Comment acquérir la bonté (6) ? Tomer Déborah ( jour 24 ) – Michel Baruch
Comment acquérir la bonté (6)
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Traduit et adapté par Michel Baruch. Tous droits réservés à Michel Baruch (Beth Hamidrach de Sarcelles)
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Nous abordons l’étude du Tomer Déborah (sur un cycle théorique de 30 jour pour finaliser complètement l’ouvrage).
Nous avons la joie de présenter à la communauté francophone le merveilleux livre de notre maître Rabbi Moché Cordovéro זצוק »ל, traduit et commenté par notre ami Michel Baruch, un intervenant majeur sur notre site. Ce livre est un livre de moussar (« Morale ») basé sur des notions profondes de Kabbala. Ecrit au milieu du 16ème siècle à Safed. Le livre décrit le moyen de corriger nos vertus en se rapprochant au plus près des « qualités » Divines (Midoth) c’est à dire des comportements Divins.
Le livre a été découpé en 30 parties afin de pouvoir étudier ce livre sur un cycle mensuel de 30 jours.
Nous présentons le texte du Tomer Déborah et sa traduction en Français puis un commentaire permettant de mieux appréhender les notions abordées dans le texte et qui ne sautent pas aux yeux des personnes qui ne sont pas habituées à ce type de littérature.
Pour retrouver le cours précédent :
- Tomer Déborah Jour 1
- Tomer Déborah Jour 2
- Tomer Déborah Jour 3
- Tomer Déborah Jour 4
- Tomer Déborah Jour 5
- Tomer Déborah Jour 6
- Tomer Déborah Jour 7
- Tomer Déborah Jour 8
- Tomer Déborah Jour 9
- Tomer Déborah Jour 10
- Tomer Déborah Jour 11
- Tomer Déborah Jour 12
- Tomer Déborah Jour 13
- Tomer Déborah Jour 14
- Tomer Déborah Jour 15
- Tomer Déborah Jour 16
- Tomer Déborah Jour 17
- Tomer Déborah Jour 18
- Tomer Déborah Jour 19
- Tomer Déborah Jour 20
- Tomer Déborah Jour 21
- Tomer Déborah Jour 22
- Tomer Déborah Jour 23
בינו עמי עשו
TRADUCTION ET COMMENTAIRE
De Michel Baruch
LE PALMIER DE DEBORAH :
Chapitre V : partie 6-7-8.
Jour XXIV.
Partie 6 :
שִׁשִּׁית, עֵסֶק הַחַי עִם הַמֵּת. וְדָבָר זֶה הֵיאַךְ יִתְיַחֵס לְמַעְלָה קָשֶׁה מְאֹד, כִּי הוּא סוֹד הַסְּפִירוֹת שֶׁהֵם מִתְעַלְּמוֹת וּמִסְתַּלְּקוֹת אֶל נַרְתֵּיקָן לְמַעְלָה, כַּמָּה צָרִיךְ לְתַקְּנָן וּלְהַרְחִיצָן מִכָּל חֶלְאַת עָוֹן וּלְהַלְבִּישָׁן לְבָנִים, לִבּוּנֵי הַסְּפִירוֹת בְּאוֹר הַמַּעֲשֶׂה הַטּוֹב, לְהִתְעַלּוֹת בְּסוֹד אֶחָד, לְקַשְּׁרָם לְמַעְלָה, וְלָשֵׂאת אוֹתָם עַל הַכָּתֵף, סוֹד עִלּוּי הַסְּפִירוֹת אֶחָד אֶל אֶחָד, עַד שֶׁיִּתְעַלּוּ לְמַעְלָה מֵהַכָּתֵף, שֶׁהוּא תְּחִלַּת חִבּוּר הַזְּרוֹעַ בַּגּוּף, וּלְמַעְלָה מִזֶּה הוּא סוֹד הָנֶּעְלָם שֶׁאֵין הַשָּׂגָה בּוֹ. וִיכַוֵּן בְּסוֹד הַקְּבוּרָה הַפָּסוּק [דברים ל »ד, ו’] « וַיִּקְּבֹּר אוֹתוֹ בַגַּי », דִּמְתַרְגְּמִינָן « בִּתְלֵיסַר מְכִילִין דְּרַחֲמֵי » [תקונים מזוהר חדש], שֶׁהֵן נוֹבְעוֹת בַּכֶּתֶר בִּבְחִינוֹתָיו הַפּוֹנוֹת לְמַטָּה, לְרַחֵם בַּתַּחְתּוֹנִים, וּמִשָּׁם יַעֲלֶה הַנִּקְבָּר אֶל הָעֶדֶן הָעֶלְיוֹן, חָכְמָה שֶׁבַּכֶּתֶר, וְצָרִיךְ הִתְיַשְּׁבוּת הַדַּעַת בָּזֶה מְאֹד.
