Rav Yéheskel Lévenstein – Et tu choisiras la vie
Et tu choisiras la vie
Le prophète Yéchayahou (Isaïe) proclame: « ainsi a dit Hachem: les cieux sont mon trône et la terre mon marchepied, quelle maison peut-on me construire et quel peut être l’endroit de mon repos et vers celui-ci, je tourne mon regard, vers le pauvre et le soumis et celui qui craint mes paroles«
Le prophète nous dévoile quel est le chemin qui peut nous amener au but final, à la proximité d’avec Hachem. Et sur ce point le prophète attire notre attention en disant: « vers ceci, je regarde » ce n’est que ce chemin, la véritable voie qui amène à la vérité. Vers ceux qui prennent ce chemin, je leur donnerai l’aide du ciel et la lumière divine. Et tout autre chemin n’est qu’illusion et mensonge. [Ne crois pas qu’il soit facile d’atteindre le but tant espéré, de goûter à la proximité d’Hachem. Car si nous portons notre regard sur la génération du déluge, nous observerions qu’une génération entière a été effacée par les eaux du déluge et sur la population de cette génération, il est proclamé qu’elle n’a pas eu droit à la vie future et uniquement Noah’ le juste est sorti unique de cette génération et de lui, a été rebâti un nouveau monde]. Le prophète nous dévoile le chemin unique qui mène à la vérité: « pauvre, soumis et craignant mes paroles« .
Que cache le prophète derrière ces mots? (Et c’est cela tout le problème de l’être humain: se cacher derrière des mots qui à la fin n’ont plus de sens).
« Pauvre » pourrait-on penser qu’une personne riche ne puisse atteindre la vérité ? Est-ce que ce mot fait référence à la matérialité ? Évidemment que non ! Alors que veut dire ce mot: « pauvre » spirituellement ? Quelqu’un ressentant qu’il ne possède rien. Le réflexe de l’homme est de s’approprier tout ce qui le fait exister. Instinct de survie. L’homme a en permanence le besoin de se rassurer. Et pour cela, il crée un univers où tout tourne autour de sa réalité. Il se crée une personnalité afin de s’approprier l’espace dans lequel il se déplace, son monde, illusion extraordinaire de domination. Chaque chose qui entre en contact avec sa perception, devient sa propriété. Ma maison, ma voiture, ma famille…
Le travail de l’homme pour entrer dans le chemin de la rectitude est d’effacer cette personnalité afin de ne plus essayer de contrôler sa vie. Comprendre que tout ce qui entre au contact des sens, ne sont que des énergies divines qu’il ne faut surtout pas essayer de s’approprier, de les transformer en objet de culte de sa propre personnalité (qui est en fait la véritable idolâtrie). C’est cela être pauvre. Mais en vérité c’est cela la véritable liberté qui est représentée par la Matsa que l’on mange à Pessah’ qui est nommée la Matsa du pauvre. Comment la pauvreté peut-elle représenter la « liberté » ? Car en fait cette Matsa n’est faite que de farine et d’eau sans autre ingrédient. Épurée de tout artifice, sans sucre sans sel…, c’est cela la véritable liberté, ne se suffire que de soi-même. Ne pas se définir par rapport à nos acquisition, à notre belle maison, à notre belle voiture, à notre travail si important soit-il. Ne pas essayer de se définir par rapport à quelque chose d’extérieur à nous. C’est ce qu’Hachem dit à Avraham notre patriarche: « va pour toi » le Malbim traduit: « va en toi » « pars de ton pays« , c’est-à-dire »pars de toute influence extérieure » jusqu’à ce que tu te retrouves seul en toi, sans aucune influence étrangère. La véritable liberté étant de se suffire à soi-même.
La soumission est une qualité qui découle de la pauvreté, car puisque nous nous dépouillons de tout artifice (notre égo est un superbe artifice), nous devenons malléables, voguant au gré de notre créateur, comme une plume au gré du vent. Aucune personnalité qui viendrait mettre une consistance illusoire dans notre réalité, se laissant guider par l’énergie divine. Et comment arriver à se laisser guider? En écoutant les paroles divines, les commandements du tout puissant qui deviennent des décrets impossible à transgresser, et ainsi la crainte s’empare de nous, une crainte non du châtiment qui est une crainte créée par notre égo, mais une crainte de l’infini qui est en nous, crainte de la majesté du divin.
