Paracha Ytro יִתְרוֹ 5 Divré Torah par Le Jardin de la Torah
Paracha Ytro
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Ces divré Torah sur Paracha Paracha Bo sont dédiés Léilouy Nichmat Hanna bat Rivka
Ils sont également Léilouy Nishmat Haya Rahel Bat Sassya Lisette
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Nous vous proposons cette semaine 5 Divré Torah sur la Parasha :
– Yaghel Yaakov (Rabbi Yaakov Haym Sofer)
Premier Dévar Torah Paracha Ytro
Livre Ôd Yossef ‘Hay de Rabbi Yossef Haym de Baghdad page 156 (זצוק »ל זיע »א)
Notre Parasha commence par (Exode Ch. 18 verset 1) :
וַיִּשְׁמַע יִתְרוֹ כֹהֵן מִדְיָן, חֹתֵן מֹשֶׁה, אֵת כָּל-אֲשֶׁר עָשָׂה אֱלֹקִים לְמֹשֶׁה, וּלְיִשְׂרָאֵל עַמּוֹ: כִּי-הוֹצִיא ה׳ אֶת-יִשְׂרָאֵל, מִמִּצְרָיִם.
Ythro, prêtre de Madian, beau père de Moïse, entendit [apprit] tout ce que D.ieu avait fait pour Moïse et pour Israël son peuple, lorsque l’Éternel avait fait sortir Israël de l’Égypte.
Il nous faut nous demander ce que vient nous apprendre de nouveau ce verset, par ce qu’a entendu [appris] Ythro ? Le monde entier, ou tout au moins sa majorité, n’a-t-il pas entendu cela (tous ces miracles) ? De plus le mot כָּל « tout » semble de trop et le verset aurait dû nous dire « Ythro , prêtre de Madian, beau père de Moïse, entendit [apprit] ce que D.ieu avait fait »
Il me semble pouvoir commenter, avec l’aide du C.iel, selon ce que nous a enseigné le Rav Moshe El Sheikh Zal à propos du verset (Exode Ch. 10 v 2) :
וּלְמַעַן תְּסַפֵּר בְּאָזְנֵי בִנְךָ וּבֶן-בִּנְךָ, אֵת אֲשֶׁר הִתְעַלַּלְתִּי בְּמִצְרַיִם, וְאֶת-אֹתֹתַי, אֲשֶׁר-שַׂמְתִּי בָם; וִידַעְתֶּם, כִּי-אֲנִי ה׳.
et afin que tu racontes à ton fils, à ton petit-fils, ce que j’ai fait aux Égyptiens et les merveilles que j’ai opérées contre eux; vous reconnaîtrez ainsi que je suis l’Éternel. »
Le Rav a une difficulté (pose une question) : pour quelle raison le verset nous parle des plaies en termes de « jeu/moquerie » car l’expression אֲשֶׁר הִתְעַלַּלְתִּי signifie « Je me suis joué » [voir Rashi].
Il explique ce sujet en nous disant qu’il nous faut prêter attention au fait qu’Hashem a sauvegardé une partie du bétail lors de la plaies des « bêtes féroces » qui n’ont pas tout détruit [pas dévoré toutes les bêtes d’Egypte] ; de même lors de la plaie « Peste » tous les animaux n’ont pas été tués et il est resté de nombreuses bêtes qui sont mortes pendant la plaie « Grêle ». De même, lors de cette dernière plaie le Saint béni-soit-Il a eu pitié d’une du bétail en disant (à Pharaon) :
וְעַתָּה, שְׁלַח הָעֵז אֶת-מִקְנְךָ, וְאֵת כָּל-אֲשֶׁר לְךָ, בַּשָּׂדֶה: כָּל-הָאָדָם וְהַבְּהֵמָה אֲשֶׁר-יִמָּצֵא בַשָּׂדֶה, וְלֹא יֵאָסֵף הַבַּיְתָה–וְיָרַד עֲלֵהֶם הַבָּרָד, וָמֵתוּ.
Donc, fais rassembler ton bétail et tout ce que tu as dans les champs. Tout homme ou animal qui se trouvera dans les champs et ne sera pas rentré dans les maisons, sera atteint de la grêle et périra.’ «
Ainsi il a pu rester du bétail, et ce bétail n’est pas entièrement resté dans les champs où il aurait été complètement anéanti par la grêle. De même, on voit que Hashem a fait des prodiges en ce qui concerne le blé et le sarrasin qui n’ont pas été complètement détruits par la grêle.
En fait le Saint béni-soit Il, se joue du mécréant et le dirige comme s’il avait pitié de lui, mais en réalité c’est pour son mal, afin de lui donner la force et les circonstances permettant de recevoir en fonction de son niveau de mécréance, en nombre et en force (de punition).
Car dans Sa grande sagesse, il a décrété de frapper les Egyptiens de dix plaies, et si les bêtes féroces avaient dévoré tout les animaux, à quoi aurait donc servi la peste ? Et si la peste avait anéanti tous les animaux à quoi aurait donc servi la grêle vis-à-vis des animaux ? Et si Hashem n’avait pas dit à Pharaon de faire fuir les animaux des champs (pour les protéger) , avec quoi les Egyptiens auraient ils poursuivi les Hébreux avec des chars et arriver à la mer des joncs afin d’y être engloutis ?
Et s’il n’y avait pas eu des faits étonnants à propos du blé et du sarrasin lors de la grêle, à quoi aurait servie la plaie des « sauterelles » ?
C’est ce que dit le verset אֲשֶׁר הִתְעַלַּלְתִּי בְּמִצְרַיִם, c’est à dire j’ai « joué » avec eux pour laisser une partie (et ne pas tout détruire) à chaque plaie, afin qu’ainsi puisse êtres complets אֹתֹתַי, אֲשֶׁר-שַׂמְתִּי בָם « mes merveilles que j’ai opérées contre eux » qui sont les dix (sortes de) plaies.
D’après cela nous comprenons que celui qui entend parler des plaies que le Saint-béni soit-Il a faites en Egypte, pour chaque plaie, même s’il connaît la puissance de Ses possibilités par la plaie elle même qui est venue d’une manière prodigieuse (étonnante), malgré tout il va se tromper en donnant de l’importance et de la grandeur à la bonne étoile de l’Egypte et à leur Ange (qui aurait, si on peut dire, la force d’atténuer l’effet de la plaie).
