Torath Hamoadim – Pourim
VII La prière à Pourim
1) [2-ז-א] Le Minhagh des Séfaradim et des juifs orientaux est de dire, le soir de Pourim avant la prière du Soir (Arvith) le psaume 22, לַמְנַצֵּחַ עַל אַיֶּלֶת הַשַּׁחַר
Dire Wéâl Hannissim pendant la prière (la Amida)
2) [2-ז-ב] On dit « Wé’al Hannissim » à chaque prière pendant Pourim (Âmida), le soir (Arvith), le matin (Sha’harith) et l’après midi (Min’ha). Bien que pendant la prière du soir nous n’ayons pas encore lu la Méghilla on dit « Wé’al Hannissim ». Ceci est valable même lorsque Pourim est à l’issue de Shabbath.Certains ont l ‘habitude de dire « Al Hannissim » et d’autres disent « Wé’al Hannissim » en rajoutant une conjonction de coordination ו, et il est préférable de dire « Wéâl Hannissim ». Certains disent בַּיָּמִים הָהֵם ובַזְּמַן הַזֶּה et d’autres disent בַּיָּמִים הָהֵם בַּזְּמַן הַזֶּה sans la conjonction de coordination ו. La seconde version est la meilleure. A la fin de « Wéâl Hannissim » il faut dire וְעָשִׂיתָ עִמָּהֶם נִסִּים וְנִפְלָאוֹת, Tu fis pour eux des miracles et des prodiges, au pluriel pour faire référence aux nombreux miracles qui ont eu lieu à Pourim et non comme cela est imprimé dans de nombreux Siddourim (livres de prière) נס ופלא (au singulier).Certains rajoutent à la fin du texte de « Wéâl Hannissim » כשם שעשית עמהם כן עשה עמנו (de la même manière que Tu as fais des miracles en leur faveur, fais-en en notre faveur) ; cependant l’avis de la majorité des décisionnaires médiévaux est qu’il ne faut pas rajouter ce texte et tel est l’usage de ne pas le rajouter.
Si quelqu’un a oublié de dire « Wé’al Hannissim » dans la ’Amida :
-
- S’il s’en rend compte avant d’avoir fini la bénédiction, c’est à dire que si dans la bénédiction להודות נאה ולך שמך הטוב il n’a pas encore prononcé le nom de dieu dans la bénédiction, alors il revient à « Wé’al Hannissim ». Même s’il a dit ועזרתנו ישועתנו הקל il revient à « Wé’al Hannissim » car tant qu’il n’a pas encore prononcé le nom de D.ieu dans la bénédiction, il reviendra et dira « Wé’al Hannissim
- Par contre, s’il se rend compte qu’il n’a pas dit « Wéâl Hannissim » après avoir déjà dit le nom de D.ieu dans la bénédiction, alors il n’aura pas le droit de dire « Lamédéni ‘Houkkekha » afin de pouvoir revenir en arrière pour dire « Wé’al Hannissim », mais il terminera la bénédiction להודות נאה ולך שמך הטוב et poursuivra normalement la prière. A plus forte raison s’il a déjà terminé la bénédiction et dit להודות נאה ולך שמך הטוב il ne devra pas revenir et recommencer et dire « Wé’al Hannissim ». De même, il n’aura pas le droit de dire « Wé’al Hannissim » entre deux bénédictions mais il continuera la prière normalement. S’il le désire, à la fin de נצור אלקי (qui est tout à la fin de la Amida) il dira הנסים על לך אנחנו מודים et jusqu’à סלה הגדול לשמך ונודה
3) [2-ז-ג] Celui qui a l’habitude de prolonger sa prière (Amida) et lorsqu’il arrive à la partie « Wéâl Hannissim » l’officiant débute la répétition de la Amida, n’a pas le droit de sauter la partie « Wéâl Hannissim » afin d’avoir la possibilité de répondre à la Quéddousha avec la communauté, mais lorsque l’officiant arrivera à la Quéddousha, et que cette personne se trouve encore dans la Amida, elle prêtera attention et écoutera la Quéddousha dite par l’officiant.
Celui qui s’est trompé et a dit « Wéâl Hannissim » pendant le « service » c’est à dire dans la bénédiction de Rétsé à l’endroit où on dit habituellement « Yaâlé Wéyavo » , s’il s’en souvient dans la partie « reconnaissance » Modim, il recommencera et redira (« Wéâl Hannissim ») à la place idoine conformément au décret des rabbins, et s’il s’en rend compte après avoir dit « Baroukh Atta Hashem », il ne reprendra pas.
Celui qui s’est trompé dans la Halakha et pensait qu’il faut recommencer la Amida lorsqu’on a oublié la partie « Wéâl Hannissim » et a donc recommencé la Amida et au milieu de sa prière (Amida) se souvient qu’il ne faut pas recommencer la Amida, alors il devra s’interrompre immédiatement y compris au milieu d’une bénédiction.
Prière le soir de Pourim
4) [2-ז-ד] Le soir de Pourim, après la Amida on dit le demi-Qaddish, puis on lit la Méghilla et on ne dit le Qaddish Titqabbal qu’après le « Véatta Qaddosh » qui est dit à l’issue de la lecture de la Méghilla, et tel est le Minhagh des communautés Séfarades.