Nous constatons que tous les autres chemins que nous pensons mener à la vérité ne sont que mensonge et illusion. Et pourtant cette vérité qui fait « froid dans le dos », ne va pas nous empêcher de continuer à nous comporter comme auparavant ! Peut-on nous considérer alors au niveau d’être humain? C’est-à-dire utiliser notre pouvoir de discernement ? Peut-on considérer que nous avons cette envie de vouloir mériter de vivre dans le monde futur ? Regardons lorsqu’un homme acquiert un tant soit peu de richesse, et qu’il entend qu’il a perdu un peu de sa fortune, il n’en dort plus la nuit, il ne trouve plus de repos tellement il est mal car il a transféré sa réalité dans ses biens matériels: ainsi lorsqu’un homme est obligé de fermer son entreprise pour cause de faillite, que dit-il ? J’ai fait faillite, Je suis en faillite, Je suis en redressement judiciaire, mais en fait ce n’est pas lui qui est en faillite mais l’entreprise qu’il a créé mais c’est parce qu’il se définit par ses biens matériels, qu’il est malheureux. Par contre lorsqu’il s’agit de richesse spirituelle, descendre de niveau, être moins concentré dans sa prière, dans son étude, ne plus ressentir de proximité divine nous laisse quasiment de marbre, car nous ne vivons pas notre spiritualité comme étant la construction de notre véritable réalité. Et si nous regardons la suite des paroles du prophète: « il égorge un bœuf comme il tue un homme- il sacrifie un agneau comme il casse le cou d’un chien- il apporte une offrande de farine comme s’il évoque le sang d’un cochon- il mentionne une encens comme s’il évoquait une idole » il est possible qu’au moment où un homme approche un sacrifice et ressente une proximité qu’il considère comme divine mais aux yeux d’Hachem non seulement cela n’est pas considéré comme une Mitsva mais au contraire comme un assassinat ou comme offrant des bêtes impures ou sacrifiant pour des idoles ! Voici une nouvelle vision de ce que doit être notre service divin, une nouvelle Torah. Il se peut que toute notre vie, nous prions, nous étudions, nous accomplissions tous les commandements divins, nous nous faisons pousser une longue barbe, que l’on se lève devant nous et tout cela ne serait considéré que comme de l’idolâtrie ou pire comme un assassinat ! Car la volonté d’Hachem est uniquement « pauvre soumis et craignant mes paroles« . Il est terrible de constater combien nous sommes éloignés de la vérité si nous ne rentrons pas dans cette nouvelle perception de notre réalité ?
« Pourquoi l’homme a-t-il été créé seul ? Car pour une seule personne le monde a été créé« . Une nouvelle création et un monde complet, Hachem a eu la volonté de créer pour une unique personne car elle était apte à cela. Mais au départ, l’homme doit trouver le bon chemin afin d’être méritant et en contrepartie, l’homme par ses actions peut détruire un monde complet. Et le commencement pour pouvoir mériter de rentrer dans le sentier de la vérité est de demander et de rechercher des chemins comment mériter l’aide d’Hachem et la lumière divine. Et c’est ce qui est écrit à propos de Noah’: « Avec Elokim, allait Noah‘ ». Il faisait correspondre tout selon la vision divine et il n’était aucunement influencé par les courants de pensées du monde environnant. C’était la qualité de Noah’ qui allait selon la vision divine. Un monde complet et une génération entière allait dans le chemin tracé par leur cœur et Noah’ n’était aucunement influencé. Il se comportait selon la compréhension de son cœur et s’appuyait uniquement sur Hachem, pour cela, il a eu le mérite d’avoir un nouveau monde.