La Sixième, le vivant qui s’occupe du mort. Concevoir en quoi Cette activité s’adapte aux mondes du haut est une grande difficulté. Car (la mort) est le secret des Séfiroths qui se dérobent et se dissimulent à l’intérieur de leurs écrins là-haut.
Il est dit au sujet du condamné à mort : tu ne laisseras pas son cadavre sur le gibet pendant la nuit, mais tu auras soin de l’enterrer le même jour, car c’est l’offensante du Seigneur qui est suspendue :
לֹא תָלִין נִבְלָתוֹ עַל הָעֵץ, כִּי קָבוֹר תִּקְבְּרֶנּוּ בַּיּוֹם הַהוּא כִּיקִלְלַת אֱלֹהִים, תָּלוּי :
De ce verset nous apprenons l’obligation d’enterrer les morts. Il faut le mettre en terre car c’est une offense de ne pas le faire. Le respect que l’on doit au mort vient du fait que le corps a été le porteur de l’âme et si on lui manque de respect cette humiliation rejaillit sur l’âme qui est une part de l’Eternel. Nos maitres disent celui qui souffle, insuffle ce qui est contenu en lui.
Il est fait un parallèle entre le corps et l’âme de l’homme et le parchemin et les lettres du Séfer Torah, la sainteté du parchemin après que les lettres se soient effacées est due au fait qu’il a été le support de la sainteté de l’écriture. C’est le Sofer qui confère au Séfer Torah sa sainteté avant d’écrire il doit déclarer que l’écriture est faite avec cette intention. Le parchemin dont l’écriture s’est effacée doit être enterré car la sainteté est imprimée en lui elle ne peut en aucun cas le quitter. Il reste sur le parchemin les traces des lettres, qui sont les signes de la vie du livre, de même pour le corps la trace de vie ne le quitte pas, et c’est cette trace qui imprègne le corps qui lui redonnera la vie lors de la résurrection. Cette trace est appelée הבלא דגרמי או רשימו . Au sujet des premières tables il est dit que les débris des 1ers et les secondes sont toutes placés dans l’arche. C’est de là que nous apprenons le respect dû à un sage qui a oublié l’ensemble de son savoir car la trace de ses connaissances, de la Torah qu’il a apprise et enseignée ne le quitte pas.
La mort est le passage d’un monde à l’autre, les lumières de vie ne peuvent mourir, elles s’élèvent du corps pour atteindre une autre dimension, elles se dérobent et se retirent de la matérialité. Cependant Adam en fautant a fait pénétrer en lui le venin du serpent, c’est pour cette raison que le corps doit se décomposer dans la tombe afin de l’éliminer. A la fin des temps avant la résurrection il est dit que ce monde matériel sera détruit complètement et recréé afin que le mal disparaisse totalement.
Oh combien il est nécessaire de les restaurer et de les astiquer de toute trace de péché. Et de les revêtir de vêtements blancs, la purification des Séfiroths dans la lumière des actes de bien, est l’élévation par le secret de l’Unicité.
La purification du corps est à l’image de celle de l’âme, le corps n’est que l’enveloppe de la Néchama, les Mitsvoth comme les transgressions Y font des taches, en lavant le corps et en le purifiant c’est l’âme aussi qui est restaurée.
