Treizième passage – C’est cette promesse qui a soutenu nos pères
וְהִיא שֶׁעָמְדָה לַאֲבוֹתֵינוּ וְלָנוּ, שֶׁלֹּא אֶחָד בִּלְבַד עָמַד עָלֵינוּ לְכַלּוֹתֵינוּ. אֶלָּא שֶׁבְּכָל-דּוֹר וָדוֹר עוֹמְדִים עָלֵינוּ לְכַלּוֹתֵינוּ, וְהַקָּדוֹשׁ בָּרוּךְ הוּא מַצִּילֵנוּ מִיָּדָם:
C’est cette promesse [littéralement : c’est elle] qui a soutenu nos pères et nous soutient nous-mêmes ; car ce n’est pas un seul qui s’est levé contre nous pour nous détruire. Dans chaque génération nos ennemis se dressent contre nous pour nous détruire ; et le Saint béni soit-Il nous sauve de leurs mains.
1) Haggada Ish Matslia’h, explication littérale pages 136-137
וְהִיא [littéralement] « et elle », il s’agit de la promesse donnée à Abraham dans le verset de « l’Alliance des morceaux », rapportée dans le passage précédent (Passage12) « et alors ils la quitteront ». Nous comprenons de ces mots que le peuple d’Israël ne sera jamais détruit et ne s’assimilera pas [complètement] parmi les autres peuples [puisque la promesse s’adresse également à nous, à toute génération] qui a soutenu nos pères et nous soutient nous-mêmes pour survivre et rester en vie, car ce n’est pas un seul c’est-à-dire Pharaon l’inique qui s’est levé contre nous pour nous détruire. Mais, dans chaque génération nos ennemis se dressent contre nous pour nous détruire ; et le Saint béni soit-Il nous sauve de leurs mains.
2) Haggada Pirsoumé Nissa de Ribbi Yaâkov Raqah page 235 [א]
Le Rav Péné David ramène au nom du livre מלכי בקדש qui ramène lui-même au nom du livre ברית משה que « Hi Shéâmedah » «c’est lle qui a soutenu nos pères» (elle) se rapporte à la Torah, c’est-à-dire que c’est par le mérite de la Torah que nos ancêtres sont sortis d’Egypte.
De plus, les Patriarches/Avoth (Avraham, Isaac, Yaakov), pendant l’exil, étaient dans la souffrance dans leur tombe, comme l’explique Rashi à propos du verset
וַיָּרֵעוּ לָנוּ מִצְרַיִם, וְלַאֲבֹתֵינוּ
les Egyptiens ont agi méchamment envers nous et envers nos pères
Rashi, à ce propos, explique au nom du Midrach Tan‘houma nos pères : de ce verset on apprend que les patriarches éprouvent de la souffrance dans «leur tombe» lorsque des malheurs s’abattent sur Israël.
Et c’est ce que signifie היא (Hi – Elle), il s’agit de la Torah qui nous a soutenus et a également soutenu nos Patriarches [dans leur tombe] (voir le livre Péné David pour d’autres développements).
3) Haggada Pirsoumé Nissa de Ribbi Yaâkov Raqah page 235 [א, suite du passage précédent]
On peut expliquer comment la Torah a provoqué la sortie d’Egypte. Au préalable, on peut rapporter ce que ramène le ‘Hida dans son livre Rosh David, dans son commentaire sur la Parasha de Shémoth (page 43 folio b). Il y explique que puisque les enfants d’Israël avaient atteint les 49 portes d’impureté, s’ils étaient restés un instant de plus [en Egypte], ils auraient été assimilés dans la cinquantième porte d’impureté et n’auraient plus pu se rétablir et sortir. En conséquence, il n’y aurait plus eu aucun peuple pour recevoir la Torah. Or la Torah permet la survie du monde et de la terre [la création] et ses habitants auraient été dissouts. En conséquence, l’Eternel les a fait sortir afin qu’ils puissent recevoir la Torah, Elle qui permet la survie du monde. Ceci est un résumé de ses saints propos.
[Le rav Raqa’h poursuit] C’est en réalité ce que dit le Magguid, C’est elle qui a soutenu nos pères et nous-mêmes Hi (Elle), il s’agit de la Torah. S’il n’y avait pas la Torah qu’ils allaient recevoir ultérieurement, Elle qui permet la survie du monde, alors les Hébreux seraient entrés dans la 50ème porte d’impureté et seraient restés définitivement en Egypte. De plus, les Avoth /Patriarches seraient restés dans la douleur dans leur tombe. En conséquence le Magguid nous dit c’est elle qui a soutenu nos pères et nous-mêmes «c’est la Torah qui a soutenu nos pères et nous-mêmes ». De plus le mot Hi (Elle) a pour valeur numérique 17 (lorsqu’on rajoute 1 pour le mot lui-même) qui est la valeur numérique du mot טוב = Bien/bon et on sait qu’il n’y a rien de « bon » hormis la Torah, ce qui vient appuyer l’allusion.