Le Ramban écrit au sujet de la fabrication de l’arche de noah’ ainsi: « il est connu qu’il y avait une multitude d’animaux et parmi eux des gigantesques comme des minuscules, un nombre incalculable d’espèces d’oiseaux en plus de leur nourriture pour une année, il était impossible à l’arche de les contenir et même dix arches de ces mesures n’auraient pu contenir tout ce que l’arche a contenu. Mais Hachem a fait un miracle qui a fait que le petit puisse englober le plus grand. Et si tu demandes: Noah’ aurait pu faire une arche encore plus petite et le miracle se serait quand même réalisé ! Mais Hachem a vu qu’il fallait faire l’arche grande afin que les gens de la génération s’étonnent et en parlent: peut-être reviendront-ils dans le droit chemin. De plus il a demandé à ce que l’arche soit assez grande afin de diminuer le miracle car ainsi est la conduite divine dans tous les miracles décrits par la Torah ou dans les écrits prophétiques: que ce que l’homme peut faire de lui-même, hachem lui demande de le faire et le reste est accompli de manière miraculeuse« .
Explication: pourquoi Hachem se comporte-t-il ainsi à diminuer le miracle ? Car toute la finalité d’un miracle et son but est pour nous, afin que nous réfléchissions et que nous voyions de cet acte la grandeur de D-ieu. Et puisque le principe de la création est que l’homme ne doit pas être dans un état de non-choix dans ses actions car il lui a été donné cette force de pouvoir décider afin de pouvoir choisir et d’accomplir le bien selon sa propre volonté et sa propre envie, donc si le miracle était tellement grand qu’il n’aurait pas laissé à l’homme la possibilité de le rejeter, il y aurait eu interférence dans le pouvoir de choisir, ce grand principe de laisser croire à l’homme d’avoir la possibilité d’agir aurait été altérée car il n’aurait plus eu la possibilité de choisir le mal, le faux et l’illusion. Pour cela, Hachem a diminué le miracle de l’arche afin que les gens de la génération du déluge puissent avoir la possibilité de rejeter ce miracle et d’avoir toujours leur libre-arbitre.
Cependant, les choses sont encore étonnantes et extraordinaires: y a-t-il une différence dans la nature et la réalité du miracle par rapport à la dimension de l’arche ? Voici que confiner toute la création dans l’arche est inimaginable car même mille arches de ces mêmes mesures ne pourraient contenir toute la création ! Force est de constater que tout était miracle et que sa réalité spirituelle est sans limite dans le temps et dans l’espace et pour cela le petit a la capacité de pouvoir contenir le grand car toute réalité des limites dans l’espace ne s’applique que pour la matière. À partir de cette donnée, il n’y a plus de différence si l’arche était de cent cinquante mètres ou même de cinq mètres uniquement ! Alors pourquoi Hachem a-t-il ordonné de restreindre le miracle car dans la nature même du miracle, il ne peut y avoir de restriction car complètement spirituel en dehors des limites de la matière ?
L’explication est celle-ci: il est vrai que dans la nature même du miracle, il ne peut y avoir de restriction comme nous venons de le démontrer mais la restriction du miracle dans la matière ne vient que pour empêcher l’altération du libre-arbitre de l’homme. La restriction du miracle n’est qu’au niveau de la perception humaine. Car c’est cela tout le principe de la création, observer l’homme s’il va choisir le bien ou le mal, la vie ou la mort, la vérité ou le mensonge, la réalité ou l’illusion. Et pour cela, le simple fait qu’il semble que cela ne soit pas un miracle, suffit. Car lorsque l’homme voit une petite arche, alors ses sens sont agressés par l’évidence du miracle plus que si l’arche est gigantesque. Et pour cela, même si l’arche, quelle qu’elle soit, grande ou petite, est dans sa nature un énorme miracle surnaturel, Hachem a décidé de la construire d’une manière que l’intellect puisse l’appréhender. (Et non installer toute la création dans une boîte d’allumettes comme il aurait très bien pu le faire) car Hachem voulait que le libre-arbitre de l’homme ne soit en aucune manière altéré. Et aux yeux d’un homme, lorsqu’il voit une arche, il y a déjà place dans son esprit à l’erreur comme s’il n’y avait pas de miracle mais plutôt l’œuvre de la « nature », et par cela, son pouvoir décisionnaire reste intact.
[Explication: aux portes de l’esprit se trouvent les cinq sens qui sont les portes de la perception vers le monde extérieur, et à ce même niveau se tapit le libre-arbitre. D’où vient le libre-arbitre ? Il naît au niveau des sens, dans le cortex cérébral, siège des émotions !
