Parachat Bo Rav Moché Shapira II
Bo Rav Moché Shapira
Traduit et adapté par Rav Michaël Smadja
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Parachat Bo Rav Moché Shapira II
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Autre publication de Rav Shapira sur la Parashat Bo
« Et la ville sainte et ses alentours étaient jetés en pâture à la honte et tous ses joyaux ont été emmenés en butin et cachés«
Toutes les qualités supérieures qui accompagnent la ville sainte de Jérusalem ont toutes été volées et cachées. Elles ont émigré dans un autre endroit. Elles ont reçu une forme différente. Les qualités supérieures de Jérusalem ont disparu. Dix mesures de beauté sont descendues sur terre. Neuf ont été données à Jérusalem et une seule au monde entier. Jérusalem est l’endroit de la prophétie. Une partie de ses qualités a disparu et n’existe plus.
La prophétie et le souffle saint ont été enfouis, ont disparu. Les autres qualités, leurs formes se sont transformées, c’est-à-dire que tout s’est déformé, a changé. Ce qui s’appelait auparavant « beauté » aujourd’hui est considéré « laid » et ce qui s’appelait « laid » aujourd’hui c’est la « beauté ». Tout ce qui est bon, est déformé jusqu’à pouvoir dire sur la « vérité » que c’est « mensonge ». Ce que nous percevions comme vrai, nous le ressentons comme mensonge et ce qui était ressenti comme total mensonge, cela est perçu comme la véritable réalité. C’est cela l’exil, tout ce qui est beau, bon, exact, vrai, ne se trouve plus à son endroit, cela se trouve dans des endroits inverses, des endroits qui non seulement ne sont pas leurs endroits mais sont aussi à l’antipode de son endroit. C’est-à-dire que ma perception, ma force de vérité, mon savoir va être attiré par le mensonge.
Quel est le point de bascule de l’exil vers la libération. Sur quoi en vérité, l’exil exerce-t-il son pouvoir et d’où va naître la libération?
L’exil a commencé par le verset: « et s’est levé un nouveau roi » [en Egypte] et la libération commence par le verset: « et ce mois-ci sera pour vous le premier des mois de l’année« . Il est évident que le point commun de ces deux versets n’est pas dû au hasard. L’exil a commencé par une forme spécifique de « nouveauté« . Quelque chose de nouveau, d’inventé. L’exil a été la conséquence d’une confusion dans cette notion de « nouveauté ». Le Midrash explique le verset « et s’est levé un nouveau roi » ainsi: « par le nom de D-ieu, ils mangeront le mois (h’odesh) leur part ».
Rashi explique que cela fait référence au mois de Av. Le Midrash parle de la destruction du temple. Donc est venu le mois de Av et leurs ennemis ont avalé leurs parts. C’est-à-dire qu’ils ont détruit le temple.
Le Midrash rapporte ce verset pour nous enseigner autre chose: après la mort de Yossef les enfants d’Israël ont voulu rentrer dans une nouvelle dimension, devenir des égyptiens. Lorsque Yossef est mort, ils ont renié l’alliance de la circoncision et ont dit: « devenons des égyptiens ». Alors D-ieu a inversé l’amour que les égyptiens avaient envers les hébreux, en haine pour accomplir les paroles du verset: « maintenant ils mangeront leur part au mois (h’odesh) de Av ».
C’est-à-dire qu’un nouveau (h’adash) roi s’est levé et a instauré de nouveaux décrets sur eux. Cette nouveauté que les hébreux ont inventée, de renier l’alliance et d’être comme les égyptiens, cette nouveauté a été la raison première de l’exil. C’est cette nouveauté qui les a avalés. Nos sages expliquent que c’est la nouveauté qu’ils ont inventée qui les a dévorés. De la force de cette nouveauté a commencé l’exil alors « s’est levé un nouveau roi ». C’est cette nouveauté qui a amené l’exil égyptien. Il y a deux cent ans environs, il y a eu un mouvement qui s’est fait appeler la « haskala », la période de la modernisation de la Torah et cela a amené ce que cela a amené. « Ils mangeront le mois « h’odesh » leur part ». Nous avons voulu changer, innover. Et à partir de ce moment, les innovations ne se sont pas arrêtées. Chaque nouveauté est venue fermer quelque chose. Nous avons avalé cette nouveauté, nous l’avons ingurgitée, assimilée. Il faut savoir que pour sortir de cette sorte d’exil, il faut une libération de la même sorte que « ce mois ‘h’odesh’ sera pour vous ». Toute autre nouveauté avalerait notre ‘patrimoine génétique’.
