Halakha Quotidienne
Lois du Kaddish (2)
Shoul’han Aroukh et début du Mishna Béroura
Lois concernant le fait de répondre au Qaddish par la communauté
Shoul’han Âroukh – Ora’h ‘Haym Ch. 55-56
Cette seconde publication est le début véritable la série, la publication précédente étant une introduction.
שולחן ערוך אורח חיים הלכות ברכות השחר ושאר ברכות סימן נה
דיני קדיש, ובו כ »ב סעיפים.
Shoul’han Aroukh – Ora’h Haym – Lois concernant les bénédictions du matin et les autres bénédictions Chapitre 55.
Lois du Qaddish – contient 22 Seîfim / Alinéas
26 Décembre 2012 / 13 Téveth 5773
4 Janvier 2015/13 Téveth 5775
2) Shoul’han Âroukh – Lois du Qaddish
בשם השם נעשה ונצליח
Ora’h ‘Haym Ch. 55 Saîf א (Alinéa 1)
Pour le Zivoug Yaffé de mon adorable fille Léa.
Les nombres entre parenthèses renvoient aux commentaires du Mishna Béroura.
Le texte du Shoul’han Aroukh est :
סעיף א
)א) אומרים (ב) קדיש. וא »א אותו בפחות מי’ (ג) זכרים בני חורין (ד) גדולים שהביאו ב’ שערות, (ה) וה »ה לקדושה וברכו שאין נאמרין בפחות מעשרה.
(1) Nous disons le (2) Qaddish (sanctification). On ne le dit pas s’il y a moins de dix (3) hommes, libres, (4) « adultes » qui ont déjà deux poils [N.B. au pubis], (5) et il en est de même pour la Qeddousha, pour « Barékhou » qui ne peuvent être dits s’il y a moins de dix [N.B. hommes libres, adultes].
Premier commentaire du Mishna Béroura (1)(א):
א) אומרים וכו’ – כאשר טוב למעט בברכות כך [א] טוב למעט בקדישים ועיין באחרונים שקראו תגר ע »ז שנאספים עשרה ב »א ואומרים כמה קדישים על פסוקי תורה או משנה או גמרא. עשרה יהודים לועזים שאין מי שיודע בלשון הקודש להוציא אותם י »ח [ב] יוכל אחד מהם להיות ש »ץ ולומר קדיש וקדושה בלשון לע »ז:
Nous disons etc. de même qu’il est bien de diminuer les bénédictions, il est bien de diminuer les Qaddishim [pluriel de Qaddish], voir à ce propos les A’haronim qui se sont plaints contre ceux qui se rassemblent à dix hommes et disent nombre de Qaddish après avoir lu des versets de la Torah ou de (passages de) Mishna ou de Guémara (Talmoud). Dix juifs qui parlent une certaine langue (autre que l’hébreu) et aucun d’entre eux ne connaît la langue sainte pour les rendre quitte de leur obligation (du Qaddish par exemple), l’un d’entre eux pourra être officiant et dire le Qaddish et la Quéddousha dans cette langue.
Second commentaire du Mishna Béroura (2)(ב):
ב) קדיש – פי’ אחר פסוקי דזמרה ובעינן עשרה שכל דבר שבקדושה כגון קדיש וקדושה וברכו וקה »ת ונשיאת כפים אין אומרים אותו בפחות מעשרה שנא’ ונקדשתי בתוך בני ישראל וילפינן בגז »ש דתוך תוך ממרגלים דכתיב עד מתי לעדה הרעה הזאת יצאו יהושע וכלב נשאר עשרה וקוראין עדה. וכל הקדישים שוין לזה אפילו קדיש דרבנן שאחר הלימוד. כתב הט »ז דבעת אמירת פסוקי דזמרה א »צ עשרה דאפילו אם אמרוהו ביחידות כל שיש עשרה בשעת אמירת הקדיש די בכך וכן אם התחילו להתפלל ערבית ביחידות ובאו עשרה לעת אמירת הקדיש יכול לומר הקדיש וכן בכל לימוד שאדם לומד פסוקים או אגדה או באמירת עלינו או באמירת אשרי שקודם מנחה או באמירת תהלים בבקר אם היה בלי מנין ונזדמן תיכף מנין שיש לומר קדיש ומ »א בסימן ס »ט ורל »ד לא כ »כ וכן מהגר »א בסימן רל »ד מוכח כהמ »א ע »כ הסכימו האחרונים [הפמ »ג ודה »ח וש »פ] דהנכון שיאמרו אח »כ מזמור או ג’ פסוקים ויאמרו קדיש. ועיין בפמ »ג במ »ז אות ג’ דמוכח מיניה דלענין פסוקי דזמרה ולענין תפלת ערבית גם המ »א מודה להט »ז:
[Mishna Béroura a été un peu développé sur la Guézéra Shawa, il ne s’agit plus tout a fait d’une traduction]