Lorsque l’information extérieure arrive par exemple à l’œil, le cortex cérébral va recevoir l’information visuelle qui va se transformer en ondes cérébrales qui vont alors devoir être gérées soit par le conscient soit par l’inconscient avant de se diffuser dans le cerveau et c’est à ce niveau que se réveille le libre-arbitre. Soit cette information est gérée par le conscient soit par l’inconscient qui lui, va créer à ce moment un « égo » (les scientifiques ont calculé que le temps entre la capture de l’information et la création de cet « ego » par l’inconscient serait de 7/10ème de secondes).
Qu’est-ce que le conscient ? C’est cette sensation de présence en nous. Plus nous sommes présents plus nous dominons notre corps et plus nous diminuons le flux de nos pensées.
(Le kouzari explique que si l’homme prend conscience de tous ses mouvements [et ne s’évade pas en laissant libre cours à ses pensées], il pourra alors ressentir la présence divine qui est en lui). Car les pensées-réflexes sont la conséquence de notre inconscient. [ Et si au moment de la capture de l’information, notre conscient n’est pas en éveil, alors l’information est captée, gérée et informatisée par l’inconscient qui va à ce moment créer un « ego » qui va engendrer une illusion de domination et s’approprier le message: « c’est ma force et la puissance de ma main qui me fait agir« . Tout le libre-arbitre se situe à ce niveau: faire agir notre conscience ou non et alors laisser la place à l’inconscient ! ]
Si le miracle dévoilé dans la matière est trop intense, sa perception par les sens se fera de telle manière que l’inconscient sera dans l’incapacité de recevoir l’information et de la gérer en créant un « ego » afin de se l’approprier (qui est un moyen de se rassurer devant l’infini qui se cache en nous). Il n’aura d’autre choix que d’accepter le message divin sans aucun travail. C’est pour cela d’ailleurs qu’un miracle dévoilé ne change pas l’homme en profondeur car c’est par l’inconscient (néfech – âme animale) que l’information va transiter et non par le conscient (rouah’). C’est cela qui est caché dans ces simples mots écrits par le Ramban: « le miracle dévoilé est perçu d’une manière sensitive lorsque l’arche est petite plus que si elle était grande » c’est-à-dire que le message va être interprété au niveau des sens avec impossibilité à l’inconscient de créer un « ego ».
Nous avons une autre preuve de la conduite divine par les miracles: il est dit sur les eaux du déluge qu’elles avaient fait fondre la pierre du fait de leur puissance corrosive. Comment l’arche a-t-elle pu résister à la puissance de ces eaux ? Et qu’a fait Noah’ pour renforcer l’arche ? Il a enduit de poix de l’extérieur et de l’intérieur. Peut-on croire réellement que cet enduit a été capable de contrer la puissance du déluge, pluie acide ! La réponse est évidente: il est certain que l’arche n’a pu rester sur l’eau que par la puissance du miracle et l’acte de Noah’ de recouvrir l’arche d’un enduit imperméable n’est que pour habiller le miracle d’un manteau de matérialité. Comment ? En empêchant l’inconscient d’être submergé. Le simple fait de l’intervention humaine suffit à cacher le miracle en laissant la possibilité à l’inconscient de créer un ego qui aura la possibilité de s’approprier l’information. L’action d’enduire le bois de l’arche d’une matière soi-disant protectrice va engendrer la possibilité à l’inconscient de créer un « ego » qui va cacher le miracle, car c’est l’action elle-même qui engendre l’ego.