Cependant si nous voyons que « s’est levé un nouveau (h’adash) roi » est le commencement de l’exil et « ce mois-ci (h’odesh) sera pour vous » est le commencement de la libération, alors il y a un point commun entre l’exil et la libération. Quel est le point de vérité dans cette notion de nouveauté? Quel est le point de bascule qui amène et l’exil et la délivrance? Dans le Talmud, il est enseigné: « Le mauvais penchant de l’homme se renouvelle sur lui à chaque moment et si D-ieu ne venait pas à son aide, il ne pourrait le vaincre« . Il est impossible de vaincre le mauvais penchant. Comment nous gagne-t-il? Par la force de la nouveauté, du h’idouch. Il invente tous les jours. Et afin de vaincre cette énergie ‘expansioniste’, il faut une aide divine. Dans un autre endroit du Talmud il est écrit: « J’ai créé le mauvais penchant, Je lui ai créé la Torah en tant que remède ». Le mauvais penchant nous submerge par l’énergie du h’idouch, de la nouveauté. C’est-à-dire qu’il nous fait croire que cela est nouveau car en fait, il n’y a aucune nouveauté dans son approche vers nous. Il nous fait croire que cela est nouveau. Des choses qui sont vieilles, sa force est de les rendre nouvelles donc attractives. Ceci, tu n’as pas encore goûté. Dans tout ce qu’il nous propose, il n’y a aucune nouveauté, c’est toujours la même chose. Mais sa force est de transformer, de déguiser, de rendre cette pulsion comme quelque chose d’attirant en nous faisant croire que cela est nouveau c’est la force que le maître du monde lui a donnée. Sans cette illusion de nouveauté, nous n’aurions aucune attirance pour le mauvais penchant. En vérité pour celui qui possède du Daat, du savoir, il sait qu’il n’y a pas de nouveauté dans ce que le penchant propose.
« J’ai créé le mauvais penchant, J’ai créé la Torah, son remède »
Explication: celui qui s’occupe de Torah, la Torah étant entièrement nouveauté, peut alors réussir à casser cette énergie expansionniste illusoire de cette sensation de nouveauté que nous fait ressentir le penchant. Car cette nouveauté est un énergie de nouveauté vraie. Celui qui a goûté le goût, conséquence de la perception juste des paroles de Torah, une nouvelle compréhension, un nouvel accès à la Torah, celui-ci sait ce qu’est une nouveauté en vérité. Par la Torah, je peux atteindre, saisir, percevoir le point de bascule de la nouveauté. Et lorsque l’on perçoit, que l’on comprend ce point de nouveauté réellement, alors rien d’autre n’a de saveur.
Uniquement parce que le penchant de l’homme se renforce sur lui et réinvente chaque jour. Uniquement par cette force de la nouveauté, le penchant peut gagner. Il ne fait que renouveler le point de départ. Au moment où ce point de nouveauté est atteint, alors cette énergie retombe d’intensité et les choses redeviennent des choses vaines. La véritable nouveauté se place dans une autre dimension. La notion de vie ‘h’aïm’ elle-même est la nouveauté. Tout celui qui vit la suite du moment précédent ne s’appelle pas être vivant. La véritable vie ressemble à une source d’eau vive, ‘maïm h’aïm’. La force du flux des eaux est une force qui ne s’arrête jamais. A chaque moment, l’eau se renouvelle non comme une continuation car la vie ne peut pas être une suite du passé mais comme une source qui se renouvelle toujours. Tout celui qui vit car il vivait ainsi il y a quelques minutes, continuation perpétuelle de ce qui existait auparavant, s’appelle dans le langage des sages ‘soubresaut’ et non vie. Et sur cela il y a discussion si le soubresaut, tremblements au moment de la mort, s’appelle être encore vivant ou déjà mort.
La définition de la vie est quelque chose qui naît à ce moment qui vit maintenant et non comme la continuation du moment de vie précédent. La vie n’est jamais la continuation de la vie précédente. La vie ‘H’aïm’ cela est impossible de l’arrêter comme une source d’eau vive qui se renouvelle sans cesse, impossible d’arrêter, d’obstruer. La vie en elle-même est une pulsion nouvelle où la mort n’a pas de prise car c’est une énergie qui perdure à jamais. La notion de mort que nous connaissons n’apparaît qu’au moment de l’association de l’âme au corps. La mort est la dislocation de l’imbrication de ces 2 agrégats. La vie elle-même ne peut s’arrêter. Ce qui paraît s’arrêter c’est ce que nous définissons comme la mort mais la vie elle-même ne peut s’arrêter, ne peut mourir.