4) Haggada Pirsoumé Nissa de Ribbi Yaâkov Raqah pages 235-236 [ב]
De cet enseignement (passage 13-3), on peut comprendre l’enseignement de nos Maîtres dans le midrash Rabba à propos du verset
וּמֶלֶךְ עַז יִמְשָׁל-בָּם וְסִכַּרְתִּי, אֶת-מִצְרַיִם, בְּיַד, אֲדֹנִים קָשֶׁה;
Et Je livrerai les Egyptiens au pouvoir d’un maître sévère, ils seront gouvernés par un roi cruel.
Qui sont ces « adonim qashé », « des maîtres durs/cruels » (en hébreu il y a un pluriel) ? Le midrash répond qu’il s’agit des plaies qui se sont abattues sur l’Egypte, et la suite du verset ils seront gouvernés par un roi cruel est dite à propos de Moshé le « Roi de la Torah », car la Torah est appelée עז [il n’y a pas de ponctuation dans la Torah], comme il est écrit ה׳-עֹז לְעַמּוֹ יִתֵּן « L’Eternel donnera la force à son peuple » (et cette force, c’est la Torah qui a été donnée au mont Sinaï) [fin du Midrash].
On peut expliquer cela par ce que rapporte le Rav Sim’hat Hareguel au début de la Haggada dans le commentaire dans lequel il explique chaque étape du Sedder [la soirée Pascale]. Sur la partie Nirtsa (qui est la fin de la Haggada où on se souhaite d’être à Jérusalem l’année suivante), ce Rav ramène au nom de sages Ashkénazes, que les juifs devaient rester en Egypte 430 ans, et 430 vaut 5 fois la valeur de אלקים Eloqim (valant 86 et qui est le nom de D.ieu représentant l’attribut de justice rigoureuse).
En réalité, les Hébreux ne sont restés dans la pénibilité de l’esclavage « que » 86 ans, soit une fois la valeur numérique du mot אלקים Eloqim (86). Il reste donc שמד 344 années à compenser (par rapport aux 430 ans qui sont affichés à la sortie d’Egypte).
Par les mérites de Moshé/Moïse משה dont le nom a une valeur numérique égale à 345 (valeur supérieure de 1 à 344) les Juifs sont sortis. C’est ce que nous enseignent nos Maîtres de mémoire bénie, si ce n’était toi Moshé qui les avait fait sortir, personne n’aurait pu les faire sortir ! Parce que toi, Moshé משה, tu es supérieur (de 1) sur שמד (le nombre d’années restantes) et ce que l’on dit (dans la Torah)
וְזֶה-לְּךָ הָאוֹת, כִּי אָנֹכִי שְׁלַחְתִּיךָ
ceci te servira à prouver que c’est moi qui t’envoie [le mot utilisé אוֹת signifie à la fois un signe et une lettre, on peut donc également comprendre que par le changement de lettre entre שמד et משה on peut « prouver » que c’est par toi que les Juifs sortiront d’Egypte].
On peut également, en préalable, rappeler ce que dit le Rav Sim’hat Hareguel dans son livre כּסא דוד (page 47 folio d) au nom du Rav Elkabets dans le livre בּרית הלוי. Il y explique que la sortie d’Egypte est faite par Moshé qui est un Guilgoul (réincarnation) de Abel [un fils d’Adam le premier homme], qui lui-même a été tué par Caïn [autre fils d’Adam] qui lui s’est réincarné en Pharaon. Pharaon ne pouvait être frappé que par Moshé qui venait se venger (Abel réincarné se vengeant sur Caïn réincarné).
Le Shakh sur la Torah rapporte que Moshé a une valeur numérique de 345 qui est celle de Pharaon פרעה (355), les 10 qui manquent sont un signe sur le fait que Moshé a frappé Pharaon par les 10 plaies.
En « synthèse » c’est ce que nous dit notre verset וְסִכַּרְתִּי, אֶת-מִצְרַיִם, בְּיַד, אֲדֹנִים קָשֶׁה, , il s’agit des 10 plaies (les Adonim Qashéh sont les 10 plaies) et וּמֶלֶךְ עַז יִמְשָׁל-בָּם (ils seront gouvernés par un roi cruel) il s’agit de Moshé Rabbénou qui a frappé l’Egypte de 10 plaies ; il y a une allusion dans le nom Moshé puisque la valeur numérique de son nom +10 donne la valeur numérique de פרעה Pharaon, Moïse étant Abel et Pharaon étant Caïn, afin de se venger de Caïn réincarné en Pharaon, et Moïse est le « roi » de la Torah. Par le mérite de la Torah, qui permet la survie du monde, les Hébreux sont sortis, bien qu’il restait encore normalement 344 années à accomplir.
