Parashat Ytro – Le Malbim
En route vers le don de la Torah (1)
Traduit et adapté par Rav Michael Smadja
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Exode Chapitre 19 – verset 1
« Au troisième mois de la sortie d’Égypte des enfants d’Israël, ce jour-ci ils sont arrivés dans le désert de sinaï«
Au départ, la Torah vient expliquer que ce n’est que maintenant, le moment propice à l’acceptation de la Torah. Auparavant cela aurait été impossible. Car la première préparation a été de sortir d’Égypte puisque le don de la Torah ne pouvait se faire par des individualités mais uniquement par un peuple formé par l’union de six cent mille âmes qui se sont préparées à monter dans la montagne de D-ieu afin d’y recevoir la Torah car jusqu’à maintenant celle-ci ne pouvait être appréhendée que par des individus spécifiques choisis dans chaque génération. Et bien que les individus aient reçu déjà certaines Mitsvot, elles n’avaient pour but que de parfaire chacun des individus en particulier. Et lorsqu’Avraham prophétisait au nom de D-ieu, cela n’était pas en tant que prophète pour diffuser la Torah et ses préceptes mais pour mettre sa crainte et enseigner et réprimander. Car pour donner la Torah, il fallait un peuple saint tout entier voué au culte divin comme Israël qui était constitué de six cent mille âmes englobant toutes les formes et toutes les connaissances comme il est dit: « celui qui voit une communauté de six cent mille personnes doit faire la bénédiction: « béni soit celui qui a mis la sagesse dans les forts dont leurs connaissances sont différentes l’une de l’autre » ». Car, même après qu’ils aient fructifié et multiplié en Égypte et qu’ils aient déjà atteint ce nombre de six cent mille, ils devaient purifier leur matière et se rabaisser par l’intermédiaire de la dureté de l’esclavage comme l’argent qui se purifie dans un creuset d’airain dans ce temps imparti de deux cent dix ans par la sagesse divine qui n’a pas encore été atteint. Et même après qu’ils soient sortis d’Égypte, ils n’étaient pas encore aptes jusqu’à ce qu’ils se soient purifiés de l’impureté des égyptiens et ceci ne pouvait se faire que par le moyen des déplacements et des étapes dans le désert en voyant les actions divines et ses merveilles et ainsi préparer leurs âmes à la foi car à chaque étape, ils ont été éprouvés par une nouvelle épreuve et par ceci, ils sortaient de l’impureté d’Égypte un peu plus pour s’élever dans un niveau supérieur dans la sainteté comme une sorte de vases communicants. Et jusqu’à présent ils ont parcouru dix étapes dans le désert, l’arrivée dans le désert du Sinaï étant la onzième étape car la sainteté ne peut se matérialiser qu’à partir du nombre dix.
Nos sages ont déjà enseigné que la Torah ne leur a pas été donnée dès la sortie d’Égypte car ils n’étaient pas encore guéris des maladies corporelles et spirituelles contractées en Égypte. Mais D-ieu n’a pas voulu retarder le don de la Torah jusqu’à leur arrivée en terre d’Israël car il y avait le besoin que celle-ci soit donnée proche de la sortie d’Égypte afin que le souvenir des miracles qu’il y a eu en Égypte et sur la mer ne soit pas effacé de leurs esprits.
Nos sages enseignent: « que soit béni D-ieu qui a donné la Torah qui est trois à un peuple qui est trois par l’intermédiaire de celui qui est trois le troisième jour du troisième mois car la sainteté s’atteint par trois niveaux comme il est écrit: « kadosh- kadosh- kadosh » « . La sainteté inférieure se trouve sur terre afin de sanctifier la matière et ses engeances; c’est-à-dire l’âme animale qui donne vie au corps matériel. La sainteté de niveau intermédiaire se situe dans le toit des cieux qui sanctifie l’âme supérieure qui domine cette matière. La sainteté supérieure est au-dessus des cieux des cieux qui est éternelle que D-ieu a gardé pour lui comme ce qu’enseigne le Midrash: « c’est l’exemple d’un roi qui a trois couronnes, deux d’entre elles il les donne à ses deux fils et il en garde une pour lui et seul un être par génération avait le mérite d’accéder à cette sainteté ainsi que les justes à venir ». De même, dans la Torah il y a trois niveaux de sainteté comme ce que nous enseignent nos sages: « la longueur des tables de la loi était de soixante centimètres, six « téphah’im », deux téphah’im dans les mains de Moshé, deux « téphah’im » dans les mains de D-ieu et deux « téphah’im » faisant séparation entre la main de Moshé et la main de D-ieu que Moshé a saisi avec force ».
Les deux « téphah’im » que tient Moshé représentent le sens simple de la Torah, les deux « téphah’im » dans la main de D-ieu représentent les profonds secrets de la Torah. Les chemins de la Torah, ses raisons et ses lois qui sont transmises par voie orale aux sages sont les deux « téphah’im » intermédiaires que Moshé a pris pour les transmettre aux sages de chaque génération et sur cela il est dit que D-ieu a donné la Torah qui est trois à un peuple qui est partagé en trois niveaux:
1/ Israël, les gens simples qui ne peuvent atteindre que l’aspect extérieur c’est-à-dire le sens simple de la Torah.
2/ les Léviim qui ont la faculté d’appréhender le corps même de la Torah, ses raisons et la loi orale qui est le corps sous son habit extérieur. Ce sont les enseignants de ce peuple formé de Léviim.
3/ les cohanim qui rentrent dans le temple saint et perçoivent l’âme même de la Torah sa spiritualité et ses principes secrets.
Cette Torah étant donnée par un homme qui est le troisième derrière Myriam et Aharon qui ont préparé les deux saintetés précédentes et Moshé lui-même avait ces trois niveaux:
1/ avant sa première vision prophétique au buisson ardent.
2/ au moment de la vision au buisson ardent où il a atteint un niveau de prophétie par un prisme voilé.
3/ puis dans un niveau de prisme clair où il parlait à D-ieu.
La Torah devait être donnée obligatoirement le troisième mois car chaque mois était prédestiné à l’appréhension d’un niveau de sainteté de même que celle-ci a été donnée le troisième jour de la séparation de leurs femmes pour atteindre cette sainteté à trois niveaux.
Pour cela il est dit: « car le jour précédent n’était pas le moment propice à cela jusqu’à ce que le troisième mois arrive« . Puis le verset explique qu’il fallait un endroit propice au don de la Torah. Le Mont Sinaï était l’endroit parfait, pour cela il est appelé la montagne de D-ieu car elle avait une sainteté particulière et c’est pour cela qu’elle a été choisie. C’est pour cela que le verset spécifie qu’ils sont arrivés au désert de Sinaï car là-bas D-ieu désire donner le feu de la Torah à son peuple.
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