C’est à dire que lorsqu’il va entendre parler, séparément, de la plaie des bêtes féroces, il va se dire que lorsqu’une telle plaie a frappé l’Egypte, comment est il possible qu’il puisse rester encore des animaux en Egypte ? Et s’il est resté de nombreuses bêtes dans les villes et dans les champs, c’est grâce à la force de la « bonne étoile » et de l’Ange des Egyptiens, qui n’ont pas laissé les bêtes féroces s’abattre et détruire à hauteur de leur grand nombre et de leur grande puissance. Et cette « bonne étoile » et cet Ange, ont protégé les animaux d’Egypte afin qu’il en reste un grand nombre.
De même, lorsqu’il va entendre parler, séparément, de la plaie « Peste » , il va se rendre compte que cette peste était virulente s’est abattue sur les animaux et ne les a pas tous atteints, mais qu’il en est resté un grand nombre qui n’ont pas été atteints par la peste , il va se dire que ce n’est pas possible selon les lois de la nature et que la seule possibilité est que « la bonne étoile » et l’Ange d’Egypte ont protégé ces animaux.
De même lorsqu’il va entendre parler, séparément, de la plaie « Grêle », qui était d’une grande puissance, et qu’il va se rendre compte qu’il y a eu des prodiges lorsque le blé et le sarrasin n’ont pas été frappés (détruits) par la grêle, il va donner une grande importance et de la grandeur à « la bonne étoile » et à l’Ange d’Egypte, en se disant que si le blé et le sarrasin ont été sauvés, c’est grâce à la puissance de « la bonne étoile » et de l’Ange d’Egypte.
Par contre, s’il entend, observe, réfléchit et comprend toutes les plaies réunies (la succession des évènements), et que ces plaies soient placées à ses yeux selon leur succession , comme un homme qui enfile des perles et les accroche l’une à l’autre, alors il ne tombera pas dans cette erreur de donner de l’importance et de la grandeur à « la bonne étoile » et à l’Ange d’Egypte, du fait qu’il est resté, après chaque plaie, de [nombreux] animaux.
Lorsqu’il va voir qu’il reste de nombreux animaux après la plaie des bêtes féroces, il se rendra compte qu’immédiatement que la plaie de la peste s’abat sur ces animaux restant, qui n’ont ainsi pas (tous) été sauvés ! De même, lorsqu’il va voir qu’il reste de nombreux animaux après la plaie « Peste », il va se rendre compte qu’ensuite arrive la plaie « Grêle » qui détruit (partiellement) ce qui reste. Lorsqu’il va voir que le blé et le sarrasin ont été sauvés de façon extraordinaire de la grêle, il se rendra compte qu’après viennent les sauterelles qui anéantissent le blé et le sarrasin !
Et lorsqu’il voit la panique ressentie par les Egyptiens pour rentrer leur bétail dans les maisons et les faire fuir des champs, et qu’ils ont ainsi réussi à sauver leur bêtes, il se rendra compte que ces bêtes sont restées pour amener la destruction des Egyptiens qui ont monté ces animaux pour aller vers la mer et y ont été ainsi engloutis !
En procédant ainsi (en regardant la succession des évènements) il ne peut se tromper et donner de l’importance et de la grandeur à « la bonne étoile » et à l’Ange d’Egypte du fait qu’il est resté de nombreux animaux à l’issue de chaque plaie ; car il se rend compte que s’il est resté des animaux c’est pour la plaie suivante puisse avoir un effet, que les animaux restants étaient pour le mal des Egyptiens !
C’est là que se trouve l’élévation de Ythro comparé aux autres peuples, car les autres peuples n’ont pas entendu les plaies d’un seul tenant, dans la succession des faits, et ne ont pas rattachées dans leur succession (dans l’ordre) et c’est pour cela qu’ils se sont trompés et ont cru pouvoir donner de l’importance et de la grandeur à « la bonne étoile » et à l’Ange d’Egypte, compte tenu des nombreux animaux qui survivaient à chaque plaie. Il n’ont pas prêté attention à la globalité des choses ni à la succession des événement.
Car certains on entendu d’abord la plaie des « bêtes féroces » et ensuite de celle du « sang » puis celle des « grenouilles » et ensuite celle des « poux » puis celles des « sauterelles » et les plaies « peste » et « grêle » , il n’en ont pas entendu parler. En conséquence ils se tromperont et donneront de l’importance à « la bonne étoile » et à l’Ange d’Egypte. D’autres ont entendu en premier lieu la plaie « grêle » puis « les poux » puis les « grenouilles » en enfin la plaie « obscurité », et les autres plaies, il n’en pas entendu parler ; d’autres encore ont entendu une partie d’une autre manière, et pour cela ils se sont tous trompés du fait qu’il restait de nombreux animaux qui survivaient à chaque plaie.
Par contre Ythro a eu l’intelligence d’entendre toutes les plaies (d’y prêter attention) et de les entendre selon leur succession chronologique, et ainsi il ne s’est point trompé du fait des nombreux animaux qui survivaient à chaque plaie.
C’est ce que dit notre verset,
וַיִּשְׁמַע יִתְרוֹ כֹהֵן מִדְיָן, חֹתֵן מֹשֶׁה, אֵת כָּל-אֲשֶׁר עָשָׂה אֱלֹקִים לְמֹשֶׁה, וּלְיִשְׂרָאֵל עַמּוֹ וֹ
Ythro, prêtre de Madian, beau père de Moïse, entendit tout ce que D.ieu avait fait pour Moïse et pour Israël son peuple,
Le verset est précis il nous ajoute un mot qui nous semblait initialement « de trop » כָּל, « tout » , c’est à dire qu’il n’a rien raté, ne serait-ce qu’une chose, de tous les événement qui ont eu lieu. De plus le verset rajoute le mot (qu’il aurait pu éviter) אֵת qui (comme c’est connu) vient nous rajouter un autre aspect, c’est à dire que Ythro a pris soin d’entendre le déroulement chronologique des évènements (les uns suivi des autres, dans l’ordre précis) ce qui lui a permis d’avoir une compréhension pleine et entière et donc ne s’est pas trompé du fait qu’il restait de nombreux animaux qui survivaient à chaque plaie !!