Le verset dit « je ne mourrai pas seulement (ki) je vivrai » le mot « ki » a plusieurs traductions. La plus répandue est « seulement » mais traduire ce verset ainsi: « je ne mourrai pas seulement je vivrai » n’a pas de sens car il aurait été préférable de dire « je ne mourrai pas » et ne pas avoir besoin de mentionner « seulement je vivrai » qui est une répétition. Mais il faut traduire le mot « ki » par « Déha » « car voici » et lire ce verset ainsi: « je ne mourrai pas car voici je vivrai ». C’est-à-dire que la vie est séparée de la mort, ne dépend pas d’elle. Que la vie soit associée au corps, cela peut s’arrêter mais la vie en elle-même est une chose éternelle. Ce flux est continuel sans interruption. De plus la pulsion de vie se renouvelle à chaque mouvement de cil, elle se renouvelle tout le temps. La vie de maintenant n’est pas la vie du moment d’avant. Sur chacun de ces moments il faut remercier le créateur car qui dit que cela va se renouveler? Le penchant de l’homme qui se renouvelle chaque jour, c’est-à-dire chaque ruse qu’il va inventer, a pour but de donner l’illusion que cela est la vie elle-même. Mes pensées qui sont issues en fait de mon passé, il me les fait ressentir comme quelque chose de nouveau, comme la vie elle-même. Mais cela est mensonge, cela est faux. Celui qui s’arrête et réfléchit à cela, verra en vérité une puérilité insondable car il n’y a aucune nouveauté dans son essence. Donner une forme de vie dans ce que le penchant de l’homme lui propose est une hérésie. Son illusion est de faire croire que cela est la vie elle-même. Assouvir des désirs serait pure illusion qui ferait croire que c’est cela la réalité de la vie.
Examinons le processus. Prenons un exemple: une personne se tenant à l’instant « T » reçoit une information telle qu’une odeur. Cette odeur par manque d’attention de la part de l’homme, va en une fraction de seconde réveiller la mémoire olfactive qui va lui envoyer l’image d’un plat si cela est une odeur appétissante qui va le faire saliver et lui faire avoir envie à ce moment, de ce même plat. Cette envie apparaît comme une nouveauté, une information que le cerveau vient d’inventer. Mais en fait cela est faux car c’est en réalité la sensation ancienne du moment précédent qui elle-même est issue d’une sensation précédente. C’est cela l’illusion du mauvais penchant et ainsi pour toutes les sensations de notre corps jusqu’à l’ego. Qu’est-ce-que l’ego? Si ce n’est l’association de tous ces points de vie qui ont été réels mais qui ne le sont plus que le penchant fait ressentir comme toujours présents en les transformant en une continuation d’un point unique qui perdure résultat d’un passé.
Cette notion de nouveauté qui dans son essence est la vie elle-même, c’est cette notion de nouveauté qui a été déformée et qui a disparue. Et de cette déformation est venu l’exil. L’exil est une atteinte à la réalité de la vie. C’est-à-dire que l’exil a déplacé le point d’énergie vital dans une dimension qui n’est pas la réalité. Tout homme doué de Daat, de savoir et de vécu, comprend que la racine de l’exil est la domination de ce vieux roi imbécile. La royauté de ce penchant se situe au niveau du savoir. Et ce roi a une armée. Nous sommes touchés en exil car nous nous plaçons nous-mêmes sous sa dépendance qui n’est pas notre véritable royauté. Pour cela, nous subissons les épreuves terribles de l’exil. Toute appréhension de nouveauté est tronquée et cette perception de tous les désirs de ce monde en tant que nouveauté est la racine de l’exil. Par cette perception de la vie, nous sortons de notre dimension de la vérité et entrons dans cette dimension étriquée de l’exil. Ainsi sans nous en rendre compte, nous nous mettons sous la domination d’une autre puissance. Rashi remarque qu’il aurait été plus judicieux de commencer la Torah par le premier commandement qui est « ce mois ‘h’odesh’ sera pour vous »! Pourquoi en réalité le premier commandement qui a été donné au peuple d’Israël est ce commandement de sanctifier le mois? Car en fait ce commandement est l’essence même de la vie et donc c’est une obligation d’être le premier commandement, c’est-à-dire la première libération, de sortir d’Égypte, de la nouveauté tronqué, déformé, vers la vraie nouveauté.
