Comment acquérir la bonté (4) ? Tomer Déborah ( jour 22 ) – Michel Baruch
Comment acquérir la bonté (4)
*
Rejoignez notre Canal Telegram silencieux ouvert à tous
*
Traduit et adapté par Michel Baruch. Tous droits réservés à Michel Baruch (Beth Hamidrach de Sarcelles)
Nous vous recommandons le site internet animé par Michel Baruch
Pour télécharger le fichier correspondant :
Nous vous proposons de vous inscrire à la Newsletter hebdomadaire de notre site « Le Jardin de la Torah ».
*
Nous abordons l’étude du Tomer Déborah (sur un cycle théorique de 30 jour pour finaliser complètement l’ouvrage).
Nous avons la joie de présenter à la communauté francophone le merveilleux livre de notre maître Rabbi Moché Cordovéro זצוק »ל, traduit et commenté par notre ami Michel Baruch, un intervenant majeur sur notre site. Ce livre est un livre de moussar (« Morale ») basé sur des notions profondes de Kabbala. Ecrit au milieu du 16ème siècle à Safed. Le livre décrit le moyen de corriger nos vertus en se rapprochant au plus près des « qualités » Divines (Midoth) c’est à dire des comportements Divins.
Le livre a été découpé en 30 parties afin de pouvoir étudier ce livre sur un cycle mensuel de 30 jours.
Nous présentons le texte du Tomer Déborah et sa traduction en Français puis un commentaire permettant de mieux appréhender les notions abordées dans le texte et qui ne sautent pas aux yeux des personnes qui ne sont pas habituées à ce type de littérature.
Pour retrouver le cours précédent :
- Tomer Déborah Jour 1
- Tomer Déborah Jour 2
- Tomer Déborah Jour 3
- Tomer Déborah Jour 4
- Tomer Déborah Jour 5
- Tomer Déborah Jour 6
- Tomer Déborah Jour 7
- Tomer Déborah Jour 8
- Tomer Déborah Jour 9
- Tomer Déborah Jour 10
- Tomer Déborah Jour 11
- Tomer Déborah Jour 12
- Tomer Déborah Jour 13
- Tomer Déborah Jour 14
- Tomer Déborah Jour 15
- Tomer Déborah Jour 16
- Tomer Déborah Jour 17
- Tomer Déborah Jour 18
- Tomer Déborah Jour 19
- Tomer Déborah Jour 20
- Tomer Déborah Jour 21
בינו עמי עשו
TRADUCTION ET COMMENTAIRE
De Michel Baruch
LE PALMIER DE DEBORAH :
Chapitre V : partie 4.
Jour XXII.
רְבִיעִית, לָתֵת צְדָקָה לַעֲנִיִּים, וְדֻגְמַת יְסוֹד וּמַלְכוּת. וְהַצְּדָקָה הָרְאוּיָה אֲלֵיהֶם פֵּרְשׁוּ בַּתִּקּוּנִים [תיקון י »ח], לְקַיֵּם צ’ אָמֵנִים, ד’קְדֻשּׁוֹת, ק’ בְּרָכוֹת, ה’ חֻמְשֵׁי תוֹרָה, בְּכָל יוֹם. וְעוֹד כָּל אֶחָד כְּפִי כֹּחוֹ יַמְשִּיךְ צְדָקָה מִתִּפְאֶרֶת לָעֲנִיִּים הַלָּלוּ, וְיַזְמִין אֲלֵיהֶם לֶקֶט מֵהַסְּפִירוֹת כֻּלָּם, שִׁכְחָה מִסּוֹד הָעֹמֶר הָעֶלְיוֹן שֶׁהִיא בִּינָה, וּפֵאָה מִבְּחִינַת הַמַּלְכוּת עַצְמָהּ שֶׁהִיא פֵּאָה לִשְׁאָר הַמִּדּוֹת, וּכְתִיב [ויקרא י »ט, י’] « לֶעָנִי וְלַגֵּר תַּעֲזֹב אוֹתָם », שֶׁאֲפִךּוּ הַתִּפְאֶרֶת גֵּר לְמַטָּה בַּמַּלְכוּת, וְצָרִיךְ לָתֵת לוֹ מֵאֵלּוּ הַתִּקּוּנִים. וְכֵן מַעֲשֵׂר עָנִי, לְהַעֲלוֹת הַמַּלְכוּת שֶׁהִיא מַעֲשֵׂר אֶל הַיְסוֹד הַנִּקְרָא עָנִי, וְאִם יְקַשְּׁרֶנָהּ בְּתִפְאֶרֶת יִתֵּן מִן הַמַּעֲשֵׂר אֶל הַגֵּר. וְכַמָּה תִּקּוּנִים נִכְלָלִים בָּזֶה.