Tout cela paraît évident: ainsi si nous voyons la « manne » tomber du ciel, tout le monde serait d’accord pour crier au miracle à la manifestation divine dans ce monde. Par contre, lorsque nous voyons le blé sortir de terre, nous ne ressentons pas la providence divine et nous pensons que cela est l’œuvre de la « nature ». À priori, en réfléchissant un tant soit peu, y a-t-il une réalité différente entre le fait de faire descendre la nourriture du ciel ou de la faire monter de la terre ? Voici qu’intrinsèquement, cela est la même réalité, miracle et non un semblant de nature. (D’ailleurs il faudrait comprendre réellement ce qu’est la « nature » aux yeux des scientifiques: une explication des phénomènes qui se développent dans la matière. Explication de l’enchaînement des principes qui régissent la matière mais en aucun cas l’explication de la nature et de l’essence même de cette nature qui n’est autre qu’énergie divine: ex. L’apesanteur, énergie développée par la terre qui ramène tout objet à elle. D’où vient-elle ? Comment le fait de se mouvoir sur elle-même, peut-elle produire cette force ? « Ils sont bons les luminaires qu’a créés Elokim, il les a créés avec sagesse discernement et intelligence » il faut expliquer ce verset ainsi: « il a créé les luminaires qui ont en eux de la sagesse du discernement et de l’intelligence »).
Mais toute la différence se fait au niveau de la perception humaine. Et par le fait d’amener la nourriture par l’intermédiaire de la terre, il y a moyen alors de laisser place à l’erreur et à l’illusion. Comment ? Car Hachem a laissé à l’homme sa place dans le processus d’acheminement de la nourriture. Labourer la terre, semer, arroser, cultiver, engranger, battre le blé, le mettre en farine, en faire une pâte et la faire cuire. Ces actions vont créer dans l’homme par l’intermédiaire de l’inconscient un « ego » qui va effacer toute trace divine et laisser place à la nature, c’est-à-dire à l’illusion que l’homme domine cette nature. Pour cette raison, Hachem a institué le cheminement de la nourriture par l’intermédiaire de la terre et non du ciel pour que l’homme ait la possibilité de se tromper en donnant la possibilité à l’inconscient de créer un « ego ». Mais si nous regardons de plus près la « nature », nous découvririons combien elle est miraculeuse. Car un simple grain de blé peut donner naissance à trois cent tiges et chacune d’elle donne naissance à trente graines, donc chaque grain a en lui une définition génétique telle qu’elle peut générer près de dix mille grains. Et chaque grain de ces dix mille grains donnant naissance elles-aussi à dix mille autres grains et ainsi jusqu’à l’infini. Comment dans un grain aussi fragile, peut se cacher une puissance aussi incroyable, la puissance de l’infini ? [Et réellement y a-t-il enregistré dans la nourriture qui entre dans la bouche de l’homme une carte génétique qui puisse faire vivre le corps humain ? Non car en vérité tout est miracle ! Selon le commandement de D-ieu, l’homme est nourri, sa parole seule fournit l’énergie capable de faire vivre ce corps. « Tout est créé par sa bouche« ]. Dans toute la création, il y à l’infini : soit dans l’infiniment grand par l’observation de l’univers soit dans l’infiniment petit par l’observation des atomes dont leurs noyaux seraient subdivisés en protons-neutrons. Les électrons tourneraient autour des atomes qui sont composés pour 99,99% de vide. Un fil de cheveux aurait l’épaisseur de trois cent mille atomes. Le corps humain serait composé de sept quadrillards d’atomes (le chiffre sept suivi de vingt-sept zéros). Et uniquement le fait de ne pas se servir de sa faculté de réflexion nous empêche de voir la beauté et l’infini de cette nature et surtout l’incroyable providence divine qu’il y a dans chaque élément de la nature. Et ceci du fait de notre inattention, conséquence de la mise en veille de notre conscient qui a pour conséquence de mettre notre inconscient aux commandes de notre corps, une sorte de pilotage automatique qui va créer l’illusion de contrôler les événements, un « ego » et par ce fait, empêcher notre esprit d’entrer en contact avec le divin qui est en nous. L’infiniment grand dans l’infiniment petit qui se trouve en nous ! Cette âme divine dans ce corps composé de quadrillards d’atomes. Car ainsi Hachem conduit la création: diminuer le miracle le plus possible afin de laisser le libre-arbitre s’exprimer.