Le temps que nous vivons s’est inventé à la sortie d’Égypte. Nous sommes rentrés dans une autre dimension du temps. Alors que le temps est encore dans le monde, c’est-à-dire cette sensation d’une trame qui se projette du passé vers le futur, est venu le commandement « ce mois sera pour vous ». Il a créé une nouvelle notion du temps. Ce temps qui a été créé à la sortie d’Égypte est une nouvelle dimension du temps, une nouvelle perception du temps. Ce ‘zéman’, temps qui s’appelle h’odesh’ mois. La notion de « zéman » en elle-même est » aller vers », aller à la rencontre de quelque chose. C’est-à-dire que le créateur a créé le monde tel que le temps est une dimension qui nous amène vers le futur. « Zéman » est la racine du mot « azmana » préparation, réservation. C’est-à-dire que chaque moment est une préparation à ce qui va arriver. Une préparation au vrai futur, » dans les temps futurs le maître du monde va ré-inventer son monde ». A chaque moment, il y a une pulsion nouvelle. Une étincelle de cette énergie novatrice qui va se dévoiler dans le futur. Chaque moment est tourné vers cette énergie de vie éternelle. Ce même souffle d’énergie novatrice que D-ieu va utiliser pour inventer son monde. C’est ce qui a été transformé dans cette notion de temps. Ce même temps qui était le prolongement du passé, c’est le temps dans lequel le monde entier est soumis. Notre temps maintenant est une préparation au futur, à la libération car la véritable délivrance est de sortir de la domination de cette dimension du temps qui est un chemin tronqué, truqué, déformé. L’exil est l’appréhension de ce point d’énergie novatrice afin de le transformer en quelque chose qui est le contraire de la nouveauté, c’est-à-dire utiliser cette énergie qui se renouvelle à chaque instant et l’utiliser pour alourdir la matière qui ainsi va ralentir le temps et donner une forme à cette multitude de moments en un fil illusoire qui relie le présent au passé.
Qu’est-ce réellement le temps? D’où provient-il? En fait le temps est la résultante de la masse de la terre et de l’attraction solaire. La terre doit développer une énergie qui va la faire tourner sur elle-même afin de ne pas être attirée par le soleil et par cela perdurer. Et ainsi le temps se matérialise. La terre met vingt-quatre heures pour faire un tour sur elle-même et ainsi créer une énergie qui va faire se mouvoir la terre autour du soleil. Donc le temps est lié directement à la matière. Plus cette énergie divine va être utilisée pour épaissir la matière, plus celle-ci va s’alourdir et ainsi le temps va devenir de plus en plus réel. C’est cela la notion du temps relatif. Plus l’énergie divine va être détournée pour assouvir ses désirs plus la matière va s’épaissir et plus celle-ci va ralentir sa course autour du soleil et donc le temps sera plus long, plus concret, alors qu’en réalité, chaque moment d’influx divin est indépendant. C’est ce que Avraham notre patriarche avait compris lorsque le Midrash dit qu’il avait perçu qu’il y avait un créateur lorsqu’il a vu un palais brûlé. C’est-à-dire que la particularité du feu est qu’il est constitué de particules de feu séparées l’une de l’autre qui ont une apparence de feu ayant une consistance réelle. Mais en fait lorsqu’apparait une étincelle, la précédente a déjà disparue. Il était passé dans une autre dimension du temps où il ressentait la pulsion réelle de chaque moment que le maître du monde insufflait dans sa création.
Ainsi est le travail du mauvais penchant, utiliser cette pulsion divine, cette énergie innovatrice et la matérialiser de plus en plus en assouvissant les désirs du corps et les mettre dans un enchaînement qui va créer l’illusion d’une réalité de ce temps par l’illusion d’un ego. Et ce point innovant est le point de jonction entre l’exil et la libération. « nouveau roi » est le commencement de l’exil et » ce nouveau mois sera pour vous » est le commencement de la libération.
Nos sages enseignent : « vingt-six générations avant le don de la Torah, la nature a créé ses lois« , « les lois de la nature ont précédées les lois de la Torah ». L’ordre du monde droit précède de vingt-six générations le don de la Torah. Dix générations du premier homme jusqu’à Noah. Puis dix générations de Noah jusqu’à Avraham et enfin 6 générations Itshak, Yaacov, Lévi, Kéhat, Amram et Moshé jusqu’au don de la Torah.
