Paracha Tétsavé Dieu de vie Rav Moché Shapira

Paracha Tétsavé Dieu de vie Rav Moché Shapira

Tétsavé Shapira

Traduit et adapté par Rav Michael Smadja

La sainteté du Temple qui a été profanée a été une atteinte à la qualité qui s’appelle « Dieu de vie« . Lorsque quelqu’un porte le deuil, il considère comme si « son mort se tient devant lui« . La maison de notre vie, est l’endroit où se trouve l’existence même, la vie réelle. C’est ce que dévoile la Torah. Ce principe que Moshé a reçu de l’ange de la mort, a été le but de la construction du Mishkan, du tabernacle, la vie éternelle. Cela a été pour dévoiler le principe de ce qui est appelé la « maison de notre vie », dévoiler la qualité qui s’appelle « Dieu de vie ».

Le Ramban explique que la construction du Mishkan a été afin de faire perdurer, de prolonger ce qui a été dévoilé au mont Sinaï, continuer à protéger, à garder la gloire qui s’est dévoilée au Mont Sinaï. Le Ramban dit que les chérubins qui se trouvent sur l’arche sainte, font allusion à l’apparence de la gloire de D-ieu, un feu dévorant au sommet de la montagne et pour cela, ils sont en or car l’or a l’apparence du feu. Ces deux chérubins gardent la gloire divine qui se consumait sur le sommet de la montagne. Le Sanctuaire a été construit pour préserver ce qui s’est dévoilé au Sinaï: « Vous avez entendu la voix du D-ieu de vie parler dans le feu« . C’est la qualité du « Dieu de vie » qui s’est dévoilé à Don de la Torah
Le Talmud enseigne: « à chacune des dix paroles, l’âme des enfants d’Israël s’envolait ». Et puisque dès la première parole, leur âme s’envolait, où allait la deuxième parole? D-ieu faisait descendre la rosée qui plus tard va faire revivre les morts et ainsi les âmes revivaient et se dévoilait alors la deuxième parole. Avec la parole, apparaissait la rosée de vie. Et ainsi se dévoilait et s’appréhendait la parole avec cette rosée de vie éternelle à l’intérieure. Et de nouveau, leur âme s’envolait et il y avait besoin alors de cette rosée de résurrection. Sur toutes les paroles il est écrit: « et Elokim a dit toutes ces paroles». Mais puisqu’il fallait leur associer la rosée de résurrection, pour cela, il est écrit : « ils ont entendu la voix du Elokim de vie ». Cela veut dire que le nom « Elokim » est la représentation des paroles elles-mêmes et « de vie » est ce rajout de vie éternelle qu’est la rosée de résurrection qui venait avec les paroles. C’est cette gloire qui s’est dévoilée au Sinaï et c’est cette même gloire qui se dévoila dans le Mishkan.