Second Dévar Torah
Livre Ôd Yossef ‘Hay de Rabbi Yossef Haym de Baghdad page 157 (זצוק »ל זיע »א)
Il me semble [de plus] pouvoir expliquer notre verset du début de la Parasha
וַיִּשְׁמַע יִתְרוֹ כֹהֵן מִדְיָן, חֹתֵן מֹשֶׁה, אֵת כָּל-אֲשֶׁר עָשָׂה אֱלֹקִים לְמֹשֶׁה, וּלְיִשְׂרָאֵל עַמּוֹ: כִּי-הוֹצִיא ה׳ אֶת-יִשְׂרָאֵל, מִמִּצְרָיִם.
Ythro, prêtre de Madian, beau père de Moïse, entendit [apprit] tout ce que D.ieu avait fait pour Moïse et pour Israël son peuple, lorsque l’Éternel avait fait sortir Israël de l’Égypte.
Les enseignements de Rabbénou Ha-AriZal sont connus, nous apprenant que la raison pour laquelle Moshé Rabbénou, que son souvenir soit une bénédiction, a pris Tsippora la fille de Ythro pour épouse, est que Ythro était un Guilgoul (une réincarnation) de Caïn qui avait tué Abel afin de lui prendre sa jumelle (avec laquelle Abel était marié). Ythro est venu [revenu sur terre] et a enfanté Tsippora qui était la réincarnation de cette jumelle de Abel, et comme mentionné Caïn avait tué Abel pour s’approprier cette jumelle, maintenant (dans cette réincarnation) Caïn rend à Abel sa jumelle, car Moshé Rabbénou était une réincarnation de Abel. Ainsi il y a eu une réparation [un Tiquoun] de la faute commise par Caïn pour s’approprier la jumelle de Abel.
Par cette raison, nous apprenons la raison pour laquelle la sortie d’Egypte ne pouvait se faire que par l’intermédiaire de Moshé Rabbénou et uniquement par celui-ci ; comme nous l’enseignent les Sages : le Saint béni soit-Il a dit à Moshé Rabbénou, si ce n’est toi qui les délivre d’Egypte, personne d’autre ne les délivrera. C’est à dire que comme Moshé Rabbénou était une réincarnation de Abel et que les Israélites de cette génération que Moshé Rabbénou a fait sortir d’Egypte étaient des étincelles [des âmes] de Abel, comme nous l’explique le Shakh, nous comprenons la raison pour laquelle seul Moshé Rabbénou pouvait réussir à les sortir des mains de Pharaon, et donc de là nous comprenons que la délivrance n’était pas seulement en faveur des enfants d’Israël mais également en faveur de Moshé Rabbénou, et tous les miracles que le Saint béni soit-Il a fait étaient également en faveur de Moshé Rabbénou, car bien que Moshé Rabbénou n’était pas en exil avec eux (il était à Midyane), malgré tout, les Israélites qui étaient exilés et asservis en Egypte, étaient des étincelles de son âme et comme Moshé était la réincarnation de Abel (et eux avaient des étincelles de son âme) c’était comme si lui même était en exil avec eux.
C’est ce que dit notre verset וַיִּשְׁמַע יִתְרוֹ « Ythro entendit » , « entendit » c’est-à-dire comprit. C’est à dire qu’il a vu que bien qu’il était prêtre de Midyane et qu’il était peu probable qu’il se lie à Moshé Rabbénou, malgré tout, il a remarqué qu’il a eu le mérite de devenir le beau-père de Moshé, et il a approfondi ce phénomène afin de comprendre la raison pour laquelle il en était ainsi.
Ythro comprit que la raison sous-jacente était que Moshé était en fait [la réincarnation de] Abel, et comme il comprit que la raison de cette alliance était due au fait que Moshé Rabbénou était Abel, alors il compris de lui-même que tous les miracles que Hashem avait fait en Egypte ont été faits en faveur de Moshé et d’Israël et pas seulement en faveur de Israël. Car bien que Moshé n’était pas en exil avec eux, malgré tout, comme les enfants d’Israël avaient des étincelles de l’âme de Moshé cela était considéré comme s’il était lui même en exil, et les miracles étaient nécessaires en sa faveur. Ythro a compris de lui-même un second point, que les autres ne connaissaient pas, et c’est la fin de notre verset
כִּי-הוֹצִיא ה׳ אֶת-יִשְׂרָאֵל, מִמִּצְרָיִם.
lorsque l’Éternel avait fait sortir Israël de l’Égypte
c’est à dire « l’assemblée d’Israël » כנסת ישראל qui est donnée en allusion par les premières lettres de ces deux mots כי, le terme « assemblée d’Israël » dans le langage de la Kabbale désignant la Shékhina, la présence Divine, Hashem a fait sortir de la terre d’Egypte, c’est à dire avec Israël [en résumé le Ben Ish ‘Hay nous apprend que Ythro a compris que la Shékhina qui était en exil en même temps qu’Israël, est sortie avec eux], c’est à dire que la lumière de la Shékhina marchait avec eux, comme il est écrit (Exode Ch. 13 v. 20) :
וַה״ הֹלֵךְ לִפְנֵיהֶם יוֹמָם בְּעַמּוּד עָנָן, לַנְחֹתָם הַדֶּרֶךְ, וְלַיְלָה בְּעַמּוּד אֵשׁ, לְהָאִיר לָהֶם–לָלֶכֶת, יוֹמָם וָלָיְלָה
L’Éternel les guidait, le jour, par une colonne de nuée qui leur indiquait le chemin, la nuit, par une colonne de feu destinée à les éclairer, afin qu’ils pussent marcher jour et nuit.
Troisième Dévar Torah Paracha Ytro
Quelques explications courtes tirées du livre Yaghel Yaâqov du Rav Yaâqov Haym Sofer (l’auteur du Kaf Ha’haym) pages 25-26.
1) A propos du don de la Torah il est écrit (Ch. 19 v1)
בַּחֹדֶשׁ, הַשְּׁלִישִׁי, לְצֵאת בְּנֵי-יִשְׂרָאֵל, מֵאֶרֶץ מִצְרָיִם–בַּיּוֹם הַזֶּה, בָּאוּ מִדְבַּר סִינָי
A la troisième néoménie depuis le départ des Israélites du pays d’Égypte, le jour même, ils arrivèrent au désert de Sinaï.