La Torah commence son récit par la création du monde, c’est-à-dire par la création du temps qui va amener à la perception de la Torah. Par la compréhension des lois de la nature il est possible et obligatoire d’arriver aux lois de la Torah. Pour cela, la Torah commence par « au commencement״ car de cette création, nous pouvons arriver à Torah. Pour cela « au commencement״ est une partie intégrante de ״ce mois-ci״. C’est le principe que Avraham a découvert, pouvoir atteindre la Torah par la compréhension physique de ce monde. Il n’a pas connu le don de la Torah mais il est arrivé à Torah par le monde lui-même. Nos sages demandent: » d’où Avraham a appris la Torah? Un avis dit qu’il l’a apprise de ses reins qui sont le siège de la réflexion. La force de la réflexion a été donnée à l’homme et se trouve dans les reins. Ses deux reins sont devenus ses maîtres. Et d’eux, Avraham a pu appréhender la réalité. Comment vivre d’une manière vraie. Un autre avis explique que c’est de lui-même qu’il a appris la Torah. Que veut dire « de lui-même »? Celui qui vit la vie telle qu’elle doit être vécue sans aucune dépendance, sans aucune attirance venant de l’extérieur, alors personne ne peut le dominer, ne l’oblige ne lui dicte comment penser. Il vit son « soi véritable ». Celui qui vit sa « réalité vraie » atteint obligatoirement la dimension de la Torah. Un homme qui est propre, intègre, imperméable à toute sorte d’influence extérieure vit une vie véritable. Mais la plus grande majorité des hommes, ne vit pas une vie réelle car leur vie est la conséquence d’une multitude d’influences, de courants extérieurs qui viennent polluer leur réalité. Par contre celui qui réussit à vivre sa réalité propre, le flux de sa vie elle-même le conduira directement à Torah. Au point innovant qui se créé à chaque moment. Pour cela il y a besoin de raconter toute l’histoire du livre de la « genèse » car de ce livre, nous apprenons comment atteindre ce moment tant désiré de « ce mois sera pour vous » déjà depuis le livre de la genèse Ce chemin qui précède Torah et qui amène à Torah. Sur le verset: » ce mois sera pour vous la tête des mois pour les mois de l’année » nos sages expliquent qu’il n’y a pas plus grand mois que ce mois de « Nissan » Pour cela, il est appelé « premier », le premier des mois de l’année comme il est dit: » la tête des mois ‘h’odachim' ». Il n’y a pas plus grand ‘h’idouch’ point d’énergie innovatrice que ce mois pour cela, il est appelé la tête des mois. Que veut dire cette phase: » Il n’y a pas plus grand mois pour vous que celui-ci »? Lorsque nos sages utilisent le mot « grand », il font référence à l’enseignement du Talmud qui dit que « grand » ne veut pas dire vraiment grand et petit ne veut pas dire vraiment petit seulement un grand qui dépend des autres est appelé « petit » et un petit qui ne dépend que de lui-même est appelé « grand ».
Dans notre cas, cela veut dire que tous les autres mois tirent leurs énergies de ce mois de Nissan Lui seul est le point central du point novateur. Ce grand point novateur qu’est la sortie d’Égypte, ce grand dévoilement qui s’est inventé à la sortie d’Égypte est ce nouvel ordre du temps, c’est-à-dire un ordre de vie différent. Le temps lui-même est entièrement novateur, il vient et s’évapore. Le temps dans la dimension de notre perception superficielle est en fait quelque chose de très vieux. La première création étant le temps. Le même temps qui s’écoule, seconde après seconde, les mêmes secondes. Le grand point innovateur est que ce temps lui-même est entièrement chargé d’énergie créatrice. Chaque moment s’écoule et prépare le futur que D-ieu va inventer à la fin des temps. L’exil est de placer ce point d’énergie créatrice qui est la vie elle-même, dans une autre dimension. La libération est de le dévoiler et de le replacer dans sa véritable dimension.
L’exil et la libération parlent de la même chose. Une vérité qui change de dimension. Tant que nous serons engoncés dans une conduite tronquée qui nous fait découvrir des innovations, enchaînés dans cette dimension du temps, nous serons en exil. Le temps dans le monde s’étend, prend de l’ampleur d’une manière exponentielle, nouveauté après nouveauté. L’exil est la cause de toute cette frénésie de la nouveauté. Toutes ces choses bien avant qu’elles soient inventées ont déjà vieilli. Aucun point réel d’énergie novatrice. Le vrai point d’énergie créatrice et innovante se trouve dans une dimension où se trouve le lien réel avec la vie éternelle qui est entièrement énergie créatrice allant en expansion sans limite.
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