Pourim – Rav Rosenblum
Pourim – Rav Rosenblum
Traduit et adapté par Rav Michael Smadja
Le Talmud demande: « où y a-t-il une allusion à Haman dans la Torah ? Du verset : « hamin haets hazé » au sujet de l’interdiction donné au premier homme de ne pas manger de l’arbre de la connaissance. « De cette sorte d’arbre? » se traduisant « hamin haets hazé ». Il est écrit les mêmes lettres « h-m-n » qui peuvent faire aussi bien « hamin » que « haman. Et pourtant il y avait un meilleur endroit dans la Torah pour trouver une allusion à son nom comme dans « et les enfants d’Israël ont mangé la mane « haman » » avec les mêmes voyelles.
Il faut donc comprendre que le Talmud a trouvé un lien parfait entre Haman et l’arbre qui a entraîné la mort du premier homme. Quel est ce lien? Il y a écrit dans la Méguila: « et ils l’ont pendu sur l’arbre ( sur la potence). Le Daat Zékénim rapporte que du fait que le premier homme a mangé du fruit de l’arbre interdit, il aurait dû être pendu sur celui-ci mais D-ieu dans sa grande clémence, lui a dit que Haman sera pendu sur cet arbre et non toi. Il sera ton expiation. Et nous comprenons parfaitement le Midrash qui explique: lorsque Haman s’est tenu devant cette potence haute de cinquante coudées, est alors sortie une voix du ciel et lui a dit: « Haman cet arbre te convient à merveille, il t’est réservé depuis les six jours de la création« . Alors le Daat Zékénim se demande: « pourquoi, si cet arbre lui est réservé depuis les six jours de la création, celui-ci n’a-t-il pas été compté parmi les dix créations qui ont été créées la veille du premier Shabbat de la création? » Uniquement parce qu’en fait cette potence est exactement l’arbre dont le fruit était interdit: « l’arbre de la connaissance du bien et du mal« , donc déjà créé avent même le premier homme. Le Gaon de Vilna demande: « de qui a hérité Haman cette façon de voir la vie: « tout ceci m’est égal »? Lorsque tout le monde était à ses pieds et seul Mordékhaï refusait de se prosterner. « tout cet honneur m’est égal, si le seul Mordékhaî ne se prosterne pas à ses pieds« . Rien d’autre n’a de valeur. D’où lui vient cette réaction, cette mauvaise qualité ? Un homme qui possède tout sauf une chose, se considérant comme démuni de tout! Il a puisé cette pulsion du premier homme. D-ieu lui dit de tous les arbres tu peux te nourrir sauf de l’arbre de la connaissance. Alors lequel le premier homme a-t-il choisi comme arbre pour se nourrir ? De celui qui m’est interdit uniquement, je veux manger. De celui qui m’est interdit. Celui que je n’ai pas, je veux le posséder. Le reste ne m’intéresse pas. Ce principe est implanté dans les gènes spirituels de chaque homme. Si tu dis à un homme: ceci tu n’as pas le droit. Exactement cela, il voudra et rien d’autre.
Quelle sorte d’arbre était l’arbre de la connaissance et la potence de Haman? Demande le Midrash. Au moment où Haman est venu choisir un arbre pour pendre Mordékhaï, D-ieu a appelé tous les arbres et leur a demandé: qui veut être la potence? Tous les arbres se sont éloignés, sauf le buisson épineux qui a dit: « tu m’as créé et je n’ai aucune fonction dans le monde. Choisis moi en tant que potence pour Haman en argumentant: je suis un épineux (kots) et Haman est aussi une épine (Kots) il est logique qu’une épine soit pendue sur un épineux. Alors D-ieu dit: « que l’épine fils d’épine soit pendue sur une épine« . Donc l’arbre de la connaissance est un Kots, un épineux. Tout d’abord il faut comprendre qu’elle est le lien entre Haman et le « kots », l’épine? Le Midrash explique que les mécréants sont appelés « Kots » comme il est dit: « lorsque le feu se déclarera et trouvera des épineux et consumera le tas de blé« . Le Talmud explique que les Mécréants sont appelés « kotsim », « épines« . A cause de qui les punitions viennent dans le monde? A cause des Mécréants. Mais ce sont les justes qui sont touchés en premier comme il est dit: « lorsque la punition (le feu) se répand et des épines (les méchants) ont été trouvées » à cause des (kotsim) mécréants, « les blés seront consumés » seront touchés les justes (les blés). Nous voyons donc que les Mécréants sont appelés des épines mais Haman lui-même où voit-on qu’il est appelé « épine »? Le Midrash rapporte le verset: « l’épine et la ronce nourrissent le mois de Adar« . Donc Haman lui-même est appelé « épine ». Où y a-t-il écrit la première fois le mot « Kots » « épine » dans la Torah? A propos de la faute du premier homme, il est écrit: « l’épine et la ronce pousseront pour toi ».