Les lier au sommet. Et de les porter sur l’épaule, selon le secret de l’élévation des Séfiroths, une à une, jusqu’à ce qu’ils se hissent au-dessus de l’épaule, qui le début de l’attache du bras au buste, et plus haut, est le secret de l’insondable qui est inaccessible.
L’épaule relie le buste à la tête, elle fait le lien entre les trois Séfiroths de l’intellect au sept Séfiroths du corps. La structure spirituelle de l’homme est composée essentiellement de trois éléments, le Néféch, l’âme primaire ou bestiale, le Roua’h, souffle de vie qui qualifie l’homme et lui confère la force de la parole, et la Néchama l’âme supérieure. Le Néféch est assimilé au corps, il se place au niveau du foie et irrigue le corps par le sang. Il est dit : tu ne consommeras pas de sang car il est la vie. Le Roua’h est placé au niveau du cœur il donne à l’homme sa dimension humaine. Le sens du « travail » en ce monde est de purifier le corps de toutes ses tendances qui tirent vers les plaisirs et la matérialité, le but de l’accomplissement de la Torah et des Mitsvot est d’élever le Néféch au niveau du Roua’h de les unir afin qu’ils atteignent ensemble les niveaux supérieurs qui sont au-dessus du corps.
Les actes des hommes font essentiellement des traces dans le Néféch, les fautes y laissent leurs taches, c’est à son niveau que se passe la réparation et l’expiation des transgressions.
Les différentes actions qui participent à la purification du corps sont de cet ordre. La Néchama étant d’un niveau bien au-dessus de l’homme, c’est la force spirituelle de la Mère Suprême qui enveloppe l’homme pour veiller sur lui de loin. Le port du corps sur les épaules symbolise la montée du Néféch au niveau de la Néchama.
Il concentrera ses pensées dans le secret de l’enterrement, par l’intention du verset : ‘ Et il l’enterra dans la vallée,’ ce qui est traduit par ‘ « avec les treize attributs de Clémence » qui jaillissent en la Couronne, par ses aspects qui se dirigent vers le bas afin de diffuser aux dernières créatures sa miséricorde. Et de là (le corps de) l’enterré s’élèvera vers l’Éden Suprême, qui est la Sagesse de la Couronne. Ceci requiert une grande sérénité de l’esprit. (Concentration)
La mise en terre symbolise l’enfouissement des lumières, qui se dérobent de ce monde pour se réfugier dans les hauteurs là où ne nous sont plus accessibles. Elles retournent à leur source dans la Matrice qui est le monde supérieur.
Il est dit Il l’enterra dans la vallée, בגי ce mot a valeur de 13 allusion aux 13 sources de la Clémence qui sont l’expression de la sainteté de la Couronne Suprême la Volonté qui est la source des Clémences. C’est de là que l’âme des justes jouira de la félicité dans l’Eden.
Partie 7 :
שְׁבִיעִית, הַכְנָסַת כַּלָּה לַחֻפָּה. וּבָזֶה נִכְלָלִים כָּל צָרְכֵי הַיִּחוּד. שֶׁכָּל הַתְּפִלּוֹת וְהַיִּחוּדִים הֵם סוֹד הַכְנָסַת כַּלָּה לַחֻפָּה, וְעִקָּרָהּ בְּסוֹד הַתְּפִלָּה מִכַּמָּה מַדְרֵגוֹת זוֹ אַחַר זוֹ, קָרְבָּנוֹת, זְמִירוֹת, תְּפִלָּה מְיֻשָּׁב שֶׁבָּהּ קְרִיאַת שְׁמַע וּבִרְכוֹתֶיהָ, אַחַר כָּךְ תְּפִלָּה מְעֻמָּד וּשְׁאָר תִּקּוּנִים הַבָּאִים אַחֲרֵיהֶם, הַכֹּל גְּמִילוּת חֶסֶד אֶל הֶחָתָן וְהַכַּלָּה לְפַקֵּחַ עַל צָרְכֵיהֶם וְתִקּוּנֵי זִוּוּגָם
La Septième faire entrer l’épouse sous le dais nuptial. En cela tous les besoins d’Unicité sont inclus. Car toutes les prières et unifications correspondent au secret d’amener l’épouse sous le dais, et l’essence de cette Unicité se réalise essentiellement par le secret de la prière de par les degrés qu’elle gravie, l’un après l’autre, les sacrifices, les louanges, la prière récitées assis qui comporte la lecture du Chéma et de ses bénédictions, et enfin la prière elle-même récitée debout et tous les autres arrangements qui lui succèdent. Tout cela n’est qu’acte de bienveillance en faveur du Marié et de Son Epouse, veillé à tous leurs besoins et aux conditions de leur union.