Et ainsi est la conduite divine dans toute la création: « la subsistance de l’homme est fixée depuis Rosh Hachana« , si cela est ainsi il n’y a pas d’utilité à se fatiguer et à se soucier de sa subsistance puisque tout est fixé à l’avance ! Toute peine superflue est inutile pour engranger plus d’argent et pourtant l’homme a une obligation de se fatiguer pour sa subsistance. Tout ceci n’est que pour une seule finalité: diminuer le miracle afin de laisser le libre-arbitre agir. Et le fait d’agir va créer un « ego » qui va cacher le miracle. Et l’homme doué d’un raisonnement vrai ressent la futilité de sa fatigue, de son engagement et de son implication dans le processus de subsistance et que tout n’est que pour accomplir la prophétie du verset: « et à la sueur de ton front tu mangeras le pain« , la sueur au sens propre et au sens figuré: les circonvolutions de l’esprit vont créer un « ego » qui va faire croire que cela est ton travail qui te nourrit comme croire que ce que tu manges te nourrit. C’est par ta perception que la nature se réalise: si tu ressens la présence divine en toi, tout deviendra alors merveilleux mais si tu ressens que tout dépend de l’intervention humaine, toute la nature deviendra alors pesante et obscure.
Ainsi pour l’acquisition de la spiritualité: « Hachem est celui qui donne la sagesse, de sa bouche, la connaissance et l’expérimentation« . Le roi Shélomo a mérité par la force de sa prière, d’accéder à la sagesse divine, infinie et sans limite. Car toute la sagesse n’est qu’un cadeau d’Hachem et tout ce que l’homme a l’obligation de peiner dans l’étude est uniquement un voile pour limiter la conduite miraculeuse de D-ieu dans ce monde. Afin de laisser place à l’erreur et à l’illusion que ses propres pensées ne sont le fruit que de son travail personnel. Pour cela, celui qui perçoit réellement que tout n’est que cadeau divin, alors Hachem lui donnera sans limite et il recevra sans peine et sans effort. Pour cela, nous voyons nombre de justes et de pieux qui atteignent une sagesse impossible à atteindre pour le commun des mortels car ils ont reçus directement d’Hachem cette sagesse sans limite. Comment un homme peut-il emmagasiner dans sa mémoire tout le talmud si ce n’est que parce que c’est un don d’Hachem ?
C’est tout le travail de l’homme dans son monde: connaître et ressentir que tout n’est que miracle et qu’il n’y a aucune place pour la nature et le travail de l’homme dans ce monde. Et que toute la réalité d’un quelconque processus naturel n’est qu’une illusion pour donner la possibilité à l’homme de se tromper afin de renforcer son pouvoir arbitraire.
Ainsi nous pouvons comprendre le verset: « et Noah’ allait avec Hachem« . Il connaissait et ressentait qu’il n’y avait aucune réalité dans tous ses actes et grâce à cette vérité, il a eu le mérite d’avoir l’aide sans limite des cieux.
Et tu choisiras la vie
Celui qui ne se définit que par ces mots: « pauvre soumis et craignant mes paroles« , tout celui qui ressent qu’il n’a aucune puissance, aucune volonté et aucune réalité propre afin d’accéder à toute chose, et qu’il n’a que le mérite de pouvoir supplier Hachem, celui-ci seul est appelé: « craignant mes paroles » et sur lui, Elokim regarde car c’est cela la finalité de l’homme. Par contre celui qui pense que tout vient de lui, de ses propres décisions, même ses mitsvot qu’il accomplit ne sont considérées que comme une abomination: meurtre- idolâtrie. Le verset « et tu choisiras la vie » peut être expliqué ainsi: choisir la vie, c’est-à-dire que tout ne vient que d’Hachem et l’intervention de l’homme dans la nature n’est qu’une grande supercherie. La véritable vie ne se réalise que par la compréhension vraie que tout ne vient que de la parole divine et que toute action humaine n’est là que pour voiler le miracle et laisser le choix à l’homme. Même le libre-arbitre ne vient que d’Hachem. Le travail de l’homme est de peiner pour atteindre le bon chemin et alors Hachem lui accordera l’aide des cieux et le laissera aller dans le bon chemin. Et c’est cela le premier principe « je suis croyant que Hachem crée et conduit toutes les créatures et sans sa volonté, rien ne peut exister« . Tout le travail de l’homme est d’accéder à l’aide d’Hachem. Vouloir accéder au monde réel est notre seul travail personnel sur terre comme vouloir ouvrir la porte reliant deux univers parallèles.
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