Et il est écrit au sujet de la guerre contre Amalek le verset suivant: « et il dit: car la main sur le trône divin la guerre de « ya » contre Amalek de génération en génération ».
Le mot « dor » « génération » est écrit « dar » sans le « o » et on peut lire « la guerre contre Amalek commence par le « dar-dar » « la ronce » et non « dor-dor » « de génération en génération ». Qu’est-ce que cela veut dire? Quelle est la différence entre le « D » « ד« et le « R » « ר » qui forment le mot
« Dar-dar » « דרדר« ? L’épine, la pointe qui dépasse du « D » et qui tourne autour du « Dar-dar », l’épine tournant autour de la ronce. C’est à ce niveau que se situe la guerre contre Amalek. C’est-à-dire entre le « ד » « D »et le « ר » « R ». Si nous enlevons la valeur numérique du « ד » qui est 4 au « ר » qui est 200 cela fait 196 qui est la valeur numérique de קוץ, l’épine. Par le Kots, cette pointe, Amalek essaie de frapper le peuple d’Israël. Il veut changer le « ד » en « ר« . Il y a deux lettres dans laTorah qui sont plus grandes que les autres: le « ד » dans « שמע ישראל הי אלוקינו ה אחד » du mot « אחד » « Shéma Israël Hachem est notre D-ieu Hachem est un » et le « ר » dans « לא תשתחוה לא-ל אחר » « tu ne te prosterneras pas devant un autre dieu » du mot « אחר« » autre ».
Pourquoi avoir agrandi ces deux lettres spécialement? Car si elles étaient écrites petites, il viendrait peut-être une mouche (qui est la correspondance de l’impureté et du mauvais penchant) et gratterait la pointe du « ד » et le transformerait en « ר« . Et donc au lieu de lire le verset « שמע ישראל הי אלוקינו הי אחד » « D-ieu est Un » nous lirions « הי אח-ר » un autre dieu, que D-ieu nous en préserve. De même si le « ר » se transforme en « ד » dans le verset « לא תשתחוה לאל אחר » » ne te prosterne pas à un dieu autre » nous lirions « לא תשתחוה לאל אח-ד« , « Tu ne te prosterneras pas au D-ieu unique ».
Au moment où les enfants d’Israël ont fait la faute du veau d’or, D-ieu dit à Moshé: « לך רד כי שחת עמיך« , « va descend « red » car ton peuple a fauté ». Le Talmud explique ce verset ainsi: va descend « red » de ta grandeur car ta grandeur n’est là que pour le peuple d’Israël. Mais nous pouvons comprendre le mot « רד » « red » « descend », autrement: ton but à toi, Moshé est de faire que le peuple d’Israël s’unisse au divin, au « ד » de אחד, de l’unité du nom divin et de ce fait il aurait fallu que le « ד » précède le « ר » comme dans la guerre contre Amalek comme il est écrit: » מלחמת הי בעמלק מדר דר » la guerre de D-ieu contre Amalek le « ד » précédant le « ר » dans « דר » « dor ». Mais la faute du veau d’or a inversé les lettres et le « ר » a précédé le « ד » en faisant le mot « רד » « red » « descend ».