Nous avons déjà dit que les enfants reçoivent tous leurs besoins de leurs parents, ils sont dans la phase « receveur » puis le fils « abandonne » son père et sa mère pour à son tour devenir donneur afin que le cycle de la vie se perpétue. La nouvelle épouse est-elle dans le rôle de la Ché’hina, elle est receveuse, elle doit se mettre au niveau de son époux pour que l’union se fasse dans sa plénitude. Le dais nuptial symbolise les énergies saintes que la Mère source de toute vie influe sur ses enfants pour les protéger et veiller à leur bien-être. Ce flux est une énergie enveloppante qui descend des hauteurs pour agir en ce monde. Les maitres disent : descend d’un degré et prend une femme. נחות דרגא ונסיב איתתא Yébamot 63a. Le Tiféret doit faire l’effort de se rabaisser, d’aller vers le bas pour influer sur l’épouse qui attend son secourt, elle de son côté essaye de se mettre en condition de recevoir. On ne peut recevoir que de celui que l’on considère supérieur, il est impossible d’accepter de ceux qui l’on ne considère pas. Le sentiment de supériorité nuit à la relation. Ce principe est valable pour établir la relation de maitre à élève ou celle du pauvre et du riche etc…
La cérémonie de la Houppa symbolise l’équilibre de cette relation, il s’agit d’établir le lien entre les Séfiroths de manière harmonieuse afin que l’union puisse se faire.
Quand le receveur accepte d’être le réceptacle des flux que lui envoie le donneur et qu’il les accueille avec amour, il s’élève alors est se lie à lui pour ne faire qu’un, comme dit le verset : ils seront une seule chair. C’est le sens de l’expression que disent les maitres : La femme d’un homme est son propre corps. אשתו כגופו .
Ce principe est celui la prière, c’est la progression et l’assemblage des différents niveaux de la création qui se lient les uns aux autres pour ne plus faire qu’un. La prière du matin est composée de quatre parties qui sont les quatre étapes de l’ascension vers les sommets de la spiritualité et la rencontre avec le créateur. L’apogée de cette escalade est le « cœur » de la prière : Amida.
Ces quatre parties sont en fait quatre domaines distincts que l’on assemble les uns après les autres pour les associer, les lier, les unir entre elles et en faire un ensemble harmonieux. Le monde est construit sur quatre niveaux qui correspondent aux quatre mondes spirituels, le minéral, le végétal, l’animal, et l’humain ces quatre niveaux se retrouvent dans tous les éléments qui composent ce monde. L’homme lui-même est constitué de ces quatre systèmes, le système nerveux au niveau du cerveau, le système respiratoire au niveau du cœur, le système digestif sous le diaphragme et en bas le système reproducteur.
En débutant la prière par les « sacrifices » on les rassemble pour les élever au niveau des louanges, ils sont liés en eux pour ne faire qu’un. Puis cet ensemble ainsi obtenu est à son tour monté et lié au degré supérieur de la lecture du Chéma et des Bérakhot qui l’accompagnent ici aussi les éléments se fondent en une seule et même entité. Puis enfin le tout est élevé au sommet quand on se lève pour le cœur de la prière là tout s’annule devant la puissance du créateur, c’est l’union parfaite entre les mondes.