Le verset nous dit -בַּיּוֹם הַזֶּה et aurait pu dire בַּיּוֹם הַוה, qui a la même signification dans notre contexte ; la raison en est que le mot הַזֶּה a la même valeur numérique que le mot טוב, « bien/bon » (יום טוב signifiant également « jour de fête ») car c’est un « bon jour » que celui où ils sont arrivés au mont Sinaï car ainsi ils ont mérité de recevoir la Torah et ainsi ont pu mériter de toutes les élévations de ce monde-ci et du monde futur qui toutes s’acquièrent pas l’étude de la Torah comme il est écrit 5Deutéronome Ch. 30 v 20) :
כִּי הוּא חַיֶּיךָ, וְאֹרֶךְ יָמֶיךָ
c’est là la condition de ta vie et de ta longévité,
2) Dans notre Parasha (Exode Ch. 20 v20)
מִזְבַּח אֲדָמָה, תַּעֲשֶׂה-לִּי, וְזָבַחְתָּ עָלָיו אֶת-עֹלֹתֶיךָ וְאֶת-שְׁלָמֶיךָ, אֶת-צֹאנְךָ וְאֶת-בְּקָרֶךָ; בְּכָל-הַמָּקוֹם אֲשֶׁר אַזְכִּיר אֶת-שְׁמִי, אָבוֹא אֵלֶיךָ וּבֵרַכְתִּיךָ.
Tu feras pour moi un autel de terre, sur lequel tu sacrifieras tes holocaustes et tes victimes rémunératoires, ton menu et ton gros bétail, en quelque lieu que je fasse invoquer mon nom, je viendrai à toi pour te bénir.
Pour quelle raison le verset utilise-t-il le terme אֲדָמָה « terre » et non un autre mot (un synonyme) comme ארץ ?
Il me semble pouvoir dire, que c’est parce que le mot אֲדָמָה est constitué des mêmes que le mot האדם « L’homme », pour nous dire sur le mode allusif ce que nous enseignent les sages dans le Talmoud (SoTa) « Rabbi Yéoshoua Ben Lévi disait, viens voir comment sont grandes les personnes humbles, car à l ‘époque où il y avait le temple de Jérusalem, une personne qui sacrifiait comme offrande un holocauste alors il avait le mérite (le salaire) de cet holocauste ; s’il sacrifiait une « oblation » (קָרְבַּן מִנְחָה) alors il avait le mérite de cette « oblation » ; par contre celui qui est humble l’écriture le considère comme s’il avait fait toutes ces sortes de sacrifices comme il est écrit (Psaumes 51 v19) :
זִבְחֵי אֱלֹקִים, רוּחַ נִשְׁבָּרָה:
les sacrifices [agréables] à D.ieu, c’est un esprit contrit[brisé]
mais seulement ça, mais encore ses prières ne sont pas repoussées comme il est écrit (dans la suite du verset Psaumes 51 v19) :
לֵב-נִשְׁבָּר וְנִדְכֶּה– אֱלֹקִים, לֹא תִבְזֶה.
un cœur brisé et abattu, ô Dieu, tu ne le dédaignes point.
C’est ce que dit notre verset, מִזְבַּח אֲדָמָה, תַּעֲשֶׂה-לִּי (Tu feras pour moi un autel de terre), c’est à dire (que comme le mot אֲדָמָה est constitué des mêmes lettres que le mot האדם) מִזְבַּח האדם תַּעֲשֶׂה-לִּי ce qui signifie que par l’humilité, on se considère comme de la terre (אֲדָמָה) que tout le mode bât , grâce à cela [suite de notre verset]
וְזָבַחְתָּ עָלָיו אֶת-עֹלֹתֶיךָ וְאֶת-שְׁלָמֶיךָ, אֶת-צֹאנְךָ וְאֶת-בְּקָרֶךָ
tu sacrifieras tes holocaustes et tes victimes rémunératoires
Je considère cette personne (Moi l’Eternel) comme s’il avait sacrifié tous les types de sacrifices à la fois ; et non seulement cela mais encore, mais encore [fin de notre verset] :
; בְּכָל-הַמָּקוֹם אֲשֶׁר אַזְכִּיר אֶת-שְׁמִי, אָבוֹא אֵלֶיךָ וּבֵרַכְתִּיךָ.
en quelque lieu que je fasse invoquer mon nom, je viendrai à toi pour te bénir.
C’est à dire qu’en quelque lieu que ce soit, où il invoquera mon nom par la prière, je viendrai à lui et je le bénirai, et j’agréerai sa prière et il recevra la bénédiction car toute l’abondance arrive par l’intermédiaire de la prière comme il est connu !!
Quatrième Dévar Torah Rabbi Yaâkov Abé’hssera זצ »ל וזיע »א
L’explication suivante est tirée d’un livre très profond de Rabbénou Yaâkov Abé’hssera בּגדי השׂרד qui donne généralement des explications d’après le sens « caché », la mystique. Dans ce développement le « Abir Yaâkov »[1] fait un parallèle entre les dix plaies et les dix paroles (« dix commandements »).
Chacune des dix explications est indépendante des autres.
Il me semble que les dix plaies viennent en regard des dix paroles (10 commandements) ; les Egyptiens ont voulu empêcher les enfants d’Israël de recevoir la Torah et c’est en vue de la Torah qu’Hachem a créé le monde ; si les juifs n’avaient pas reçu la Torah, le monde serait retourné au « chaos » initial (Tohu-Bohu).
Pharaon et ses conseillers suivaient les voies des ténèbres (le mal) et toutes leurs pensées étaient de trouver des moyens d’empêcher les Hébreux de sortir; finalement selon leur folie que serait-il advenu de la Torah ? Mais leur cœur s’est bouché à toute compréhension de ce qu’ils voyaient (les plaies) car c’est l’habitude du côté du mal (Sitra A’hara) : ceux qui le poursuivent ne font pas attention à ce qu’il adviendra au bout du compte ; en conséquence les dix plaies sont en regard des 10 paroles (10 commandements) pour leur montrer qu’ils ont reçus les plaies en « remboursement , en échange» car ils voulaient empêcher les Hébreux de recevoir les dix commandements [et donc une plaie pour chaque commandement]. Et cela vaut largement que les Egyptiens et 1000 fois plus disparaissent plutôt que les Israélites ne reçoivent pas les 10 commandements.
Chaque plaie vient face, en regard, d’un des dix commandements mais dans l’ordre inverse (première plaie en face du dernier commandement, etc. …, dernière plaie face au premier commandement).