Quatrièmement : porter secourt aux nécessiteux, action comparable à souder la Séfirah du Fondement à celle de la Royauté (la Tsédaka relie le Pauvre, la Royauté qui ne possède rien d’elle-même, à son bienfaiteur le Yéssod qui lui déverse les flux de vie).
Celui qui possède la richesse et tend le bras pour secourir le malheureux en lui donnant ne serait-ce qu’une pièce, relie par son acte les quatre lettres du Nom et le reforme, il rétablit la Chéhina. Le Rav Ha Ari zl dit la pièce à la forme du Yod, elle est saisie par les Cinq doigts qui sont le Hé du Nom, le bras qui tend vers le pauvre joue le rôle du Vav, ceci est le côté du donneur. La tendue du pauvre vers la pièce est la dernière lettre du Nom qui se ressoude et se reconstruit. Le pauvre est la Mal’hout qui ne possède rien d’elle-même uniquement ce que les Séfiroths du haut lui procurent. Par cet acte s’établit une relation entre les extrêmes qui sont opposés de par leurs natures. Le riche et le pauvre vivent dans des mondes différents, ils évoluent dans des sphères totalement divergentes comment les faire se rencontrer ? Comment rétablir « l’injustice », l’indifférence, le dédain que subit cet être insignifiant dont personne ne se préoccupe ? Le riche en portant son regard sur le pauvre en lui portant de l’intérêt rétablit une relation d’égalité entre eux, c’est le Chalom, la relation redevient alors normale. C’est pour cela que la Tsédaka est qualifiée de Chalom perfection, car cet acte passe par le conduit du Yéssod.
Cette Tsédaka qui leurs est adéquate est définie dans les Tikounim qui commente ce mot par acronyme comme suit :צ’ ד’ ק’ ה’ . Le « Tsadé » correspond aux 90 Amen que l’on doit répondre tous les jours. Le « Daléth » aux quatre Kédouchot, le « Kof » aux cent bénédictions quotidiennes et le « Hé aux cinq livres de la Torah.
Grand est celui qui répond « Amen » bien plus que celui qui récite la bénédiction. Béra’hot 47a. En effet le Nom de D s’écrit י- ה-ו-ה- et il est prononcé א-ד-נ-י- , il est interdit de prononce le Nom tel qu’il s’écrit. Le verset dit : שְּׁמִי לְעֹלָם, וְזֶה זִכְרִי לְדֹר דֹּר זֶה voici Mon Nom à jamais et voici Mon rappel pour les générations. Le Nom est la forme écrite et le rappel est la forme prononcé, Mon Nom ne sera pas prononcé tel qu’Il est écrit. Kidouchin 71a. Le Nom de quatre lettres tel qu’Il s’écrit appartient en réalité aux mondes de la spiritualité là où Sa Gloire se déclare totalement. Dans ce monde le Nom est voilé, habillé, caché dans la nature de la création le Nom tel qu’il est prononcé signifie Maitre de ce monde, c’est ainsi que le dévoila Avraham. En répondant Amen après une bénédiction l’intention est de faire l’harmonie entre l’écriture et la prononciation. Le Nom écrit a valeur de 26, celui que l’on prononce 65, Amen est de valeur 91.
Les quatre Sainteté Kédouchot sont récités dans la prière correspondent aux chants des anges qui se réunissent en légions pour ensemble élever la louange du Seigneur. Il y a trois niveaux d’anges qui correspondent aux trois mondes suivants :
Les Séraphins au monde de la création ; les Etres Saints au monde de la transformation et les Ofanim au monde de l’action.
Les anges sont des êtres figés, ils ne peuvent changer de niveau ni de monde, ils sont « debout », cependant quand ils élèvent leurs louanges les Ofanim s’élèvent au niveau des Hayot et ensemble montent jusqu’au niveau des Séraphins et là ensemble la louange est récitée à l’unisson. Et là de par la puissance qui émane de la Présence de Gloire, ils se décomposent, leur corps devient liquide, ils disent avec crainte c’est le tremblement, l’effroi devant le Tout Puissant.