Cette qualité de « D-ieu de vie » se dévoile dans le Mishkan par les encens. L’autel des encens qui se trouve dans la tente de rendez-vous, n’est pas placé là-bas comme un ustensile parmi les autres ustensiles du Mishkan, car par lui se réalise « et je résiderai parmi eux« . Par lui se matérialise le but de la construction du Mishkan afin que nous ayons un lien fixe, immuable avec la qualité qui s’appelle « Elokim de vie« . Il faut comprendre qu’il y a une chose qui concentre en elle toutes les qualités de tous les autres sens. Exemple: dans la tente, il y avait l’autel ou les encens étaient mis en fumée, la table pour les pains de proposition et le candélabre pour la lumière et dans le saint des saints, il y avait l’arche sainte. L’autel des encens représente le sens olfactif, l’odorat, la table des pains de proposition, le sens gustatif, le goût, le candélabre le sens visuel, la vue. Et dans le saint des saints, où se trouvait l’arche sainte, de là-bas sortait la parole et l’écoute. Donc les ustensiles de la tente des rendez-vous étaient la représentation des cinq sens qui relient l’homme à son environnement extérieur. Ces sens qui sont en eux-mêmes des sens complètement désolidarisés les uns des autres: la vue créant les images, l’ouïe créant les voix le sens olfactif créant les goûts et l’odorat créant les odeurs. Pris chacun séparément, il se dégage une impression de contrôle sur ce sens, comme si le sens lui-même développait sa propre conscience qui contrôle les images où les sons qu’il produit. Un ego qui apparaît et disparaît à chaque information traitée par le sens qui va être stocké dans la mémoire, qui va matérialiser un ego général qui peut se sentir extrêmement fort jusqu’à ressentir un goût d’éternité et se proclamer lui-même dieu comme Parho ou Aman. Mais s’ils sont appréhendés comme un tout, c’est-à-dire qu’une même énergie les reliera, alors cela donne une toute autre manière d’appréhender ses informations transmises par les sens. Cela donne la vie. Une réelle conscience planant au-dessus de toutes ces informations diffusées par les sens. Quel est ce lien qui va permettre d’associer tous les sens, c’est l’âme de vie que D-ieu a insufflée dans le premier homme par ses narines. Celui-ci se répand dans tous les sens qui va les faire vivre, qui va donner un goût de vie à tous les autres sens. Ce souffle de vie qui entre dans l’homme par le sens olfactif, par l’odorat, va se répandre dans tous les autres sens qui vont pouvoir fonctionner séparément ce qui va créer en même temps une impression de conscience au sens lui-même. Si la personne prend du recul et arrive à dominer cette impression de conscience individuelle de chaque sens, par cela, il pourra appréhender la vie qui se trouve dans cette âme de vie. Cette âme de vie qui se diffuse dans tous les autres sens par l’intermédiaire du sens de l’odorat. Celui-ci va relier tous les sens entre eux pour leur donner vie en tant que réalité vraie. C’est-à-dire cette conscience que ce sens va donner à tous les autres sens. Et par cela, le sens de l’odorat attrape, saisi la vie elle-même. Et ainsi, cette vie rajoute à tous les sens une force qui les réunit et chacun va se développer d’une manière incroyable. Tous les sens se reliant alors l’un à l’autre pour devenir une seule réalité de vie. L’odorat est ce sens qui va matérialiser l’essence même de la vie. Celui-ci va concentrer tous les sens et va les réunir pour créer une réalité construite par les sens et qui va matérialiser la vie dans le corps de l’homme. Le Talmud explique que le roi « Mashiah' » jugera les gens avec l’odorat, non par la vue et non par l’ouïe. Par l’odeur, il pourra connaître la vérité.

« Toi tu es D-ieu unique, tu as fait les cieux et le toit des cieux et toutes leurs armées, la terre et tout ce qui se trouve dessus la mer et tout ce qui est à l’intérieur« . Toute la création entière, toutes les créatures de toute la création, tout tient dans ce que nous avons dit: » et tu insuffles la vie à tous ». Tout ce qui existe dans la création, toute la création est incluse dans la vie, « Haïm ». C’est l’essence qui réunit toute la création entière. Dans toute la création, il ne peut y avoir un détail, une créature qui ne soit pas relié à la vie éternelle, au souffle divin. Si je veux percevoir la réalité profonde des choses, cela ne peut se faire que si je saisis, que si je ressens le point de vie spirituelle qu’il y a dans la chose créée elle-même. Ainsi et seulement ainsi je pourrai saisir, appréhender la vérité de toute la création. « Tu fais vivre tout le monde« . C’est le but et l’intention par lesquels, la construction du Mishkan a été réalisée. « et ils feront pour moi un sanctuaire et je résiderai parmi eux« . A ceci Dieu voulait arriver: à cette notion d’imbrication, de lien des mondes supérieures et inférieures. Ce lien qui se fait par ce souffle de vie insufflé dans la matière. Le Mishkan est la « maison de notre vie« . Ici est la source de la vie. De là surgissait la vie. Tout ce qui existe dans la création est la concrétisation du souffle de la vie éternelle. Le dévoilement de ce point central et fondamental qui englobe tout et introduit tout dans l’appréhension de ce qui est appelé « Haïm » « vie », c’est le principe de la consumation des encenses du Mishkan et du Sanctuaire. C’est le grand principe qui au temps où le dévoilement se fera, se dévoilera, c’est-à-dire la vie réelle elle-même et l’odeur nauséabonde du mensonge de la matière.

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Fin de l’article « Paracha Tétsavé Dieu de vie Rav Moché Shapira » mis en ligne le 24 février 2015 et mis à jour le 4 mars 2020