La Torah, qui a été donnée par l’intermédiaire de Moshé, est une libération de la soumission aux nations. Par le mérite de Moshé, dont le nom a une valeur supérieure de 1 que 344 (années) les juifs sont sortis. C’est cela וּמֶלֶךְ עַז יִמְשָׁל-בָּם , il s’agit de Moshé: par le mérite de עַז qui est la Torah et de וּמֶלֶךְ qui se rapporte à Moshé comme on le voit dans le verset (Deutéronome Ch. 33 v5) qui parle de Moshé וַיְהִי בִישֻׁרוּן, מֶלֶך « Ainsi devint-il roi de Yechouroun » (il s’agit de Moshé).
De plus, les mots יִמְשָׁל-בָּם ont pour valeur numérique 422 (380+42) qui est la même valeur que עַז משה (345+77=422) qui signifie « Moshé Torah » [puisque dans ce commentaire on a identifié le mot עז à la Torah].
5) Haggada Pirsoumé Nissa de Ribbi Yaâkov Raqah pages 236-237 [ג]
On peut aussi dire היא Hie … le mot Hie forme les premières lettres de הוא יצחק אבינו « C’est Yts’hak notre patriarche », cela vient nous donner en allusion que par le mérite de Yts’hak/Isaac nous sommes sortis d’Egypte car, Yts’hak יצחק a donné la lettre ש Shin (valant 300) de son nom et pris en échange un צ Tsadé (90)[1], ce qui donne une différence entre les deux noms de 300-90=210, qui correspond aux 210 années d’exil et c’est cela le וְהִיא שֶׁעָמְדָה Hi shéâméda, c’est-à-dire que grâce à Yts’hak nous sommes sortis d’Egypte. Donnons maintenant une explication de ce que signifie « pour nos pères »
- לַאֲבוֹתֵינוּ « pour nos pères » : se rapporte à nos Pères [Patriarches] qui souffraient dans leur tombe et si Yts’hakq n’avait pas donné un ש et pris à sa place un צ nous aurions été assimilés dans la 50ème porte d’impureté et nos Patriarches seraient restés dans la souffrance, à D.ieu ne plaise, et nous-mêmes nous n’aurions pas eu la possibilité de nous rétablir et de sortir d’Egypte ;
- לַאֲבוֹתֵינוּ « pour nos pères » : se rapporte également à nos ancêtres qui étaient en Egypte, ולנו et pour nous se rapporte à nous personnellement qui serions restés sur place, nous, nos enfants et nos petits enfants « asservis » en Egypte, à perpétuité.
6) Haggada Pirsoumé Nissa de Ribbi Yaâkov Raqah pages 237-238 [ה]
On peut donner une autre explication, à partir de ce qu’explique le rav מיני תרגימא, le mot היא (Elle) se rapporte au Shabbath car il est écrit (Exode, Ch. 31 v. 14) כִּי קֹדֶשׁ הִוא, לָכֶם [le Shabbat est une chose sainte pour vous] (expression ayant le mot היא ) ; car c’est par le mérite du Shabbat, que les enfants d’Israël respectaient déjà en Egypte, qu’ils sont sortis.
Le respect du Shabbat a été obtenu grâce à Moshé. Pharaon lui avait demandé quel jour il souhaitait pour le repos hebdomadaire et Moshé à répondu « le Shabbat ». Et c’est peut être grâce à l’observance, dès lors, du Shabbat que l’Eternel pénétra en Egypte (voir le commentaire dans Pirsoumé Nissa sur la partie Qaddesh ..au nom du Yalkout Réouvéni) et le verset a donné une allusion (au tout début de la Parasha de Shémoth – début du livre de l’Exode) :
- את יעקב איש (il s’agit du départ de Jacob et de sa troupe en Egypte), les dernières lettres de ces trois mots forment le mot שבת Shabbat, car par le respect du Shabbat et le mérite ainsi obtenu, Hachem est entré en Egypte et la Shékhinah a complété le nombre des années dûes (selon une des opinions) et si ce n’était le Shabbat, Hashem ne serait pas entré en Egypte [et nous ne serions pas sortis puisque le compte des années n’aurait pas été bon et serions tombés dans les 50 postes d’impureté]. C’est ce que nous enseigne le Magguid, היא, il s’agit du mérite d’avoir observé le Shabbath qui a soutenu nos pères et nous mêmes [pour pouvoir sortir]
[1] On trouve en effet l’orthographe יִשְׂחָק (voir, par exemple, Amos Ch. 7 v. 9).