Le sens de cette proclamation est l’assemblage de tout ce qui compose la création qui à tous les niveaux proclame la gloire du Roi Seigneur des mondes. Il n’y a rien d’autre de réel en ce monde, tout se fond en Lui.
Les 100 bénédictions sont instituées afin de tirer tous les flux vers ce monde, jouir de ce monde sans bérakha est comme commettre un vol, cela revient à s’accaparer ce qui ne nous appartient pas et nuire à l’ensemble de la création en causant la diminution des flux. Quand on prononce le mot « Baroukh » il faut penser à ouvrir les robinets qui commandent les réservoirs de l’abondance afin que le jet des flux s’amplifie de plus en plus fort en puissance et en qualité le qu’ils se déversent en ce monde abondamment sans limite aucune afin que nous en soyons comblés. C’est le sens du mot Baroukh qui signifie multiplier ajouter amplifier augmenter. La bénédiction établit l’harmonie entre les mondes afin que les flux les traversent et se déversent sur cette terre.
Les 5 livres de la Torah écrite contiennent toutes les lumières qui sont les sources de l’existence et de la pérennité du monde. Ainsi parle l’Eternel, Sans Mon alliance jour et nuit, Je n’aurai pas fixé les lois du ciel et de la terre. Jérémie 33,25 .c’est à dire si l’étude de la Torah cesse un instant sur terre les lois qui établissent la stabilité de la création s’annulent et Hvc le monde retournerait au néant. L’étude de la torah procure aux mondes du haut leur harmonie et fait jaillir les flux qui les traversent pour se déverser en ce bas monde. Toutes ces actions citées ici se doivent d’être accomplies chaque jour, car les jours sont d’une qualité différente, les énergies qui y sont diffusées sont elles aussi de qualités différentes. Les jours comme les semaines et les mois ainsi que les années qui composent le temps correspondent aux énergies des Séfiroths qui sont divisées pour être dispensées de manière progressive. La longueur du temps consiste à la diffusion des lumières initiales de la création, le « Or Ha Ganouz », la première lumière créée lors de la création qui a été ensuite enfouie dans le soleil. Cette lumière ne peut apparaitre d’un coup elle ne serait pas supportable par les créatures de par l’immensité de sa puissance. Le travail sacré consiste d’une part à les faire apparaitre et d’autre part à les canaliser vers le bien et la sainteté afin de les mener à réparation ceci est le sens de la répétition continuelle des mêmes prières et des Mitsvoth à l’identique.
De plus chacun selon ses capacités fera jaillir la Tsédaka du Tiféret en direction de ces pauvres et il leur présentera les glanages de toutes ces Séfiroths.
Le Rav fait correspondre aux Séfiroths, les parts de la récolte qui doivent être donné aux pauvres.
Le tas de gerbes oublié (la Chi’h- kha) selon le secret du Omer suprême qui est la Bina. Le coin du champ (la Péa abandonnée aux pauvres) du caractère du Mal’hout lui-même qui est l’extrémité des autres Séfiroths sur lesquels il est dit « tu les abandonneras au pauvre et à l’étranger ».
Dans ce passage il est mentionné trois des Mitsvoth concernant la moisson que le moissonneur doit abandonner aux pauvres.
וּבְקֻצְרְכֶם אֶת קְצִיר אַרְצְכֶם, לֹא תְכַלֶּה פְּאַת שָׂדְךָ לִקְצֹר וְלֶקֶט קְצִירְךָ לֹא תְלַקֵּט :
Quand vous moissonnerez la récolte de votre pays, tu ne la couperas pas entièrement jusqu’au bout de ton champ, et la glanure de ta moisson tu ne ramasseras point. Lévitique 19,9.
Si la faux du moissonneur glisse sur un ou deux épis, il ne peut les faucher à nouveau, il doit les abandonner pour les pauvres, cela s’appelle « Léket ».
Le moissonneur doit aussi laisser aux coins de son champ une partie de sa récolte sur pied afin que les pauvre puissent la couper et se l’appropriée. C’est la « Péa ».de non
כִּי תִקְצֹר קְצִירְךָ בְשָׂדֶךָ וְשָׁכַחְתָּ עֹמֶר בַּשָּׂדֶה לֹא תָשׁוּב לְקַחְתּוֹ לַגֵּר לַיָּתוֹם וְלָאַלְמָנָה, יִהְיֶה לְמַעַן יְבָרֶכְךָ ה’ אֱלֹהֶיךָ בְּכֹל מַעֲשֵׂה יָדֶיךָ :
Quand tu feras la moisson de ton champ, si tu as oublié dans ce champ une gerbe, ne retourne pas la prendre, mais qu’elle reste pour l’étranger, l’orphelin ou la veuve, afin que l’Éternel, ton Dieu, te bénisse dans toutes les œuvres de tes mains. Deutéronome 24,19.