Pour que l’union se réalise pleinement dans la concorde et l’harmonie il faut que les besoins de chacun soient pourvus, que personne ne se sente léser. L’union entre l’époux et sa compagne est à l’image de l’union ente le Saint béni Soit Il est la Chéhina , agir pour favoriser et rendre cette union possible relève du rétablissement du Nom sur terre , rassembler les Séfiroths les placer en phase les une vers les autres rétablir les flux entre elles , relever la Mal’hout et la placer à la place qui lui revient afin que les flux jaillissent et passent traversent l’ensemble de la création pour se déverser en ce monde , c’est cela que nous appelons l’union.
Partie 8 :
שְׁמִינִית, הֲבָאַת שָׁלוֹם בֵּין אָדָם לַחֲבֵרוֹ, שֶׁהֵם הַתִּפְאֶרֶת וְהַיְסוֹד, לִפְעָמִים יִתְרַחֲקוּ זֶה מִזֶּה וְצָרִיךְ לְהַשְׁלִימָם וּלְתַקְּנָם שֶׁיִּהְיוּ שָׁוִים וְנִקְשָׁרִים יַחַד בְּאַהֲבָה וְחִבָּה, וְזֶה עַל יְדֵי כִּשְׁרוֹן הַמַּעֲשֶׂה הַטּוֹב, שֶׁכַּאֲשֶׁר יִהְיֶה הַיְסוֹד נוֹטֶה אֶל הַשְּׂמֹאל וְהַתִּפְאֶרֶת אֶל הַיָּמִין אָז הֵם נֶגְדִּיִּים זֶה לָזֶה, עַד שֶׁהַיְסוֹד יִטֶּה אֶל הַיָּמִין כָּמוֹהוּ, וְכַאֲשֶׁר חַס וְשָׁלוֹם יֵשׁ אֵיזֶה פְּגָם שֶׁל עָוֹן בָּעוֹלָם אָז יֵשׁ שִׂנְאָה נֶגְדִּית בֵּין הַחָכְמָה וְהַבִּינָה אוֹ בֵּין הַחֶסֶד וְהַגְּבוּרָה אוֹ בֵּין הַנֶּצַח וְהַהוֹד, צָרִיךְ לְהַכְנִיס שָׁלוֹם בֵּינֵיהֶם, וְהַיְנוּ הֲבָאַת שָׁלוֹם בֵּין אָדָם לַחֲבֵרוֹ. וְכֵן בֵּין אִישׁ לְאִשְׁתּוֹ, דְּהַיְנוּ הַיְסוֹד שָׁלוֹם בֵּין הַתִּפְאֶרֶת וּמַלְכוּת. וְכָל כַּיּוֹצֵא בָּזֶה מִדַּרְכֵי שָׁלוֹם, הוּא גְּמִילוּת חֶסֶד לְמַעְלָה.
La Huitième établir la concorde entre un homme et son prochain, ils correspondent au Tiféret et au Fondement. Car par moment, ils s’éloignent l’un de l’autre et il est nécessaire de les parfaire et de les ajuster afin qu’ils soient à niveau et qu’ils se lient entre eux par l’amour et l’amitié. Ceci se réalise par la qualité de l’acte de bien.
Le Rav conclus ce chapitre par le Chalom car il est le récipient indispensable pour contenir la bénédiction comme disent les maitres : Rabbi Chimon Bar ‘Halafta le seul récipient capable de contenir la bénédiction que le Saint Béni Soit Il a trouvé est le Chalom. Comme il est dit : l’Eternel comble Son peuple de la puissance, l’Eternel béni Son peuple par le Chalom. Ps 29.
