A partir de quand doit-on étudier les Hala’hot relatives à Pessa’h ?
Rav David Pitoun
Hala’hot relatives à Pessa’h
Article de l’auteur, Rav David Pitoun, initialement publié sur son blog http://ravdavidpitoun.blogspot.com/
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QUESTION
A partir de quand doit-on étudier les Hala’hot relatives à Pessa’h ?
DÉCISION DE LA HALA’HA
Selon le Din, il n’y a pas d’obligation de cesser son étude régulière pour s’occuper des Hala’hot relatives à Pessa’h.
Cependant, 30 jours avant la fête de Pessa’h (depuis le jour de Pourim), les Rabbanim que l’on consulte pour des questions d’Hala’ha, sont tenus de répondre à toute question en rapport avec la fête de Pessa’h.
Ceci malgré le principe selon lequel, on n’est tenu de répondre à une question que lorsqu’elle est d’actualité. Nous considérons donc qu’à partir de 30 jours avant Pessa’h, toute question relative à Pessa’h, est d’actualité, et l’on est tenu d’y répondre.
Par contre, le jour de Pourim – bien qu’il fait partie des 30 jours avant Pessa’h – si 2 personnes se présentent, l’une avec une question sur Pessa’h, et l’autre avec une question sur Pourim, on doit répondre en priorité à celui qui consulte sur Pourim, car cela représente le devoir du jour, et une Mitsva est toujours plus belle en son temps.
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SOURCES ET DÉVELOPPEMENT
Il est rapporté dans la Gmara Pessa’him (6b) :
On questionne sur les Hala’hot relatives à Pessa’h, 30 jours avant Pessa’h.
MARAN fait remarquer dans le Beit Yossef (chap.429) qu’il est pourtant enseigné dans la Gmara Meguila (32a) :
Moshé instaura à Israël de questionner et d’étudier les Hala’hot relatives à Pessa’h, le jour de Pessa’h ; les Hala’hot relatives à Shavou’ot, le jour de Shavou’ot ; les Hala’hot relatives à Soukkot, le jour de Soukot.
Nous pouvons donc en déduire qu’il n’y a que le jour de Pessa’h qu’il y a une obligation d’étudier les Hala’hot relatives à Pessa’h, et non, 30 jours avant.
Mais MARAN répond à sa propre remarque en disant qu’il ne s’agit pas là d’une réelle obligation de se consacrer à l’étude des Hala’hot relatives à Pessa’h 30 jours avant la fête. En réalité, on veut simplement nous apprendre que malgré le principe selon lequel, lorsque se présentent 2 élèves avec chacun une question : l’une d’actualité et l’autre non, on n’est tenu de répondre seulement à celui qui pose une question d’actualité.
Selon MARAN, la Gmara vient donc nous apprendre une nouveauté selon laquelle, toute question d’Hala’ha relative à Pessah, posée dans les 30 jours avant la fête, est considérée comme « d’actualité », et on est donc tenu d’y répondre.
Ceci est l’explication du RaN (Rabbenou Nissim).
Il est vrai que le Gaon auteur du Mishna Beroura écrit dans son commentaire Beour Hala’ha que la Hala’ha n’est pas comme le RaN sur ce point, et qu’il y a – selon le Mishna Beroura – une réelle obligation d’étudier les Hala’hot relatives à Pessa’h à partir de 30 jours avant Pessa’h, et pas seulement de répondre aux questions Hala’hics en rapport avec cette fête.
Mais notre maître le Rav Ovadia YOSSEF Zatsal , dans son livre Shou’t Yabiya’ Omer (tome 2 chap.22) s’étend longuement afin de maintenir la décision Hala’hic de MARAN selon qui, il n’y a pas de véritable obligation d’interrompre le programme habituel d’étude avant Pessa’h, pour se consacrer aux Hala’hot relatives à Pessa’h.
Ce n’est seulement pour ce qui est de répondre aux questions que nous considérons que toute question Hala’hic en rapport avec Pessa’h, posée dans les 30 jours de Pessa’h, est d’actualité, et on est donc tenu d’y répondre.
Par contre, le jour de Pourim – bien qu’il fait partie des 30 jours avant Pessa’h – si 2 personnes se présentent, l’une avec une question sur Pessa’h, et l’autre avec une question sur Pourim, on doit répondre en priorité à celui qui consulte sur Pourim, car cela représente le devoir du jour, et une Mitsva est toujours plus belle en son temps.
Rédigé et adapté par R. David A. PITOUN France 5768
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Maran ou « Notre maître » en araméen. Rabbi Yossef KARO, 16ème siècle, Espagne – Israël, l’auteur du Beit Yossef et du Shoul’han Arou’h
RaN Rabbenou Nissim de Gérone Espagne 14ème siècle
Mishna Beroura Rabbi Israël Meïr HaCohen de Radin, le « ‘Hafets ’Haïm », Russie 20ème siècle, également auteur de ‘HAFETS ‘HAÏM, et de SHMIRAT HALASHON entre autres.