Après la moisson, on ramasse les épis et on les assemble en javelles puis on les lie en gerbe et on en fait des meules que l’on ramasse en passant dans le champ avec une charrette. S’il arrive qu’en avançant on s’aperçoit une meule oubliée, il est interdit de faire marche arrière pour la récupérer elle sera abandonnée aux pauvres. Cette Mitsva est appelée « Chi’h kha », c’est la seule Mitsva que l’on accomplie sans le vouloir en oubliant.
La quatrième Mitsva citée est celle du Maassér Ani : Sur les récoltes de céréales, sur celles des oliviers et sur la vigne la Torah nous commande d’effectuer les prélèvements suivants :
1° Térouma que l’on donne au Cohen 2% de la récolte.
2° Maassér Richone que l’on donne au Lévy 10%.
3° Térouma Maassér Le Lévy prélève 10% de ce qu’il a reçu et le donne au Cohen ;
4° Maassér Cheni le propriétaire montait avec 10% de sa récolte qu’il devait consommer à Jérusalem lors des fêtes de pèlerinage. Il avait la possibilité de transférer sur des pièces la valeur de ce Maassér et devait alors rajouter 20% de sa valeur.
5° Une fois tous les trois ans Ce Maassér Cheni devenait Maassér Ani il était donné aux pauvres la Troisième et la sixième année.
Le tas de gerbes oublié (la Chi’h- kha) selon le secret du Omer suprême qui est la Bina. Le coin du champ (la Péa abandonnée aux pauvres) du caractère du Mal’hout lui-même qui est l’extrémité des autres Séfiroths sur lesquels il est dit « tu les abandonneras au pauvre et à l’étranger ».
Le champ fait référence au Mal’hout comme nous l’avons vu plus haut, la meule de gerbes oubliée fait référence à la Bina, cette meule est appelée Omer, comme le décompte des 50 Jours qui séparent Péssah de Chavouot, nous comptons ces jours pour les lier en eux et les rattacher à la Matrice de la vie, d’où émane la Torah. Ces jours sont comme les épis rassemblés puis liés en javelle puis en gerbe pour en faire une meule appelée Omer.
La Péa qui est l’extrémité du champ fait elle-même référence au Mal’hout qui est l’extrémité de toutes les Séfiroths, elle en est la dernière. Le pauvre et l’étranger font référence au Yéssod qui est qualifié ici de pauvre car il ne possède pas d’énergie propre et au Tiféret qui se déplace de sa place pour apporter au Mal’hout ses parts. Un homme qui possède des champs est lui-même considéré comme un pauvre quand il est en déplacement, il a le droit de se servir des parts qui reviennent aux pauvres, n’étant pas à même de leurs donner il est comme un pauvre.
Le Tiféret lui-même est comme un étranger qui s’installe en bas dans le Mal’hout. Il faudra donc lui donner de ces Réparations, de même au sujet du Maassér Ani, élever le Maassér (Mal’hout qui est la 10eme Séfirah) au niveau de son bienfaiteur le Yéssod qui est le Pauvre. Et s’il l’attache au Tiféret, il donnera alors le Maassér (10%) à l’étranger et combien de réparations (Tikoun) sont inclus dans ceci !
La dime fait allusion à la dixième Séfirah, le Mal’hout, c’est elle qui élève toutes les actions positives des hommes, les Mitsvoth et l’étude de la Torah vers les hauteurs. Ce sont les « Eaux Féminines », le réveil du bas, qui montent pour produire l’odeur agréable devant le Seigneur et Lui donner satisfaction. Le Mal’hout monte alors au niveau du Yéssod, c’est par son truchement que s’élèvent les Mitsvot, c’est alors que le Mal’hout est qualifié de Maassér Ani. Quand la montée se poursuit et atteint le Tiféret c’est la part de l’étranger. Le Omer est la part de la Bina comme nous l’avons déjà précisé, la part qui revient au Lévy arrive au niveau de la Sagesse ‘Hokhma puis le Levy donne sa part au Cohen Téroumat Maassér qui atteint le Kéter.
Fin du cours 22 ( Comment acquérir la bonté (4) )
Ch 5 partie 4.