Le premier homme n’avait pas de mauvais penchant à sa création. Le Ramban explique que le mauvais penchant était dans l’arbre de la connaissance du bien et du mal. Avant la faute, il n’avait aucune envie, aucune attirance pour aucune chose. Il était comme le soleil et la lune. Aucune volonté propre. Alors comment se fait-il que nous ayons une attirance à nous rebeller contre D-ieu? Du fait que le premier homme a mangé du fruit de l´arbre de la connaissance du bien et du mal et par cela, le mauvais penchant s’est introduit en lui. Le Midrash explique que le jour où le premier homme a été créé, le soleil a brillé trente-six heures jusqu’à la sortie du Shabbat. La nuit de Shabbat, le soleil ne se couchant pas. Est venue la sortie de Shabbat et le soleil s’est couché. Alors le premier homme a pris deux pierres et a fait du feu. Car c’était la première fois que l’obscurité est apparue sur terre. Alors lorsqu’il a vu l’obscurité arriver, il a dit à Eve que c’est à cause de lui que le monde retourne au néant. Cette obscurité amène la mort. Alors ils se sont mis à pleurer et toute la nuit ils ont jeûné en faisant Téchuva. Lorsque le soleil s’est levé le matin, ils ont compris que c’était ainsi l’ordre du monde dorénavent. Alors il s’est levé et a apporté un taureau avec une seule corne en tant que sacrifice. De même après la faute du veau d’or, pour réparer la faute, le Mishkan a été construit avec un toit fait de la peau du Tah’ach, la licorne, une bête avec une seule corne. Nous voyons qu’il y a un lien entre la faute du premier homme et la faute du veau d’or car le premier homme a apporté une bête avec une seule corne et les enfants d’Israël aussi.
Au moment où les enfants d’Israël sont arrivés au Mont Sinaï, s’est arrêtée l’impureté de la faute du premier homme. La mort et le mauvais penchant se sont évaporés. A la faute du veau d’or, l’impureté et la mort sont revenues. Le mauvais penchant s’est réintroduit dans l’homme. Et afin de réparer la faute, il y eu besoin de nouveau d’une bête avec une seule corne. Donc puisque la réparation est la même, la faute est la même.
Il faut comprendre quelle est la faute et comment la réparation vient?
Au moment où D-ieu a créé le monde par la lettre « ב » le « beth » le « B » est venue la lettre « א » le « aleph », le « A » et s’est plaint en argumentant qu’elle est la première lettre, il est logique que le monde soit créé par elle. Alors D-ieu lui répondit qu’au moment de la réception de la Torah, les dix paroles commenceront avec le « א » le « aleph » le « A » par les mots « אנכי הי אלוקיך » « Anokhi hachem Elokékha » « je suis הי ton D-ieu ». La Torah par qui le monde a été créé. A ce moment, se tiendra le « א » le « aleph » le « A » à la place du « ב » du « beth » du B » et « אנכי הי אלוקיך » se tiendra à la place de « בראשית ברא אלוקים« . Quel est le lien entre ces deux paroles? Le « ב » fait référence à la ברכה, la bénédiction qui est dans la multiplicité. Le « א » fait référence au יחוד הי, l’unité divine. C’est-à-dire que toute cette pluralité doit être dirigée vers l’unité. Le compte qui retourne au « un ». Mais la faute du premier homme a fait que le « ב » le « B » de la pluralité devienne dualité, c’est-à-dire le service étranger, une puissance autre que D-ieu, se sentir différent de D-ieu. Le culte de la personnalité. C’est cela la faute du premier homme. Le serpent lui ayant dit qu’avec ce fruit, il pourrait lui-aussi créer des mondes. Être un dieu. Croire que le monde n’est pas une création. Lorsque le premier homme a apporté un taureau à une seule corne, il a ramené l’unité de D-ieu sur terre, il a proclamé qu’il n’y a qu’une seule puissance, qu’une seule réalité. Lorsque D-ieu a donné la Torah, il a ouvert tous les cieux pour montrer qu’il n’y avait qu’une réalité dans cette pluralité et par cela a été réparée la faute du premier homme. Après la faute du veau d’or, est revenue la dualité dans le monde. Comment? En faisant un autre dieu. Quelle a été sa réparation? D-ieu dit: « faites une couverture de peau de Tah’ach, de licorne, bête d’une seule corne et placez la en tant que toit du Mishkan ».