiya véhatmana, voir Siman 253). Mais, la plupart du temps, Rachi vient expliquer la Guemara.
2 Cette bénédiction sera dite une fois tous les 30 jours, sauf si l’on voit qu’il y a un nouveau tombeau.
3 C’est ainsi que tranche le Choulhan Aroukh (Siman 273 Halakha 4). Selon la loi stricte (Meikar Hadine), la personne pourra rendre quitte même une personne qui connait bien la Berakha. Maran Harav avait l’habitude avant de se rendre quitte de la lecture de la Meguila en la lisant lui-même à la synagogue Borokhov, et ensuite il la lisait pour ma mère la Rabbanite. Et ce, avec les premières Berakhot. Même si ma mère savait lire comme il faut les Berakhot (elle finissait la lecture du livre de Tehilim chaque Chabbat !), Maran Harav se tint sur les décisionnaires pensant que même si la personne sait lire on pourra lui refaire les Berakhot et la rendre quitte.
4 Il y a prés de 50 ans, Rabbi Ezra Attia, le grand de la génération précédente, demanda son avis à Maran Harav à ce sujet et lui rapporta cette discussion entre le Ritva et le Meiri et que donc il s’agit d’un doute. On ne pourra donc pas rendre quitte si nous nous sommes déjà rendu quitte.
5 Il existe de nombreux Rabbanim, des Roch Yechiva, qui, même s’ils sont vêtus de la redingote (le Frack), cela ne veut pas dire que l’on doit réciter cette bénédiction à leur propos. Cette Berakha ne sera faite uniquement face à un homme maitrisant les textes du Talmud dans leur sens simple et sachant trancher les Halakhot les plus fréquentes. Cela ne suffit pas de connaitre toute les Halakhot les plus fréquemment étudiées dans les livres abrégés. A l’époque les gens demandaient au Rav Ben Tsion Aba Chaoul, à partir de quand mettre cette redingote. Et cela ne lui plaisait pas au Rav de voir que chaque nouveau marié mettait le Frack ! Il peut en arriver à des sentiments d’orgueil. Il avait l’habitude de répondre que lorsque la personne aura fini le Talmud de manière approfondie, elle pourra mettra cette redingote. Aujourd’hui, chacun ayant une place en tant que Rabbin d’une ville ou bien Dayane, met un Frack, d’autant plus s’il est arrivé à l’âge de 40-50 ans. Maran Harav commença à le mettre uniquement à l’âge de 40 ans, et avec cela, il ne se sentit pas à son aise.
6 Il est rapporté dans le Responsa Yabia omer (Vol.3 Siman 12) : concernant une Brit Mila, est-il préférable de faire rapidement après la Tefila mais sans qu’il y ait un grand monde ou plutôt un plus grand nombre de personnes mais un peu plus tard. En conclusion, il tranche qu’il est préférable de faire cette Mitsva rapidement plutôt que d’attendre un plus grand nombre de personnes. Mais par la suite, après lui avoir appris que si un Kollelman faisait la Brit Mila après la Tefila du matin, l’heure d’étude a débuté. De plus, les sorties financières sont importantes pour le repas de la Brit Mila, si le comité est restreint, il y a automatiquement moins de cadeaux. Et cela, ce n’est pas facile pour les familles nécessiteuses. Le Or Zaroua nous enseigne qu’une personne retardant la Brit Mila, cette Mitsva sera perçue comme une Mitsva dénigrante pour lui. Mais les cas cités, ou bien si le grand-père ne veut pas se déplacer tôt pour la Brit Mila, on a le droit de retarder. A plusieurs reprises par la suite, Maran Harav était Sandak en après-midi et n’a jamais fait aucun remarque.
7 J’ai connu un grand de la Torah que lorsqu’il était dans la rue et voyait une belle fleur, il la cueillait pour sa femme. Elle adorait les fleurs !
8 Nous, nous ne faisons pas de manifestations. Mais, même s’ils font pendant Chabbat, il leur est défendu de toucher à une pierre et de la jeter, mis à part le fait que ceci est dangereux. Il est de même permis pour une personne fatiguée de s’adosser à une voiture garée, car elle ne peut la déplacer.
9 Il existe certaines choses que les grands décisionnaires contemporains ajoutent mais non pas en tant que nouveau décret. Nous avons pu d’ailleurs voir cela il y a environ 40 ans, lorsqu’ils ont commencé à creuser des cimetières à Tibériade, pour en faire une Banque Leoumi. Tous les grands de la génération se sont rassemblés et annonçèrent que chacun devait changer de banque.
10 Aujourd’hui, contrairement à l’époque, les chnitzel sont composés d’une panure bien épaisse, pour peut être, mettre moins de poulet. Dans la plupart des cas on fera dessus Mezonot. Avant, cette panure était pour donner une belle apparence. Aujourd’hui elle est présente, dans la plupart des cas, pour donner du goût.
11 Combien y en a-t-il aujourd’hui ? On peut les compter sur les doigts de la main. Certains se disent Kabbaliste, juste pour être Makabel, pour recevoir de l’argent !
Remerciements
Je remercie le Kollel Chira létsion dans lequel j’étudie tout au long de ma journée, ainsi que mon Roch Kollel. Qu’Hachem leur apporte de la Berakha dans tout ce qu’ils entreprennent. (Pour faire un don au kollel, vous pouvez contacter le : 0547293201 ou bien : 0586080988
Je remercie mon Rav, Hagon Harav Auchri Azoulai pour son aide précieuse face au Grand Rabbin d’Israël et la réalisation de ce merveilleux projet.
Venez nous rejoindre sur Whatsapp pour toutes vos questions au (00972) 547293201
Yoel Hattab, auteur des livres arôme agréable
Pour que le Chiour soit dédié à la mémoire d’un proche, ou bien, Léhavdil, pour la réussite, Parnassa, santé etc. vous pouvez nous contacter au : (00972)547293201
Ou bien par mail : Arôme.agré[email protected]
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Yoel Hattab