Le mot Chalom est généralement traduit par le mot paix, toutefois cette traduction n’est pas suffisante, il faut lui ajouter le sens de concorde parfaite, harmonie, cela doit traduire aussi le sentiment de joie et de satisfaction d’être là où nous sommes et d’être heureux de remplir le rôle et le travail qui est le nôtre. C’est la plénitude et la perfection. Le mot Chalom est un des Nom du Seigneur, le Chalom Lui appartient, il est Lui-même. Le Chalom est de la même racine que perfection, de même que conclusion dans le sens, la dernière touche qui fait que l’ensemble soit parfait. שלום שלם שלמות השלמה cette qualité n’est pas une vertu empruntée que le Tout Puissant adopte mais elle est Sa propre Essence , de même que Son Nom est Lui Même ainsi est le Chalom . Il est dit : Avant la création Lui et Son Nom était Un .עד שלא נברא העולם היה הוא ושמו אחד Lui-même Est celui qui détient la Volonté, Il en Est le Propriétaire, Son Nom est la Volonté. Le Créateur Lui-Même ne nous est pas accessible, Il n’a pas de Nom Il est qualifié de « Le Sans Fin » mais en Se dévoilant par Son Nom Il Se met à la portée des créatures qui peuvent alors l’appréhender. Il Est ainsi celui qui Est le Chalom.
Il est dit : Un monde de bonté se construira (construit), le verbe est au futur comme pour nous dire que ce monde est en construction. Les hommes doivent construire ce monde de par leurs actions. Quand tout va pour le mieux et que les flux passent de l’un à l’autre nous disons que les individus sont face à face, leur relation est totale, la face traduit l’intériorité de la personne. C’est la situation idéale, cependant quand les relations se détériorent, elles s’enveniment se diminuent et se réduisent au stricte nécessaire nous disons que la relation est « dos à dos ». Cette situation précède la coupure, quand en se donnant le dos chacun s’éloigne de l’autre s’en plus se retourner, c’est l’éparpillement la séparation l’individualité qui prend le pouvoir et règne sur le monde. Cela traduit l’égoïsme, l’orgueil, c’est alors que le Seigneur dont le Nom est Chalom s’éloigne de ce monde et livre la destinée des hommes aux aléas de l’histoire comme si que s’était le « hasard » qui dirigeait le monde.
Car lorsque le Fondement tend vers la Gauche et que le Tiféret se tourne vers la Droite, ils sont alors opposés l’un à l’autre, jusqu’à ce que le Fondement se retourne également vers la Droite. Et si, D-ieu nous garde, il y a un obstacle dû à un péché, dans le monde, alors il y a une haine qui oppose la Sagesse à la Bina ou entre la Bonté et la Puissance ou encore entre le Nétsa’h et le Hod c’est alors qu’il faut rétablir l’harmonie entre elles c’est-à-dire rétablir la concorde entre les individus de même entre un homme et son épouse. Le fondement joue le rôle du Chalom et rétablit le lien entre le Tiféret et le Mal’hout. Toutes les actions de pacifications des relations humaines jouent le rôle de bienveillance dans les Mondes Supérieurs.
Le Tiféret se situe au niveau du buste, le Yéssod en est le prolongement, c’est le membre, comme il est dit : voici les descendances de Yaakov Yossef. Les deux ne font qu’un, si l’un tend vers la droite, c’est-à-dire qu’il désire faire acte de bonté et de bienfaisance et que l’autre se tourne vers la gauche et s’attache aux rigueurs il y a déconnection déphasage coupure.
La nature du Tiféret est de dispenser ses flux avec abondance, celle du Yéssod est de réduire ces flux afin de les canaliser vers le Mal’hout avec parcimonie. Il convient alors d’établir une intelligence et une entente entre eux pour qu’ils soient en accord.
Cette discordance est causée par les fautes, les transgressions construisent un écran entre les Séfiroths, les mauvaises attitudes comme l’orgueil, la suffisance l’indifférence et l’égoïsme, détachent les Séfiroths les unes des autres et c’est alors que l’abondance de restreint la bénédiction se fait rare Hvc.
Agir pour l’apaisement entre les individus, calmer les contrariétés, remettre chaque individu à sa véritable dimension, chacun est d’une importance primordial, chaque homme ne serait-ce que le plus insignifiant est un monde mais attention l’autre celui qui est en face de nous aussi. Ton sang n’est pas plus rouge que le sang de ton prochain ! La leçon de vie essentielle qui doit être enseigné dès le plus jeune âge est le fondamental de l’existence : apprendre à faire des compromis.