1) La première plaie, דם le sang est en regard de « tu ne convoiteras point », car la convoitise vient de l’échauffement du sang (des passions) ; de plus les lettres qui suivent דם sont הן (de valeur numérique 55), si on rajoute le nombre de lettres cela fait 57 qui est la valeur numérique que חמדה (57) qui signifie convoitise.
C’est ce qui leur est signifié en allusion par cette plaie : vous Egyptiens voulaient empêcher ce peuple saint prêt à prendre sur lui la Mitsva de ne pas convoiter et de ne pas la transgresser même si le sang s’échauffe et le cœur s’échauffe en nous pour convoiter et désirer, pour l’honneur de Son Saint Nom les enfants d’Israël se renferment sur eux-mêmes et attendent que la passion se calme, que le sang se refroidisse.
En conséquence, en regard de cela [les Egyptiens ne voulaient pas les laisser recevoir la Torah dans laquelle il est interdit de convoiter, alors ils ont été frappés par une plaie qui porte en son nom une allusion à la convoitise, les autres passages sont sur le même registre] l’Eternel a envoyé aux Egyptiens cette plaie du sang, selon le principe « comportement en fonction du comportement » מדה כנגד מדה.
2) La seconde plaie, les grenouilles, vient en regard du commandement ordonnant de ne pas faire de faux témoignage. Car le mot grenouille צפרדע peut se décomposer avec les mots פּרץ עד «enfreint témoin ». En effet, celui qui fait un faux témoignage enfreint les règles du monde et renie le fait qu’Hachem surveille la création (la présence divine dans Son monde et le fait qu’Il s’occupe et surveille de tout un chacun et sait que quelqu’un profère un faux témoignage ; s’il avait la foi que l’Eternel le « regarde » il ne pourrait pas transgresser).
Car s’il croyait qu’Hachem sait ce qu’il y a dans les cœurs il serait saisi de crainte et ne ferait pas de faux témoignage et donc il est certain qu’il renie, comme le dit le Roi David (que la paix soit sur lui) à propos de celui qui médit (Psaumes Ch. 12, v5) :
אֲשֶׁר אָמְרוּ, לִלְשֹׁנֵנוּ נַגְבִּיר–שְׂפָתֵינוּ אִתָּנוּ: מִי אָדוֹן לָנו
Ceux qui disent: « Par notre langue nous triomphons, nos lèvres sont notre force: qui serait notre maître? »
Voilà donc qu’il renie tout et ne témoigne pas que D.ieu est Maitre de toute chose, car tout a été créé pour Son honneur, pour Le louer, Le bénir et accomplir Ses commandements.
En conséquence, en regard de cela, les Egyptiens qui souhaitaient empêcher le peuple Saint qui était prêt à prendre sur lui le commandement « tu ne feras point de faux témoignage » et ne voulaient pas à plus forte raison qu’ils témoignaient sur la Divinité, Maître de toute chose, et son unicité, vinrent les grenouilles qui témoignent sur sa Divinité et punissent les Egyptiens selon le principe « comportement en fonction du comportement « מדה כנגד מדה».
3) Les poux כּנים: cette plaie est en regard de « tu ne voleras point » ; le mot כּנים a une valeur numérique de 120 ce qui est deux fois 60. 60 est la valeur numérique du mot גנבה = vol. Car un voleur vole à la fois un être humain mais aussi la « connaissance de l’Eternel » ; en effet il ne croit pas que Hachem l’observe et voit tous ses actes (sinon il ne volerait pas). En fait, un voleur, avec sa pensée étroite considère qu’il réduit la possession de celui qui a été volé et que lui-même s’enrichit.
En réalité c’est l’inverse qui se produit car la personne volée voit sa perte compensée par l’Eternel et le voleur subit malédiction sur malédiction jusqu’à sa destruction comme le dit le verset
מְאֵרַת ה׳, בְּבֵית רָשָׁע
La malédiction de l’Eternel repose sur la maison du méchant
Et c’est bien là le comportement des poux qui viennent sucer le sang de l’homme pour se nourrir mais en fait courent à leur perte, ils vont se faire attraper et tuer ne pouvant pas s’enfuir.
En fait, ces poux que Hachem a fait se répandre en Egypte, Il leur a donné la force et la capacité de résister et les Egyptiens ne pouvaient plus les supporter ; ceci est « comportement en fonction du comportement » מדה כנגד מדה. De la même manière que les Egyptiens voulaient empêcher le peuple saint qui était prêt à prendre sur lui la Mitsva « tu ne voleras point » (d’accomplir cette Mitsva) ainsi il les a punis dans leur corps avec les poux qui volaient leur sang et les Egyptiens ne pouvaient plus se séparer de ces poux.
4) Les bêtes sauvages ערוב, cette plaie est en regard de לא תנאף, tu ne commettras point d’adultère. En effet, celui qui commet un adultère provoque des mélanges de descendances[1]. Ainsi ערוב a pour valeur numérique 278, si on y ajoute 3 correspondant aux 3 lettres de la racine ערב on obtient 281 qui est la valeur de ערוה qui désigne toute relation interdite.
En conséquence les Egyptiens furent frappés de la plaie des bêtes sauvages « comportement en fonction du comportement » מדה כנגד מדה. . Ils voulaient empêcher le peuple saint prêt à prendre sur lui la Mitsva de « tu ne commettras point d’adultère » et ne pas mélanger des descendances avec d’autres, de pratiquer cette Mitsva. En conséquence les Egyptiens ont été punis par la plaie des bêtes sauvages.
5) La peste דבר, cette plaie est en regard de לא תרצח, tu ne tueras point, car ils voulaient empêcher le peuple saint qui était prêt à prendre sur lui la Mitsva d’interdiction du meurtre d’accomplir cette Mitsva. En conséquence les Egyptiens ont été frappés par la peste (meurtrière) en fonction du principe « comportement en fonction du comportement » מדה כנגד מדה.
