Quelle bénédiction doit on réciter sur le Pop-corn ?
Rav David Pitoun
Le Pop-corn
Article de l’auteur, Rav David Pitoun, initialement publié sur son blog http://ravdavidpitoun.blogspot.com/
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QUESTION
- Quelle bénédiction doit on réciter sur le Pop-corn ?
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DECISION DE LA HALA’HA
- Le Pop corn est fait à base de maïs.
- Il faut donc réciter la bénédiction de « Boré Péri Ha-Adama » sur le Pop Corn, comme pour le maïs lui-même.
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SOURCES ET DEVELOPPEMENT
Il est expliqué à travers les propos du RAMBAM et des décisionnaires que la bénédiction du sucre que l’on trouve de nos jours et qui est fabriqué à partir de roseaux (cannes à sucre) est « Shehakol Nihya Bidvaro ».
Il est enseigné dans la Guémara Bera’hot (36b) :
- Sur la « pâte des Indes », on récite « Boré Péri Ha-Adama ».
Rashi explique qu’il s’agit d’une pâte faite à base de plantes odoriférantes que l’on a concassées et que l’on a mélangé avec du miel.
La Guémara explique que cela ressemble à une sorte de confiture.
Notre maître le TOUR (O.H 203) écrit au nom du MAHARAM de Rottenbourg :
« Il me semble que sur des plantes odoriférantes que l’on a concassées et que l’on a mélangé avec du sucre, on doit réciter la bénédiction de « Boré Peri Ha-Adama », comme la « pâte des Indes » citée par la Guémara. »
MARAN écrit dans le Beit Yossef qu’il est évident que l’on doit réciter la bénédiction de « Boré Péri Ha-Adama » sur des plantes odoriférantes que l’on a concassées et que l’on a mélangé avec du sucre puisque la Guémara le dit explicitement. Qu’est-ce que le MAHARAM de Rottenbourg vient-il nous ajouter de particulier ?
MARAN explique qu’en réalité nous récitons la bénédiction de « Boré Peri Ha-Adama » sur la « pâte des Indes » mentionnée dans la Guémara, car il s’agit de plantes restées entières et encore distinctes dans leur mélange (on en les a pas totalement concassé), car dans ce cas il est certain qu’elles gardent leur bénédiction d’origine – « Boré Peri Ha-Adama ». Mais dans le cas cité par le MAHARAM de Rottenbourg où il s’agit de plantes totalement concassées, nous aurions pu penser qu’elles sont à présent totalement nulles vis-à-vis du sucre et qu’il faut donc réciter la bénédiction de « Shehakol Nihya Bidvaro » qui est la bénédiction du sucre.
C’est pour cette raison que le MAHARAM de Rottenbourg vient nous préciser que même dans ce cas, nous devons réciter la bénédiction de « Boré Peri Ha-Adama », puisque le fait que les plantes soient totalement concassées n’influe en rien sur ce Din, et nous récitons la bénédiction qui leur est appropriée, sans prendre en considération le fait qu’elles sont nulles vis-à-vis du sucre.
C’est ainsi que tranche MARAN dans le Shoul’han ‘Arou’h (O.H 203-7) :
- Lorsque des plantes odoriférantes sont concassées et mélangées avec du sucre, ce sont elles qui sont essentielles, et l’on doit donc réciter la bénédiction qui leur est propre.
- Le Kaf Ha-’Haïm écrit (note 27) qu’il s’agit là de plantes qui ne sont pas totalement concassées, car si elles sont totalement concassées et que l’on ne les distingue plus, leur bénédiction est « Shehakol Nihya Bidvaro ».
Il précise (sur O.H 204 note 54) que telle est l’opinion du Shéné Lou’hot Ha-Bérit.
Selon cette opinion, lorsque l’aliment n’est plus distinct dans son apparence d’origine, nous devons réciter la bénédiction de « Shehakol Nihya Bidvaro ».
Cependant, notre maître le Rav Ovadia YOSSEF Zatsal – après avoir traité du sujet dans son livre Hazon Ovadia – Bera’hot (page 184 note 2) – écrit que les propos du Kaf Ha-’Haïm ne sont pas décisifs sur ce point. Notre maître le Rav Shalita cite les propos du Shou’t Béné Yehouda (chap.91) qui réfute les propos du Shéné Lou’hot Ha-Bérit sur ce point, et conclut que même dans le cas où l’aliment n’a plus son apparence d’origine, si l’aliment représente l’essentiel du mélange, nous devons réciter la bénédiction propre à l’aliment.
Par conséquent, sur des plantes odoriférantes que l’on a concassées et que l’on a mélangé avec du sucre, on doit réciter la bénédiction propre à ces plantes, « Boré Péri Ha-‘Ets » ou « Boré Péri Ha-Adama ».
Nous pouvons à présent traiter du cas des Pop-corn faits à partir de maïs, et pour lesquels – selon les propos du Kaf Ha-’Haïm – il faudrait réciter la bénédiction de « Shehakol Nihya Bidvaro », car l’apparence du Pop-corn ne s’apparente absolument pas à celle du maïs.
Malgré tout, puisque nous avons expliqué que selon la Hala’ha cela ne fait pas de différence, il faut donc réciter la bénédiction de « Boré Péri Ha-Adama » sur le Pop Corn, comme pour le maïs lui-même.
Le Gaon Rabbi Moshé FEINSTEIN z.ts.l (rapporté à ce sujet dans le livre Mishné Hala’hot 2ème édition tome 11 chap.162) ajoute une précision qui vient confirmer ce Din.
En effet, même si l’on considère que l’on doit réciter la bénédiction de « Shehakol Nihya Bidvaro » sur un aliment dont l’apparence d’origine n’est plus visible, ceci n’est valable que lorsque l’apparence d’origine a disparu en conséquence au fait que l’aliment a été moulu ou concassé ou autre, mais le Pop-corn n’est pas moulu, mais seulement gonflé de façon significative, et il n’y a donc pas de modification d’apparence. De plus, chacun sait que le Pop-corn est fait à base de maïs.
Par conséquent, il ne fait aucun doute qu’il faut réciter la bénédiction de « Boré Péri Ha-Adama » sur le Pop Corn.
Telle est également l’opinion du Gaon Rabbi Ben Tsion ABBA SHAOUL z.ts.l comme le rapporte le livre Shou’t Or Le-Tsion (tome 2 page 120 note 11).