Rabbi Eliézer le fils de Rabbi Yossé Ha Gallili dit : il est interdit (aux juges) de faire des compromis dans un tribunal entre ceux qui réclament justice. Et celui qui encourage ce genre d’arrangements est qualifié dans le verset : spoliateur blasphème, outrage l’Eternel. Ps 10,3.Moché disait que la stricte loi transperce la montagne ! Comme il est dit le jugement et la loi appartiennent à l’Eternel.
Cependant pour Aharon il est dit : il aime la concorde et poursuit la paix pour l’établir entre les hommes comme il est dit : Une Torah de vérité était dans sa bouche, aucune iniquité ne s’est trouvée sur ses lèvres; il a cheminé devant moi en paix et en droiture, et beaucoup, par lui, sont revenus de la faute. C’est que les lèvres du Cohen conservent la connaissance, c’est de sa bouche qu’on réclame la Sagesse (Torah), car il est un ange de l’Eternel-Tséva-Ot.
Rabbi Yéhochoua Ben Kor’ha dit c’est un commandement pour les juges de faire un compromis comme il est dit : Voici ce que vous devrez faire: Parlez loyalement l’un à l’autre, rendez des sentences de vérité et de paix dans vos villes! Le mot jugement sous-entend d’établir la juste loi alors que le mot Chalom sous-entend la concorde comment cela est-il possible ? Celui qui sera condamné à payer ne peut ressentir de paix et de concorde. Cela est possible par la médiation et le compromis si cela est accepté par les deux parties c’est alors que la loi et la paix sont en harmonie. Sanhedrin 6b.
Le Rambam tranche ainsi la halacha, il convient aux jugent de proposer le compromis s’il est accepté ce tribunal est digne de louanges c’est ainsi qu’agissait le Roi David comme il est dit : David régna sur tout Israël, et il gouverna tout son peuple avec justice et équité. Quel est le jugement qui est d’équité c’est le compromis. Rambam Sanhédrin 22,4.
Il y a une véritable différence entre la démarche de Moché qui parait très rigoureuse qui ne laisse aucune place à la médiation et au compromis et celle d’Aharon qui est à l’opposé établir la concorde à tout prix.
En fait comme le dit Rambam tout dépend des individus veulent ils la paix et sont-ils prêts à faire des concessions des compromis ou veulent ils aller jusqu’au bout de ce qu’ils pensent être leur bon droit ?
La médiation est prioritaire conseillée elle permet de développer les qualités humaines et les vertus, elle établit dans les cieux l’harmonie et la concorde. Le bon droit l’inflexibilité la rigueur de la loi, la loi « carrée » avec ses angles droits n’est pas conseillée il faut apprendre à arrondir les angles afin que la vie soit paisible est possible. Car ceux qui agissent pour la loi et par la stricte loi sans jamais arrondir les angles développent dans les cieux la Séfirah des rigueurs qui devient dominante. Notre « travail » est bien au contraire de les adoucir.
En apprenant très tôt à faire des concessions nous développons la vertu principale sur laquelle repose tout le système de la vie : l’humilité qui est comme nous l’avons vu la vertu de la couronne et l’expression de la Volonté, c’est alors que le verset dit :
Celui qui établit le Chalom dans les hauteurs, Lui-même par Sa Miséricorde établira sur nous le Chalom et sur tout Son peuple Israël !
Celui qui crée la parole des lèvres: Il dit : Chalom ! Chalom ! Pour celui qui est éloigné ! Pour qui est proche! Je le guérirai, dit l’Eternel. Isaïe 57,19.
בּוֹרֵא נִיב שְׂפָתָיִם שָׁלוֹם ! שָׁלוֹם ! לָרָחוֹק וְלַקָּרוֹב אָמַר ה’ וּרְפָאתִיו.
Fin du cours 24 ( Comment acquérir la bonté (6) )
Chapitre V