6) Les plaies pustulantes, שחין , cette plaie vient en regard de tu honoreras ton père et ta mère, or on trouve que l’Eternel fait ressembler Son propre honneur à celui des parents, comme il est écrit (Proverbes, Ch. 3, v9)
כַּבֵּד אֶת-ה׳, מֵהוֹנֶךָ;
Honore l’Eternel avec tes biens,
Et nous avons la même construction dans les dix commandements (Exode, Ch. 20, v11):
כַּבֵּד אֶת-אָבִיךָ, וְאֶת-אִמֶּךָ-
Honore ton père et ta mère,
Cela est mis en allusion dans le mot שחין, car ce mot lorsqu’on prend chacune des lettres qui le constituent : שי״ן חי״ת יו״ד נו״ן, si on prend la valeur numérique des lettres du milieu (ייוו) on obtient 32 ce qui est la valeur numérique du mot כבוד honneur, et le mot שחין (de valeur 368) lui-même à la même valeur que שוה לה׳ (367) auquel on ajoute un de l’expression elle-même (soit 368). C’est-à-dire que l’honneur dû au père et à la mère est équivalent à celui dû à l’Eternel. Lorsqu’on prend la valeur numérique des dernières lettres נתדן (504) on obtient la même valeur numérique que celle de la suite du verset אֶת-אָבִיךָ, וְאֶת-אִמֶּךָ (en ajoutant le nombre de lettres) !!
On voit donc que dans le mot שחין on a de nombreuses allusions à Honore ton père et ta mère, et de l’équivalence de cet honneur à celui dû à l’Eternel. En fait celui qui est effronté envers son père il est très probable que ce n’est pas son père ; de plus celui qui est effronté la maladie צרעת « lèpre » s’abat sur lui, comme il est écrit (Chroniques II, Ch. 26 v19)
וַיִּזְעַף, עֻזִּיָּהוּ, וּבְיָדוֹ מִקְטֶרֶת, לְהַקְטִיר; וּבְזַעְפּוֹ עִם-הַכֹּהֲנִים, וְהַצָּרַעַת זָרְחָה בְמִצְחוֹ לִפְנֵי הַכֹּהֲנִים בְּבֵית ה׳, מֵעַל, לְמִזְבַּח הַקְּטֹרֶת.
Ouzzia se mit en colère, tandis qu’il tenait en main l’encensoir à fumigation, et alors qu’il s’emportait contre les prêtres, la lèpre brilla sur son front, en présence des prêtres, dans le temple de l’Eternel, auprès de l’autel des parfums.[2]
sur son front se voyait son effronterie. Un autre raison de faire égaler le respect dû aux parents à celui dû à l’Eternel est que par les égards montrés aux parents, l’homme se ressaisit et fait un raisonnement a fortiori, car il se rend compte qu’à plus forte raison il doit honorer l’Eternel , car ses parents ne sont que les intermédiaires par lesquels l’Eternel a provoqué sa venue en ce monde et déjà cet individu doit être vigilant à l’honneur dû à ceux-ci, à plus forte raison doit il honorer l’Eternel qui a créé ce monde par bonté et « désire » donner du bien, a créé l’homme, lui a préparé de quoi subsister. Ne doit-il pas, à bien plus forte raison, servir le Créateur, bénir Son nom jour et nuit. A contrario, celui qui renie Ses bienfaits n’a pas de vie et de place dans ce monde mais doit rester isolé comme les lépreux.
De plus, le mot שחין a la même valeur numérique (368) que celle du mot אלקים (c’est le nom de D.ieu qui correspond à la justice rigoureuse) lorsqu’on écrit pleinement les lettres de ce mot comme cela אל״ף למ״ד ה״י יו״ד מ״ם (מלוי דיודי״ן) qui vaut 300, les 68 restants correspondent au mot חיים ce qui correspond finalement à l’expression usuelle חיים אלקים « D.ieu vivant ».
En conséquence, les Egyptiens qui voulaient empêcher cette sainte nation, qui était prête à prendre sur elle d’honorer ses parents par laquelle on en arrive par un raisonnement a fortiori à servir le D.ieu vivant חיים אלקים , d’accomplir cette Mitsva et a fortiori de servir l’Eternel, ont été frappés de la plaie des ulcères car ainsi ils se séparent les uns des autres (comme le lépreux).
7) La grêle, בּרד, cette plaie est en regard du respect du Shabbat. On sait en effet que les lettres qui sont prononcées avec une même partie de la bouche peuvent s’inter-changer. [3]
Les lettres dentales sont זשסרץ, le ר peut donc s’inter-changer avec la lettre ש. De même on a les palatales דטלנת on peut donc inter-changer le ד avec le ת. Ces deux transformations donnent le mot שׁבּת Shabbat.
La raison pour laquelle cette plaie vient en regard du Shabbat vient du fait que D.ieu a donné le Shabbat a son peuple pour le repos, la jouissance et Il a ordonné
אַל-יצֵא אִישׁ מִמְּקֹמוֹ–בַּיּוֹם הַשְּׁבִיעִי
Que chacun demeure où il est, que nul ne sorte de son habitation le septième jour.[4]
Les Egyptiens voulaient empêcher le peuple saint qui était prêt à prendre sur lui le Shabbat qui est repos, jouissance sans transport d’objets d’un domaine à un autre, d’accomplir cette Mitsva ; il était juste que s’abatte sur eux la grêle et qu’ils soient atteints de souffrances et d’affliction et restent cloitrés[5] chez eux « comportement en fonction du comportement » מדה כנגד מדה
8) Sauterelles ארבה: cet plaie est en regard du commandement
לא תִשָּׂא אֶת-שֵׁם-ה׳ אֱלקֶיךָ, לַשָּׁוְא:
Tu n’invoqueras point le nom de l’Éternel ton D.ieu à l’appui du mensonge;
Lorsqu’on épelle chaque lettre (on remplit les lettres) du mot ארבה on a : אל״ף רי »ש בּי »ת ה »א (de somme 1039) on retrouve la même valeur que לא תשׂא שוא avec 1 en plus pour l’ensemble de l’expression (1038+1=1039).
Car, celui qui jure en vain provoque que les bêtes nuisibles viennent dans le monde et que les sauterelles dévorent les récoltes. De ce fait les Egyptiens qui voulaient empêcher le peuple saint qui était prêt à accepter cette Mitsva il est normal qu’ils aient été atteint par la plaie des sauterelles.
9) Les ténèbres, חשך cette plaie vient en regard du commandement
ֹלא-יִהְיֶה לְךָ אֱלֹקִים אֲחֵרִים
Tu n’auras point d’autre D.ieu que moi
La raison évidente est que celui qui pratique l’idolâtrie va dans les ténèbres בְּגֵיא צַלְמָוֶת (Téhilim 23 V4) dans une « terre sombre » (et Rashi explique que cela se rapporte à celui qui falsifie), car ces idoles sont « obscures » et ceux qui les servent marchent dans l’obscurité.