Certains parmi les Ashkénazes ont l’habitude de dire le Qaddish Titqabbal à l’issue de la Amida et disent le Qaddish « Yéhé Shélama » après le « Véatta Qaddosh ». Certains disent qu’il faut dire le Qaddish Titqabbal à l’issue de la Amida et redire le Qaddish Titqabbal une seconde fois après le « Véatta Qaddosh » ; chaque endroit devra procéder selon son habitude.
5) [2-ז-ה] Après la lecture de la Méghilla nous disons « Arour Aman, Baroukh Mordékhay » etc (maudit soit Aman, béni soit Mordékhay), puis la Quéddousha (déssidra) qu’on ne débute pas à « Ouva Létsione » mais qu’on débute à « Véatta Qaddosh » et ensuite on dit le Qaddish Titqabbal (dans l’habitude des Séfaradim vu au § précédent) puis nous terminons la prière comme d’habitude.
Pourim qui a lieu à l’issue du Shabbath (samedi soir et dimanche)
6) [2-ז-ו] Si Pourim a lieu à la sortie de Shabbath (samedi soir) on dit après la Amida le demi-Qaddish, puis le psaume 90 (V. 13 à 15)
- שׁוּבָה ה״, עַד-מָתָי
Puis le psaume 91 entièrement ; ensuite on fait la bénédiction « Boré Méoré Haèsh » sur une lumière, puis on lit la Méghilla. Après la lecture de la Méghilla on dit « Arour Aman, Baroukh Mordékhay » etc. puis ensuite on dit la Quéddousha (Déssidra) qu’on ne débute pas à « Ouva Létsione » mais qu’on débute à « Véatta Qaddosh » et ensuite on dit le Qaddish Titqabbal etc. Le Minhagh des Ashkénazim est de dire « Vihi Noâm » (le dernier verset du psaume 90) et le psaume 91 après la lecture de la Méghilla.
Après Alénou Léshabbéya’h on fait la Havdala sur un verre de vin. On ne refait pas la bénédiction « Boré Méoré Haèsh » au moment de la Havdala car nous avons déjà fait la bénédiction sur un luminaire avant la lecture de la Méghilla.
Si on a oublié de faire la bénédiction « Boré Méoré Haèsh » avant la lecture de la Méghilla, si on s’en rend compte au milieu de la lecture de la Méghilla, on fera cette bénédiction entre deux chapitres et on poursuivra la lecture de la Méghilla. Si on s’en rend compte après la lecture de la Méghilla on fera cette bénédiction au moment de la Havdala sur un verre de vin.
Certains Ashkénazim ont l’habitude de ne pas faire la bénédiction « Boré Méoré Haèsh » avant la lecture de la Méghilla mais font cette bénédiction au moment de la Havdala sur un verre de vin.
Complément du Hazon Ovadia [1 – Page 67/68 §ו au milieu] Lorsque le mari rentre chez lui pour rendre quitte les femmes de leur obligation [d’écouter la Méghilla] il est bon que les femmes fassent par elles-mêmes la bénédiction sur la lumière (Méoré Haèsh). Si elles ne savent pas, l’homme aura alors le droit de recommencer la bénédiction sur la lumière (Méoré Haèsh) pour les rendre quitte de leur obligation (Yabia Omer Tome 4 partie Ora’h Haym Ch. 24 et Tome 9 Ch. 79 §24)
7) [2-ז-ז] Si Pourim a lieu à la sortie de Shabbath (samedi soir) il faut être vigilant de ne pas transporter la Méghilla de chez soi à la synagogue pendant Shabbath pour les besoins de la lecture faite le soir (y compris dans les endroits où il y a un êrouv, pour les personnes qui se basent sur le êrouv pour transporter) car c’est comme si on préparait quelque chose pendant Shabbath pour les besoins de la semaine (ce qui est interdit).
Malgré tout, s’il y a un besoin, comme par exemple si sa maison est loin de la synagogue et qu’on n’aura pas le temps d’aller de chez soi à la synagogue après la sortie des étoiles pour apporter la Méghilla, il est permis d’apporter la Méghilla de chez soi à la synagogue (dans un lieu où il y a un Erouv) après le coucher du soleil avant la sortie des étoiles. Si c’est possible on fera apporter cette Méghilla par un enfant qui n’a pas encore atteint l’âge des Mitsvoth (13 ans révolus pour un garçon et 12 ans révolus pour une fille).
Un officiant qui n’a pas eu le temps, avant Shabbath, qui est la veille de Pourim, de bien préparer la lecture a le droit de préparer ladite lecture pendant Shabbath.