Le Qaddish explication : après avoir dit les « Péssouqé Dézimra » [expression que nous pouvons traduire littéralement par « les versets de chant » ; et qui sont la partie entre Baroukh Shéamar et Yshtaba’h] ; et nous avons besoin qu’il y ait dix personnes présentes, car toute chose qui est de Sainteté comme par exemple le Qaddish, la Qeddousha, Barékhou, la lecture de la Torah, la bénédiction des Cohanim ne peut être dite s’il n’y a pas dix personnes comme il est écrit (Lévitique Ch. 22 v. 32) :
ונקדשתי בתוך בני ישראל
afin que je sois sanctifié au milieu des enfants d’Israël
et nous déduisons par un procédé de Guézéra Shawa[1] [qu’il faut dix hommes], car il est écrit ici בתוך et à propos de Qora’h (Nombres ch. 16 v. 21) nous avons : הִבָּדְלוּ, מִתּוֹךְ הָעֵדָה הַזֹּאת Séparez-vous de cette communauté dans laquelle l’expression תוך est également utilisée. A propos des explorateurs il est écrit (nombres ch. 14 v. 27)
עַד-מָתַי, לָעֵדָה הָרָעָה הַזֹּאת
Jusqu’à quand tolérerai-je cette communauté perverse
Ils étaient douze auxquels il faut enlever Calev et Yéhoshoua (qui n’ont pas fauté lors de la faute des dits explorateurs) il reste donc dix personnes que l’on appelle « communauté » et donc dans le verset de Qora’h le mot communauté désigne (au moins) dix personnes. Par le procédé de Guézéra Shawa avec le mot תוך nous apprenons que de même qu’il y a une communauté de dix hommes (ou plus) à propos de Qora’h, il faut au moins 10 personnes pour que Hashem soit sanctifié.
Tous les Qaddishim sont sur un pied d’égalité (et nécessitent 10 personnes) même le Qaddish Dérabbanane qui est dit après une étude.
Le Taz [Toura Zahav, qui est un des grands commentateurs du Shoul’han Aroukh] a écrit qu’au moment où on dit les Péssouqé Dézimra, il n’est pas nécessaire qu’il y ait dix personnes présentes, car même si on les a dits en étant en solitaire [à moins de dix] et que dix personnes sont [ensuite] venues au moment de dire le Qaddish, cela est suffisant pour dire le Qaddish. De même, si la communauté a commencé à prier Arvith en « solitaire » et dix personnes sont arrivées au moment de dire le Qaddish, il est possible de dire le Qaddish et de même pour toute étude lorsque quelqu’un étudie des versets ou une Haggada ou lorsqu’il dit « Alénou » ou bien lorsqu’il dit « Ashré » avant de faire Min’ha ou en disant des psaumes le matin alors qu’il n’y avait pas de Minyan (dix personnes) et subitement le Minyan a été complété, il y a lieu de dire le Qaddish [même si le fait générateur du Qaddish, comme une étude par exemple, n’était pas fait en présence de dix personnes] [c’était l’opinion du Taz].
Le Maghen Avraham [qui est un des grands commentateurs du Shoul’han Aroukh] aux chapitre 69 et 234 n’a pas écrit en ce sens et de même le Gaone de Vilna au chapitre 234 montre comme le Maghen Avraham.
En conséquence, les A’haronim (les décisionnaires qui leur ont succédé) [le Péri Méghadim, le Dérékh Ha’haym et les autres décisionnaires] ont été d’accord qu’il est bien de dire ensuite (lorsque les dix personnes sont complétées) un psaume ou trois versets et alors ils diront le Qaddish [et le fait générateur du Qaddish aura été accompli à dix].
Voir dans le Péri Méghadim §3 (במ »ז אות ג’ ) duquel on déduit qu’en ce qui concerne les Péssouqé Dézimra et en ce qui concerne la prière de Ârvith, le Maghen Avraham est d’accord avec le Taz [qu’il suffit que dix personnes soient présentes au moment du Qaddish et pas obligatoirement au moment du fait générateur].
[1] Ce « principe d’interprétation » consiste à avoir les mêmes lois lorsque des expressions sont égales dans deux contextes différents. Cette règle ne s’applique pas n’importe comment : il faut que par tradition de maître en élève, depuis le mont Sinaï, nous sachions qu’il y a une « Guézéra Shawa ».