Donc comme les Egyptiens voulaient empêcher le peuple saint qui était prêt à accepter cette Mitsva de ne pas adorer une idole ; en conséquence les Egyptiens ont été frappés par la plaie de l’obscurité, « comportement en fonction du comportement » מדה כנגד מדה.
10) Mort des premiers nés – מכת בכורות: cette plaie vient en regard du premier commandement
אָנכִי ה׳ אֱלֹקֶיךָ, אֲשֶׁר הוֹצֵאתִיךָ מֵאֶרֶץ מִצְרַיִם
Je suis l’Éternel, ton D.ieu, qui t’ai fait sortir du pays d’Égypte
Ce commandement est équivalent à tous les autres réunis, comme l’enseignent les sages. Comme la plaie est équivalente à toutes les autres (de la même manière que ce commandement est équivalent à tous les autres), le début des mises en garde a été cette plaie (Exode Ch4 v23)
הִנֵּה אָנֹכִי הֹרֵג, אֶת-בִּנְךָ בְּכֹרֶךָ.
Eh bien! Moi, je ferai mourir ton fils premier-né.[6]
Egalement, comme le premier des « dix commandements » Je suis l’Éternel, ton D.ieu, qui t’ai fait sortir du pays d’Égypte a été dit de la « bouche » de l’éternel, en conséquence la mort des premiers nés a été faite par l’Eternel « en personne ».
Et comme les Egyptiens voulaient empêcher le fils aîné [premier] (de l’Eternel qu’est Israël) d’aller servir l’Eternel maître de toute chose, qui fut le « premier » dans le monde[7], en conséquence les Egyptiens ont été frappés par la mort des premiers nés.
Cinquième Dévar Torah – Rachi sur Paracha Ytro
Nouvelle rubrique dans laquelle nous allons décortiquer le commentaire de Rashi sur quelques versets de la Parasha. Les explications sont tirées du livre « Rashi Hamméforash ». Le texte de Rashi en Français est tiré principalement du site « sefarim.fr » et est en fait celui du « Houmach avec Rachi » des éditions Gallia. J’y ai apporté de très légères modifications.
Le texte en gras et en rouge (et souligné) est celui de la Torah ; le texte normal est celui de « Rashi Hamméforash » et le texte en gras est la traduction de Rashi proprement dite.
Les merveilles de Rashi !!
Exode Ch. 18 v. 1 :
וַיִּשְׁמַע יִתְרוֹ כֹהֵן מִדְיָן, חֹתֵן מֹשֶׁה, אֵת כָּל-אֲשֶׁר עָשָׂה אֱלֹהִים לְמֹשֶׁה, וּלְיִשְׂרָאֵל עַמּוֹ: כִּי-הוֹצִיא ה״ אֶת-יִשְׂרָאֵל, מִמִּצְרָיִם.
Ythro, prêtre de Madian, beau père de Moïse, apprit tout ce que D.ieu avait fait pour Moïse et pour Israël son peuple, lorsque l’Éternel avait fait sortir Israël de l’Égypte.
וַיִּשְׁמַע יִתְרוֹ. מַה שְּׁמוּעָה שָׁמַע וּבָא קְרִיעַת יַם סוּף וּמִלְחֶמֶת עֲמָלֵק:
Yithro entendit Il ne faut pas interpréter selon le sens simple que « il entendit » s’adresse à ce qui est par la suite « lorsque l’Eternel avait fait sortir Israël de l’Egypte » et c’est pour cette raison qu’il est venu, car s’il en était ainsi il aurait dû venir immédiatement après la sortie d’Egypte, mais qu’a-t-il entendu qui l’ait incité à venir ? la raison qui l’a poussée à venir ? Le passage de la mer des Joncs et la guerre de ‘Amaleq (Zeva‘him 116a).
יִתְרוֹ. שֶׁבַע שֵׁמוֹת נִקְרְאוּ לוֹ רְעוּאֵל יֶתֶר יִתְרוֹ חוֹבָב חֶבֶר קֵינִי פּוּטִיאֵל (מְכִילְתָא) יֶתֶר עַ »שׁ שֶׁיִּתֵּר פָּרָשָׁ’ אַחַת בַּתּוֹרָה וְאַתָּה תֶחֱזֶה. יִתְרוֹ לִכְשֶׁנִּתְגַיֵּר וְקִיֵּם הַמִּצְוֹת הוֹסִיפוֹ לוֹ אוֹת אַחַת עַל שְׁמוֹ. חוֹבָב שֶׁחִבֵּב אֶת הַתּוֹרָה וְחוֹבָב הוּא יִתְרוֹ שֶׁנֶּאֱ’ מִבְּנֵי חוֹבָב חוֹתֵן מֹשֶׁה. וְיֵ »א רְעוּאֵל אָבִיו שֶׁל יִתְרוֹ הָיָה וּמַה אוֹמֵר וַתָּבֹאנָה אֶל רְעוּאֵל אֲבִיהֶן שֶׁהַתִּינוֹקוֹת קוֹרִין לַאֲבִי אֲבִיהֶן אַבָּא. בְּסִפְרֵי:
Ythro Il portait sept noms : Re‘ouel, Yèthèr, Ythro, ‘Hovav, ‘Hèvèr, Qeini et Poutiel (Mekhilta). Yèthèr, parce qu’il a ajouté (yathar) un paragraphe à la Tora : « Et toi distingue d’entre tout le peuple… » (verset 21). Yéther, parce qu’il a rajouté un passage à la Torah, il a rajouté le passage sur les juges à la Torah (infra 13-27), c’est à dire qu’il a conseillé à Moshé de nommer des juges comme il est écrit (infra 21) « et toi distingue .. », Ythro, parce que, lorsqu’il s’est converti et a accompli les Mitsvoth, on lui a ajouté une lettre la lettre Waw ו, qui est une des lettres du nom du Saint béni soit-Il, à son nom, de la même manière que le Saint béni soit-Il a rajouté la lettre Hé ה après qu’il se soit circoncis (Béréshith Ch. 17 v. 5). ‘Hovav, parce qu’il chérissait (‘havav) la Tora. Et d’où sait on que ‘Hovav s’identifie à Ythro ? comme il est écrit : « Parmi les enfants de ‘Hovav, beau-père de Moshé… » (Shofétim 4, 11). D’aucuns disent que Re‘ouel était le père de Ythro. Comment se fait-il, à propos des filles de Ythro, que le texte dise : « Elles vinrent vers Re‘ouel leur père » (supra 2, 18), bien que ce ne soit pas leur père mais leur grand-père ? C’est parce que les jeunes enfants appellent leur grand-père : « papa » (Sifri).