Le Hallel à Pourim
8) [2-ז-ח] On ne dit pas le Hallel (louanges) à Pourim car la lecture de la Méghilla est faite à la place du Hallel et également car depuis la sortie d’Egypte et le moment où nos ancêtres sont entrés en terre d’Israël (après la sortie d’Egypte) on ne dit pas [plus] le Hallel sur un miracle qui a eu lieu en dehors d’Israël. Et également car ils n’ont été délivrés que de la mort et il est impossible de dire dans le Hallel « Alléluia! Louez, serviteurs de l’Eternel » (psaume 113) alors qu’ils sont restés les serviteurs d’Assuérus, et cela ne ressemble pas au miracle de la sortie d’Egypte où nos ancêtres sont passés de l’esclavage à la liberté complète.
Malgré tout, celui qui n’a pas en sa possession une Méghilla Cashère et qui n’est pas présent à Pourim dans un endroit où on peut lire la Méghilla, dira le Hallel complet mais sans bénédiction.
La prière le matin de Pourim
9) [2-ז-ט] Après la répétition de la Amida faite par l’officiant le matin de Pourim, on dit le demi-Qaddish puis on sort un Séfer Torah auquel on fait monter trois personnes pour lire dans la Parasha (le passage) « Wayavo Amaleq » (Exode Ch. 17 versets 8 à 16) et on lit deux fois le dernier verset afin que la lecture comporte dix versets. Si on n’a pas relu ce dernier verset cela n’empêche pas d’être quitte de la lecture de la Torah car la Parasha (le passage) a été terminé [le passage suivant change de sujet].On ne fait pas le Néfillath Appaym (psaume 25) les 14 et 15 Adar, y compris les habitants des villes qui n’étaient pas entourées de murailles à l’époque de Yéhoshoua Bin Noun le 15 Adar et les habitants de villes qui étaient entourées de murailles à l’époque de Yéhoshoua’ le 14 Adar (voir plus haut au Ch. I §8, où nous avons vu qu’on ne dit pas les confessions, en tout lieu, également le 14 du premier mois de Adar et le 15 du premier mois de Adar si l’année est embolismique).
10) [2-ז-י] Après la lecture de la Torah on dit le demi-Qaddish puis Ashré et on ne dit pas le psaume « Yaânkha Hashem Béyom çara » (Psaume 20), on dit « Ouva Létsione » jusqu’à « Méâta Véâd ôlam » puis on lit la Méghilla avec les bénédictions. Certains ont l’habitude de dire Ashré et « Ouva Létsione » après la lecture de la Méghilla.
On n’enlève pas les Tefillins avant la lecture de la Méghilla. Lorsqu’on dit le verset :
לַיְּהוּדִים, הָיְתָה אוֹרָה וְשִׂמְחָה, וְשָׂשֹׂן, וִיקָר.
on touche alors les tefillins de la tête et du bras et on les embrasse.
L’habitude des Séfaradim est de ne pas ramener le Séfer Torah à sa place avant la lecture de la Méghilla mais on laisse le Séfer Torah sur le pupitre jusqu’après la lecture de la Méghilla et la Quéddousha (déssidra) et le Qaddish Titqabbal. Par contre le Minhagh de la majorité des communautés Ashkénazes est de rentrer le Séfer Torah immédiatement après avoir fini la lecture de la Torah
11) [2-ז-יא] Après la lecture de la Meghilla et avoir dit « Arour Aman, Baroukh Mordékhay » etc. on dit « Véatta Qaddosh » puis le Qaddish Titqabbal et on rentre le Séfer Torah à sa place (dans l’habitude des Séfaradim) puis on dit « Beth Yaâkov » et on saute le psaume 86 « Téfilla lédavid » car il est dit dans ce psaume :
בְּיוֹם צָרָתִי, אֶקְרָאֶךָּ:
Au jour de ma détresse, je t’appelle
et on ne mentionne pas la détresse à Pourim.
Puis on dit le psaume 124
שִׁיר הַמַּעֲלוֹת, לְדָוִד:לוּלֵי ה », שֶׁהָיָה לָנוּ– יֹאמַר-נָא, יִשְׂרָאֵל.
Cantique des degrés. De David. « Si l’Eternel n’avait été avec nous peut bien dire Israël
Ce psaume est interprété comme se rapportant à Aman (comme on le voit dans le Talmoud Méghilla 11a, à propos du second verset de ce psaume « quand tout homme se levait contre nous », « tout homme » mais pas le Roi).
Ensuite on dit « Aujourd’hui nous sommes tel jour à partir de Shabbath Qoddesh » mais on ne dit pas « Psaume que les Lévites disaient sur l’Estrade du Temple ». Ensuite on dit le Psaume du jour puis le psaume 22 (Lamnaçéya’h âl ayéléth hasha’har) ; certains ont l’usage de dire un autre psaume (voir plus haut §1) ; puis on dit Qaddish « Yéhé Shélama, puis le passage sur les encens « Pitoum Haquétoreth » et on termine la prière comme tous les jours.
Circoncision à la synagogue le jour de Pourim
12) [2-ז-יב] S’il y a une circoncision à la synagogue le jour de Pourim l’habitude des Séfaradim et des juifs orientaux est de faire la circoncision après la lecture de la Méghilla et après avoir terminé la prière ; Telle est également l’habitude de nombre de communautés Ashkénazes. Certains Ashkénazim ont l’habitude de faire la circoncision avant la lecture de la Méghilla.