חֹתֵן מֹשֶׁה )מְכִילְתָּא) כָּאן הָיָה יִתְרוֹ מִתְכַּבֵּד בְּמֹשֶׁה אֲנִי חוֹתֵן הַמֶּלֶךְ וְלִשֶּׁעָבַר הָיָ’ מֹשֶׁה תּוֹלֶה הַגְּדֻלָּה בְּחָמִיו שֶׁנֶּאֱמַר וַיָּשָׁב אֶל יֶתֶר חוֹתְנוֹ:
Beau-père de Mochè Ici, après que Moshé soit de venu important, c’est Ythro qui se flatte de sa parenté avec Moshé: « Je suis le beau-père du roi ! », alors que dans le passé c’est Moshé qui se targuait de la grandeur de son beau-père (supra 4, 18) : « Moshé alla, il retourna chez Yèthèr son beau-père » (Mekhilta), voici dans ce dernier cas on ne parle que de Moshé et pour quelle raison mentionne-t-on Ythro comme étant son beau-père ? c’est pour honorer Moshé à travers son beau-père Ythro.
לְמֹשֶׁה וּלְיִשְׂרָאֵל. שָׁקוּל מֹשֶׁה כְּנֶגֶד כָּל יִשְׂרָאֵל:
A Moshé et à Israël Bien que Moshé fasse parti d’Israël, malgré tout il est mentionné séparément pour nous apprendre que Moshé compte autant que tout Israël.
אֵת כָּל אֲשֶׁר עָשָׂה. לָהֶם בִּירִידַת הַמָּן וּבַבְּאֵר וּבַעֲמָלֵק:
Tout ce que Eloqim fit Du fait qu’il est écrit par la suite du verset « lorsque l’Eternel avait fait sortir Israël de l’Egypte » ce qui contient tous les miracles et les merveilles qui sont liés à leur sortie [d’Egypte], nous sommes forcés d’interpréter « tout ce que Eloqim fit » a pour intention les merveilles qu’il y eut pour eux, par la suite [après la sortie d’Egypte] par la tombée de la manne, par le puits et par la défaite de ‘Amaleq.
כִּי הוֹצִיא ה’ וְגוֹ’. זוֹ גְּדוֹלָה עַל כֻּלָּם (מְכִילְתָּא):
Que Hachem fit sortir Israël d’Egypte Ce bienfait-là est le plus grand de tous (Mékhilta).
Exode Ch. 18 v. 2 :
וַיִּקַּח, יִתְרוֹ חֹתֵן מֹשֶׁה, אֶת-צִפֹּרָה, אֵשֶׁת מֹשֶׁה–אַחַר, שִׁלּוּחֶיהָ.
Alors Ythro, beau-père de Moïse, emmena Tsipora, épouse de Moïse, qui la lui avait renvoyée.
אַחַר שִׁלּוּחֶיהָ. כְּשֶׁאָמַר לוֹ הַקָּבָּ »ה בְּמִדְיָן לֵךְ שׁוּב מִצְרַיְמָה וַיִּקַח מֹשֶׁה אֶת אִשְׁתּוֹ וְאֶת בָּנָיו וְגוֹ’ וְיָצָא אַהֲרֹן לִקְרָאתוֹ וַיִּפְגְּשֵׁהוּ בְּהַר הָאֱלֹהִים. אָמַר לוֹ מִי הֵם הַלָּלוּ אָמַר לוֹ זוֹ הִיא אִשְׁתִּי שֶׁנָּשָׂאתִי בְּמִדְיָן וְאֵלּוּ בָּנַי. וְאָמַר לוֹ וְהֵיכָן אַתָּה מוֹלִיכָן אָמַר לוֹ לְמִצְרַיִם. אָמַר לוֹ עַל הָרִאשׁוֹנִים אָנוּ מִצְטַעֲרִים וְאַתָּה בָּא לְהוֹסִיף עֲלֵיהֶם אָמַר לָהּ לְכִי לְבֵית אָבִיךְ נָטְלָה שְׁנֵי בָּנֶיהָ וְהָלְכָה לָהּ:
Après son renvoi Lorsque le Saint béni soit-Il a dit à Moshé en Midyan : « Va, retourne en Egypte » (supra 4, 19), Moshé emmena avec lui sa femme et ses fils pour retourner avec eux en Egypte comme il est écrit (supra 4, 20) « Moshé prit sa femme et se fils etc. », et alors il rencontra Aharon comme il est écrit « Aharon vint à sa rencontre, il le rencontra dans la montagne de ha-Eloqim » (supra 4, 27) Aharon demanda à Moshé « Qui sont ces gens ? » Moshé répondit : « C’est ma femme, que j’ai épousée en Midyan, et ce sont mes fils. » Il lui demanda : « Où les emmènes-tu ? » Il répondit : « En Egypte ! » Aharon dit alors : « Sur le sort des premiers », des enfants d’Israël qui se trouvent déjà sous le joug de l’esclavage de l’Egypte, nous souffrons déjà qu’ils soient là-bas et toi tu voudrais ajouter encore ceux-là ! » Moshé lui a alors dit à sa femme : « Retourne chez ton père ! » Elle a pris ses deux fils et s’en est allée.
[1] Le mot ערב voulant dire mélanger
[2] On a là un lien direct entre effronterie et « lèpre ».
[3] Ceci est rapporté dans les livres de grammaire ; ce n’est pas une invention de notre Rav, à D.ieu ne plaise.
[4] Il s’agit de ne pas transporter d’un domaine privé à un domaine public ou inversement.
[5] En prenant le sens strict du verset « que nul ne sorte de son habitation le septième jour ».
[6] Cet avertissement a été notifié alors que Moshé n’était pas encore revenu en Egypte ; il était encore réfugié à Midiane
[7] Antérieur à toute chose, premier Le concernant ne voulant pas dire grand-chose
[8] C’est le surnom de Ribbi Yaâkov Abihséra
Article « Paracha Ytro – 5 Divré Torah par Jardindelatorah », mis en ligne le 3 février 2015 et mis à jour le 14 février 2020